Discours d ouverture, importance de l anthropologie - article ; n°1 ; vol.6, pg 1-11
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1865 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 1-11
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1865
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

Discours d'ouverture, importance de l'anthropologie
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, I° Série, tome 6, 1865. pp. 1-11.
Citer ce document / Cite this document :
Discours d'ouverture, importance de l'anthropologie. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, I° Série, tome 6, 1865.
pp. 1-11.
doi : 10.3406/bmsap.1865.9458
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1865_num_6_1_9458A
BULLETINS
DE LA SOCIÉTÉ
D'ANTHROPOLOGIE
DE PARIS
E 1S6SS.
115e SÉANCE. — 5 Janvier 1865.
Présidence de IMF. PRUNER-BEY,
M. Gratiolet, président de l'année 1864, ouvre la séance
en remerciant la Société de l'avoir appelé à diriger ses tr
avaux pendant l'année qui vient de s'écouler, et cède aussi
tôt le fauteuil à M. Pruner-Bey.
M. Pruner-Bey donne lecture du discours suivant :
Messieurs,
Heureux de servir en simple soldat dans vos rangs pour
la conquête des vérités qui nous touchent de plus près, je
me trouve honoré par la faveur de vos suffrages bien au
delà de mes modestes aspirations. Vous avez voulu encour
ager, l'humble élève ; et, à ce titre seulement, j'ose prendre
la place que viennent de quitter mes maîtres en savoir et
en politesse. Profondément ému de la noblesse de sent
iments qui vous a permis de passer par dessus toute consi
dération personnelle, et tout en vous remerciant en ma
1 2 SÉANCE DU 5 JANVIER -1865.
qualité d'étudiant et en ma qualité d'homme, c'est à votre
indulgence, Messieurs, que je dois sans cesse recourir, et
aujourd'hui encore plus que dans le passé.
L'année qui vient de s'écouler se fait d'abord remarquer
par un progrès notable de notre Société, ce dont je m'emp
resse de vous féliciter ; — en voici le mouvement numér
ique en 1 864 :
État numérique des membres à la fin de décembre 4864.
La Société comprend 264 membres qui se répartissent de
la manière suivante :
Membres honoraires 8 titulaires, dans Paris. . . 130
Membres hors de . 50 associés étrangers 41
Membres correspondants nationaux. 22 étrangers. . 1 3
Soit un total de. ... 264 membres,
Au nombre desquels se trouvent KO Membres nommés en
1 864, savoir :
Membres honoraires 2 titulaires dans Paris: ^ . . 24
Membres hors Paris 9 associés étrangers 7
Membres correspondants nationatix. 3 étrangers. . 5
Soit 50 membres
nommés en 1 864.
La Société a perdu dans le courant de la même année un
membre associé étranger et un de ses membres fonda
teurs : MM. Wagner et Antelme.
Les mutations suivantes ont été autorisées par la
Société : PRUNER-BEY. — DISCOURS D'OUVERTURE. 3
Échange du titre de correspondant national contre celui
de membre titulaire : M. Ch. Martins, de Montpellier;
échange du titre de membre titulaire contre celui de cor
respondant national : MM. Léger, Armand, Duhousset et
Casalis.
La Société a reçu et accepté la démission de 6 membres
dont les noms suivent : MM. Bosia, Lortet, Guerlain,
Bauchet, Cordier, Parmmtier.
Un autre événement heureux de l'an passé est l'acte
gouvernemental qui nous met au rang des Sociétés d'utilité
publique . Nous avons accueilli avec une respectueuse gra
titude cette faveur, et nous redoublerons de zèle pour Uvmé-
riter. L'acte officiel n'est d'ailleurs que le corollaire d'une
importante initiative, dont nous avons à féliciter la France.
En effet, la patrie des idées progressives est le seul pays
en Europe qui possède une chaire spéciale d'anthropologie,
chaire dignement occupée dès la fondation jusqu'à cette
heure par d'illustres naturalistes. Par conséquent, quoi de
plus opportun, Messieurs, que de nous rendre compte de
la place que l'anthropologie est appelée à prendre dans le
cadre des sciences positives.
