D une forme récente de concentration commerciale - article ; n°1 ; vol.11, pg 46-68
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D'une forme récente de concentration commerciale - article ; n°1 ; vol.11, pg 46-68

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Description

Revue économique - Année 1960 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 46-68
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1960
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Françoise Carrière
D'une forme récente de concentration commerciale
In: Revue économique. Volume 11, n°1, 1960. pp. 46-68.
Citer ce document / Cite this document :
Carrière Françoise. D'une forme récente de concentration commerciale. In: Revue économique. Volume 11, n°1, 1960. pp. 46-
68.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1960_num_11_1_407397FORME RECENTE D'UNE
DE CONCENTRATION COMMERCIALE
Le secteur de la distribution n'échappe pas au mouvement général
de concentration qui affecte l'ensemble de l'économie, et principalement
les secteurs industriels.
Mais le rythme de la concentration commerciale n'est pas aussi rapide
que celui de la concentration industrielle : de ce point de vue, la distr
ibution accuse, notamment en France, un retard sensible par rapport à
l'industrie.
La concentration dans le secteur commercial se heurte, en effet, à des
obstacles particuliers qui restreignent ses possibilités d'extension.
Obstacles techniques, dans la mesure où les facteurs de la concent
ration qui président au développement industriel (machinisme, accroiss
ement rapide des moyens de production en capital et en main-d'œuvre)
ne jouent dans le domaine du commerce qu'un rôle secondaire.
Obstacles économiques, qui limitent les possibilités d'implantation de
grandes unités de distribution, en raison de la nécessité de maintenir un
nombre élevé de points de vente pour satisfaire les besoins des consomm
ateurs, mais également en raison de la capacité de résistance à l'él
imination opposée par les petites entreprises, dont les besoins financiers
sont faibles, et dont les exploitants acceptent des rémunérations souvent
minimes.
Obstacles institutionnels enfin, apportés par les Pouvoirs publics
depuis le début du siècle par la poursuite d'une politique législative et
fiscale défavorable aux grandes entreprises de distribution.
Cependant, au cours de la période récente, les pressions concurrentielles
exercées au sein de l'appareil distributif se sont accentuées, et l'on constate
une « tendance à l'agrandissement des dimensions moyennes des entre
prises », révélatrice de phénomènes de concentration économique.
Mais si l'on retrouve dans ce mouvement les deux modalités fonda
mentales de la concentration, définie (1) par «la tendance à l'augmentation
1. F. Pebroux, Cours 1941, p. 343. LA CONCENTRATION COMMERCIALE 47
de la part des grandes entreprises dans la vie économique » et « la ten
dance au groupement des entre elles sous une forme quel
conque », c'est nettement la deuxième de ces tendances qui prévaut, depuis
une dizaine d'années, dans le secteur de la distribution.
Plus encore, c'est à un type très particulier de groupement que vont
les préférences des entreprises commerciales. En effet, à côté d'un nombre
limité de grandes concentrées de type capitaliste, on voit appar
aître, dans le secteur distributif, une forme spécifique de concentration
qui est venue prendre le relais des processus classiques : le groupement
d'achat, association d'entreprises créée dans le dessein d'accroître la puis
sance économique de ses membres, tout en sauvegardant leur indépendance.
Mais pour être originale, cette forme privilégiée de concentration comm
erciale entraîne-t-elle les mêmes résultats que ceux auxquels conduisent
les formes traditionnelles de concentration ? S'il ne paraît guère douteux
qu'au niveau de l'entreprise les résultats soient favorables, il reste à se
demander si l'ensemble des consommateurs retire un avantage collectif de
cette transformation structurelle du commerce intérieur français.
I
LA PLACE DES GROUPEMENTS D'ACHAT
DANS LES STRUCTURES DE LA DISTRIBUTION
Destinés à renforcer la capacité de résistance du commerce indépen
