Culture et « effet sociétal » - article ; n°4 ; vol.32, pg 599-614

Philippe D'Iribarne

Description

Revue française de sociologie - Année 1991 - Volume 32 - Numéro 4 - Pages 599-614
Philippe d'Iribarne : Culture and the societal effect.
The Aix-en-Provence School has illustrated a societal analysis completely rid of reference to culture to explain the differences of salary structure in various countries by calling on interdependences between organizational and educational facts. Without totally rejecting the interest that this type of approach may have, it can be shown that the understanding of data used can be improved and that we can overcome the causes of incoherence within this framework, if a cultural appraoch is not in fact neglected. Thus, accounting for the traditional position of rank, of a more or less noble opposition, and the refusal to fall fromrank in French society, makes it easier to understand the French situation. In the same way, the traditional constitution of the German society into groups which are juxtaposed rather than hierarchized, explains the present constitution of the German salary structure.
Philippe d'Iribarne : Kultur und Sozietaleffekt.
Die Hochschule von Aix-en-Provence hat eine sozietale Analyse illustriert, befreit von aller Referenz zur Kultur. Sie erklärt die Unterschiede zwischen den Ländern im Aufbau der Lohn-Gehaltsbeziehung und nimmt dabei die Abhängigkeit zwischen den Organisations- und Erziehungsfakten zu Hilfe. Ohne das Interesse dieser Herangehensweise zu leugnen, kann gezeigt wcrden, dass dank einem ebenfalls kulturellen Approach, das Verständnis der Daten verbessert wird, auf die sie sich stiitzt und die man bewältigt, was offenbar widersprüchlich ist im vorgeschlagenen Rahmen. Somit kann das Verständnis des französischen Falls ein Stück vorangebracht werden, durch die Berücksichtigung des traditionellen Platzes des Rangs, durch den Gegensatz des mehr oder weniger Noblen und durch die Verweigerung, standesgemass nicht mehr leben zu können innerhalb der französischen Gesellschaft. Elbenso beleuchtet die traditionelle Zusammensetzung der deutschen Gesellschaft aus mehr nebeneinander gestellten als abgestuften Gruppen die heutige Zusammensetzung der Lohn-Gehaltsbeziehung in Deutschland.
Philippe d'Iribarne : Cultura y efecto sociétal.
La Escuela de Aix-en-Provence nos ha ilustrado un análisis sociétal depurado de toda referencia con la cultura y explicando las diferencias entre países sobre la construcción de la relación salarial, recurriendo a las interdependencias entre hechos de organization y educación y educación. Sin negar el interés de esta aproximación, podemos mostrar que se mejora la comprensión de los resultados sobre los cuales se apoya y que se supera lo que parece constituir unas incoherencias del marco que ella propone, sin descuidar una aproximación cultural. De esta manera, teniendo en cuenta de la importancia tradicional de rango, de la oposición de lo más o menos noble y del rechazo de rebajarse en la sociedad Francesa, permite un progreso en la comprensión del caso Frances. Lo mismo, la composition tradicional de la sociedad Alemana en grupos más yuxtapuestos que jerarquizados aclara la constitución actual de la relación salarial en Alemana.
L'Ecole d'Aix-en-Provence a illustré une analyse « sociétale » purgée de toute référence à la « culture » et expliquant les différences entre pays dans la construction du rapport salarial, en faisant appel aux interdépendances entre faits d'organisation et faits d'éducation. Sans nier l'intérêt de cette approche, on peut montrer que l'on améliore la compréhension des données sur lesquelles elle s'appuie et que l'on surmonte ce qui paraît constituer des incohérences dans le cadre qu'elle propose, en ne négligeant pas une approche culturelle. Ainsi, tenir compte de la place traditionnelle du « rang », de l'opposition du plus ou moins noble et du refus de déchoir dans la société française permet de faire progresser la compréhension du cas français. De même la constitution traditionnelle de la société allemande en groupes plus juxtaposés que hiérarchisés éclaire la constitution actuelle du rapport salarial allemand.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: REVUE_FRANCAISE_DE_SOCIOLOGIE
• Publié le: 01 janvier 1991
• Nombre de lectures: 8
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Philippe Iribarne d'
Culture et « effet sociétal »
In: Revue française de sociologie. 1991, 32-4. pp. 599-614.