L'anthropologie embrasse l'étude de l'homme dans le
temps et l'espace. L'essence de l'homme est indéfinissable
pour nous, parce que nous ne sommes guère initiés au
plan qui a présidé à l'organisation de l'univers. Aussi chaque
nation, chaque époque ont-elles envisagé l'homme diff
éremment, suivant le caractère d'ensemble de leur civilisa
tion : pour le Grec, c'est l'être organisé, parlant et raisonnant,
et une existence terrestre dont le but serait le développe
ment harmonieux de ses facultés, épuiserait sa destinée.
Pour l'lndou,au contraire, c'est un souffle ou une partie du
Brahma, dont l'existence d'ici-bas est un tourment ou une
pénitence plutôt qu'une vocation. Pour le Chinois, l'homme
est le milieu entre le (»*e\ et la terre, l'esprit de toute SÉANCE DU 5 JANVIER 1865. 4
chose, etc. Pour notre temps, l'homme, placé entre le myst
ère de son origine et l'énigme de sa destinée finale, est
avant tout, dans le domaine exclusivement scientifique, un
objet d'histoire naturelle. Toutefois le sujet devenant ici
pour lui-même l'objet d'observation, nous nous trouvons à
la fois sur le terrain solide de l'expérience et dans les attr
ibuts purement humains.
L'anthropologie, comme art d'observer l'homme, a dû
prendre naissance dès que le premier individu humain se
trouva en relation avec son semblable, ne fût-ce que pour
se concilier son affection, si c'était son ami, ou pour s'en
garder et prendre le dessus, dans le cas contraire. A
un point de vue plus élevé et dans un sens ésotérique
qui rentre déjà dans le domaine de la science, toute la
sagesse de l'antiquité se résume dans la position du
problème : TwOiasKurov. Sans suivre pas à pas les éche
lons qui nous conduisent de la civilisation grecque à la
nôtre, jetons un coup d'œil sur le passé plus rapproché.
Depuis que Kant sonda les profondeurs de l'esprit humain,
dont il traça les limites d'une main inébranlable, une seule
parmi les écoles philosophiques, dans un rêve de peu de
durée, chercha à composer, sous le nom de philosophie
de la nature, le tableau des idées qui auraient présidé à
l'organisation de ce monde visible et à l'enchaînement de
ses phénomènes. Toutes les autres qui se succédèrent sans
interruption ont compris qu'il existe dans la nature de
l'homme des mystères bien autrement importants qu'en
dehors de lui ; et dans la sphère la plus sublime de la spé
culation humaine, voilà toute la philosophie de nos jours
qui se fait anthropologiste. Est-ce autre chose que l'expres
sion d'un besoin positif de notre époque?
Descendons de ces hauteurs sur le terrain qui est de pré
férence le nôtre. Voulons-nous d'abord définir l'homme de
nos jours ? C'est Têtre intelligent qui met à son service les — DISCOURS D'OUVERTURE. 5 PRUNER-BEY.
forces de la nature au point de changer la surface du globe
pour augmenter son bien-être. Je sens que ma définition
est bien prosaïque. Ne nous en affligeons pas! Car si pro
grès il y a dans l'histoire du genre humain, les tendances
signalées n'ont rien d'attristant. Et, en effet, le développe
ment libre des facultés individuelles et l'extension de l'a
isance en proportion croissante parmi les masses jusqu'aux
plus bas degrés de l'échelle, voilà ce qui caractérise notre
époque. Et ces résultats sont inséparables des tendances
que nous signalons. Toutefois ma définition est défectueuse
puisqu'elle laisse, hors de cause bon nombre de races hu
maines dont notre programme embrasse l'étude ; mais je
reviendrai plus loin sur ce sujet.
Dans le milieu où nous sommes, quel doit être, au point
de vue de la pratique, le but, quelle est l'utilité et partant
l'importance de l'anthropologie? En termes généraux : nous
pouvons connaître, assigner à chacun sa place suivant les ré
sultats de nos recherches et contribuer ainsi au bien-être
universel. Tout en suivant l'impulsion de notre siècle, on
reconnaîtra que l'exécution de notre programme est deve
nue une urgente nécessité. Car, si le progrès de l'industrie a
réduit les limites du temps et de l'espace, le développement
des rapports mutuels qui en résulte entre les points du
globe les plus

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