Discours de François Bayrou lors du meeting de campagne présidentielle à Paris-Bercy - 20 avril 2007
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Discours de François Bayrou lors du meeting de campagne présidentielle à Paris-Bercy - 20 avril 2007

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Discours de François Bayrou lors du meetingde campagne présidentielle à Paris-Bercy - 20avril 2007Discours de François Bayrou lors du meetingde campagne présidentielle à Paris-Bercy - 20avril 2007AnonymeFrançois Bayrou2007Discours prononcé par François Bayrou lors d'un meeting au Palais Omnisportsde Bercy (Paris) dans la cadre de la campagne présidentielle 2007, devant plusde dix-sept mille personnes.Mes chers amis, je n'ai qu'un mot à dire à l'entrée de ce meeting, et c'est le suivant :merci, merci, merci Paris, merci la France !...Il faut que je dise merci à la fantastique équipe de campagne qui m'entoure et je neveux distinguer qu'un seul nom, car elle est la présidente de la fédération de Pariset la directrice de cette formidable campagne. Je voudrais vous demander de diremerci à votre tour à Marielle de Sarnez.Je vous regarde dans les yeux. Si je pouvais, je vous regarderais, chacune etchacun d'entre vous, dans les yeux. Si je pouvais, je vous fixerais, chacune etchacun d'entre vous, car j'ai une certitude, c'est que vous êtes la France, chacun,chacune avec votre vie, votre famille, quelquefois vos inquiétudes, parfois votresolitude, mais chacun avec vos espoirs et je sais que c'est l'espoir qui vous a réunissi nombreux, dans cette immense salle de Bercy, où nous organisons, ce soir, danscette dernière semaine, la plus grande réunion publique qu'aucun des candidats àcette élection ait osé organiser.Vous êtes venus, car vous avez quelque ...

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Discours de François Bayrou lors du meetingde campagne présidentielle à Paris-Bercy - 20avril 2007Discours de François Bayrou lors du meetingde campagne présidentielle à Paris-Bercy - 20avril 2007AnonymeFrançois Bayrou7002Discours prononcé par François Bayrou lors d'un meeting au Palais Omnisportsde Bercy (Paris) dans la cadre de la campagne présidentielle 2007, devant plusde dix-sept mille personnes.Mes chers amis, je n'ai qu'un mot à dire à l'entrée de ce meeting, et c'est le suivant :merci, merci, merci Paris, merci la France !...Il faut que je dise merci à la fantastique équipe de campagne qui m'entoure et je neveux distinguer qu'un seul nom, car elle est la présidente de la fédération de Pariset la directrice de cette formidable campagne. Je voudrais vous demander de diremerci à votre tour à Marielle de Sarnez.Je vous regarde dans les yeux. Si je pouvais, je vous regarderais, chacune etchacun d'entre vous, dans les yeux. Si je pouvais, je vous fixerais, chacune etchacun d'entre vous, car j'ai une certitude, c'est que vous êtes la France, chacun,chacune avec votre vie, votre famille, quelquefois vos inquiétudes, parfois votresolitude, mais chacun avec vos espoirs et je sais que c'est l'espoir qui vous a réunissi nombreux, dans cette immense salle de Bercy, où nous organisons, ce soir, danscette dernière semaine, la plus grande réunion publique qu'aucun des candidats àcette élection ait osé organiser.Vous êtes venus, car vous avez quelque chose sur le cœur. Vous êtes venus, carvous avez quelque chose à croire. Vous êtes venus, car vous avez quelque chose àdonner. Vous êtes des femmes et des hommes debout. Vous êtes des pionniers.Vous avez décidé quelque chose de très simple : la France et la politique, commeelles sont, ne nous conviennent pas. Alors, nous avons décidé de les changer.La France, comme elle est devenue, ne nous convient pas. La France, comme ilsl'ont laissée devenir, depuis des décennies, car la France de l'histoire, la France denotre conviction républicaine, la France qui veut être un modèle pour lesgénérations et pour le monde, cette France-là nous convient très bien et nousn'avons pas besoin de multiplier les drapeaux tricolores. Nous n'avons pas besoinde ministère de l'Identité nationale pour dire que c'est cette France que nousaimons.La révolution orange, c'est une couleur qui va très bien également à la Franceéternelle qui a besoin de retrouver son visage et ses valeurs.Mais, l'autre France, la France de la dette, la France des déficits, la France desprébendes, la France des quatre millions de chômeurs, la France des deux millionsd'exclus, la France du minimum vieillesse à 635 €, la France où les handicapés nesont pas embauchés comme nous avions promis qu'ils le seraient et ne peuventmême pas accéder aux moyens de transports et aux classes dans leurs écoles,leurs collèges et leurs lycées, la France des 15 % d'illettrés, des cent cinquantemille jeunes qui sortent, sans qualification, chaque année du système scolaire, cetteFrance-là ne nous convient pas. Cette France ne vous convient pas et nous avonsdécidé de la changer.Il ne vous a pas échappé que tout le monde nous disait : « Cette tâche-là estimpossible ». Eh bien, c'est parce que nous ne les avons pas crus que nous avons
décidé de le faire et que nous avons fait ce qu'il fallait pour que, désormais, ce soitirréversible. Nous avons décidé de la changer et elle est en train de changer.Toutefois, j'ai une chose à vous dire. Nous ne sommes pas là pour faire un score.Nous ne sommes pas là pour obtenir un succès. Nous sommes là pour une seulechose, nous sommes là pour gagner, car, même si nous réalisions un scoreformidable et qu'ils gagnent tout de même, ils trouveraient alors le moyen, n'endoutez pas, de reformer leur forteresse, de reconstruire leur bastide, de reprendreleurs pratiques et tout redeviendrait comme avant, car ces deux partis ont tout lepouvoir depuis vingt-cinq ans.Il n'y a aujourd'hui qu'une chose à faire, il faut leur enlever le pouvoir. Il faut le leurarracher. Il faut les renvoyer, pour cinq ans au moins, à leurs chères études. Il fautleur offrir une bonne douche froide, pour qu'ils se mettent à réfléchir et qu'ils fassent,eux aussi, leur révolution culturelle.Nous ne sommes pas là pour demander des comptes et, pourtant, Dieu sait qu'il yen a à demander. Nous sommes là pour une seule chose, nous sommes là pour lesremplacer. Nous sommes là pour remplacer le sectarisme par l'ouverture d'esprit,pour remplacer leur monarchie