Développement et emploi : la viabilité d une technologie  intermédiaire - article ; n°62 ; vol.16, pg 295-310
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Description

Tiers-Monde - Année 1975 - Volume 16 - Numéro 62 - Pages 295-310
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henrique Rattner
Développement et emploi : la viabilité d'une technologie
intermédiaire
In: Tiers-Monde. 1975, tome 16 n°62. pp. 295-310.
Citer ce document / Cite this document :
Rattner Henrique. Développement et emploi : la viabilité d'une technologie intermédiaire. In: Tiers-Monde. 1975, tome 16 n°62.
pp. 295-310.
doi : 10.3406/tiers.1975.2549
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1975_num_16_62_2549ET EMPLOI DÉVELOPPEMENT
LA VIABILITÉ
D'UNE TECHNOLOGIE
INTERMÉDIAIRE
par Henrique Rattner*
L'innovation technologique et le transfert de technologie des pays
développés aux pays en voie de développement constituent un des
champs ďétudes et de recherches les plus importants dans les sociétés
contemporaines qui ont adopté la philosophie et les objectifs de la
« croissance économique ».
L'importance attribuée à ce sujet dépasse largement les questions et
les problèmes concernant la balance des paiements ou les aspects pure
ment techniques et économiques de la production, puisque le choix d'une
technologie, ainsi que son application dans le processus de la production
de biens et de services, aura des effets très vastes et profonds sur les
structures sociales et culturelles de la nation.
Les orientations de la croissance économique seront fixées conformé
ment aux techniques et procédés adoptés dans la production afin de
déterminer : qui travaillera et qui sera chômeur; les régions qui progres
seront et celles qui stagneront; où sera créée une infrastructure qui, de
son côté, en constituant des « économies externes », produira des effets
cumulatifs et irréversibles sur les tendances de concentration urbano-
industrielle. En dernier lieu, même le système éducationnel subira les
effets des diverses options technologiques qui exigent, une éducation
soit élitiste soit élémentaire des masses.
* Professeur au département de Sciences sociales de la Escola de Administraçâo de
Empresas de Sâo Paulo, Brésil. Fundaçâo Getulio Vargas.
Revue Tiers Monde, t. XVI, a" 62, avril-juin 75 HENRIQUE RATTNER
Nous ne pouvons pas, par conséquent, traiter les principaux pro
blèmes et aspects de la politique technologique de façon isolée et détachée
du contexte socio-économique et culturel, dans lequel se déroulent les
processus d'invention, d'innovation et de transfert de technologie.
Innovation technologique et croissance économique
L'accent mis sur la technologie peut être compris comme un
des multiples aspects d'un processus entrepris après 1945, époque du
« grand réveil » du monde sous-développé, qui a mobilisé les énergies
et les aspirations de centaines de milliers d'hommes à la recherche du
« développement ».
En un quart de siècle plusieurs doctrines et modèles de croissance
économique ont été créés et divulgués successivement, soit en mettant
en valeur l'importance primordiale du facteur К (capital), des matières
premières ou des ressources humaines (surtout le « talent de l'entrepre
neur »); soit en rendant responsable des échecs enregistrés dans le soi-
disant « Tiers Monde » le taux élevé de la croissance démographique ou
le manque de motivation (du genre « éthique protestante »).
Chacun de ces facteurs a été pris en considération et analysé à un
moment donné, comme s'ils étaient capables de résoudre, à eux seuls, les
problèmes multiples et complexes posés par la croissance économique.
