E.E.G. et Intelligence. Revue générale du problème, par S. Netchine - article ; n°2 ; vol.59, pg 427-438
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Description

L'année psychologique - Année 1959 - Volume 59 - Numéro 2 - Pages 427-438
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1959
Nombre de lectures 40
Langue Français

Extrait

S. Netchine
E.E.G. et Intelligence. Revue générale du problème, par S.
Netchine
In: L'année psychologique. 1959 vol. 59, n°2. pp. 427-438.
Citer ce document / Cite this document :
Netchine S. E.E.G. et Intelligence. Revue générale du problème, par S. Netchine. In: L'année psychologique. 1959 vol. 59, n°2.
pp. 427-438.
doi : 10.3406/psy.1959.6643
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1959_num_59_2_6643REVUE CRITIQUE
EEG ET INTELLIGENCE
Revue générale du problème
par Serge Netchine
La question d'éventuels rapports entre intelligence et activité
électrique cérébrale a préoccupé de nombreux auteurs. En fait, son étude
ne conduit pas à une réponse simple et les données que livre la littéra
ture peuvent paraître contradictoires en raison de la multiplicité des
plans que ce problème recoupe, et de la diversité des perspectives dans
lesquelles il a été abordé.
Avant d'aborder à notre tour, sur un matériel très particulier,
l'étude des corrélations entre BEG et niveau mental, il nous a semblé
nécessaire de faire le bilan des résultats déjà obtenus en les situant
dans la mesure du possible dans leur cadre propre. On peut arbitrair
ement séparer :
1° Les problèmes EEG relatifs à l'intelligence normale ;
2° Les données EEG en défectologie.
I. — Intelligence normale
Cette rubrique comprend essentiellement deux séries de travaux :
relations entre évolution de l'EEG et développement des fonctions
intellectuelles au fur et à mesure de la maturation physiologique ;
types d'organisation EEG et différents modes d'intelligence du sujet
« mature ».
A) Maturation
La confrontation des données qu'apporte l'étude du développement
génétique aux psychologues et aux électroencéphalographistes, permet
de définir certains points de convergence des diverses lignes de ce
développement.
Le fait le plus généralement admis sur l'évolution de l'EEG de la
naissance à l'adolescence est celui d'une accélération progressive des
rythmes occipitaux. Pendant la première année de la vie, cette accélé- 428 REVUE DE QUESTION
ration est importante ; elle devient ensuite de moins en moins marquée
jusqu'à la dixième année où la fréquence définitive du rythme occipital
de l'adulte est pratiquement atteinte (Lindsley, 1939 (36), Bernhard
et Skoglund, 1939 (6), Smith, 1941). Knott et coll., 1942 (26) trouvent
chez des enfants de huit ans, une corrélation positive significative entre
l'âge mental et la fréquence du rythme alpha. Cette corrélation disparaît
chez des enfants de douze ans. Gorriol et Gain, 1949 (10), n'observent de
relation entre l'âge mental et la richesse en activité alpha que jusqu'à
la période de la puberté. Chez un groupe d'adultes normaux, la corré
lation entre niveau intellectuel et fréquence alpha devient pratiquement
nulle (Shagass, 1946) (43).
L'étude de l'évolution comparée de plusieurs régions cérébrales
(Gibbs, 1950) (20) fait apparaître une relative hétérochronie ; jusqu'à
la dixième année environ, il semble que l'évolution des fréquences soit
plus précoce sur les régions pariétale et occipitale que sur la région
frontale ; une recrudescence de fréquences thêta s'observe entre 13
et 16 ans, principalement sur la région frontale. L'évolution de l'EEG
paraît donc exprimer le développement de populations neuroniques
hétérogènes et relativement indépendantes les unes des autres (Kel-
laway, 1957) (24). Un tel type de développement dit « allométrique »
implique l'existence de périodes où les rapports entre les éléments sont
soumis à des remaniements et à des restructurations aboutissant à des
équilibres temporaires. L'évolution de l'activité électrique cérébrale,
considérée sur plusieurs régions du scalp réaliserait ainsi une succession