par notre démocratie, pour remplacer l'espritpartisan par l'intérêt général, pour remplacer leur monopole, leurs pratiques, leurshabitudes et leur hypocrisie par une génération nouvelle, des pratiques nouvelles,une franchise nouvelle.Nous sommes là pour les remplacer et, si vous en voulez la preuve, la preuveabsolue, regardez dans quels camps sont tous les dignitaires sans exception desdécennies qui s'achèvent ! Tous sans exception, ou presque, tous sont affairés àdéfendre leur monopole et leur privilèges et, chaque fois, comme ce soir, qu'il y ena un de plus qui vient les rejoindre en hâte rejoindre leurs rangs inquiets, regardez-les bien, regardez-le bien, c'est la preuve que nous avons raison. C'est la preuveque nous sommes le changement que la France attend.Tous ces hommes politiques épuisés, tous ces familiers du pouvoir et de sesavantages, tout ceux que le peuple français ne supporte plus leur entendre donnerdes leçons, toujours condescendants, eux qui savent et qui, naturellement, parlentau peuple qui est censé ne pas savoir.Eh bien, leur addition, leur collection, leur assortiment, leur assemblage, leuraccumulation, tout cela ne fait pas une vérité ou une novation. Cela ne fait pas unefraîcheur. Cela représente un repoussoir et, comme cette collection d'élus épuisésreprésente un repoussoir, le mot d'ordre, c'est qu'il faut désormais les repousser et,au fond, me mettant dans l'esprit de ceux que l'on appelle indécis, c'est-à-dire, enréalité, de ceux qui réfléchissent, qui se demandent quel sera le vote le plusefficace, le vote le plus juste pour obtenir le changement en France, me mettantdans leur esprit, dans l'esprit de ces citoyens qui réfléchissent, il me semble que laconclusion qu'ils doivent tirer devrait être celle-ci : si tous les tenants et défenseursde ce monde ancien sont tous contre lui, tous en rangs serrés, tous solidaires, tousligués, alors, c'est qu'il a raison, puisqu'ils sont tous contre lui.Alors, c'est la certitude qu'il ne reviendra pas en arrière, qu'il va vraiment changerles choses, qu'il n'y a pas de retraite et pas de retrait. Alors, nous allons voter pourlui et c'est nous, le peuple français, qui allons, une bonne fois pour toutes, régler laquestion.Vous aurez observé, en lisant la presse, ce matin, par exemple, qu'ils en sont àsortir les arguments les plus fins. Nicolas Sarkozy a déclaré, ce matin : « FrançoisBayrou est à gauche » et on sent qu'en prononçant cette phrase, il y a, chez lui,comme une vraie insulte. C'est presque comme s'il avait dit que j'étais un immigré,que j'égorge les moutons dans ma baignoire ou que je suis un pervers génétique.En outre, Lionel Jospin, du haut de son expérience et de ses succès, a déclaréhier : « François Bayrou est à droite » et on sent que, chez lui, c'est presquecomme s'il disait que je suis un trotskiste déviationniste !...Je vais vous faire une confidence : qu'est-ce que je suis heureux, qu'est-ce que celame fait plaisir de ne pas recevoir le label de la droite à la mode Sarkozy, car elleest le contraire de ce que j'ai cru et que j'ai voulu toute ma vie.Et, qu'est-ce que je suis content et qu'est-ce que je suis heureux de ne pas recevoirle label de la gauche à la mode Jospin, car, cette gauche, c'est le contraire de ceque j'ai cru et de ce que j'ai voulu toute ma vie.C'est pourquoi, lorsque Sarkozy m'accuse d'être de gauche et Jospin d'être de
droite, alors, je suis sûr d'être à ma place, d'être avec vous, à la place que laFrance attend, là où il faut être, là où la France veut que nous soyons, du côté de laFrance généreuse, du côté de la France ouverte et du côté de la France réaliste.Au fond, je suis comme tous les français, comme la France : il y a de la droite enmoi, car je veux de la rigueur. Je veux de la sécurité pour les enfants et pour lesgrands et pour les plus âgés et, ce que je reproche à la droite, ce n'est pas del'avoir voulue, c'est de ne pas l'avoir fait. Les résultats sont terribles et, maintenant,en France, même les policiers ont peur.Il y a de la droite en moi et il y a de la gauche en moi. Je veux de l'égalité. Je veuxl'égalité des chances. Je veux l'égalité des droits. Je veux de la solidarité avec lesplus faibles et, ce que je reproche à la gauche, ce n'est pas de l'avoir voulue. Je laveux comme elle et plus qu'elle. Ce que je reproche à la gauche, c'est de ne pasl'avoir fait, ni au pouvoir, ni dans l'opposition, car j'ai le souvenir précis du combatque nous avons mené, tout seuls, lorsque le Gouvernement de M. Raffarin a voulusupprimer l'allocation spécifique de solidarité pour les chômeurs de longue durée.C'est nous qui sommes montés à la tribune. C'est nous qui l'avons défendue, aunom du droit des plus faibles et c'est eux qui se sont tus. J'aurais aimé qu'ilspartagent ce combat.Je me souviens également d'avoir été tout seul pour mener le combat concernant laprivatisation des autoroutes. Nous sommes montés à la tribune. Je suis allé auConseil d'État, comme un citoyen, en mon nom propre. On n'a pas entendu lagauche. Ils se sont tus, sans doute car ils n'étaient pas sans liens avec quelques-uns des intérêts qui, dans cette affaire, allaient recevoir le cash, allaient recevoir lesbénéfices qui auraient dû revenir aux français.Et il y a du centre en moi, avec ces valeurs du centre : équité, justice, fraternité. Ceque je garantis devant vous, c'est que ces valeurs-là, les valeurs de la République,les valeurs qui ont fait et tissé le peuple français, nos valeurs et les valeurs desautres, nous n'allons pas seulement les invoquer, nous allons les faire entrer dans laréalité. Nous allons les réaliser et ce sera notre œuvre au service de la France.C'est ainsi que, pour comprendre, pour reconstruire, il faut réunir. C'est exactementaujourd'hui, comme c'était dans la résistance. Je n'emploie pas ce mot par hasard.Je pense que le pays est en danger, d'épuisement, de révolte, de fracture. Dans larésistance, je le dis aux sectaires des deux bords qui refusent que l'on puissetendre la main par-dessus les frontières et qui nous expliquent que cette France-làet l'autre France sont inconciliables, on ne refuse pas les mains qui se tendent.Dans la résistance, si l'on se met à refuser celui qui ne pense pas exactementcomme vous, alors, ce n'est plus du sectarisme, c'est de la trahison de l'intérêtnational.Le pays est si