Division du savoir et spécificité organisationnelle. Les laboratoires de recherche industrielle en France - article ; n°1 ; vol.21, pg 3-35
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Revue française de sociologie - Année 1980 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 3-35
Terry Shinn : Splitted up knowledge and organisational specificity.
The author examines the internal organisational setting of a sample of French industrial laboratories involved in the computer-based, physics and chemistry research. An organisational typology emerges which links chemistry to mechanistic structures; physics to organic structutres ; and computer research to a new model : permeable structures. Evidence is presented which suggests that neither laboratory and company size, nor market forces constitute the key organisational determinant. The specific work process inherent to each discipline and the variety of socialization experienced by personnel in institutions of higher education seem at least in part, however, to account for the pattern of organisational differentiation.
Terry Shinn : Wissensteilung und organisationelle Spezifizität.
Der Verfasser untersucht die innere Organisation einer Auswahl von französischen Industrielaboratorien, die sich mit Forschung auf dem Gebiete der Chemie, der Physik und der Datenverarbeitung befassen. Hierbei wird eine organisationelle Typologie sichtbar, die die Chemie mit den mechanistischen Strukturen verbindet, die Physik mit den organischen Strukturen und die Datenverarbeitung mit einem neuen Modell : die durchlässigen Strukturen. Die hier vorgestellte Untersuchung zeigt, dass weder die Grosse der Laboratorien oder der Unternehmung, zu denen sie gehören, noch die Marktforderungen, den organisationellen Aufbau bestimmen. Der jeder Disziplin innewohnende spezifische Prozess und die unterschiedliche Sozialisation, die im Bildungsverlauf in den Hochschulen stattfindet, erklären offenbar und zumindest teilweise die organisationelle Spezifîzität.
Terry Shinn : Division du savoir et spécificité organisationnelle.
L'auteur analyse l'organisation interne d'un échantillon de laboratoires industriels français engagés dans la recherche en chimie, physique et informatique. Il en ressort une typologie organisationnelle liant la chimie aux structures mécanistes, la physique aux structures organiques et l'informatique à un nouveau modèle : les structures perméables. L'étude présentée ici montre que ni la taille des laboratoires ou des compagnies dans lesquelles ils se situent, ni les exigences du marché, ne déterminent la morphologie organisationnelle. Le processus spécifique inhérent à chaque discipline, et la variété de socialisation reçue au cours de la formation dans les institution de l'enseignement supérieur, semble, au moins en partie, expliquer la spécificité organisationnelle.
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Terry Shinn
Division du savoir et spécificité organisationnelle. Les
laboratoires de recherche industrielle en France
In: Revue française de sociologie. 1980, 21-1. pp. 3-35.
Citer ce document / Cite this document :
Shinn Terry. Division du savoir et spécificité organisationnelle. Les laboratoires de recherche industrielle en France. In: Revue
française de sociologie. 1980, 21-1. pp. 3-35.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1980_num_21_1_6932Abstract
Terry Shinn : Splitted up knowledge and organisational specificity.
The author examines the internal organisational setting of a sample of French industrial laboratories
involved in the computer-based, physics and chemistry research. An organisational typology emerges
which links chemistry to mechanistic structures; physics to organic structutres ; and computer research
to a new model : permeable structures. Evidence is presented which suggests that neither laboratory
and company size, nor market forces constitute the key organisational determinant. The specific work
process inherent to each discipline and the variety of socialization experienced by personnel in
institutions of higher education seem at least in part, however, to account for the pattern of
organisational differentiation.
Zusammenfassung
Terry Shinn : Wissensteilung und organisationelle Spezifizität.
Der Verfasser untersucht die innere Organisation einer Auswahl von französischen
Industrielaboratorien, die sich mit Forschung auf dem Gebiete der Chemie, der Physik und der
Datenverarbeitung befassen. Hierbei wird eine organisationelle Typologie sichtbar, die die Chemie mit
den mechanistischen Strukturen verbindet, die Physik mit den organischen Strukturen und die mit einem neuen Modell : die durchlässigen Strukturen. Die hier vorgestellte
Untersuchung zeigt, dass weder die Grosse der Laboratorien oder der Unternehmung, zu denen sie
gehören, noch die Marktforderungen, den organisationellen Aufbau bestimmen. Der jeder Disziplin
innewohnende spezifische Prozess und die unterschiedliche Sozialisation, die im Bildungsverlauf in den
Hochschulen stattfindet, erklären offenbar und zumindest teilweise die organisationelle Spezifîzität.
Résumé
Terry Shinn : Division du savoir et spécificité organisationnelle.
