Etude de l accumulation du capital humain en France - article ; n°2 ; vol.26, pg 220-244
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Etude de l'accumulation du capital humain en France - article ; n°2 ; vol.26, pg 220-244

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Revue économique - Année 1975 - Volume 26 - Numéro 2 - Pages 220-244
Cette étude a pour but de tester un modèle de capital humain avec des données statistiques françaises (enquête FQP 1964, INSEE. L'échantillon utilisé comprend 8809 hommes).
L'accent est porté sur deux types d'investissements en capital humain : les inves­tissements scolaires et professionnels. Leurs taux de rendement sont évalués et leur contribution à l'inégalité des salaires mesurée. Par ailleurs, pour établir le vrai rapport entre les investissements et leurs bénéfices, quelques facteurs d'environnement social (secteur d'emploi, région, origine sociale) sont pris en compte.
A study of human capital accumulation in France
The aim of this study is to test a Human Capital model with French data (survey conducted in 1964 par the French National Instituée of Statistics. The sample used consists of 8 809 men aged between 15 and 67).
Emphasis is put on two types of human capital investments : schooling and post-school investments (job investments). This study provides a measure of their rates of return and of their impact on the distribution of earnings. Additional variables (distinction between private and public sector, region and social back-ground) are introduced in to model and their economie role analysed.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Michelle Riboud
Etude de l'accumulation du capital humain en France
In: Revue économique. Volume 26, n°2, 1975. pp. 220-244.
Résumé
Cette étude a pour but de tester un modèle de capital humain avec des données statistiques françaises (enquête FQP 1964,
INSEE. L'échantillon utilisé comprend 8809 hommes).
L'accent est porté sur deux types d'investissements en capital humain : les inves-tissements scolaires et professionnels. Leurs
taux de rendement sont évalués et leur contribution à l'inégalité des salaires mesurée. Par ailleurs, pour établir le vrai rapport
entre les investissements et leurs bénéfices, quelques facteurs d'environnement social (secteur d'emploi, région, origine sociale)
sont pris en compte.
Abstract
A study of human capital accumulation in France
The aim of this study is to test a Human Capital model with French data (survey conducted in 1964 par the French National
Instituée of Statistics. The sample used consists of 8 809 men aged between 15 and 67).
Emphasis is put on two types of human capital investments : schooling and post-school investments (job investments). This study
provides a measure of their rates of return and of their impact on the distribution of earnings. Additional variables (distinction
between private and public sector, region and social back-ground) are introduced in to model and their economie role analysed.
Citer ce document / Cite this document :
Riboud Michelle. Etude de l'accumulation du capital humain en France. In: Revue économique. Volume 26, n°2, 1975. pp. 220-
244.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1975_num_26_2_408202zzo
ETUDE DE L'ACCUMULATION
DU CAPITAL HUMAIN EN FRANCE
\JN certain nombre de phénomènes ont, depuis environ deux déca
des, incité les économistes à s'intéresser au domaine de l'éducation
scolaire et universitaire 1.
Tout d'abord, les coûts de l'éducation tant pour les individus que
pour l'État n'ont cessé de croître par suite de l'allongement de la
scolarité obligatoire et de l'augmentation des effectifs.
Ensuite, une corrélation positive entre les niveaux d'éducation et
les salaires a été observée. L'accroissement du salaire résultant d'une
prolongation de l'éducation est donc apparu comme un bénéfice de
cette dernière.
Enfin, dans les analyses de la croissance, la « qualité » de la main-
d'œuvre s'est révélée être un facteur important pour l'augmentation
du produit national brut.
Ainsi, l'éducation scolaire et universitaire est apparue être une
forme d'investissement.
Ceci a suscité de nombreux travaux, en premier lieu, aux États-
Unis 1, mais aussi dans d'autres pays parmi lesquels la France peut
être citée 2.
Le but de la plupart d'entre eux était le calcul des coûts et avan
tages de l'éducation scolaire et universitaire et donc, l'évaluation des
rendements de cet investissement.
Notons que cette évaluation s'est limitée aux seuls avantages mon
étaires, caractérisés par des accroissements de salaires. Les gains non
1. Voir à ce sujet : Th. W. Schultz, Investment in Human Capital, New York, The Free
Press, 1971.
2. J.C. Eicher, » La rentabilité de l'investissement humain », Revue économique, juillet 1960 ;
J. Bénard, « Les modèles d'optimation économique de l'éducation », Revue d'économie politique,
mai-juin 1973 ; L. LéVY-Garboua, Une analyse économique de la distribution des revenus indivi
duels, thèse de doctorat, Paris I, décembre 1972. L'ACCUMULATION DU CAPITAL HUMAIN 221
monétaires ont dû être négligés non pas par manque d'importance
mais plutôt en raison de l'absence des statistiques nécessaires.