menacé, si fragile, que je suis du côté de Louis Aragon dans la roseet le réséda : « Celui qui croyait au ciel, celui qui n'y croyait pas, tous deuxadoraient la belle prisonnière des soldats, c'est la France.Celui qui croyait au ciel, celui qui n'y croyait pas, tous les deux adoraient la belleprisonnière des soldats. Lequel montait à l'échelle et lequel guettait en bas ? Celuiqui croyait au ciel ? Celui qui n'y croyait pas ? Qu'importe comment s'appelle cetteclarté sur leur pas, que l'un fut de la chapelle et l'autre s'y déroba, celui qui croyait auciel, celui qui n'y croyait pas.Tous les deux étaient fidèles des lèvres, du cœur, des bras, et tous deux disaient :qu'elle vive et qui vivra verra ! »...Vous savez à qui ce poème est dédié ? Écoutez bien, il est dédié à quatre jeuneshommes qui sont morts fusillés. Ce poème est dédié à Gabriel Péri, députécommuniste, fusillé en 1941. Il est dédié à Honoré d'Étienne d'Orves, Actionfrançaise, nationaliste, fusillé. Il est dédié à Guy Moquet, jeune lycéen de dix-septans, communiste, fusillé et, enfin, il est dédié à notre camarade Gilbert Dru,philosophe, étudiant philosophe de vingt-quatre ans, chrétien, fusillé le 27 juillet1944, place Bellecourt, à Lyon.C'est avec tout cela que l'on fait la France. Ce n'est pas avec du sectarisme. Cen'est pas avec leur bêtise. Ce n'est pas avec leur fermeture. Lorsqu'il s'agit dereconstruire le pays, on a besoin de tout le monde.Et, comme, au fond, c'est un poème que nous écrivons, je pense que, pour tournerles pages, dans ses grandes lignes, du programme dont nous avons besoin pourreconstruire la France, il faut trouver des rimes nouvelles et je vous propose doncque nous fassions, de nouveau, rimer France avec d'autres noms avec lesquels elle
a, depuis longtemps, perdu l'habitude de rimer.Je vous propose d'abord de faire rimer à nouveau France avec croissance. Savez-vous pourquoi nous en sommes là ? Nous en sommes là, parce que, depuis vingt-cinq ans, tous les ans, la France a eu un point de croissance de moins que lamoyenne de tous ses partenaires au niveau européen. Un point de croissance demoins, ce sont deux millions d'emplois qui nous manquent aujourd'hui et 1,5 Md€ derecettes nouvelles des patrimoines nationaux qui nous manquent.C'est pourquoi le pays s'appauvrit. Il faut retrouver la croissance et je le disclairement, y compris en parlant à la gauche de ce pays, qui croit, aujourd'hui, parsa candidature et son appareil, que c'est du côté de l'État que l'on trouvera laréponse aux problèmes de la France.Pour moi, c'est dans le tissu économique et la société française, c'est dans lesentreprises françaises et l'industrie française que nous allons trouver la réponsepour notre avenir, pour faire rimer France avec croissance, ce dont aucun desautres programmes, je l'ai vérifié, de partis politiques ne parle. Tout le monde saitqu'il existe un certain nombre de passages obligés.Il faut déverrouiller ce qui est verrouillé. Il faut permettre aux entreprises de retrouverla création d'emplois devant laquelle elles sont, aujourd'hui, en situationd'inquiétude. J'ai été très intéressé par la lecture du numéro des Échos d'hier,journal qui a proposé, hier matin, aux chefs d'entreprise français, spécialement auxchefs des entreprises petites et moyennes, de juger les mesures économiquesprincipales proposées par les principaux candidats à cette élection.À votre avis, quelle est la mesure qui a été plébiscitée par les responsableséconomiques des petites et moyennes entreprises ?... Ce sont les deux emploissans charges pendant cinq ans que nous proposons aux Français !...Je considère que les chefs d'entreprise sont, et de très loin, les meilleurs expertséconomiques qui puissent effectuer, en effet, l'étude, l'analyse et l'expertise de cedont ils ont besoin pour que, en France, leurs entreprises se développent et que l'onretrouve les emplois qui, jusqu'hier, étaient gelés.J'envoie ce message personnel à un certain nombre d'instituts ou à un institut où j'aicru reconnaître la pensée dominante d'un certain nombre de partis politiquesdepuis longtemps installés au pouvoir et qui nous ont conduits au chômage dequatre millions de personnes que nous connaissons aujourd'hui en France.Il faut déverrouiller, il faut simplifier et c'est la raison pour laquelle je ferai adopter cetexte qui existe aux États-unis depuis cinquante-quatre ans et qui a rendusuffisamment de services pour que l'on considère qu'il a joué un rôle essentiel dansle décollage de l'économie américaine. Je ferai adopter le Small Business Act à lafrançaise, une loi de protection, de simplification et de soutien de la petiteentreprise.Et, pour être assuré que la simplification se fera, je demanderai, pour rompre avecla malédiction qui existe depuis que je fais de la politique, c'est-à-dire depuis aumoins vingt ans que j'écris ou que je vois écrire des programmes d'élection, selonlaquelle, chaque fois qu'il y a une élection, on parle de simplification et, chaque foisque l'on est au pouvoir, on complique la situation administrative, les textes fiscaux etsociaux qui frappent les petites entreprises !...Pour garantir que la simplification se fera, je dis à l'avance que je ne la confieraipas à l'administration et pas aux politiques non plus. Je la confierai aux usagers.C'est à eux que l'on demandera de bien vouloir simplifier l'appareil des contraintesadministratives, en particulier, que l'on impose aux entreprises.Pour aller dans le sens de la croissance, nous avons proposé de favoriser l'accèsdes entreprises, et notamment des petites entreprises et celles qui viennent de secréer, aux crédits en mettant en place un fonds mutuel de caution, qui permettra auxjeunes créateurs d'entreprise de trouver les financements qu'ils ont tant de mal àtrouver aujourd'hui.Financement et fonds mutuel de caution... Pour aider à la croissance, il fautdésendetter l'État, afin que l'on arrête de ponctionner sur la production desentreprises et le travail des Français. C'est pourquoi, car nous avons installé le sujetdu déficit et de la dette dans la campagne présidentielle, une fois que je serais éluPrésident de la République et que nous serons ensemble au gouvernement, nousmettrons en place le même plan qui a permis à l'Allemagne de mettre un terme àson déficit et d'arrêter de voir grossir sa dette en dix-huit mois.
