Essai sur les proportions du corps - article ; n°1 ; vol.4, pg 276-291
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1903 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 276-291
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1903
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Félix Regnault
Essai sur les proportions du corps
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 4, 1903. pp. 276-291.
Citer ce document / Cite this document :
Regnault Félix. Essai sur les proportions du corps. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série,
tome 4, 1903. pp. 276-291.
doi : 10.3406/bmsap.1903.6503
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1903_num_4_1_65032 AVHiL 1903 276
ESSAI SUR LES PROPORTIONS DU CORPS.
Par M. Félix Régna ult.
Les canons longilignes et brévilignes.
Il existe une relation entre les diverses dimensions du corps chez les
animaux : si une portion augmente, les autres portions subissent une
augmentation corrélative.
Beaucoup d'auteurs ont pensé que cette relation était absolue et que
pour chaque race il existait un type unique aux proportions immuables.
Il suffisait de connaître ces proportions qui constituaient « le canon »
pour que la mesure d'un seul membre, d'une seule petite jointure du
doigt permît de trouver la longueur et la largeur du corps dans toute son
étendue (Lavater *)..
Cette règle est loin d'être absolue. Si on examine les trois dimensions
du corps, longueur, largeur, épaisseur, on reconnaît de suite que les d
imensions de longueur tendent à varier corrélativement, de même que
celles de largeur et d'épaisseur.
Ainsi l'allongement des membres s'accompagne d'ordinaire d'un allo
ngement du corps; il est vrai qu'en général les membres s'allongent plus
vite que le corps, mais il n'en est pas moins vrai que tous deux augment
ent leurs dimensions dans le même sens.
De même, l'allongement du crâne va avec l'allongement de la face : à
crâne étroit face étroite, maxillaires et mandibules étroites; à l'opposé
un tronc large va avec un cou, une face, un crâne larges, etc.
La loi de convergence des formes s'observe chez le chien, le cheval, le
pigeon, et chez tous les animaux domestiques : elle donne ce que les
zootechniciens appellent « des proportions harmoniques ».
Mais il arrive souvent que les dimensions longitudinales ne varient pas
corrélativement avec celles transversales. Alors que les dimensions lon
gitudinales augmentent, les transversales peuvent rester stationnaires ou
diminuer et réciproquement. En d'autres termes le rapport des dimensions
longitudinales aux transversales varie beaucoup plus que le rapport des
dimensions longitudinales ou des dimensions transversales entre elles.
Depuis longtemps les zootechniciens ont ainsi différencié dans les races
animales deux types, le longiligne et le bréviligne.
Baron, le savant professeur d'Alfort, généralisa le premier cette idée 2.
Il classa les races en trois types : longilignes, médiolignes., brévilignes,
qu'il retrouvait dans chaque race domestique. 11 rejetait le canon unique,
1 Lavater. — Principe de physionomie t. II p. 2.
2 Baron. — Traité sur les méthodes de reproduction en zootechnie, 1888, Paris, voir
surtout fig. p. 461. Voir aussi H. Rossignol et P. Dechambre. Élément d'hygiène
et de zootechnie. Paris, Rueff, où sont développées ces idées. FÉLIX REGNAULT. — ESSAI SUR LES PROPORTIONS DU CORPS 277
montrant qu'il existait un canon spécial pour chaque type. Ainsi Bourgelat
avait fait un canon pour le cheval : la hauteur du garrot au sol mesurait
deux longueur de tête et demie, la longueur de la tête restant en rapport
avec le diamètre antéro-postérieur du cheval. Or ce canon n'est valable
que pour le cheval médioligne; chez le longiligne la hauteur est plus et
chez le brévi ligne moins de deux têtes et demie.
Ces trois types se retrouvent dans les diverses espèces et dans les diverses
races. Ils sont de tousles temps, car ils existaient déjà dans les races
fossiles. Ainsi l'hipparion de Pikermi a fourni deux types, l'un lourd,
l'autre grêle ' : en certaines localités comme Eppelsheim dominait le type
lourd, en d'autres, comme au Léberon, le type grêle.
Ces trois types se retrouvent dans les divers formats, chez les races de
grand comme chez celles de petit format.
