Débats autour de la transplantation d organes - article ; n°1 ; vol.15, pg 99-127
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Débats autour de la transplantation d'organes - article ; n°1 ; vol.15, pg 99-127

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Description

Sciences sociales et santé - Année 1997 - Volume 15 - Numéro 1 - Pages 99-127
Trasplante de órganos : el debate
La solidaridad entre los vivos y los muertos materializada a través de la circulación de los órganos y de los tejidos es a la vez causa y consecuencia de transformaciones sociales
Las condiciones de emergencia de esta tecnología social del cuerpo han sido analizadas a partir de discusiones científicas o de vulgarización que tratan del tema de los trasplantes. Les mundos sociales de los trasplantes han sido identificados.
En los países occidentales, el Estado ha legislado y organizado, en nombre de la solidaridad universal, la gestión social del cuerpo humano muerto. La falta de órganos ha dado origen en 1 968 a la definición de la « muerte cérébral », de la misma manera que la idea del cuerpo humano diferente al concepto de persona se ha impuesto teniendo como consecuencia el desarrollo de los transplantes. El auge de esta tecnologóa médica produjo la intervención estatal afin de que se pueda admitir al cuerpo humano muerto como un bien público. El Estado, que es el garante de la solidaridad, está también al servicio de los técnicos encargados de la oferta y de la demanda. El transplante representa un paradigma técnico-social : el órgano es un objeto-frontera entre mundos sociales.
Résumé. La solidarité entre les vivants et les morts, matérialisée par la circulation des organes et des tissus, est à la fois cause et conséquence de transformations sociales. Les conditions d'émergence et de développement de ce paradigme technico-social du corps sont analysées à partir de l'étude des controverses scientifiques et profanes au sujet des greffes. Dans les pays occidentaux, l'État a légiféré et organisé, au nom d'une solidarité universelle la gestion sociale du corps humain mort. La pénurie des organes a été à l'origine de la définition de la mort cérébrale, en 1 968, et ainsi l'idée d'un corps humain distinct de la personne s'est imposée, avec pour conséquence, le développement des transplantations. L'essor de cette technologie médicale a contraint l'État à intervenir pour que l'on admette désormais le corps humain mort comme un bien public. L'État, garant de la solidarité, est aussi au service de techniciens qui gèrent l'offre et la demande.
Controversies about transplants
Solidarity between the living and the dead as materialised by the circulation of organs and tissues has been both the cause and the consequence of social change. The emergence of conditions favourable to that technico-social paradigm are analysed through a study of the scientific and lay controversies about transplants. In western countries, the State has legislated and organised the social transfer of the dead human body, considered as an element of the solidarity between strangers. The death of organs led to the definition of brain death - in 1968 - that in turn led to the idea of a human body distinct from the person with a consequent increase in transplantation. The rapid development of this medical technology forced the State to intervene and ensure that the human body be henceforth considered as a national resource. The State, in its capacity as guarantor of organic solidarity, also works for the technicians who manage the supply and demand.
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Catherine Déchamp-Leroux
Débats autour de la transplantation d'organes
In: Sciences sociales et santé. Volume 15, n°1, 1997. pp. 99-127.
Citer ce document / Cite this document :
Déchamp-Leroux Catherine. Débats autour de la transplantation d'organes. In: Sciences sociales et santé. Volume 15, n°1,
1997. pp. 99-127.
doi : 10.3406/sosan.1997.1389
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/sosan_0294-0337_1997_num_15_1_1389Resumen
Trasplante de órganos : el debate
La solidaridad entre los vivos y los muertos materializada a través de la circulación de los órganos y de
los tejidos es a la vez causa y consecuencia de transformaciones sociales
Las condiciones de emergencia de esta tecnología social del cuerpo han sido analizadas a partir de
discusiones científicas o de vulgarización que tratan del tema de los trasplantes. Les mundos sociales
de los trasplantes han sido identificados.
En los países occidentales, el Estado ha legislado y organizado, en nombre de la solidaridad universal,
la gestión social del cuerpo humano muerto. La falta de órganos ha dado origen en 1 968 a la definición
de la « muerte cérébral », de la misma manera que la idea del cuerpo humano diferente al concepto de
persona se ha impuesto teniendo como consecuencia el desarrollo de los transplantes. El auge de esta
tecnologóa médica produjo la intervención estatal afin de que se pueda admitir al cuerpo humano
muerto como un bien público. El Estado, que es el garante de la solidaridad, está también al servicio de
los técnicos encargados de la oferta y de la demanda. El transplante representa un paradigma técnico-
social : el órgano es un objeto-frontera entre mundos sociales.
Résumé
Résumé. La solidarité entre les vivants et les morts, matérialisée par la circulation des organes et des
tissus, est à la fois cause et conséquence de transformations sociales. Les conditions d'émergence et
de développement de ce paradigme technico-social du corps sont analysées à partir de l'étude des
controverses scientifiques et profanes au sujet des greffes. Dans les pays occidentaux, l'État a légiféré
et organisé, au nom d'une solidarité universelle la gestion sociale du corps humain mort. La pénurie des
organes a été à l'origine de la définition de la mort cérébrale, en 1 968, et ainsi l'idée d'un corps humain