Dix-huit mois, c'est pour l'Allemagne. Notre programme, à nous, tient en trois ans.Espérons que nous aurons des horizons plus souriants.Il se trouve que je considère que la fin du déficit et le désendettement de l'Étatreprésentent, non seulement une mesure économique indispensable, maiségalement, en réalité, la première des mesures sociales, la première des mesuresen direction du pouvoir d'achat, car, autrement, c'est le travail des Français que l'onponctionne de trois ou quatre mille euros par an pour rembourser l'intérêt d'unedette que l'irresponsabilité des gouvernants a laissée grossir.C'est une mesure sociale.Pour aller vers la croissance, il faut, en effet, que la France choisisse d'être unesociété dans le sens de la création et je veux mettre la création, scientifique — larecherche —, culturelle et d'entreprise sur le même plan.Ce sont des créateurs, car ils choisissent de ne pas accepter le monde comme ilest, le monde comme on le leur fournit. Ils décident de le changer, ils décident de lemodeler par leur imagination, leur inventivité, leur créativité. Tel est le visage de laFrance que nous voulons construire.Et, comme, en effet, la réflexion sur la croissance a été le fait d'hommes de grandequalité, qui se sont accordés sur les constats et sur la voie qu'il fallait suivre pour ensortir, j'ai été infiniment touché et infiniment heureux que le plus éminent de ceux-làdéclare, hier, qu'il avait décidé, en dépit des fonctions très importantes qui ont étéet qui sont les siennes, à la fois à la direction du fonds monétaire international, à latête d'une immense campagne d'ONG pour l'eau dans les pays en développementet des responsabilités qui ont été les siennes à la tête des semaines sociales deFrance, j'ai été très heureux que Michel Camdesssus indique hier, avec sonexpertise et sa réputation, qu'il avait décidé de s'exprimer et qu'il appelle lesFrançais à voter pour moi, car, dit-il, il faut réunir les Français pour relever laFrance.Je veux faire rimer France et assurance, en face de la mondialisation, et il n'existequ'une assurance, à mes yeux, qu'un pays comme le nôtre puisse trouver dans lestemps qui vont être durs, que nous avons à affronter, des temps de fortecompétition internationale. Il n'existe qu'une assurance que nous pouvons proposeraux Français, une assurance suprême et la seule à la vérité disponible, c'estl'éducation.L'objectif que je fixe, en concentrant tous les moyens sur l'éducation, c'est que nousayons, dans la décennie qui vient, atteint ce défi, relevé ce défi que je vais formuler :il faut que la France ait, désormais, les jeunes les mieux formés de la planète, que,sans aucune exception, aucun pays dans le monde ne puisse se prévaloir d'avoirdes jeunes formés comme le seront les jeunes Français.Pour former les jeunes, il y a une chose indispensable à faire, et je le dis dans unpays qui s'est laissé, ces dernières années, entraîné à faire le contraire. Lapremière des choses à faire, c'est de soutenir l'Éducation nationale et de soutenirles enseignants dans leur difficile mission.Voyez-vous, chaque fois que je pense aux enseignants, me revient en mémoire unelettre qui a été écrite par Albert Camus, le jour ou le lendemain du jour où il a reçu lePrix Nobel de littérature. Cette lettre est adressée à un instituteur en Algérie quis'appelait M. Germain.Je voudrais simplement vous lire cette lettre. Elle va évoquer, en chacun d'entrevous, des souvenirs. Elle va évoquer, en chacun d'entre vous, des visages. Jetrouve que cette lettre dit, à elle seule, le soutien que la nation doit apporter à sesenseignants : « Cher M. Germain, j'ai laissé s'éteindre un peu le bruit qui m'aentouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. Onvient de me faire un bien trop grand honneur, que je n'ai ni recherché ni sollicité,mais, quand j'en ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a étépour vous.Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue aux petits enfantspauvres, sans votre enseignement et votre exemple, rien de tout cela ne seraitarrivé.Je ne me fais pas un monde de cette sorte d'honneur, mais celui-là est, du moins,une occasion pour vous dire ce que vous avez été et êtes toujours pour moi et pourvous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiezsont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l'âge, n'a pas cessé
d'être votre reconnaissant élève.Je vous embrasse de toutes mes forces.Albert Camus ».Si je suis candidat à la présidence de la République, si je suis élu Président de laRépublique, si je mets l'éducation comme le cœur même de la politique que nousallons devoir suivre, si je garantis que nous mobiliserons tous les moyensdisponibles pour que l'Éducation nationale française soit à la hauteur des défisqu'elle va devoir relever, je prends, comme premier engagement, celui de ne plusjamais laisser faire des enseignants français les boucs émissaires de toutes lesdifficultés de la société française.Et, bien entendu et naturellement, en même temps que le soutien, en même tempsque les moyens, il faut les objectifs qu'un grand peuple se donne et qu'il peut vérifierpour savoir si, oui ou non, il est en train d'atteindre les objectifs du contrat qu'il asigné, dont le premier est celui-ci : il faut que, en cinq années, nous arrivions à unobjectif ambitieux, difficile, mais nécessaire. Il faut que plus un seul enfant ne puisseentrer en sixième sans avoir préalablement maîtrisé la lecture et l'écriture.Il faut, de la même manière, que nous acceptions cet impératif qui est que ladiscipline, le respect et le calme règnent, désormais, dans tous les établissements,quelle que soit la situation de ces établissements dans notre pays, fussent-ils dansles quartiers les plus difficiles, car c'est précisément là qu'il faut garantir aux enfantsqu'ils vont pouvoir étudier et vivre dans la paix et le respect réciproques.Car évidemment, lorsque c'est une ambiance d'insécurité, lorsque c'est uneambiance d'insécurité. Madame, je suis prêt, comme vous, à penser que, en effet,un changement d'état d'esprit et l'élection à la tête de l'État d'un homme qui aurachoisi de respecter ses concitoyens pour qu'ils se respectent entre eux sont denature à changer le climat actuel.Je ne dis toutefois pas que cela suffira. Tout ceci signifie, bien entendu, qu'il vafalloir, pour un certain nombre d'enfants en situation de déstabilisation personnelle,souvent les mêmes qui, d'ailleurs, n'ont pas réussi à maîtriser les acquisfondamentaux pour suivre en classe et qui n'ont, pour s'affirmer, que