de stades ou « paliers maturatifs » nettement distincts. Telles sont en
particulier les constatations de Dreyfus Brisac et coll. (1956-1957) (12),
(13), (14) sur l'activité électrique cérébrale du prématuré, du nouveau-né
et du très jeune enfant : les stades les plus importants définis par le type
d'organisation, de différenciation et de complexité des phénomènes
électriques, se situent à huit mois d'âge conceptionnel et, chez le nourr
isson, aux troisième, cinquième et onzième mois de la vie. Ces auteurs
mettent l'accent sur la convergence temporelle entre ces stades de
l'organisation de l'activité électrique cérébrale, ceux de la maturation
histo-anatomique du système nerveux et ceux des acquisitions neuropsy
chomotrices.
Il semble donc qu'à un niveau de développement où la maturation
intellectuelle ne se différencie pas de l'évolution psychosomatique génér
ale, les corrélations entre EEG et données psychologiques soient étroites.
Pour des âges plus élevés, ces corrélations deviennent moins évidentes.
Elles sont cependant soutenues par Monnier et Inhelderen 1955 (53) qui
étudient en série longitudinale des enfants de 9 à 15 ans. D'un examen
psychologique à l'autre peuvent apparaître des transformations quali
tatives du raisonnement qui indiquent le passage à un nouveau stade
intellectuel. Dans ces mêmes périodes, l'EEG donne l'impression d'une
accélération des processus de maturation. Ces changements qui se pro
duiraient simultanément au niveau de l'activité électrique cérébrale NETCHINE. EEG ET INTELLIGENCE 429 S.
et au niveau psychologique aboutiraient finalement aux équilibres réa
lisés chez l'adulte : réversibilité opératoire, stade supérieur des fonctions
cognitives d'une part ; EEG stabilisé et différencié spatialement d'autre
part1. Mais en admettant même que les observations de Monnier et
Inhelder sur les adolescents soient confirmées, leur portée serait limitée
par d'autres observations comme celles de Hill (22), 1952, suivant
lesquelles les adultes présentant un EEG stable et ceux dont l'EEG
reste immature ne se différencient pas par leur niveau intellectuel mais
seulement par leur degré de maturation affective.
En résumé, il semble que l'augmentation en âge entraîne une atté
nuation progressive de la corrélation observée entre le niveau intellectuel
et l'EEG tel qu'il est jugé d'après certains critères quantitatifs isolés
(fréquence ou abondance de l'activité alpha) ou d'après son organisation
d'ensemble. Ce fait peut être dû en grande partie à la diminution rapide
du rythme d'évolution de l'EEG au delà des premières années de la vie.
Mais on peut aussi supposer que l'interférence d'autres facteurs, soit
somatiques soit psychologiques, masque les relations existant entre le
développement de l'intelligence et celui de l'activité électrique cérébrale.
B) EEG et différents types d'intelligence normale ou supérieure
Le fait que la maturation de l'EEG puisse se parachever quel que
soit le développement final de l'intelligence a conduit certains auteurs
à rechercher chez l'organisme « mature » des critères EEG permettant
une discrimination entre différents types d'intelligence normale ou
supérieure. Dès 1939, Knott, Henry et Hadley (25) constatant qu'il
n'existe pas de différences notables entre les tracés de sommeil des
sujets normaux mais seulement entre les tracés de veille, suggèrent que
ces différences se rattachent à des particularités dans les modes de rapport
entre l'individu et le monde extérieur.
Selon G. Walter, 1953 (50), la classification des EEG en plusieurs
types, à partir de l'analyse des fréquences correspond à des types
d'imagerie mentale (visuelle, verbale, kinesthésique). Il existerait même
un type d'imagination abstraite pure, caractérisé par l'absence de modif
ications neuro- végétatives, myographiques ou phonatoires enregis
trables pendant le travail mental ; ces types sous-tendraient diverses
formes d'intelligence. En outre, Shipton et

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