Étude de trois crânes savoyards d'époque historique - article ; n°2 ; vol.2, pg 210-223

Miquel (M.), Genet-Varcin (E.)

Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1961 - Volume 2 - Numéro 2 - Pages 210-223
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

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• Publié le: 01 janvier 1961
• Nombre de lectures: 33
• Langue: Français
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Extrait

E. Genet-Varcin
Marc Miquel
Étude de trois crânes savoyards d'époque historique
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XI° Série, tome 2 fascicule 2, 1961. pp. 210-223.
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Genet-Varcin E., Miquel Marc. Étude de trois crânes savoyards d'époque historique. In: Bulletins et Mémoires de la Société
d'anthropologie de Paris, XI° Série, tome 2 fascicule 2, 1961. pp. 210-223.
doi : 10.3406/bmsap.1961.1161
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1961_num_2_2_1161210
ÉTUDE DE TROIS CRANES SAVOYARDS
D'ÉPOQUE HISTORIQUE
par Mme e. GENET- VARCIN et Marc MIQUEL
Les trois crânes proviennent de Beaufort-sur-Doron, Savoie,
où ils ont été recueillis en 1959 au cours de travaux faits dans
l'église dont la nef contenait de nombreuses sépultures.
Description.
Les trois crânes sont très homogènes ; ils représentent pr
obablement un bon échantillonnage de la race alpine dans la val
lée de Beaufort, au cours de l'époque moderne. Le premier crâne
décrit est celui d'un sujet masculin (n° 1) âgé d'une quarantaine
d'années, extrêmement robuste ; un crâne féminin (n° 3) a été
recueilli à côté du n° 1 ; un second masculin (n° 2), re
cueilli quelques mois plus tard, ressemble beaucoup au premier.
Une description précise du premier crâne nous permettra d'être
plus brefs pour les deux autres.
Crâne n° 1 masculin.
Crâne pourvu de son maxillaire inférieur, volumineux, mass
if, lourd, hyperbrachycrâne ; il a appartenu à un sujet mort
relativement jeune, mais le mauvais état des dents en vieillissent
l'aspect.
Norma superior (fig. 1).
Le contour de la boîte crânienne correspond à la norma sphé
noïde de Sergi avec région frontale normale et développement
transversal marqué de la région pariétale ; il est asymétrique
(plagiocéphalie gauche) avec angle pariéto-occipital droit effacé.
La suture coronale est simple ; elle commence à se fermer en
quelques points. La suture sagittale est plus dentelée et com
mence à se synostoser aux environs de l'obélion. MIQUEL. ÉTUDE DE CRANES SAVOYARDS 211 GENET-VARCIN,
Les bosses pariétales sont volumineuses. Le front légèrement
fuyant laissé voir les os du nez. Latéralement, les arcades zygo-
matiques sont à la limite de la phéno- et de la cryptozygie. L'en
semble donne l'impression d'une grande capacité, ce que con
firme le cubage intracrânien (1610 cm3).
Fig. 1. — Savoyard n° 1, norma superior ; 1 /2 G. N.
Norma occipitalis (fig. 2).
Le crâne paraît nettement plus large que haut malgré l'as
pect ogival de la voûte pariétale. La suture lambdoïde est pers
illée et plus fermée que la coronale. L'ordre de fermeture des
sutures va de l'arrière vers l'avant comme dans les populations
blanches actuelles. La ligne occipitale supérieure offre un relief
marqué ; au-dessous d'elle, l'occipital se dirige aussitôt très
en avant. L'écaillé de cet os est très large d'un astérion à l'autre ;
cependant, on ne note la présence que petit os wormien
astérique de chaque côté. 212 SOCIETE D ANTHROPOLOGIE DE PARIS
Norma basilaris (fig. 3).
Elle met en évidence l'aspect élargi de la boîte crânienne et
celui plus étroit de la région faciale.
Le bord alvéolaire est très endommagé dans la région des dents
jugales dont la chute a dû être précoce. Le palais est petit, court,
relativement étroit. Sur la ligne médiane, présence d'un léger
Fig. 2. — Savoyard n° 1, norma occipitalis ; 1 /2 G. N.
renflement au niveau des sutures palato-maxillaires (torus pala-
iinus ?) De chaque côté du palais, la partie inférieure de la face
n'est pas très élargie mais les arcades zygomatiques qui lui font
suite s'écartent beaucoup de la face dans leur partie temporale.
