Dette extérieure et modèle de développement : la place du Tiers Monde dans le nouveau dispositif impérialiste - article ; n°80 ; vol.20, pg 703-724
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Tiers-Monde - Année 1979 - Volume 20 - Numéro 80 - Pages 703-724
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Marie-France L'Hériteau
Dette extérieure et modèle de développement : la place du Tiers
Monde dans le nouveau dispositif impérialiste
In: Tiers-Monde. 1979, tome 20 n°80. pp. 703-724.
Citer ce document / Cite this document :
L'Hériteau Marie-France. Dette extérieure et modèle de développement : la place du Tiers Monde dans le nouveau dispositif
impérialiste. In: Tiers-Monde. 1979, tome 20 n°80. pp. 703-724.
doi : 10.3406/tiers.1979.2900
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1979_num_20_80_2900DETTE EXTÉRIEURE
ET MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT
LA PLACE DU TIERS MONDE
DANS LE NOUVEAU DISPOSITIF
IMPÉRIALISTE
par Marie-France L'Hériteau*
Depuis quelques années le problème de l'endettement extérieur des
pays du Tiers Monde ne se pose plus seulement en termes de volume mais
aussi en termes de structure. Et ce nouvel aspect invite à dépasser l'analyse
traditionnelle fondée sur le couple endettement-déficit pour aborder
une question plus générale, celle de la possibilité du choix de sa politique
économique, de sa voie de développement, pour un pays endetté, et du
type d'insertion que l'endettement implique dans les nouvelles formes
d'accumulation du capital au niveau international.
En même temps qu'un très fort accroissement du volume de la dette
extérieure des pays du Tiers Monde1, passant de 74 milliards de dollars
en 1970 à 250 milliards en 1977, la période récente est aussi celle d'une
inflexion des flux financiers internationaux en faveur de secteur privé
— et particulièrement du secteur bancaire — , se traduisant très direc
tement au niveau de l'endettement des pays sous-développés.
Alors que l'ensemble des ressources financières extérieures des pays
du Tiers Monde non producteurs de pétrole2 était composé en 1 969-1 971
* Maître-assistant à l'Université de Paris I.
1. Cet endettement est d'ailleurs très fortement concentré sur un petit nombre de pays
puisque 20 pays sont débiteurs de plus des deux tiers du total de la dette du Tiers Monde,
le rapport de leur endettement à leurs pnb cumulés étant passé de 18,5 % en 1 973-1 974
à 24,5 % en 1977-1978. Ces pays sont les pays non exportateurs de pétrole les plus importants
par la valeur de leur commerce extérieur. Cf. World Financial Markets, Morgan Guarantee
Trust Co., mai 1979.
2. Plus précisément il s'agit des pays non membres de Горер.
Revu* Tiers Monde, t. XX, n° 80, Octobre-Décembre 1979 MARIE-FRANCE L HE RITE AU 704
pour 52 °/p d'Aide publique au Développement (apd), cette part est
tombée à 38 % en 1975 -1977 malgré l'importance accrue de cette forme
de financement en provenance des pays de Горер qui représentait 8,8 %
des flux totaux.
Tableau I
Apport net de ressources aux pays en développement
non producteurs de pétrole^ par type de ressources
(en pourcentage)
Moyenne Moyenne
1969-1971 1975-1977
apd (Aide publique au Développement) 38,2 5i,9
bilatérale des pays du cad 36,8 19.З
organismes multilatéraux 7,1 8,5
des pays de Горер 3,2 8,8
des à économie planifiée 5,8 3,6
Illustration non autorisée à la diffusion Apports non assortis de conditions libé
48,1 61,8 rales
apports bilatéraux, hors secteur banc
aire, des pays du cad 32,8 37,7
organismes multilatéraux 4,5 5,4
OPEP, aide bilatérale i,3 2,7
secteur bancaire international 3,9 20,9
autres 0,6 0,1
Total 100 100
Source : Coopération pour le développement, Cad, 1978.
Et si l'on ne prend en compte que les flux provenant des pays de
I'ocde, c'est-à-dire des pays capitalistes développés, cette évolution est
encore plus remarquable. L'apd passe d'une part de 53,5 % du total
dans les années 1966-1968 à 43 % en 1970 et à 30 % en 1977. Au
contraire la part des apports privés obéissant aux conditions du marché
(c'est-à-dire à l'exclusion des dons privés aussi bien que des prêts publics)
s'accroît dans la période de 42 % à 60 %, particulièrement la part des
prêts et investissements de portefeuille qui constituent en 1977 près
des trois quarts des apports privés.
