Essai de comparaison sur les différentes méthodes proposées pour la mesure de la fatigue intellectuelle - article ; n°1 ; vol.5, pg 190-201
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Description

L'année psychologique - Année 1898 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 190-201
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1898
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

J. Larguier des Bancels
Essai de comparaison sur les différentes méthodes proposées
pour la mesure de la fatigue intellectuelle
In: L'année psychologique. 1898 vol. 5. pp. 190-201.
Citer ce document / Cite this document :
Larguier des Bancels J. Essai de comparaison sur les différentes méthodes proposées pour la mesure de la fatigue
intellectuelle. In: L'année psychologique. 1898 vol. 5. pp. 190-201.
doi : 10.3406/psy.1898.3050
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1898_num_5_1_3050vin
ESSAI DE COMPARAISON SUR LES DIFFÉRENTES
MÉTHODES PROPOSÉES POUR LA MESURE DE LA FATIGUE
INTELLECTUELLE
La question de la fatigue intellectuelle a été abordée de bien
des côtés; pour la résoudre, on a mis à contribution les
méthodes les plus diverses ; mais il s'en faut que les résultats
obtenus soient aussi satisfaisants qu'on aurait pu l'espérer.
Le problème, d'une importance évidemmment capitale, est
extrêmement complexe et il est peut-être utile de s'en tenir,
pour le moment, aux études préliminaires qu'il comporte l.
On trouvera, dans la présente note, le résumé de quelques
recherches que j'ai faites sur moi-même, pour déterminer la
méthode la plus propre à déceler et à mesurer la fatigue intel
lectuelle.
I. — Circulation
Les modifications que subit le pouls radial sous l'influence
de la fatigue intellectuelle n'ont été l'objet que d'un petit
nombre de recherches. Nous rappellerons ici les travaux
publiés dans X Année 'psychologique par MM. A. Binet et
J. Courtier 2. Voici un résumé très bref de ces travaux. « Les
(1) Voir : A. Binet et V. Henri. La fatigue intellectuelle.
(2) Année psychol., III, p. 58. LARGUIER DES BANCELS. — MESURE DE LA FATIGUE, ETC. 191 J.
effets du travail intellectuel prolongé, disent les auteurs, ont
été étudiés sur deux personnes ; chacune d'elles a consacré
une après-midi au travail. Pendant les jours qui ont précédé
et suivi l'expérience, les sujets ont passé l'après-midi au labo
ratoire dans un désœuvrement complet ; ils avaient la liberté
de causer, de marcher, etc. Pour rendre les résultats compar
ables, ils ont pris- chaque fois la même quantité d'aliments,
à la même heure. Dans ces conditions, on a pu constater que
le ralentissement du pouls était plus considérable après le
travail qu'après le repos. Il faut noter que, dans le premier cas,
à la fatigue intellectuelle s'ajoutait la fatigue résultant de
l'immobilité du corps ; c'est là une cause d'erreur. »
Nous commencerons par décrire une fois pour toutes la
façon dont nous avons procédé dans nos expériences ' sur la
fatigue ; de brèves notes donneront, s'il y a lieu, les indications
complémentaires. La plupart des observations qu'on trouvera
ici, ont été, prises le soir ; les journées étaient toutes remplies
à peu près de la même manière ; le dîner avait lieu à 6 heures
(potage, côtelette ou beefsteak aux pommes, brie, confiture
d'abricots, 3 sous de pain, demi- verre de vin). Le travail2,
commencé à 8 heures, était prolongé sans interruption jusqu'à
10 heures ou jusqu'à minuit; je restais assis. Les soirées de
repos alternaient autant que possible avec les soirées de tra
vail ; je les passais assis également, et en conservant une
immobilité relative; ainsi était éliminée la cause d'erreur
signalée plus haut. Le désœuvrement était complet ; je regar
dais quelques gravures choisies de façon à n'exciter aucune
émotion sérieuse. Le matin, je prenais les mêmes précau
tions ; levé à 8 heures, je déjeunais à 8 heures et demie de deux
tasses de café au lait et je me mettais au travail à 9 heures et
quart. Les matinées de repos s'écoulaient comme les soirées de
repos.
Voici maintenant le résumé de nos observations :
(1) Le sujet — moi-même — est né en 1876, à Lausanne (Suisse) ; taille