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Iribarne d' Philippe. Culture et « effet sociétal ». In: Revue française de sociologie. 1991, 32-4. pp. 599-614.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1991_num_32_4_4077Abstract
Philippe d'Iribarne : Culture and the "societal effect".
The Aix-en-Provence School has illustrated a "societal" analysis completely rid of reference to "culture"
to explain the differences of salary structure in various countries by calling on interdependences
between organizational and educational facts. Without totally rejecting the interest that this type of
approach may have, it can be shown that the understanding of data used can be improved and that we
can overcome the causes of incoherence within this framework, if a cultural appraoch is not in fact
neglected. Thus, accounting for the traditional position of "rank", of a more or less noble opposition, and
the refusal to fall fromrank in French society, makes it easier to understand the French situation. In the
same way, the traditional constitution of the German society into groups which are juxtaposed rather
than hierarchized, explains the present constitution of the German salary structure.
Zusammenfassung
Philippe d'Iribarne : Kultur und "Sozietaleffekt".
Die Hochschule von Aix-en-Provence hat eine sozietale Analyse illustriert, befreit von aller Referenz zur
"Kultur". Sie erklärt die Unterschiede zwischen den Ländern im Aufbau der Lohn-Gehaltsbeziehung und
nimmt dabei die Abhängigkeit zwischen den Organisations- und Erziehungsfakten zu Hilfe. Ohne das
Interesse dieser Herangehensweise zu leugnen, kann gezeigt wcrden, dass dank einem ebenfalls
kulturellen Approach, das Verständnis der Daten verbessert wird, auf die sie sich stiitzt und die man
bewältigt, was offenbar widersprüchlich ist im vorgeschlagenen Rahmen. Somit kann das Verständnis
des französischen Falls ein Stück vorangebracht werden, durch die Berücksichtigung des traditionellen
Platzes des "Rangs", durch den Gegensatz des mehr oder weniger Noblen und durch die
Verweigerung, standesgemass nicht mehr leben zu können innerhalb der französischen Gesellschaft.
Elbenso beleuchtet die traditionelle Zusammensetzung der deutschen Gesellschaft aus mehr
nebeneinander gestellten als abgestuften Gruppen die heutige Zusammensetzung der Lohn-
Gehaltsbeziehung in Deutschland.
Resumen
Philippe d'Iribarne : Cultura y "efecto sociétal".
La Escuela de Aix-en-Provence nos ha ilustrado un análisis "sociétal" depurado de toda referencia con
la "cultura" y explicando las diferencias entre países sobre la construcción de la relación salarial,
recurriendo a las interdependencias entre hechos de organization y educación y educación. Sin negar
el interés de esta aproximación, podemos mostrar que se mejora la comprensión de los resultados
sobre los cuales se apoya y que se supera lo que parece constituir unas incoherencias del marco que
ella propone, sin descuidar una aproximación cultural. De esta manera, teniendo en cuenta de la
importancia tradicional de "rango", de la oposición de lo más o menos noble y del rechazo de rebajarse
en la sociedad Francesa, permite un progreso en la comprensión del caso Frances. Lo mismo, la
composition tradicional de la sociedad Alemana en grupos más yuxtapuestos que jerarquizados aclara
la constitución actual de la relación salarial en Alemana.