distinct de la personne s'est imposée, avec pour conséquence, le développement des transplantations.
L'essor de cette technologie médicale a contraint l'État à intervenir pour que l'on admette désormais le
corps humain mort comme un bien public. L'État, garant de la solidarité, est aussi au service de
techniciens qui gèrent l'offre et la demande.
Abstract
Controversies about transplants
Solidarity between the living and the dead as materialised by the circulation of organs and tissues has
been both the cause and the consequence of social change. The emergence of conditions favourable to
that technico-social paradigm are analysed through a study of the scientific and lay controversies about
transplants. In western countries, the State has legislated and organised the social transfer of the dead
human body, considered as an element of the solidarity between strangers. The death of organs led to
the definition of brain death - in 1968 - that in turn led to the idea of a human body distinct from the
person with a consequent increase in transplantation. The rapid development of this medical technology
forced the State to intervene and ensure that the human body be henceforth considered as a national
resource. The State, in its capacity as guarantor of organic solidarity, also works for the technicians who
manage the supply and demand.Sciences Sociales et Santé, Vol. 15, n° 1, mars 1997
Débats
autour de la transplantation d'organes*1*
Catherine Déchamp-Le Roux*
Résumé. La solidarité entre les vivants et les morts, matérialisée par la
circulation des organes et des tissus, est à la fois cause et conséquence de
transformations sociales. Les conditions d'émergence et de développe
ment de ce paradigme technico-social du corps sont analysées à partir de
l'étude des controverses scientifiques et profanes au sujet des greffes.
Dans les pays occidentaux, l'État a légiféré et organisé, au nom d'une
solidarité universelle la gestion sociale du corps humain mort. La pénurie
des organes a été à l'origine de la définition de la mort cérébrale, en 1 968,
et ainsi l'idée d'un corps humain distinct de la personne s'est imposée,
avec pour conséquence, le développement des transplantations. L'essor
de cette technologie médicale a contraint l'État à intervenir pour que l'on
admette désormais le corps humain mort comme un bien public. L'État,
garant de la solidarité, est aussi au service de techniciens qui gèrent
l'offre et la demande.
Mots clés : transplantation, mort cérébrale, gestion sociale des organes.
* Catherine Déchamp-Le Roux, maître de conférence en sociologie, Université Paris-
Nord, CRESP, 74, rue Marcel Cachin, 93017 Bobigny Cedex, France
+ Cette recherche est l'aboutissement d'observations réalisées sur l'organisation hos
pitalière (sur deux décennies) de lectures et de témoignages de professionnels de la
santé qui ont contribué à enrichir la réflexion. Elle a fait l'objet de communications
(1992-1993) et a bénéficié des commentaires critiques d'E. Alfandari (Université
Paris-Dauphine), T. Tymstra (University of Groningen, Pays-Bas) et
R. Waissman (CERMES). 00 CATHERINE DECHAMP-LE ROUX 1
Les transplantations d'organes sont présentées comme l'heureuse
combinaison du progrès médical et du civisme des individus : il y aurait
une obligation morale (social duty) à faire don de ses organes sains en cas
de décès au nom d'une solidarité liant les vivants et les morts (Nelson,
1993). À notre avis, ce serait une erreur, d'un point de vue sociologique,
de considérer cette solidarité moderne (Murray, 1987) comme la manifest
ation d'un progrès social ou comme une forme supérieure du don
(Titmuss, 1971) sans en questionner sa genèse.
Notre hypothèse est que l'émergence et l'essor de cette technologie
ont été favorisés par l'intervention de l'État, lequel, au nom d'une solidar
ité universelle, a légiféré et organisé la gestion sociale du corps humain.
En l'espace de quarante ans, en France, nous sommes passés d'un volont
ariat à une quasi obligation de faire don de ses organes en raison de l'au
gmentation des besoins et en vertu du précepte selon lequel « qui ne dit
mot, consent ». Cependant l'État, garant des valeurs morales, est aussi au
service de techniciens qui gèrent l'offre et la demande. Il n'y a pas de réel
contre -pou voir à cause de l'enjeu de maîtrise technique de la vie. Max
Weber (1959), dans une réflexion sur la technologie médicale posait la
question du sens à laquelle les sciences de la nature ne peuvent répondre
compte tenu de leur objectif.
Récemment, les transplantations ont fait l'objet de polémiques révé
latrices de dysfonctionnements. Les valeurs morales, en vertu desquelles
sont consentis des sacrifices, sont compromises par des scandales dont la
presse s'est fait l'écho. L'État a la mission de préserver l'équité d'une res
source rare qui a un coût humain, social et économique important : le
corps humain est considéré, par certains, comme une ressource nationale
(Prottas, 1 994). Il est légitime de penser que le débat social sur la trans
plantation ne fait que commencer.
Nous nous intéresserons ici à l'articulation du « technique » (les dif
férentes étapes de la transplantation et la mort cérébrale) et du « social »
(le rôle de l'État, la gestion sociale des organes, le combat des transplan
teurs et les dysfonctionnements de la transplantation). DÉBATS AUTOUR DE LA TRANSPLANTATION 1 0 1
Les étapes de la transplantation
Nous proposons de considérer la transplantation comme un paradig
me technico-social ( 1 ) car cette révolution technique dans le domaine thé
rapeutique n'a pu émerger de son cadre expérimental que grâce à une
organisation sociale que nous avons tenté d'identifier. C'est la raison pour
laquelle nous présenterons les différentes étapes techniques en relation
avec les él&#

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