lm,76 ; santé excellente ; force mesurée au dynamomètre, main droite :
48 kg ; main gauche : 40 kg. Licencié es lettres.
(2) Le travail que j'avais choisi (calcul différentiel, intégral, application)
présentait toujours à peu près les mêmes difficultés ; quoiqu'il ne fût pas
absolument nouveau, il exigeait une attention soutenue. 192 MÉMOIRES ORIGINAUX
I. — Influence du travail intellectuel sur le pouls radial,
pendant la soirée.
Les chiffres indiquent le nombre de pulsations par minute.
Observation I Observation II Observations III et IV
VI ■j)
< o < a es o a. < a s ce s 6- à X s
85 91 8 89 89 8 91 74
80 85 0,15 80 82 0,15 0,15 87 87
0,30 80 76 77 79 0,30 0,30 81 82
0, 45 79 77 73 0,45 75 0,45 77 80 9 76 71 72 77 9 73 9 75 0,15 76 73 72 0,15 69 0,15 68 75 0,30 76 67
72 70 0,30 67 0,30 69 73 71 0, 45
72 69 67 0,45 0, 45 69 I0 68 71
• 0,15 67 70 70 10 67 10 64
69 65 0,15 67 0,15 66 8 80 87 70 65 0,30 64 0,30 66 0,15 80 75 69 0,45 63 0,45 65 65 0,30 77 74 09 11 68 11 63 65 0,45 75 73
0,15 0,15 (54 68 62 65 9 73 70
0,30 59 64 0,30 62 64 0,15 71 69
0,30 69 69 0,45 62 64 0,45 ,, »
0,45 65 67 12 62 65 12
10 63 66
Remarques. — Observation I. — Les o et 6 décembre 1898. « Le
travail n'a pas été excellent; je suis distrait par les mesures à
prendre ; la fatigue physique commence à se faire sentir vers
10 heures et demie ; à la fin de la soirée, la tête est lourde, la
fatigue physique accentuée ; la fatigue intellectuelle, appré
ciable, est peu marquée. Au cours de la soirée de repos, la
fatigue apparaît vers 10 heures et demie plus forte,
sans doute parce que je n'en suis pas distrait. »
Observation II. — Les 8 et 12 décembre. « Le travail a été
sérieux; à la fin, la fatigue intellectuelle était nette ; la fatigue
physique a commencé vers 10 heures et demie dans les deux
cas. »
Observation III. — Les 20 et 23 janvier 1899. « Le travail a été
prolongé deux heures ; pas de fatigue intellectuelle ni phy
sique bien marquées. » LARGUIER DES BANCELS. — MESURE DE LA FATIGUE, ETC. 193 J.
Observation IV. — Les 26 et 27 janvier. « Travail de deux
heures ; pas de fatigue . »
En calculant les moyennes des chiffres précédents, nous
obtenons le tableau suivant (I) :
1. - Tableau Nombre de pulsations par minute ; moyennes.
15 8,30 8,45 9 15 9 ,30 45 10 8 8, 9, 9, Heures. . . 15 30 10,45 11 11,15 30 11 ,45 12 11, 10, 10,
73 50 69 75 76 74 7! ,50 75 25 ,87 78, 75 66, Travail. . . 81, 68 66 63 60 5 02 62 33 67 '67,
72,75 69 75 68 ,25 68 50 50 25 25 77,75 76, 25 68, .85, 82, Repos . . . 50 64 66,50 66,50 04 64 65 ,60 64,
Ces deux séries de moyennes diffèrent notablement; au cours
81
an
V 79
78
77
7fi
75
m-
V \\ \\ w \\ \\ \ \ \ \ \ \ x \ \ \ \ x\ \
71
7f)
68
67
6R
X ~R fiS
6* X
62
61
60
Fig. 15. du — travail Graphique intellectuel. de ralentissement (R. repos, T. du travail pouls intellectuel.) sous l'influence
de la soirée de repos, le pouls tombe rapidement au niveau où
il restera jusqu'à la fin; sous l'influence de la fatigue intellec-
l'année psychologique, v. 13 ■
194 MÉMOIRES ORIGINAUX
tuelle, ce niveau est dépassé, la circulation est nettement ralent
ie ; mais cette période de dépression est précédée par une
période d'excitation ; si dès lors, on considère la variation du
pouls dans son ensemble pendant la soirée de travail, elle
parait plus lente et plus régulière. Ces effets sont bien traduits
dans le graphique de la figure 15. construit avec les moyennes
de quatre chiffres consécutifs du tableau suivant, c'est-à-dire
avec les moyennes horaires (voir II).
Tableau II. — Nombre de pulsations par minute; moyennes horaires.
Heures 8-9 9-10 10-11 11-12
80,875 Travail 72,1875 67, 145 62,875
Repos 80,375 09,8125 65, 75 65,25
II. — Influence du travail intellectuel sur le pouls, pendant
la matinée. — Quoique faites dans les conditions indiquées
plus haut, les deux séries d'observations qu'on trouvera ici
ne sont pas exactement comparables ; les premières ont été
prises en Suisse, les secondes à Paris. Il était, par suite, inu
tile de combiner les chiffres obtenus et de donner un graphique ;
la courbe eût d'ailleurs été tout à fait analo

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