leur situationde leader de cours de récréation, de « caïd de cours de recréation », trouver, pourceux-là, une réponse pédagogique, psychologique et éducative qui permettra, eneffet, de garantir que les établissements changeront de climat et que, s'ilsretrouvent les repères, ils pourront revenir dans le système éducatif.Et, comme il faut que nous garantissions qu'il y aura la discipline, le calme et lerespect partout dans les établissements, il faut également que nous garantissionsqu'il y aura, dans tous les collèges et dans tous les lycées, les mêmes parcoursd'excellence avec les mêmes exigences, les mêmes chances et les mêmes optionsque l'on trouve dans les établissements les plus huppés des centres-villes les plusfavorisés, parce que, la République de l'égalité des chances, mon cher AzouzBegag, c'est qu'il y ait les mêmes chances pour tous.Puisque nous en sommes à un ministre même démissionnaire, je vous en présenteun second, François Goulard, ministre de la Recherche, et puisque l'on vient deparler de la société civile et de la droite, j'espère que François Goulard ne m'envoudra pas de dire que son parcours est plutôt un parcours de droite.Je salue également, avec vous, venant des milieux écologistes, Corinne Lepage et,venant de la gauche, de la gauche responsable, Jean Peyrelevade.En effet, comme vous savez, c'est assez mal vu à gauche, en ce moment, de direque nous sommes plutôt des gens fréquentables, avec des idées convenables et,plus encore que convenables, des idées compatibles avec ce qu'il convient de fairepour redresser le pays.Ainsi, j'adresse, par-dessus ce sectarisme, mon salut amical à Michel Rocard,Bernard Kouchner et Claude Allègre qui nous invitent à travailler ensemble.J'en étais à l'égalité des chances pour dire qu'elle a une traduction concrèterépublicaine extrêmement simple, c'est que l'on puisse trouver les mêmes parcoursde réussite, le même niveau d'exigence scolaire, la même possibilité de trouverdes options, que l'on soit au collège ou au lycée Henri IV ou Louis-le-Grand ou quel'on soit au collège Pablo Néruda d'une cité en difficulté.Nous avons besoin des deux et, la République, c'est qu'il y ait la même exigencepartout.
Vous aurez noté que je parle avec vous d'exigence. Je ne parle pas de facilités. Jene parle pas de laxisme, je ne parle pas de distribuer les diplômes uniquementpour des raisons statistiques. Je parle de renouer avec l'exigence, y compris etsurtout lorsqu'il s'agit d'enfants issus de milieux sociaux qui ne sont pas favoriséspar la naissance, par les conditions matérielles ou par la culture.C'est l'exigence qui sauve en cette matière et c'est le laxisme qui abandonne. C'est,en réalité, de la non-assistance à personne en danger que de ne pas offrir à ceuxqui le peuvent, qui ont la vocation, les moyens, la volonté, l'envie de travailler et lacapacité de s'en sortir et de montrer à tout le monde à quel niveau ils sont capablesd'arriver, la possibilité de le faire.De la même manière qu'il faut l'excellence partout, dans tous les établissements del'enseignement secondaire, nous avons une grande tâche devant nous. Jem'adresse au ministre de la Recherche. Nous avons à bâtir une université quiretrouve le niveau, la capacité, les moyens et la réputation des plus grandesuniversités de la planète.Après tout, nous sommes les inventeurs de l'université et il n'y a aucune raison quenous ne posions pas, devant la nation tout entière, la question de savoir pourquoiles universités françaises sont reléguées, plus ou moins injustement, mais, enfin,c'est une réalité, au-delà, pour la meilleure, du cinquantième rang de toutes lesuniversités du monde !...La France a le droit d'avoir des universités de premier rang.De nombreux universitaires sont présents dans la salle. Je salue les étudiants, sinombreux, et je salue les professeurs qui sont présents. J'ai observé, à vosapplaudissements, que les professeurs étaient moins nombreux que les étudiants,ce qui, après tout, est dans l'ordre des choses.J'indique aux grands universitaires présents que nous allons, en effet, avoir àpenser une réforme de l'université française, qui sera débattue, discutée etréfléchie avec tout le monde, qui concernera la gouvernance, les moyens et lesobjectifs de l'université pour que nous ne restions pas au rang injustement humiliantqui est le nôtre aujourd'hui, car nous avons donné à l'université des chargesénormes, mais pas les moyens de les remplir.Je propose que nous mettions cette question sur notre agenda et devant nous.Parmi les charges, vous savez que l'université a deux missions principales :l'enseignement, d'un côté, et la recherche, de l'autre.La question de la recherche est une très grande question pour la France, car nousformons les chercheurs. Nous leur donnons l'enseignement primaire,l'enseignement secondaire, l'enseignement supérieur, pour qu'ils atteignent bac+5,bac+8, bac+10, bac+12 et, une fois qu'ils sont arrivés au doctorat, une fois qu'ils ontacquis l'expérience nécessaire pour pouvoir faire fructifier leur mission dechercheur, à ce moment-là, ce sont les laboratoires américains qui les recrutent etc'est eux qui cueillent les fruits que nous avons contribué à faire pousser.Il s'agit, là, d'une une souffrance pour la France, une faiblesse et une souffrancepour la France.Par ailleurs, en plus des missions d'enseignement et de recherche, il faudra quenous nous intéressions à une nouvelle mission qui est celle de l'insertionprofessionnelle pour les étudiants sortis de l'université, car il n'est pas possible quenous acceptions, dans notre pays, de voir, ainsi, tant et tant de dizaines de milliersd'étudiants obtenir ou ne pas obtenir un diplôme et se retrouver, ensuite, sansaucune formation professionnelle.Cela est un problème pour la nation et il ne s'adresse pas uniquement auxuniversitaires. Il s'adresse, en même temps, au tissu économique français. Nousdevons bâtir, à chaque degré de sortie de l'université, les moyens de trouver uneformation professionnelle et l'insertion qui va avec, afin que les étudiants ne setrouvent pas dépourvus.En effet, je considère qu'il s'agit, là, d'un élément de démoralisation de la nation, undes plus graves, un des plus lourds éléments de démoralisation de la nation que devoir rompu, au fond, le premier article de ce qu'était le pacte républicain, qui, etnous sommes nombreux à le savoir, était quelque chose de très simple.Ainsi, dans toutes les familles, spécialement les plus modestes, celles qui n'ont ni