En arrière du palais, les apophyses ptérygoïdes sont très longues
et très fortes ; l'aile externe est très développée ; l'interne, plus
étroite, se termine par un fort crochet.
Le trou ovale est grand ; les cavités glénoïdes sont larges
transversalement et peu profondes ; le conduit auditif externe
forme avec le rocher une courbure plus marquée du côté droit MIQUEL. ÉTUDE DE CRANES SAVOYARDS 213 GENET-VARCIN,
que du gauche, en raison, sans doute, de la déformation signalée
en norma superior : le côté droit du crâne étant le plus court, les
deux os se sont incurvés pour mieux se loger.
Le trou carotidien et le golfe de la jugulaire sont vastes ; les
apophyses styloïdes longues et fortes à leur base. La mastoïde est
volumineuse et dépasse de 15 mm environ le plan de base du
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Fig. 3. — Savoyard n° 1, norma basilaris ; 1/2 G. N.
crâne ; la rainure digastrique est profonde et l'on note, sur son
bord interne, la présence d'un peden masloideus fort et saillant.
Le basi-occipital est large ; la suture basilaire complètement
disparue. Les condyles sont courts. Le trou occipital ovalaire
est bordé, sur sa partie postérieure, par deux épaississements
osseux qui semblent dus à des facettes de contact avec l'axis.
La région sous-iniaque est très courte et peu renflée ; sa brièveté
permet et explique la brachycrânie. Les crêtes d'insertions musc
ulaires sont toutes très accentuées. En résumé, cette face montre
bien la brièveté du crâne, son élargissement, la puissance de 214 SOCIETE D ANTHROPOLOGIE DE PARIS
tous les muscles qui s'y insèrent et la forte vascularisation de
la région.
Norma laleralis (fig. 4 et fig. 7).
La glabelle est un peu saillante et le bourrelet sus-orbitaire
Fig. 4. — Savoyard n° 1, norma lateralis gauche ; 1/2 G. N.
interne l'est encore davantage. Le front est long, un peu oblique
dans sa partie inférieure, puis il se dirige vers l'arrière dans un
mouvement très ample. En arrière du bregma, la ligne de profil
s'élève peu pour atteindre le vertex situé assez loin puis elle
s'incline rapidement jusqu'au lambda. L'occipital est à peine
renflé ; l'inion est situé très bas, d'où aspect très raccourci du
crâne dans la région lambda-opisthocrânion-inion. Au-dessous
de ce point, l'écaillé occipitale se rabat brusquement vers l'a- MIQUEL. ÉTUDE DE CRANES SAVOYARDS 215 GENET-VARCIN,
vant. La distance inion-opisthion, nous l'avons dit, est très
courte.
Dans ce profil, les crêtes temporales sont très apparentes dans
leur trajet antérieur ; elles se continuent en s'estompant jus
qu'au niveau des bosses pariétales.
La région du ptérion est presque synostosée mais montre
cependant que le contact sphéno-pariétal est très large. Les
apophyses zygomatiques sont normales et il n'y a pas d'apophyse
postglénoïde. L'écaillé du temporal est haute courte, et arrond
ie. Les apophyses mastoïdes sont volumineuses et très larges
à leur base.
Les os du nez sont très longs et dirigés fortement vers l'avant ;
ils sont un peu concaves. Le nasion n'est pas situé dans une en-
sellure. L'ouverture nasale est en retrait par rapport aux os
du nez ; sa base revient vers l'avant et se prolonge dans une
forte épine nasale antérieure. Le retrait de l'ensemble de l'ou
verture nasale rappelle la disposition observée sur le Vieillard
de Gro-magnon. La région incisive est presque verticale. Le
bord alvéolaire érodé nous a fait placer le prosthion à quelques
millimètres au-dessous du bord osseux conservé. L'orbite paraît
haute et la pommette forte ; toute la face est parfaitement ortho-
gnathe.
Norma facialis (fig. 5).
Le crâne est large en arrière et étroit facialement. Le frontal
minimum paraît petit ; le front s'élargit ensuite rapidement
vers le haut et l'arrière ; les crêtes temporales s'élèvent et s'
écartent de plus en plus l'une de l'autre, ce qui est normal chez
un brachycrâne ; mais au-dessous d'elles, le frontal bombe dans
les fosses temporales pour s'adapter à la forte largeur bi-parié-
tale ; de sorte que coronal et stéphanion sont nettement dis
tincts et que le qui c