La connaissance des taux de rendement des investissements éduc
atifs présente, en effet, un double intérêt :
— Le premier est de permettre une meilleure compréhension des
comportements humains. On peut se demander tout d'abord si les
individus prennent des décisions rationnelles. Ceci revient à poser la
question suivante : les taux de rendement privé des investissements
éducatifs sont-ils positifs et aussi élevés que ceux d'autres formes
d'investissements ? On peut ensuite s'interroger sur les facultés d'adap
tation des individus aux changements des conditions économiques. Si,
par exemple, les salaires attachés à une profession particulière s'ac
croissent relativement à ceux des autres, les individus perçoivent-ils
cette modification et ont-ils tendance à se diriger davantage vers le
cycle d'études qui conduit à cette profession ?
— Le second intérêt de connaissance est que les taux de
rendement peuvent servir d'instrument de politique économique. Pour
l'État, ces calculs sont des indicateurs ; ils permettent de se rendre
compte du manque d'investissement dans une branche par rapport à
une autre, dans un cycle d'études par rapport à un autre et donc, de
corriger ces déséquilibres par une meilleure répartition des ressources.
Pour cette dernière utilisation, il faut noter la nécessité d'évaluer des
taux de rendements sociaux et non plus seulement privés.
Lors de l'élaboration de l'ensemble des travaux ayant pour but
l'évaluation des rendements monétaires des investissements éducatifs,
les économistes se sont trouvés à face à plusieurs problèmes.
Des facteurs autres que l'éducation formelle agissent sur le niveau
des salaires. Par conséquent, afin de mesurer avec exactitude les taux
de rendement des investissements scolaires, il est nécessaire d'isoler
l'effet de ces différents facteurs. Ceci suppose leur identification et
l'analyse de leur rôle économique.
Tenant compte de ces problèmes, une approche plus complète,
celle de la théorie du capital humain, s'est fait jour et s'est développée
aux États-Unis, à l'université de Chicago, avec des économistes tels
que T.W. Schultz, G. Becker 3, J. Mincer et B. Chiswick. Son champ
d'application ne se restreint pas à l'analyse des effets économiques de
l'éducation formelle. Elle permet également l'analyse ^autres formes
d'acquisition de connaissances ou d'aptitudes. Elle permet aussi de
3. Voir notamment les ouvrages de T.W. Schultz, Investment in Human Capital, op. cit., p. 1 ;
G.S. Becker, Human Capital, a theoretical and empirical analysis, with special reference to
education, NBER, general series 80, 1964. 222 REVUE ECONOMIQUE
déboucher sur un sujet qui, depuis toujours, a suscité l'intérêt des
économistes : la distribution des salaires. Celui-ci retiendra, ici, tout
particulièrement notre attention.
La valeur d'une théorie résidant dans son pouvoir de prédiction, il
est essentiel de la tester. L'objet de cette étude est précisément de
présenter et de discuter les résultats d'un test de la théorie du capital
humain effectué avec des données statistiques françaises.
A notre connaissance, seul un économiste, Lévy-Garboua 4, a ef
fectué, en France, un travail analogue dont cette étude constitue, en
quelque sorte, une extension.
Bien que notre analyse soit essentiellement empirique, il nous semble
nécessaire, avant d en présenter les résultats, de rappeler les principaux
éléments de la théorie du capital humain et ses implications que nous
retrouverons, sous-jacents, dans la formulation algébrique du modèle.
En tant que branche de la théorie économique, dite positive, elle étudie
le comportement des individus face à un choix, étant entendu que
celui-ci est soumis à des contraintes de natures diverses, biologiques,
sociologiques... qui sont ici acceptées comme des données.
I. — LA THÉORIE DU CAPITAL HUMAIN ET SES IMPLICATIONS
Le capital humain peut se définir comme un ensemble d'aptitudes,
de connaissances et de qualifications possédées par chaque individu.
Celles-ci sont, en partie, innées, héritées à la naissance (il s'agit
des capacités intellectuelles transmises génétiquement) ; pour autre
partie, elles sont acquises tout au long de la vie. Nous retrouvons ici
les débats des biologistes concernant l'influence respective de la géné
tique et de l'environnement sur les individus.
Cette acquisition est coûteuse mais rapporte un flux de services
productifs fut

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