Eléments pour une critique des théories de la croissance (II) - article ; n°3 ; vol.21, pg 388-424
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Revue économique - Année 1970 - Volume 21 - Numéro 3 - Pages 388-424
Les modèles de croissance sont parfois présentés comme des représentations abstraites permettant ou proposant une pratique s'appliquant à l'ensemble de la base économique du système capitaliste. Il est vrai que des modèles macro-économiques post-keynésiens ou néo-classiques sont utilisés dans l'appareil de prévision-planification. Mais il est très difficile d'établir dans quelle mesure l'intervention économique de l'Etat dépend de ces travaux, et dans quelle mesure ces travaux ne sont qu'une représentation idéo­logique de cette intervention. Sans aborder ici cette question majeure, on veut montrer que si les praticiens butent invariablement sur les mêmes difficultés, qu'ils laissent sans solution, c'est en raison de leur méthode. Ils pensent leur pratique (implicitement ou non) en termes scientistes (dans les variantes velléitaires ou déterministes) et sont incapables d'éprouver la valeur de leurs schémas par une analyse de leur pratique sociale.
Les modèles de croissance n'ont pas de valeur comme représentations systéma­tiques de l'économie capitaliste, et ne fondent de pratique sociale -qu'essentiel­lement idéologique. Mais leur critique est très délicate : en effet, ils ne se pré­sentent pas spontanément comme produits idéologiques, mais prennent le masque d'instruments techniques effectifs d'une pratique économique.
The growth models are sometimes presented as being abstract representations permitting or preposing a practice which can be applied to the whole of the capitalist System economie basis. It is true that some macroeconomic postkeynesian or neoclassic models are used in the Forecast-Planning apparatus. But it is very difficult to establish . in what proportion the State economie intervention depends on these works, and in what proportion these works are only ideologie representation of this inter­vention. Without broaching here this major question, we want to show that if the practicians invariably corne up against the same technical difficultes that they leave without a solution, it is because of their method. They think about their practice (implicitely or not) in scientist terms (in the velleitary and deter-ministic variants) and are incapable of appreciating the value of their schemes by an analysis of their social practice.
The growth models haven't any value as systematic representations of the capitalist economy, and found only essentially idealogic social practice. But it is very ticklish to criticize them : in effect they don't present themselves spon-taneously as being idealogical products, but they mask themselves as being effective technical instruments of an economie practice.
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Philippe Herzog
Eléments pour une critique des théories de la croissance (II)
In: Revue économique. Volume 21, n°3, 1970. pp. 388-424.
Citer ce document / Cite this document :
Herzog Philippe. Eléments pour une critique des théories de la croissance (II). In: Revue économique. Volume 21, n°3, 1970.
pp. 388-424.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1970_num_21_3_407923Résumé
Les modèles de croissance sont parfois présentés comme des représentations abstraites
permettant ou proposant une pratique s'appliquant à l'ensemble de la base économique du système
capitaliste. Il est vrai que des modèles macro-économiques post-keynésiens ou néo-classiques sont
utilisés dans l'appareil de prévision-planification. Mais il est très difficile d'établir dans quelle mesure
l'intervention économique de l'Etat dépend de ces travaux, et dans quelle mesure ces travaux ne sont
qu'une représentation idéo-logique de cette intervention. Sans aborder ici cette question majeure, on
veut montrer que si les praticiens butent invariablement sur les mêmes difficultés, qu'ils laissent sans
solution, c'est en raison de leur méthode. Ils pensent leur pratique (implicitement ou non) en termes
scientistes (dans les variantes velléitaires ou déterministes) et sont incapables d'éprouver la valeur de
leurs schémas par une analyse de leur pratique sociale.
Les modèles de croissance n'ont pas de valeur comme représentations systéma-tiques de l'économie
capitaliste, et ne fondent de pratique sociale -qu'essentiel-lement idéologique. Mais leur critique est très
délicate : en effet, ils ne se pré-sentent pas spontanément comme produits idéologiques, mais prennent
le masque d'instruments techniques effectifs d'une pratique économique.
Abstract
The growth models are sometimes presented as being abstract representations permitting or preposing
a practice which can be applied to the whole of the capitalist System economie basis. It is true that
some macroeconomic postkeynesian or neoclassic models are used in the Forecast-Planning
apparatus. But it is very difficult to establish . in what proportion the State economie intervention
depends on these works, and in what proportion these works are only ideologie representation of this
inter-vention. Without broaching here this major question, we want to show that if the practicians
invariably corne up against the same technical difficultes that they leave without a solution, it is because
of their method. They think about their practice (implicitely or not) in scientist terms (in the velleitary and
deter-ministic variants) and are incapable of appreciating the value of their schemes by an analysis of
their social practice.
