Émergence d une unité sublexicale au cours d une tâche d abréviation - article ; n°2 ; vol.94, pg 211-232
24 pages
Français

Émergence d'une unité sublexicale au cours d'une tâche d'abréviation - article ; n°2 ; vol.94, pg 211-232

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Description

L'année psychologique - Année 1994 - Volume 94 - Numéro 2 - Pages 211-232
Summary: Emergence of sublexical unit during an abbreviation task.
Are there one or more linguistic units which play a basic role in accessing the mental lexicon? To answer this question we have studied a common process: the abbreviation process, which is composed of two stages: 1) abbreviation production (time and space gains) and 2) reconstruction of the source word from the abbreviation. The existence of this second stage, which requires access to the mental lexicon, has led us to think that abbreviations might update the unit, or units, allowing lexical access. In the present experiment, subjects abbreviated frequent french substantives which were presented to them auditorily, either in isolation or in a phrasal context. It appears that, whatever the context, one abbreviation dominates all others. We have defined this abbreviation as: (n - x) + attack (n = number of syllables in the word; x = number of syllables removed, starting from the end of the word, x < n; attack = attack of the syllable which follows the one or more remaining syllables).
Key words: lexical access, abbreviation, syllabic structure, BOSS, visually presented word recognition.
Résumé
Le but de la recherche présentée est de déterminer la nature d'unités linguistiques dont le rôle serait fondamental pour accéder au lexique mental. Nous avons pensé que les abréviations pouvaient mettre à jour le ou les unités permettant cet accès. En effet, ce processus est constitué de deux phases: 1) production des abréviations et 2) reconstruction du mot source à partir de l'abréviation, la réussite de cette seconde phase nécessitant un accès au lexique mental. L'expérience présentée consiste, pour des sujets, à abréger des substantifs qui leur sont présentés auditivement isolément ou dans un contexte phrastique. Il apparaît que, quel que soit le contexte, une structure d'abréviation domine toutes les autres, nous l'avons défini comme suit: ((n - x) + attaque) (n = nombre de syllabes du mot, x - nombre de syllabes enlevées au mot en commençant par la fin x < n, attaque = attaque de la syllabe qui suit la ou les syllabes restantes).
Mots clefs: accès lexical, abréviation, structure syllabique, BOSS, reconnaissance de mots présentés visuellement.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 53
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