relations, ni avantages, ni privilèges à transmettre, il y avait une règle d'or qui étaitque, si les enfants travaillaient bien à l'école, ils trouvaient une situation meilleureque celle de leurs parents.Telle était la règle d'or de la République. Or, le fait que tant et tant de milliers dejeunes Français aient bien travaillé à l'école, aient fait tout ce qu'on leur demandait,aient obtenu des diplômes et se trouvent sans solution professionnelle est unélément de démoralisation de toutes les familles et de toute la nation. À cela, il fautque nous proposions des réponses.Je propose une troisième rime. J'ai dit faire rimer France et croissance, faire rimerFrance et assurance. Je propose de faire rimer France et confiance. Prononçant cemot, je veux avoir une pensée affectueuse pour Raymond Barre, qui est sur son litde maladie, car, en dépit de quelques événements tristes et récents, il a été unhomme pour qui nombre d'entre nous avons eu beaucoup d'affection pendantbeaucoup d'années. Je voulais le dire devant vous.Pour faire rimer France et confiance, il faut que nous nous attaquions à au moinscinq très grands sujets. Je vais les énoncer rapidement.Tout d'abord, il faut que nous bâtissions, pour notre pays, une authentique etvéritable démocratie sociale. Dans notre pays, depuis des années, depuis desdécennies et, à la vérité, depuis des siècles, nous avons tous considéré ou l'histoirea considéré que c'était l'État qui était le patron de tout et que la société civile n'avaitqu'une mission, celle d'obéir à l'État. On considérait qu'il fallait que l'État fût lesouverain suprême et que la société civile n'avait plus qu'à obéir.Il faut que, au contraire, nous considérions que, en face de l'État, la société civiledoit être une société armée, représentée, organisée et, pour cela, il faut que toutesles décisions qui s'attachent, en particulier, au domaine économique et social,soient examinées préalablement, discutées et, s'il le faut, proposées par lespartenaires sociaux, les représentants des salariés et les représentant desentreprises.Dans ce cadre, je proposerai que soit rénové le Conseil économique et social quiest, aujourd'hui, une chambre totalement absente de la démocratie sociale, maisqu'il est nécessaire de faire revivre, puisque, après tout, elle existe. Il faut que nousconsidérions qu'elle doit être un lieu des débats utiles.En outre, il faut que nous rénovions notre démocratie politique qui représente, enréalité, une faiblesse immense pour la France et pour la République. Le fait quenous ayons une démocratie confisquée où tous les pouvoirs sont concentrés entreles mêmes mains, où la nomination de ceux qui doivent être des responsables del'État se fait, non pas en fonction des mérites, mais en fonction de l'allégeance qu'ilsont déclaré à tel ou tel parti ou à telle ou telle personnalité, est un élément dedémoralisation pour la nation et il faut que cela cesse.C'est la raison pour laquelle je proposerai, en effet, les changements institutionnelsqui s'imposent. Je proposerai que le Parlement de la République retrouve laplénitude de ses droits, que le Parlement devienne maître de son ordre du jour, qu'ilait les moyens de légiférer, qu'il puisse contrôler le Gouvernement, y compris avecl'aide de la Cour des Comptes dans le cadre, Jean Arthuis, de la fameuse LOLFdont tout le monde sait qu'elle a été inventée de manière transpartisane par uncertain nombre de ceux qui sont là.Je proposerai que le Parlement retrouve sa dignité et que, en France, désormais,on ne puisse plus voter à l'Assemblée Nationale ou au Sénat si l'on n'est pasphysiquement présent.Je proposerai — là, les parlementaires vont être un peu moins enthousiastes, jevous le promets, en tout cas —, pour les membres de l'Assemblée Nationale, quesoit mis un terme au cumul des mandats qui est, en France, me semble-t-il, unefaiblesse...Ils applaudissent avec un sourire mitigé !Je proposerai, pour que le Parlement retrouve la plénitude de ses légitimités, quenous adoptions, enfin, une loi électorale juste qui fasse que tous les grandscourants d'opinion, dès l'instant qu'ils auront atteint le seuil de 5 % des voix,puissent siéger à l'Assemblée Nationale et représenter toutes les opinions, ycompris celles que je n'aime pas.Je considère, par exemple, qu'il est anormal qu'un mouvement comme celui des
Verts, quelles que soient les turbulences et les difficultés qu'il rencontre, doive, pourobtenir son groupe parlementaire, aller quémander auprès de son allié le pluspuissant, le Parti Socialiste, et ne puisse pas obtenir son groupe parlementaire dudroit des citoyens qui, même minoritaires, doivent être représentés dans lesassemblées de la République.En effet, pour moi, la démocratie, ce n'est pas la représentation exclusive desmajorités. La démocratie commence avec la protection des minorités. Noussommes tous citoyens et nous ne sommes pas plus ou moins citoyens, selon quenous sommes plus ou moins d'accord avec les deux partis majoritaires.C'est au nom de cette citoyenneté que nous avons le droit d'être représentés etcela assurera, je l'espère en tout cas, la diversité des sexes, l'équilibre entre leshommes et les femmes, la parité nécessaire, de même que la représentation de ladiversité au sein de nos assemblées de la République.Je dis cela, même et y compris pour les mouvements politiques dont j'ai, toute mavie, combattu les idées. Je considère qu'il vaut mieux une confrontation ouverte, àciel ouvert, devant les français, plutôt que de voir cheminer souterrainement uncertain nombre d'idéologies. Cela évitera qu'on les retrouve, après, dans lesprogrammes d'autres candidats, d'autres courants qui devraient être des rempartset qui sont des complices.De la même manière, ayant construit notre démocratie sociale, ayant reconstruitnotre démocratie politique, je vous dis qu'il va falloir que nous assurions lamoralisation de la vie économique dans notre pays, car un certain nombre depratiques sont, en effet, scandaleuses, profondément choquantes pour tous lessalariés, profondément choquantes pour les petits actionnaires. Or, un certainnombre de ces pratiques se retournent, en réalité et d'abord, contre l'image del'entreprise. C'est l'image de toutes les entreprises, petites et moyennes, qui setrouve affectée par le manque d'éthique d'un certain nombre de dirigeants qui nerespectent pas les engagements et la modération qui devraient être les leurs.Ayant retrouvé la confiance ou permis de retrouver la confiance dans la démocratiesociale, dans la démocratie politique et dans la vie économique de notre pays, troischapitres