The growth models haven't any value as systematic representations of the capitalist economy, and
found only essentially idealogic social practice. But it is very ticklish to criticize them : in effect they don't
present themselves spon-taneously as being idealogical products, but they mask themselves as being
effective technical instruments of an economie practice.POUR UNE CRITIQUE ELEMENTS
DES THEORIES DE LA CROISSANCE*
RESUME DE LA DEUXIEME PARTIE Les modèles de croissance sont
parfois présentés comme des représentations abstraites permettant ou proposant une
pratique s'appliquant à l'ensemble de la base économique du système capitaliste.
Il est vrai que des modèles macro-économiques post-keynésiens ou néo-classiques
sont utilisés dans l'appareil de prévision-planification. Mais il est très difficile
d'établir dans quelle mesure l'intervention économique de l'Etat dépend de ces
travaux, et dans quelle mesure ces travaux ne sont qu'une représentation idéo
logique de cette intervention. Sans aborder ici cette question majeure, on veut
montrer que si les praticiens butent invariablement sur les mêmes difficultés, qu'ils
laissent sans solution, c'est en raison de leur méthode. Ils pensent leur pratique
(implicitement ou non) en termes scientistes (dans les variantes velléitaires ou déter
ministes) et sont incapables d'éprouver la valeur de leurs schémas par une analyse
de leur pratique sociale.
Les modèles de croissance n'ont pas de valeur comme représentations systémat
iques de l'économie capitaliste, et ne fondent de pratique sociale qu'essentiel
lement idéologique. Mais leur critique est très délicate : en effet, ils ne se pré
sentent pas spontanément comme produits idéologiques, mais prennent le masque
d'instruments techniques effectifs d'une pratique économique.
ABSTRACT OF THE SECOND PART The growth models are sometimes
presented as being abstract representations permitting or preposing a practice
which can be applied to the whole of the capitalist system economic basis.
It is true that some macroeconomic postkeynesian or neoclassic models are
used in the Forecast-Planning apparatus. But it is very difficult to establish . in
what proportion the State economic intervention depends on these "works, and
in what these works are only ideologic representation of this inter
vention. Without broaching here this major question, we want to show that if
the practicians invariably come up against the same technical difficulties that
they leave without a solution, it is because of their method. They think about
their practice (implicitely or not) in scientist terms (in the velleitary and deter
ministic variants) and are incapable of appreciating the value of their schemes
by an analysis of their social practice.
The growth models haven't any value as systematic representations of the
capitalist economy, and found only essentially idealogic social practice. But it is
very ticklish to criticize them : in effect they don't present themselves spon
taneously as being idealogical products, but they mask as being
effective technical instruments of an economic practice.
* Le début de cet article a paru dans le numéro de mars 1970 de la Revue
économique. DE LA CROISSANCE 389 THEORIES
PREMIERE PARTIE (suite)
Les théories de la croissance ne permettent pas
d'interpréter les phénomènes propres
à l'économie capitaliste
5. LES SOURCES DE DESEQUILIBRE
ET LE PROBLEME DU PLEIN-EMPLOI
L'instabilité et le sous-emploi marquent cette histoire ; les
explications de ces phénomènes sont parfois distinguées, nous les asso
cierons ici : l'interprétation du sous-emploi est recherchée de toute
manière dans une déficience structurelle, mais pour caractériser celle-ci,
il est nécessaire de spécifier les mécanismes, les formes d'instabilité
qu'elle engendre et qui conduisent au sous-emploi.
Nous devons, pour introduire ces questions, anticiper sur un point
de méthode qui sera repris en 6. Les théoriciens de la croissance com
mencent tous par caractériser un « sentier » de croissance régulière de
référence. Ce n'est pas là qu'il faut chercher les éléments de la
discussion du problème du plein-emploi. A ce niveau de l'analyse,
le plein-emploi est postulé ou non. C'est ensuite, lorsqu'on quitte le
problème d'existence du sentier pour passer aux études de stabilité,
que l'on trouve explicités les mécanismes empêchant ou assurant le
plein-emploi (ou le maintenant, si on le suppose réalisé par un acci
dent historique ou toute autre raison). On observe des attitudes très
diverses face à l'image du sentier de référence, et au postulat y
afférant. C'est un sentier de plein-emploi chez Harrod et Robinson,
mais les analyses de stabilité le font juger irréaliste ; Kaldor admet
la plausibilité d'une croissance capitaliste régulière en plein-emploi (il
dit même l'avoir observée); les néo-classiques font d'un tel sentier
un simple programme de référence pour les études d'allocation des
ressources et ne prétendent pas que les structures capitalistes le
réalisent de fait. Baran et Sweezy refusent le postulat de plein-emploi
et étudient les fluctuations autour d'un sentier de sous-emploi. Nous
examinerons successivement les travaux où sont spécifiés les méca
nismes permettant de maintenir le plein-emploi, puis les travaux 390 REVUE ECONOMIQUE
keynésiens spécifiant les mécanismes qui l'empêchent, en concluant
par une récapitulation des sources d'instabilité admises.
a) La littérature sur la croissance n'a pas encore vraiment dépassé
la problématique d'Harrod, de sorte que le problème du plein-emploi
est encore souvent posé en termes formels. On défin

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