Etude sur le processus d utilisation de la trace mnésique. Le rappel, la reconnaissance et le réapprentissage - article ; n°1 ; vol.58, pg 25-43
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Etude sur le processus d'utilisation de la trace mnésique. Le rappel, la reconnaissance et le réapprentissage - article ; n°1 ; vol.58, pg 25-43

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Description

L'année psychologique - Année 1958 - Volume 58 - Numéro 1 - Pages 25-43
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

César Florès
Etude sur le processus d'utilisation de la trace mnésique. Le
rappel, la reconnaissance et le réapprentissage
In: L'année psychologique. 1958 vol. 58, n°1. pp. 25-43.
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Florès César. Etude sur le processus d'utilisation de la trace mnésique. Le rappel, la reconnaissance et le réapprentissage. In:
L'année psychologique. 1958 vol. 58, n°1. pp. 25-43.
doi : 10.3406/psy.1958.26656
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1958_num_58_1_26656Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
ÉTUDE SUR LES PROCESSUS D'UTILISATION
DE LA TRACE MNÉSIQUE
LE RAPPEL
LA RECONNAISSANCE ET LE RÉAPPRENTISSAGE1
par César Florès
L'objet essentiel de tout apprentissage est l'acquisition de
souvenirs (ou d'habitudes) qui persistent après la cessation de
l'exercice. Ce phénomène de la conservation du souvenir fut
de très bonne heure un motif de réflexion pour les philosophes.
Platon formula le premier une célèbre tentative d'explication des
processus de fixation mnésique, reprise au cours des siècles par
nombre d'auteurs — Descartes, Malebranche, Maudsley, Ribot
parmi d'autres — et valable encore aujourd'hui en tant qu'hypot
hèse susceptible d'orienter la recherche dans les divers domaines
— biochimique, neurophysiologique, psychophysiologique, psy
chologique — de la mémoire. Cette hypothèse, contenue implicit
ement dans la notion de trace mnésique, suggérait2 l'existence d'un
1. Nous voulons remercier ici M. le Pr Paul Fraisse qui nous a suggéré
de faire cette étude et qui nous a aimablement aidé de ses conseils pendant toute
la réalisation de ce travail.
2. On trouve dans le Théétète (in Œuvres complètes de Platon, trad.
L. Robin, Bibliothèque de la Pléiade, t. II, p. 161), la réflexion suivante :
« Fais-moi le plaisir... d'admettre l'existence au dedans de nos âmes d'un
moule en cire : plus grand chez celui-ci, plus petit chez celui-là, fait chez l'un
d'une cire plus pure, chez l'autre d'une cire plus malpropre ; plus dure chez
certains, plus fluide chez quelques-uns, tandis qu'il y en a d'autres chez lesquels
elle a la consistance voulue... Disons que c'est là un présent que nous a fait
Mnémosyne, mère des Muses, et que sur ce moule de cire vient s'empreindre
tout ce dont nous pouvons bien souhaiter nous souvenir parmi les choses que
nous avons vues ou entendues, ou conçues personnellement : sensations et
pensées, à l'action desquelles le moule est par nous offert, à la façon dont nous
présentons la cire dont la voulons marquer avec le cachet de nos bagues. Disons
en outre, que ce que nous y avons bien pu mouler ainsi, nous nous en souvenons,
nous le connaissons aussi longtemps qu'en peut exister le simulacre dans la
cire ; mais que s'il arrive que celui-ci s'efface ou qu'il ait été incapable de s'y
mouler, alors nous aurons oublié, nous ne connaîtrons pas. » 26 MÉMOIRES ORIGINAUX
substrat physique servant, pour ainsi dire, de support aux phé
nomènes mnésiques, et la modification de ce substrat physique
aussi bien par l'action du processus d'acquisition que par celle du
processus d'oubli. L'étude de la nature et de la localisation des
modifications organiques qui accompagnent les processus mnés
iques a fait l'objet de progrès dans ce dernier demi-siècle (3).
Cependant, les résultats recueillis, aussi prometteurs soient-ils, ne
permettent pas d'établir déjà des relations fondamentales uni-
voques entre l'aspect physique du problème et ses concomitants
psychologiques.
Les psychologues se sont efforcés d'étudier empiriquement la
trace mnésique par le biais des révélateurs psychologiques de la
mémoire, c'est-à-dire en appliquant la méthode expérimentale