L'auteur analyse l'organisation interne d'un échantillon de laboratoires industriels français engagés dans
la recherche en chimie, physique et informatique. Il en ressort une typologie organisationnelle liant la
chimie aux structures mécanistes, la physique aux structures organiques et l'informatique à un nouveau
modèle : les perméables. L'étude présentée ici montre que ni la taille des laboratoires ou des
compagnies dans lesquelles ils se situent, ni les exigences du marché, ne déterminent la morphologie
organisationnelle. Le processus spécifique inhérent à chaque discipline, et la variété de socialisation
reçue au cours de la formation dans les institution de l'enseignement supérieur, semble, au moins en
partie, expliquer la spécificité organisationnelle.R. franc sociol., XXI, 1980, 3-35
Terry SHINN
Division du savoir
et spécificité organisationnelle
Les laboratoires de recherche
industrielle en France
Cette étude (1) se fixe pour objectif de décrire et d'expliquer les processus
d'organisation et de fonctionnement de quelques laboratoires de recherche
industrielle du secteur privé de l'économie française à notre époque (2). Pour ce
faire elle se limitera aux laboratoires qui se consacrent exclusivement à la
recherche appliquée de base; ces laboratoires qui sont en relations constantes,
d'une part, avec les unités de recherche industrielle orientées vers la mise au
point de prototypes et le contrôle de qualité des produits, d'autre part, avec les
unités de recherche fondamentale, occupent de fait une place médiane entre ces
deux types de recherche : ils fournissent aux unes le savoir et la technologie
indispensables à leur travail, et obtiennent des autres des concepts nouveaux et
des voies d'investigation prometteuses. Qu'ils s'emploient à développer des
formes technologiques nouvelles et des processus scientifiques potentiellement
utiles à la fabrication de produits nouveaux, ou à améliorer qualitativement des
produits existant déjà, leur situation et leur fonction de pont entre deux formes
différentes de savoir et d'activité leur confèrent une importance toute particul
ière.
On se fondera, pour ce travail, sur l'hypothèse qu'à chaque domaine d'inves
tigation scientifique, dans la recherche appliquée de base, correspond une
organisation bien particulière; et qu'il existe donc un lien entre la division du
savoir et la spécificité des structures organisationnelles. C'est-à-dire que chaque
discipline trouve sa place dans un cadre qui lui est propre. Il s'agit, de ce fait,
(1) Cette étude a été financée par la DGRST « type d'activité scientifique » sont ici interchan-
(ACC Recherche sur la politique de la recher- geables. En recherche appliquée de base il est
che). Je remercie en outre Marti Muller pour sa légitime de lier une variété spécifique d'investi-
collaboration aux interviews, et Michelle de Lau- gation scientifique à une discipline donnée, puis-
nay pour son excellente traduction. que, comme on le verra dans la deuxième partie,
(2) Bien que cela ne soit pas tout à fait ortho- la corrélation est extrêmement étroite,
doxe, les termes « discipline scientifique » et Revue française de sociologie
d'étudier les disciplines scientifiques sous l'angle de leur impact sur l'organisa
tion des laboratoires de recherche.
Tout en s'appuyant sur les concepts, la méthodologie et les données actuelles
de la sociologie du travail, de la sociologie des organisations et de la sociologie
de la science, on proposera, pour une meilleure compréhension des paramètres
du fonctionnement interne des unités de recherche, trois perspectives nouvelles
relatives au problème de la science dans l'industrie, celle de l'hétérogénéité de
l'organisation du savoir scientifique, celle de l'aspect dynamique de cette organi
sation, celle du rapport qui existe entre processus de recherche et organisation.
Si, jusqu'à présent, des recherches, certes précieuses, ont contribué à une
meilleure connaissance des relations entre certains aspects des laboratoires de
recherche, d'une part, et de la productivité/créativité scientifique, d'autre part, la
« science » a toujours été vue implicitement comme un savoir homogène. Peu de
chercheurs, semble-t-il, se sont jusqu'ici penchés sur l'étude du fonctionnement
propre à chaque discipline scientifique; il reste donc, en premier lieu, à préciser
si le modèle de travail d'un laboratoire est également et indifféremment applica
ble à toutes les branches de l'investigation scientifique, ou si au contraire
chacune requiert une forme organisationnelle unique (3). A l'origine de cette
question et au point de départ de cette étude réside l'idée que la science est au
contraire essentiellement hétérogène à la fois au niveau du savoir et à celui de
son organisation. On a donc choisi trois univers - la chimie, l'informatique et
la physique - pour tenter de répondre à ce premier point d'interrogation (4).
Par ailleurs, les quelques études qui ont été faites sur les structures organisa-
tionnelles des laboratoires de recherche mettent généralement l'accent sur les
éléments de ces structures qu'on pourrait qualifier de « statiques », tels que, par
exemple, l'importance des unités de recherches, l'âge des membres du personnel,
la variété et le nombre de leurs diplômes (5).
Fort utiles pour une information sur la composition des unités de recherche,
elles prennent cependant très rarement en considération la dimension plus
« dynamique » de l'organisation des laboratoires. On tentera donc - en second
lieu - de combler cette lacune en proposant une étude des variables dépendant
es suivantes : a) l'emploi du temps du personnel ; b) l'abondance et la trajec
toire des communications; c) la caractéristique structurelle des hiérarchies;
(3) Même si quelques sociologues de la En chimie: 4 laboratoires, 28 interviews; en
science du travail - en particulier Lemaine, physique: 5 38 en in-
Benusiglio, Moscovici, Lécuyer, Tripier et Knorr formatique : 4 28 interviews. Pour
- ont identifié la spécificité des disciplines tous renseignements concernant le travail de ces
scientifiques comme

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