A. Rouibah
Guy Tiberghien
Émergence d'une unité sublexicale au cours d'une tâche
d'abréviation
In: L'année psychologique. 1994 vol. 94, n°2. pp. 211-232.
Citer ce document / Cite this document :
Rouibah A., Tiberghien Guy. Émergence d'une unité sublexicale au cours d'une tâche d'abréviation. In: L'année psychologique.
1994 vol. 94, n°2. pp. 211-232.
doi : 10.3406/psy.1994.28751
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1994_num_94_2_28751Abstract
Summary: Emergence of sublexical unit during an abbreviation task.
Are there one or more linguistic units which play a basic role in accessing the mental lexicon? To
answer this question we have studied a common process: the abbreviation process, which is composed
of two stages: 1) abbreviation production (time and space gains) and 2) reconstruction of the source
word from the abbreviation. The existence of this second stage, which requires access to the mental
lexicon, has led us to think that abbreviations might update the unit, or units, allowing lexical access. In
the present experiment, subjects abbreviated frequent french substantives which were presented to
them auditorily, either in isolation or in a phrasal context. It appears that, whatever the context, one
abbreviation dominates all others. We have defined this abbreviation as: (n - x) + attack (n = number of
syllables in the word; x = number of syllables removed, starting from the end of the word, x < n; attack =
attack of the syllable which follows the one or more remaining syllables).
Key words: lexical access, abbreviation, syllabic structure, BOSS, visually presented word recognition.
Résumé
Le but de la recherche présentée est de déterminer la nature d'unités linguistiques dont le rôle serait
fondamental pour accéder au lexique mental. Nous avons pensé que les abréviations pouvaient mettre
à jour le ou les unités permettant cet accès. En effet, ce processus est constitué de deux phases: 1)
production des abréviations et 2) reconstruction du mot source à partir de l'abréviation, la réussite de
cette seconde phase nécessitant un accès au lexique mental. L'expérience présentée consiste, pour
des sujets, à abréger des substantifs qui leur sont présentés auditivement isolément ou dans un
contexte phrastique. Il apparaît que, quel que soit le contexte, une structure d'abréviation domine toutes
les autres, nous l'avons défini comme suit: ((n - x) + attaque) (n = nombre de syllabes du mot, x -
nombre de syllabes enlevées au mot en commençant par la fin x < n, attaque = attaque de la syllabe
qui suit la ou les syllabes restantes).
Mots clefs: accès lexical, abréviation, structure syllabique, BOSS, reconnaissance de mots présentés
visuellement.L'Année psychologique, 1994, 94. 211-232
Laboratoire de Psychologie expérimentale
CNRS URA 665
Université Pierre Mendès-France
Grenoble 7/1
ÉMERGENCE D'UNE UNITÉ SUBLEXICALE
AU COURS D'UNE TÂCHE D'ABRÉVIATION
par Aïcha Rouibah et Guy Tiberghien
SUMMARY : Emergence of sublexical unit during an abbreviation task.
Are there one or more linguistic units which play a basic role in
accessing the mental lexicon? To answer this question we have stu
died a common process: the abbreviation process, which is composed
of two stages: 1) abbreviation production (time and space gains) and
2) reconstruction of the source word from the abbreviation. The exis
tence of this second stage, which requires access to the mental lexicon,
has led us to think that abbreviations might update the unit, or units,
allowing lexical access. In the present experiment, subjects abbrevia
ted frequent french substantives which were presented to them auditor
ily, either in isolation or in a phrasal context. It appears that, whatev
er the context, one abbreviation dominates all others. We have defi
ned this abbreviation as: (n - x) + attack (n = number of syllables in
the word; x = number of syllables removed, starting from the end of
the word, x < n; attack = attack of the syllable which follows the one
or more remaining syllables).
Key words: lexical access, abbreviation, syllabic structure, BOSS,
visually presented word recognition.
La question qui se pose ici est de savoir s'il y a une ou plu
sieurs unités linguistiques dont le rôle serait fondamental pour
1. 1251 Avenue Centrale, Domaine Universitaire de St Martin-d'Hères,
BP 47, 38040 Grenoble Cedex 09. 212 Aïcha Rouibah et Guy Tiberghien
accéder au lexique mental? Et, si de telles unités existent,
quelle en est la nature? Plusieurs classes d'unités linguistiques
pourraient jouer ce rôle d'intermédiaire entre la perception et
le lexique. Nous allons considérer ici ces différentes unités en
commençant par la syllabe. Nous étudierons ensuite le rôle du
BOSS (basic orthographie syllabic structure / structure sylla-
bique et orthographique de base) puis celui du morphème. Enfin
nous terminerons par le point de vue de Seidenberg (1987) qui
considère l'existence de ces unités comme découlant de la redon
dance orthographique.
Mehler (1981) a montré que la syllabe est une unité de per
ception du langage oral. Plus même qu'une unité de percept
ion, la syllabe serait une unité de classification. En effet, la
détection d'une cible est plus rapide lorsque celle-ci corres
pond à une syllabe que lorsqu'elle est de taille inférieure ou
supérieure à une syllabe. Selon Cutler et Norris (1988) pour
que la classification, qui mène à l'identification, ait lieu, elle
doit être précédée d'un processus de segmentation. En effet, la
parole étant continue, elle doit être segmentée en certains
points afin d'être identifiée. En français, les représentations
pré-lexicales seraient sous la forme de séquences de syllabes.
De ce point de vue la syllabe est une unité de compréhension
de la parole qui, une fois segmentée est identifiée. En anglais,
par contre, il existe deux catégories de syllabes (forte et
faible), cette langue étant rythmique. D'après les travaux de
Cutler et Norris (1988), la segmentation se ferait sur la base
des syllabes fortes uniquement. Ces résultats remettent en
cause l'hypothèse d'une purement syllabique.
Par ailleurs, Treiman et Danis (1988) montrent qu'il existe un
encodage syllabique des items linguistiques dans des tâches de
mémoire à court terme. Enfin, les travaux de Taft (1979), vont
dans le sens d'un traitement et d'un encodage de représentat
ions orthographiques respectant la structure syllabique. Deux
conceptions de la syllabe sont observées dans les travaux. Cer
tains auteurs la traitent comme une unité relativement homo
gène et d'autres s'intéressent davantage à sa structure interne.
Cette divergence traduit la différence entre langage oral et
écrit.
Ainsi, la syllabe peut être considérée à la fois comme une
unité de perception, de segmentation et de compréhension du
langage oral. Est-elle aussi une unité d'accès au lexique ment
al? Segui (1984) a tenté de répondre à cette question. Le maté- Les unités d'abréviation 213
riel utilisé par cet auteur était constitué de paires de mots
bisyllabiques, composées d'un mot dont la première syllabe est
un morphème (critère) et d'un mot dont la syllabe
n'est pas un morphème (cratère), et de paires d'items monos
yllabiques correspondant à la première syllabe des mots
bisyllabiques (cri = critère et era = cratère). Les sujets avaient
pour tâche de détecter une syllabe-cible se trouvant au sein de
ces paires d'items mots mono- et bisyllabiques. Les temps de
réaction, à cette tâche de détection de syllabe, sont significati-
vement plus faibles pour les items monosyllabiques qui sont
des mots (cri) par rapport à toutes les autres modalités. Il en
conclut que l'accès au lexique se fait obligatoirement par des
items monosyllabiques. Les mots accéderaient
directement au lexique mental alors que les items polysylla
biques y accéderaient par l'intermédiaire de leur première syl
labe. Comme il n'y a aucune différence entre des mots du type
de «critère» et ceux du type de «cratère» on peut penser que
l'accès se fait bien à partir de la première syllabe et non pas à
partir du premier morphème. L'auteur en conclut que la syl
labe provient d'une segmentation automatique du signal et
que le résultat de cette est utilisé pour accéder

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