Résumé
L'Ecole d'Aix-en-Provence a illustré une analyse « sociétale » purgée de toute référence à la « culture »
et expliquant les différences entre pays dans la construction du rapport salarial, en faisant appel aux
interdépendances entre faits d'organisation et faits d'éducation. Sans nier l'intérêt de cette approche, on
peut montrer que l'on améliore la compréhension des données sur lesquelles elle s'appuie et que l'on
surmonte ce qui paraît constituer des incohérences dans le cadre qu'elle propose, en ne négligeant pas
une approche culturelle. Ainsi, tenir compte de la place traditionnelle du « rang », de l'opposition du plus
ou moins noble et du refus de déchoir dans la société française permet de faire progresser la
compréhension du cas français. De même la constitution traditionnelle de la société allemande en
groupes plus juxtaposés que hiérarchisés éclaire la actuelle du rapport salarial allemand.R. franc, sociol., ХХХИ, 1991, 599-614
Philippe d'IRIBARNE
Culture et «effet societal»
RÉSUMÉ
L'Ecole d'Aix-en-Provence a illustré une analyse « sociétale » purgée de toute
référence à la «culture» et expliquant les différences entre pays dans la construction
du rapport salarial, en faisant appel aux interdépendances entre faits d'organisation et
faits d'éducation. Sans nier l'intérêt de cette approche, on peut montrer que l'on amél
iore la compréhension des données sur lesquelles elle s'appuie et que l'on surmonte
ce qui paraît constituer des incohérences dans le cadre qu'elle propose, en ne négligeant
pas une approche culturelle. Ainsi, tenir compte de la place traditionnelle du «rang»,
de l'opposition du plus ou moins noble et du refus de déchoir dans la société française
permet de faire progresser la compréhension du cas français. De même la constitution
traditionnelle de la société allemande en groupes plus juxtaposés que hiérarchisés
éclaire la constitution actuelle du rapport salarial allemand.
Les comparaisons internationales portant sur le fonctionnement des or
ganisations sont classiquement l'objet d'un vif débat (Lammers et Hickson
eds, 1979). Certains, héritiers plus ou moins lointains de la théorie de la
« convergence», cherchent à mettre en évidence des lois universelles. D'aut
res s'attachent au contraire à cerner les racines de ce qu'ils pensent être
des spécificités nationales et tendent à relier ces spécificités à des facteurs
qu'ils qualifient de «culturels». Conformément au schéma parsonien (Par-
sons, 1960), la notion de «culture» est usuellement rattachée à celle de
«valeurs». Et, pour mettre en évidence les différences culturelles interve
nant dans la vie des organisations, il a largement été fait appel, spécial
ement par la recherche anglo-saxonne, à la mise en évidence de différences
d'attitudes et de valeurs entre individus appartenant à des sociétés diffé
rentes (Haire et al, 1966; Hofstede, 1980).
Dans un contexte français marqué par une large méfiance vis-à-vis d'un
« culturalisme » accusé de faire bon marché des oppositions internes à cha
que société et du poids des régulations institutionnelles, l'Ecole d'Aix-en-
Provence a pris pour sa part une position originale dans ce débat. Cette
position, exprimée tout particulièrement dans son œuvre majeure, Politique
ď éducation et organisation industrielle en France et en Allemagne (Maur
ice, Sellier et Silvestře, 1982), répudie à la fois les approches universa-
listes et les approches «culturalistes». Et les intéressés ont cherché à bâtir
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une approche, qualifiée de «sociétale», qui s'inscrirait dans un autre «re
gistre» (Maurice, 1989).
Certes, tous n'ont pas été convaincus que les auteurs de «France-
Allemagne» se soient réellement écartés d'une approche culturelle (Rose,
1985). Mais, de fait, le soin avec lequel leur recherche évite de faire appel
à des questions de représentations, de sens, de valeurs, de traditions ancrées
dans l'histoire et s'en tient à des questions d'institutions et d'organisation
est indubitable. Reste à savoir si les analyses ainsi produites sont réell
ement capables de se substituer, sans perte notable de compréhension, à
des analyses prenant en compte des éléments plus « culturels ». L'approche
«sociétale» n'apporte-t-elle pas plutôt des éclairages à la fois intéressants
et partiels, qui gagneraient à être re-situés dans un cadre d'analyse plus
vaste? Et le souci de pureté a-culturelle qui la marque ne repose-t-il pas
sur une vision bien étroite des phénomènes culturels?
Nous voudrions montrer ici que la deuxième hypothèse est la bonn