dant à la concurrence des grandes entreprises de type capitaliste, les grou
pements d'achat apparaissent comme des forces spécifiques de concentration
commerciale.
A. Le groupement d'achat
relais des formes traditionnelles de concentration
La structure de l'appareil distributif français est très complexe et
diversifiée.
« Un même établissement assure souvent, non seulement des fonctions
commerciales de vente en gros ou de détail, mais encore des activités
de fabrication, de transformation ou de prestations de service. Il peut
également cumuler les positions de grossiste, de demi-grossiste et de REVUE ÉCONOMIQUE 48
détaillant; ses sources d'approvisionnement peuvent être très diverses
(achats directs en fabrique, achats près des grossistes, adhésion à un
groupement d'achat) ; la gamme des produits vendus peut être très
importante, la clientèle très variée (consommateurs particuliers, product
eurs agricoles, industriels, artisans, etc.) Enfin, l'importance des magas
ins va de la plus petite boutique de campagne au grand magasin à
multiples rayons spécialisés. (2) »
Du point de vue économique, on peut toutefois opposer deux formes
de distribution :
— l'une, très « concentrée », est représentée par les grandes entre
prises non spécialisées (grands magasins, magasins à succursales multiples,
magasins populaires, etc.) Tant du point de vue du nombre d'entreprises
que de l'importance du chiffre d'affaires réalisé, elle concerne un secteur
relativement restreint de l'activité commerciale globale;
— l'autre regroupe l'ensemble des entreprises de petite et moyenne
dimension (plus de 60 % des établissements commerciaux n'occupent aucun
salarié et 30 % emploient moins de 5 salariés) sous la dénomination de
commerce « indépendant ». Elle constitue la base essentielle de l'appareil
distributif français (90 % du volume global des affaires est réalisé par
ce type d'entreprises).
Ainsi apparaît schématiquement l'une des caractéristiques fondament
ales du commerce intérieur de notre pays : la coexistence de deux secteurs
dont l'un, le plus important, reste traditionnellement attaché à l'exploi
tation de type familial.
Mais une étude dynamique montre que cette structure n'est pas immob
ile : on relève dans l'évolution récente de l'appareil distributif, malgré
l'imprécision des statistiques existantes qui ne permet pas toujours de
mesurer exactement l'ampleur des mouvements constatés, certains phéno
mènes caractéristiques de concentration économique.
1° La part des grandes entreprises de distribution dans l 'acti
vité économique à tendance a augmenter.
En effet, l'examen des variations structurelles du commerce intérieur
français montre que si le nombre des grandes entreprises reste sensibl
ement stationnaire, en revanche leur chiffre d'affaires global est en net
accroissement.
2. I.N.S.E.E., Annuaire statistique de la France, 1956, p. 271. LA CONCENTRATION COMMERCIALE 49
Dans un mouvement général de diminution du nombre des établiss
ements commerciaux (1 001 307 en 1956 contre 1 030 654 établissements
recensés au fichier des établissements de l'I.N.S.E.E. en 1950), le nombre
des établissements d'une certaine importance reste constant ou accuse une
légère baisse, notamment en ce qui concerne les établissements de plus
de 500 salariés (3).
RÉPARTITION DES ÉTABLISSEMENTS D' APRÈS LEUR IMPORTANCE
Source : I.N.S.E.E.
Nombre d'établissements employant 1950 1954 1956
0 salarié 658 508 621 319 607 858
De là 5 salariés 290 831 314 895 333 497
De 6 à 10 « 18 384 21077 22 707
De 11 à 20 « 10 863 9 557 10 317
De 21 à 50 « 5 500 5 089
De 51 à 100 « 2 280 1028 7 er Ooo KQO De 101 à 200 « 302 409
De 201 à 500 « 145 158
Plus de 500 salariés 48 35
Nombre de inconnu 34 509 43 793 19 335
Ensemble des établissements 1030654 1 008 076 1 001 307
Plus précisément, dans la catégorie des commerces non spécialisés, qui
représentent au sein des grandes entreprises les formes de distribution les
plus concentrées, le nombre d'établissements reste sensiblement constant au
cours de cette période : 7 171 en 1950, 7 230 en 1954, 7 163 en 1956.
ÉVOLUTION DE LA PART RESPECTIVE DES COMMERCES INTÉGRÉS
ET DES COMMERCES INDÉPENDANTS DANS LE VOLUME GLOBAL DES AFFAIRES
Source

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