Il en est de même chez l'homme. Là encore nombre d'anthropologistes
ont imaginé un seul canon, les uns le prennent pour le type parfait, les
autres avec plus de raison pour une simple moyenne de race (canon de
Quételet, de Topinard etc.).
En réalité il existe plusieurs canons, même dans une seule race. Gomme
nous le verrons par la suite, ces différences proviennent du milieu, de la
profession, etc.
Aussi on doit faire aux travaux qui ont eu pour objectif la déterminat
ion d'un canon idéal ou moyen, le reproche d'étudier les objets sans les
analyser au préalable et sans chercher à connaître le plus grand nombre
de leurs qualités, à savoir leur origine, le milieu où ils se sont développés,
etc.. Si un canon doit englober sans choix tous les individus dans une
moyenne, celle ci ne peut rien nous dire sur la cause des faits.
Les artistes ont été en général plus libres; leurs qualités d'observation
leur ont permis de tenir compte de ces variations. Déjà les Egyptiens r
eprésentaient deux types, trapu et svelte 2. Les Grecs ont eu plusieurs
canons, parmi lesquels ceux de Polyclète et de Lysippe furent les plus
réputés. En général ils réservaient le type longiligne pour l'homme ani-
maîisé : satyre, faune; mais ils avaient conçu plusieurs types de beauté.
Hercule, trapu et fort, n'a pas les proportions d'Apollon, ni de l'efféminé
Antinous, ni du pugile, etc. Diane, habile à la course, n'a pas les proport
ions de Vénus ou de Junon etc3.
Depuis, la plupart des artistes ont différencié plusieurs types. Le plus
célèbre est Albert Durer qui, au début du xvie siècle, décrivait dans son
ouvrage sur les proportions plusieurs canons, et distinguait les hommes
trapus et larges et ceux minces et allongés.
Parmi les anatomistes qui ont distingué plusieurs types, il convient de
1 Albert Gauory. — Les enchaînements du monde animal, 1878 p. 140.
2 Paul Richer. — Introduction à l'étude de la figure humaine, Paris, p. 57.
8 En esthétique, il n'y a pas une seule, mais plusieurs beautés idéales : ainsi la
Vénus de Botticelli est le type de la beauté longiligne, et les femmes romaines de
Raphaël, celui de la beauté bréviiigne. 2 avril 1903 278
citer Charpy1 dans son étude sur le thorax. Il sépare les individus à
thorax large et court de ceux à thorax étroit et long, et il note que chez
ces derniers le diamètre vertical peut compenser l'insuffisance des deux
autres. Le docteur Reboul dans sa thèse sur le thorax tuberculeux 2 fait la
même remarque .
Il existe donc chez l'homme comme chez les animaux des longilignes,
des médiolignes et des brévilignes. M. Manouvrier les a dernièrement étu
diés sous d'autres noms3; je garderai pourtant les premiers comme plus
faciles à retenir, plus anciens et déjà connus en zootechnie.
Types dysharmo niques de cause pathologique.
Même si on admet plusieurs canons pour une même race, on trouve
des individus qui n'y rentrent pas ; leurs proportions sont profondément
modifiées, non seulement en ce qui concerne les rapports des dimensions
longitudinales avec les transversales, mais surtout de ces
entre elles.
Les zootechniciens regardent ces sujets comme dysharmoniques ou
décousus. Ils ont reconnu que ces types provenaient le plus souvent du
mauvais appareillage des générateurs : ainsi l'accouplement d'un éta
lon longiligne avec une jument bréviligne donne un produit décousu.
Chez l'homme, une autre cause fort importante de proportions dyshar
moniques est la pathologie : celle-ci ne s'observe guère par contre chez
les animaux qui sont alors le plus souvent sacrifiés.
Prenons un os long : l'excitation de son périoste produira l'épaississement
de l'os, celle de son cartilage de conjugaison l'allongement. L'excitation
peut être chirurgicale (Oilier) ou produite par des agents physiques
(Springer est dernièrement parvenu à augmenter la longueur des memb
res par l'excitation 4 électrique) ou enfin causée par des microbes.
Parmi les maladies infectieuses, la fièvre typhoïde est celle qui déter
mine le plus souvent un allongement des membres qui donne aux sujets
un aspect d'échassiers.
Nous ne saurions admettre avec M. Manouvrier que cet al

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