aux comportements qui actualisent son contenu psychique.
On peut distinguer deux grandes catégories de révélateurs
psychologiques de la trace, selon que le matériel préalablement
appris est présenté ou non au sujet pendant l'examen de la
rétention. La Reconnaissance et le Réapprentissage appartiennent
à la première catégorie1 ; le Rappel à la seconde.
L'identification des stimuli appris, replacés avec un ordre
fortuit dans un ensemble de stimuli nouveaux de même nature,
fait l'objet de la Reconnaissance. A critère de maîtrise constant,
le Réapprentissage montre la conservation de l'empreinte mnés
ique par l'économie d'exercice qui en résulte par rapport à
l'apprentissage. Le Rappel, enfin, reproduit par un processus
mental d'évocation le contenu de la trace en l'absence du matériel
original.
Les études relatives à ces trois processus ont mis en évidence
certaines caractéristiques communes. Ainsi, dans une recherche
demeurée classique, C. W. Luh (13) a montré, dès 1922, que quelle
que soit la méthode utilisée pour éprouver l'importance de la
mémoire — Rappel par anticipation ou par reproduction écrite,
Reconnaissance, Reconstruction, Réapprentissage — celle-ci
décroît quand l'intervalle de temps qui sépare la fin de l'appren
tissage de l'épreuve de rétention augmente2. Toutes les courbes
1. A cette catégorie appartient aussi l'épreuve de Reconstruction qui
consiste à remettre les stimuli dans leur ordonnance originale.
2. Avant cet auteur, Muller et Schumann (18), Radossawljevitch (27) et
Finkenbinder (5) — avec la méthode d'économie — Strong (28) — avec la
méthode de reconnaissance — Bean (2) — avec les méthodes de reproduction
écrite, de et de reconstruction — vérifièrent la courbe de
l'oubli établie par les travaux de Hermann Ebbinghaus. Ces chercheurs furent
unanimes à signaler que : 1° La rétention décroît avec l'allongement de Tinter- FLORÈS. UTILISATION BF, LA TRACE MNÉSIQUE 27 C.
obtenues sont relativement uniformes, négativement accélérées et
formulables mathématiquement. Toutefois, bien que leur simili
tude de forme semble au premier coup d'œil indubitable, il serait
imprudent d'affirmer que l'évolution temporelle de tous ces pro
cessus obéit à des fonctions rigoureusement parallèles. Alors que
les courbes de la Reconnaissance, de la Reconstruction et celles du
Rappel (par reproduction écrite et par anticipation) se trouvent
décalées les unes par rapport aux autres et ne se rencontrent pas,
la courbe du Réapprentissage suit un tracé relativement original :
située au 4e rang — après la Reconnaissance, la Reconstruction
et le Rappel par reproduction écrite — pendant l'intervalle de 0
à 4 h, elle devient deuxième — après la Reconnaissance — au
delà de 24 h. Cette courbe, élaborée sur la base d'unités de mesure
hétérogènes, les pourcentages d'économie, constitue un cas diff
icilement comparable aux autres et semble tributaire d'une
équation de forme différente. De l'examen de ces courbes
certaines conséquences en découlent :
D'abord, toutes choses égales, on n'aura pas la même estima
tion quantitative de l'intensité de la trace mnésique selon que
l'on utilise à cet objet l'un ou l'autre processus : par exemple,
sur toute la longueur de l'abscisse — qui exprime la dimension
temporelle — les valeurs les plus élevées correspondent réguli
èrement à la Reconnaissance1, tandis que les plus faibles sont
relatives au Rappel.
Ensuite, la rapidité de la détérioration n'étant pas la même
pour les différents révélateurs de la trace, l'extinction apparente
de celle-ci n'interviendra pas simultanément avec le Rappel,
valle temporel ; 2° L'oubli est plus rapide au début de la période qui suit la
fin de l'apprentissage ; et 3° Les courbes ont toutes une allure apparemment
uniforme. Les différences rencontrées furent attribuées aux divergences de
conditions expérimentales et de méthodes.
Les psychologues français apportèrent des contributions importantes à ce
problème. A partir de l'étude de la mémoire motrice humaine, Charles Henry (11)
a élaboré une formule susceptible de rendre compte plus spécialement de la
période d'acquisition dans le cas de plusieurs modalités de mémoire (sensor
ielle, auditive

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