Débat sur les réflexes de géographe!

Annerose

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• Publié par: anneroseg
• Publié le: 09 avril 2013
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• Langue: Français

Extrait

Des réflexes de géographe
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« Parler toujours en géographe »
Gilles Delleuze

Je ne prétends en aucun cas avoir trouvé le rôle du géographe, je propose simplement dans cet
article que l’on puisse comprendre le géographe et mieux saisir son rôle dans la société, c’est-
à-dire connaître son utilité. Je suggère que l’étudiant en géographie ou le futur étudiant en
géographie puisse appréhender au mieux ce que suppose ou signifie être géographe. Qu’est-ce
que la société attendra de lui en tant que géographe ? Que pourra-t-il offrir à la société en tant
que géographe ?
Avant tout, je précise que je ne fais aucune différence, ni aucun amalgame entre géographie
utilitaire et géographie fondamentale. En d’autres termes je ne vois aucune contradiction entre
géographie appliquée et géographie fondamentale (recherche). S’il existe une quelconque
contradiction, ce serait une contradiction constructive faite de débat, d’échanges d’idées entre
des modèles créés et les réalités évolutives du terrain.
Ainsi, je vois plutôt des interactions, des enrichissements, des ajustements, une
complémentarité entre ces deux manières de faire de la géographie.
Dès lors que l’on refuse de s’attarder sur des différences plus ou moins futiles, l’on peut se
poser les questions essentielles. Qu’est ce qu’un géographe ? Que sait-il faire ? Quels sont les
spécificités que l’on reconnaît à ce "spécialiste" ?
Dès sa première année, un étudiant en informatique ou en infographie peut bricoler un
ordinateur ou un dépliant (prospectus). Que pourrait bien bricoler un étudiant en géographie
dès sa première année ? Dès l’étape du tronc commun passé, l’étudiant en médecine demande
déjà à ses amis de l’appeler docteur parce qu’il sait ce qu’il va devenir. Il sait où il va. Qu’en
est-il de notre cher étudiant en géographie ? Telle est la préoccupation de cet article.
Dans un premier temps il sera question de nous positionner par rapport à la notion de réflexe.
Ensuite, nous évoquerons la manière de penser dite géographique. Et enfin, nous ferons
ressortir les outils nécessaires au géographe.

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Oui, je propose que l’on parle de réflexes…
« On appelle réflexe les mouvements que l’on fait sans réflexion. »
Maurice Donnay
Après avoir consulté plusieurs définitions du terme réflexe, les explications liées à la
médecine sont les plus enrichissantes. De ces explications, il ressort deux idées essentielles.
La première est l’idée de préalable. Un réflexe est une réaction à, une réponse à ; c’est un
résultat. Il intervient à la suite de quelque chose ou il est provoqué par une action ou un
événement antérieur. La seconde idée à retenir, est le caractère involontaire, immédiat, rapide,
instantané, prévisible, et souvent inné d’un réflexe.
Partant de ces deux idées, un réflexe est un résultat involontaire qui se passe, dans l’instant, à
la suite d’une action préalable. Bien qu’étant généralement inné, l’on peut néanmoins acquérir
un réflexe.
Par conséquent, au-delà des réflexes « innés, génériques, fondamentaux ou absolus » qui
s’avèrent bien souvent insuffisants face à la complexité du monde, l’être humain, tout au long
de son existence, développe alors divers réflexes nécessaires à son fonctionnement quotidien.
Tous ces réflexes constituent une assurance de survie pour l’homme. Finalement, se maintenir
en vie reviendrait à posséder des reflexes appropriés en temps opportuns.
Pour en revenir à la géographie, je dirais que se définir géographe passe également par la
possession de réflexes. Pour appréhender la complexité du monde qui nous entoure en tant
que géographe, il faut développer des réflexes. Il y a ceux qui ont la chance de posséder des
réflexes innés de géographe, mais pour la majorité des étudiants qui arrivent en faculté de
géographie, il va falloir les acquérir, s’il n’est pas question de les conquérir en réalité.
Pour acquérir ces réflexes, il faudra avant tout les connaître. Quels sont ces réflexes de
géographe ? Sont-ils aussi divers et variés que les réflexes propres à l’être humain ? Peut-on
prétendre les connaître et les partager avec les plus jeunes, avec les étudiants qui souhaitent
plus que tout devenir des géographes compétents ?



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… de réflexes de géographe
Je ne vais pas me consacrer dans cet article à définir de manière diachronique la géographie.
Je vais plutôt vous proposer une définition simple de la géographie parce que l’objet de cette
réflexion reste le spécialiste en géographie c’est-à-dire le géographe.
Toutes les définitions que l’on pourra consulter « se retrouvent autour de l’idée fondamentale
que la géographie s’intéresse aux relations entre l’homme et l’espace » (Deboudt et al., 2004).
Dès lors, le géographe étudie les relations qui peuvent exister entre l’homme et l’espace.
Cependant, qui est celui qui peut prétendre saisir les relations entre l’homme et l’espace
quand l’on sait combien complexes et diverses sont ces relations établies entre ces deux
entités à la surface du globe terrestre. Qui est ce spécialiste ? De quoi dispose le géographe
pour appréhender, décrire et expliquer ces relations ?
« Qu’est-ce donc en définitive que la géographie ? On peut répondre que c’est d’abord une méthode, ou, si l’on
préfère une manière de considérer les choses, les êtres, les phénomènes dans leurs rapports avec la Terre :
localisation, extension, variations locales et régionales de fréquence ou intensité. » Baulig Henri, 1948, p. 9.
« La géographie est une description totale du monde, une description intelligente, donc explicative: ce serait à la
fois une mutilation et une vanité que vouloir la centrer sur l'homme. »J. Beaujeu-Garnier, 1949
« L'idéal est dans une harmonieuse combinaison, un enchaînement équilibré où peuvent dominer soit les
éléments physiques, soit les éléments humains suivant le cas considéré: là est la géographie-synthèse dans sa
totalité et c'est bien à elle qu'il convient de réserver le nom seul de notre discipline, sans épithète. » Jacqueline
Beaujeu-Garnier, 1949.
« Géographie : l’une des sciences des phénomènes de société. La géographie a pour objet la connaissance de
cette œuvre humaine qu’est la production et l’organisation de l’espace. L’ensemble des lieux d’un espace
donné, pris dans ses différenciations, leurs caractéristiques, leurs relations internes et externes, leur
organisation… »
R. Brunet, R. Ferras, H. Théry, Les mots de la géographie,
Dictionnaire critique, Paris, Reclus, la Documentation française, 1992.
« La géographie est une science humaine […]. Son objet est de déceler et, dans la mesure du possible, d’évaluer
la nature et l’intensité des rapports et des relations qui caractérisent et conditionnent la vie des groupes humains
[…]. Ils procèdent de deux ordres de données d’essence différente, celles qui ressortissent au milieu naturel
(géographie physique) et celles qui rassemblent les effets cumulés et les effets actuels de la présence des
hommes et des multiples formes de l’action humaine (géographie humaine). »
P. George et F. Verger, Dictionnaire de Géographie, Paris, PUF, 1998.
« La question centrale de la géographie est ambitieuse, il s’agit de comprendre la diversité des systèmes