absolument essentiels, il faudra, alors, que nous accomplissions l'œuvrehistorique que le monde attend de notre génération. Il faut que nous fassionsrenaître la confiance entre les français et l'idéal européen.Je vais dire, sur ce sujet, forcément, en raison de l'heure, des choses rapides, maisje vous assure que ces choses sont, à mon sens, au centre de la crise que lesFrançais vivent avec l'Europe.Les français ont inventé l'idéal européen. Ils l'ont fait partager autour d'eux. Je suisheureux de représenter, dans la vie politique française, le parti de RobertSchumann. Je suis heureux.En tout cas, sachant ce que la gauche est devenue, je suis assuré de représenter, àla fois, le mouvement d'idée de Robert Schumann et celui de Jean Monnet. Je suiscertain que, désormais, entre ce chrétien et ce laïc, ces deux démocrates et cesdeux humanistes, nous avons réussi à proposer une synthèse qui soitcontemporaine.Votre présence, à elle seule, est, s'il en fallait, une preuve.L'Europe, mes chers amis, l'idéal européen que nous avons inventé, cet idéal estaujourd'hui abîmé dans le cœur de beaucoup de Français. Je vais vous dire leschoses comme je les pense. Je pense qu'il était juste et légitime, après le marchécommun, après l'acte unique européen, que l'on demande à la Commissioneuropéenne d'assurer la meilleure circulation possible des biens et des services ausein de notre Union.Je comprends parfaitement cela. Je pense que cela se justifiait, mais cela a donnéà beaucoup de français le sentiment que l'Europe s'occupait principalement deconcurrence et de finances, alors que nous avons besoin que l'Europe s'occupe desujets qui sont essentiels pour nos valeurs, pour la défense de notre société et denotre civilisation.Jusqu'à présent, nous nous sommes beaucoup occupés de concurrence, à raisondans la plupart des cas, bien que je sois parfois un peu plus sceptique concernantcertaines décisions que l'on nous a amenées à prendre, notamment, et je vais mefaire des amis encore si je continue cette phrase, mais, comme j'en ai déjà uncertain nombre, concernant le 12.
Je ne suis pas absolument persuadé que cela ait été un grand progrès de lacivilisation que de nous faire passer du 12, pour les numéros des renseignementstéléphoniques, aux innombrables 118... que nous appelons en ayant bien du mal ànous remémorer le numéro et sans savoir qui nous avons au bout du fil. À ce sujet,nous n'avons qu'une certitude, c'est que des centaines d'emplois ont disparu duterritoire national et sont partis dans des call centers à l'étranger.Cette petite réserve ayant été avancée, je pense qu'il faut, désormais, que l'Europes'occupe de l'essentiel. Il faut qu'elle s'occupe de défense et de sécurité. Nous nepouvons pas porter, seuls, le poids d'une défense nationale et de la sécurité enface des nouveaux risques qui se présentent. Il faut que l'Europe s'occupe d'actionsdiplomatiques.Si les diplomaties française et britannique et toutes les autres, mais je pensespécialement aux diplomaties française et britannique, en raison du sujet que jevais évoquer, étaient unies et soudées, comme elles devraient l'être, nous aurions,au Darfour, une influence plus importante que celle que nous avons aujourd'hui.Si les diplomaties européennes étaient actives, ce génocide n'aurait pas étéaccepté, comme il l'a été, pendant tant de mois et d'années. Je pense nécessaireque nous bâtissions cette action diplomatique. Si l'Europe était unie, elle pourraitêtre, au Proche-Orient, le garant ou l'un des garants d'une politique de paix, garantque les États-Unis ne peuvent plus être en raison du déclenchement, que nousavons condamné, de la guerre en Irak et des conséquences désastreuses qui s'ensont suivies.Il s'agit, là, pour moi, d'une occasion de dire que, au moment de cette crise dudéclenchement de la guerre en Irak, j'ai été heureux et fier que le Président de laRépublique française, Jacques Chirac, ait eu l'attitude qui a été la sienne àl'époque, qu'il ait défendu, en notre nom et au nom de millions d'hommes et defemmes en Europe et dans le monde, des valeurs qui, sans lui, n'auraient pas étédéfendues.J'ai été fier qu'il ait adopté cette attitude et je suis fier que nous l'ayons soutenusans la moindre hésitation, de manière publique et à la tribune de l'AssembléeNationale, quand tant, dans son camp, doutaient du choix qui était le sien.Tant que j'en suis à tout dire, puisqu'une élection présidentielle, étant donné le tourqu'elle a pris, est le moment, en effet, de mettre tous les sujets sur la table, je veuxvous dire que je ne suis pas assuré que, si, à ce moment, Nicolas Sarkozy avait étéPrésident de la République, la France aurait eu l'attitude qui a été la sienne. Je suispersuadé qu'elle aurait été du côté de Tony Blair, du côté de José Maria Asnar etdu côté de Berlusconi, puisqu'il a été leur ami.Je suis heureux qu'il y ait eu, dans le peuple français, une immense majorité poursoutenir l'attitude qui a été, alors, celle de Jacques Chirac, exprimée aux NationsUnies par Dominique de Villepin.Il faut que l'Europe s'occupe d'énergie, car nous subissons un certain nombre demenaces sur l'autonomie énergétique de l'Europe. Je suis, en tout cas, pour quenous bâtissions un plan en matière d'autonomie énergétique de notre continent.En outre, il faut que l'Europe s'occupe de recherche, car nous avons besoin quenotre continent fasse le même effort, avec la même rigueur qui a été conduite parles États-Unis, qui a fait que les investissements de ce pays en matière derecherche lui ont donné une capacité, une réactivité, une inventivité sans aucunecorrespondance, hélas, dans les pays qui sont les nôtres.Il faut, enfin, que l'Europe s'occupe de deux sujets essentiels, qui commandent lavision qui va être la nôtre, du XXIème siècle, deux sujets qui ne concernent pasuniquement la France ou les pays européens, mais qui concernent l'humanité.Il faut que nous convainquions la France, tout d'abord, et l'Europe, ensuite, des'occuper du problème du réchauffement de l'atmosphère, de la crise climatique quiest en train de naître et des menaces sur la biodiversité.Bien sûr, il existe, sur ce sujet, des dispositions nationales à prendre. Je suis, ainsi,heureux d'avoir été l'un des premiers signataires du pacte qu'a proposé NicolasHulot et je respecterai ces engagements, mais je suis également heureux queCorinne Lepage nous ait proposé l'idée d'un plan d'adaptation au réchauffementclimatique pour l'ensemble de la société française. Je trouve, en effet, qu'elle a étéavisée de le faire.