Cet accroissement du financement privé, outre les traditionnels crédits
fournisseurs et crédits à l'exportation consentis par des banques opérant
dans la monnaie du pays exportateur, est de plus en plus le fait d'emprunts EXTÉRIEURE ET DÉVELOPPEMENT DETTE
Tableau II
Les apports financiers des pays du CAD
aux pays en développement
(principaux postes)
Moyenne
1966-1968 1970 1975 1976 1977
Total des apports, en milliards
de dollars 11,6 15,7 40,3 40,7 49,5
apd :
Illustration non autorisée à la diffusion
en milliards de dollars 6,2 13,6 13,6 6,7 14,7
en % du total 30 53,5 43 33 33
Apports privés (}) :
en milliards de dollars 4,8 7,o 29,8 22,4 22,4
en % du total 42 60 44 55 55
Investissement direct :
en milliards de dollars 7,8 2,4 3,7 10,5 8,7
en % des apports privés 50 52 47 35 29
en % des totaux 21 26 18 23 19
Prêts et investissements de
portefeuille :
en milliards de dollars 21,2 2,4 3,3 11,9 14,5
en % des apports privés 50 48 71 53 65
en % des totaux 21 21 36 29 43
(x) Aux conditions du marché.
Source : cad, examen 1978.
sur le marché financier international et de recours aux eurocrédits. Dans
les années 1975 à 1978, environ 60 % des crédits consentis en euro
monnaies3 ont été absorbés par des pays du Tiers Monde, et plus préci
sément par un petit nombre d'entre eux : 1 5 pays ont reçu 80 % du total
des eurocrédits aux pays en développement, près de la moitié allant
à 5 d'entre eux (Pérou, Algérie, Indonésie, Brésil et Mexique). En ce qui
concerne le financement par émission d'obligations étrangères et inter
nationales4, son orientation vers les pays en développement est plus
récente et plus limitée. Ces marchés sont en effet caractérisés par des
3. Cf. FMI, Borrowing in international capital market.
4. Même source. MARIE-FRANCE b' HE RITE AU JO6
facteurs institutionnels (autorisation préalable et respect d'un calendrier)
et par des exigences de solvabilité qui les rendaient jusqu'à présent peu
favorables au financement des pays sous-développés. Cependant l'accès
de ces pays au obligataire international tend à se développer
dans les dernières années. Alors que seulement 4,4 % de ces titres étaient
émis par des pays du Tiers Monde en 1975, leur part était de 15 %
en 1978. Là encore, n'ont accès à cette source de financement que les
pays ayant atteint une certaine « surface » financière (particulièrement le
Brésil, le Mexique, le Venezuela, l'Algérie).
En termes de structure, le problème de l'endettement des pays du
Tiers Monde est donc celui d'un recours massif aux marchés financiers
internationaux, particulièrement au crédit des banques commerciales.
Le faible accroissement réel de l'Aide publique au Développement et
son orientation privilégiée vers les pays les plus pauvres se sont dire
ctement traduits par une proportion accrue de la dette des Etats envers
le secteur privé, donc d'une dette assortie de conditions plus dures
d'amortissement et de paiement d'intérêt.
L'analyse traditionnelle donne une explication de ce phénomène
fondée sur le couple endettement-déficit de balance des paiements. Les
pays sous-développés non-exportateurs de pétrole subissent en effet
un lourd déficit de balance des paiements courants, passé de 8,6 milliards
de dollars en 1973 à 36 milliards en 1975, une moyenne de 25
en 1976-1978, puis environ 35 à 40 milliards prévus en 1979. Les causes
les plus immédiates et les plus apparentes de l'alourdissement de ce déficit
sont bien connues. La première réside dans la détérioration des termes
de l'échange des pays considérés, due au renchérissement des prix du
pétrole et des produits industriels par rapport aux prix de matières
premières qu'ils exportent. On doit cependant noter que, ces toutes
dernières années, la responsabilité de cette détérioration n'incombait pas
au pétrole mais aux produits industriels :
Tableau III
Variations de 1977 1978
Cours en dollars des matières premières Illustratio

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