Le dernier de ces « grands » facteurs susceptibles d'activer le processus
de la croissance est la technologie, et par extension tout l'appareil scienti-
fico-technique qu'un pays peut mettre au service du système de la pro
duction, en fonction de ses plans de « croissance ». Dans tous les ouvrages
et manuels de développement économique, le processus d'expansion du
système est invariable et, par hypothèse, caractérisé comme exponentiel
et quantifiable, représenté par des fonctions mathématiques, expérimenté
et prouvé par d'innombrables indices établis par les économistes : tonnes
d'acier; kilowatt/heures; tonnes de ciment; nombre de voitures, etc.,
per capita. Ces indices devraient nous donner une idée claire et indis
cutable du degré de progrès atteint, en termes absolus ou relatifs (par
rapport aux autres pays).
La « croissance économique » a été élevée au niveau d'une des
valeurs suprêmes des sociétés contemporaines, sa réalisation étant
mesurée par le revenu per capita ou par le P.N.B. per capita. La plupart
des modèles de croissance développés sont du genre ad infini tum, ou les
296 VIABILITÉ D'UNE TECHNOLOGIE INTERMÉDIAIRE
crises ne seraient que transitoires, ayant lieu en périodes de take-off et
pouvant être facilement résolues par des techniciens, des planificateurs,
des hommes de science ou des politiciens, qui devraient être dignes d'une
confiance absolue et sans bornes.
Bilan de la première décade de développement des Nations Unies
L'euphorie qui a existé au début des années 60, à partir de la création
de ¥ЛШапсе pour le Progrès et d'autres schémas généreux d'aide inter
nationale aux pays en voie de développement, a été remplacée par une
vague de pessimisme, qui s'est étendue après la diffusion des rapports
préparés par les organisations internationales, portant sur la situation
réelle de ces pays, aux environs de 1970. Devant un tableau plutôt
navrant de la situation dans la plupart des pays « pauvres », la deuxième
décade de développement fut proclamée, dont les perspectives ne sont
guère plus satisfaisantes ni favorables que celles de la première.
Sans avoir l'intention de présenter des données statistiques dans cet
exposé, il faut cependant signaler que les espoirs fondés sur la croissance
du secteur « moderne » et dynamique (urbano-industriel) — dont le rythme
lui permettrait d'absorber les vastes contingents de la population, venus
du secteur rural « archaïque et stagnant » — ont été largement déçus.
Parallèlement aux progrès du secteur moderne, les formes « patho
logiques » de la vie sociale (la marginalité, le chômage, les bidonvilles)
se sont développées, de façon à suggérer que la croissance économique
exprimée par le P.N.B. ou par le revenu per capita, dans le meilleur des
cas est insuffisante, n'apportant pas nécessairement une amélioration du
niveau de vie des couches moins favorisées de la population; ou, autr
ement dit, n'apportant pas de diminution du phénomène de la pauvreté
et du sous-développement.
La déception a touché les pays en voie de développement et aussi les
pays « riches »; ceux-ci ont subi et continuent à subir les effets des taux
d'inflation croissants, les crises du système des changes et les déficits de
la balance de paiements. D'autre part, le manque de main-d'œuvre,
auquel on a remédié par l'importation massive d'ouvriers étrangers a
provoqué une réapparition des conflits sociaux, sans parler des problèmes
universels des grandes agglomérations urbaines, caractéristiques des
sociétés modernes, et qui peuvent parfaitement coexister avec des taux
élevés de croissance économique.
297
т. vt. 62 11 HENRIQUE RATTNER
Dans les années 60, John К. Galbraith, un des esprits les plus lucides
de notre époque, avait déjà élevé des doutes en ce qui concerne la
validité de certains taux économiques reflétant le gigantisme croissant
de quelques entreprises et métropoles, en tant que critères de la réali
sation des plans de développement et comme base pour la détermination
des perspectives et de l'avenir de la société. Les observations empiriques
suivantes peuvent justifier les doutes soulevés par Galbraith :
a) L'organisation et la rationalité qui existent dans des entreprises
gigantesques ne sont pas transférables à la vie en dehors de ces entre
prises; bien au contraire, leur expansion et leur prospérité s'accompa
gnent de la détérioration des services publics et de la « qualité de la vie »
dans l

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