Je pense qu'il existe, à ce sujet, non pas une menace de décroissance, mais desressources de croissances nouvelles pour la société française, des parts demarché à prendre, notamment en matière industrielle, afin que nous puissions faireface à tous ces grands changements que nous allons rencontrer.Toutefois, il demeure que, au-delà des décisions nationales, cela ne peut êtrequ'une démarche internationale. Même si la France réussissait admirablement àréduire de moitié, des deux tiers ou des trois quarts ses émissions de gaz à effetsde serre, cela ne changerait pas d'un millième de millième la composition del'atmosphère et de l'air que nous respirons, car, comme vous le savez, l'air sedéplace à la surface de la planète et il ne connaît pas nos frontières !...C'est donc un engagement international qu'il faut, désormais, construire et il peutêtre et sera porté, si nous le proposons, par l'Union Européenne, tant les opinionsde nos pays sont sensibles à ce sujet. C'est une question d'agenda international.C'est une question d'engagements qui sont très compliqués à prendre, car ce sontles pays riches qui vont les porter, eux qui ont été les plus grands pollueurs, et cesont les pays pauvres qui vont devoir les accomplir et les accompagner, eux quin'ont pas participé à l'émission de ces gaz à effets de serre.Il s'agit donc d'une très difficile question internationale. C'est l'Union Européennequi doit la porter. L'Europe doit s'occuper de l'essentiel et pas de l'accessoire.Enfin, l'Europe doit s'occuper, avec nous, du sujet qui est probablement l'un desplus explosifs et des plus dangereux qui menacent aujourd'hui l'équilibre de laplanète. L'Europe doit s'occuper du développement de l'Afrique misérable.L'Europe doit s'occuper de restituer un équilibre.Voyez-vous, je sais bien qu'il est nécessaire d'avoir une politique de régulation del'immigration. Même si j'aperçois l'aspect obsessionnel qu'un certain nombre decandidats sont en train de donner à ce sujet, je sais qu'il faut une politique derégulation, mais je sais aussi, de la même manière, qu'il n'existe qu'une politiqueefficace dans le moyen et le long terme pour maîtriser l'immigration et c'est de faireen sorte que les femmes et les hommes, qui sont originaires de ces paysmisérables et abandonnés, puissent trouver, chez eux, le moyen de vivre, detravailler, de s'implanter, d'élever des familles.C'est donc une politique de co-développement que nous avons l'urgence historiquede construire avec l'ensemble du continent africain, dont je suis certain que, un jour,il suivra l'exemple créé par l'Union Européenne.Si l'Union Européenne sait être à la hauteur de sa mission, il y aura, un jour, uneUnion africaine, puis une Union sud-américaine. Un jour, dans le monde, des piliersà égalité de droits et de devoirs feront en sorte que le monde soit, en effet, commel'on dit, multipolaire, c'est-à-dire respectueux du droit, refusant la prééminence desuns sur les autres, exigeant que nous traitions ensemble des problèmes quiconcernent la survie de l'humanité et son développement.Or, pour que l'Europe mette en place ces politiques nouvelles, il est nécessairequ'elle sorte de la crise institutionnelle dans laquelle elle est malheureusementenlisée depuis le 29 mai 2005.Je propose que nous regardions en face les raisons pour lesquelles le peuplefrançais a voté non. Il l'a fait, à mon sens, pour trois raisons. La première et laprincipale est que le texte qu'on lui soumettait était illisible et incompréhensible pourun citoyen. C'était un texte pour juriste et pas un texte pour citoyen.Nous aurions dû prendre garde, et ceux qui l'ont écrit auraient dû prendre garde, àsa lisibilité, car, lorsque les Français l'ont reçu et l'ont ouvert, comme des femmeset des hommes de bonne foi et, l'ayant ouvert, ils ont voulu le lire. Ils en ont lu,parfois une page, parfois deux, mais, quoi qu'il en soit, beaucoup d'entre eux, à latroisième page, se sont arrêtés. Ils ont considéré que ce texte n'était pas pour eux.Or, le peuple français, s'il a le sentiment qu'un texte n'est pas pour lui, considèrequ'il y a un piège et il a eu l'impression que, ce piège, c'était que l'on voulait luiimposer un projet de société qu'il n'avait pas choisi. Il a eu l'impression que l'onvoulait, pour faire vite, lui imposer un projet de société ultra libéral, alors que, lui,peuple français voulait un projet républicain et solidaire.Cela était, selon moi, la principale raison et explication du non.J'ai combattu et milité pour que cette raison ne l'emporte pas. Je suis naturellementfier de l'avoir fait, mais je dis qu'il faut, aujourd'hui, conjurer ce risque, de même qu'il
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