Expériences de force musculaire et de fond chez les jeunes garçons - article ; n°1 ; vol.4, pg 15-63
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Description

L'année psychologique - Année 1897 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 15-63
49 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1897
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Alfred Binet
Nicolas Vaschide
Expériences de force musculaire et de fond chez les jeunes
garçons
In: L'année psychologique. 1897 vol. 4. pp. 15-63.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred, Vaschide Nicolas. Expériences de force musculaire et de fond chez les jeunes garçons. In: L'année psychologique.
1897 vol. 4. pp. 15-63.
doi : 10.3406/psy.1897.2887
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1897_num_4_1_2887II
EXPÉRIENCES DE FORCE MUSCULAIRE ET DE FOND
CHEZ LES JEUNES GARÇONS
Pour étudier la force musculaire d'une personne, il ne faut
pas employer des exercices qui font intervenir pour une large
part son habileté ; on doit rejeter pour cette raison l'exercice
qui consiste à soulever des poids. Nous avons employé le dyna
momètre (pression manuelle et traction), l'ergographe, et nous
avons aussi fait faire quelques exercices à la perche.
DYNAMOMETRE.
Dans toutes les expériences qui suivent, nous avons fait
usage du dynamomètre bien connu, consistant en une ellipse
d'acier trempé, qu'on serre dans la main1.
Les expériences de pression manuelle ont été prises de deux
manières : pression manuelle simple, consistant à serrer alte
rnativement, et deux fois de suite, avec la main droite et avec la
main gauche ; pression manuelle répétée consistant à serrer
alternativement des deux mains, et cinq fois de suite. Il ne sera
pas question, dans cette section, de la pression manuelle
répétée, parce que nous la considérons comme une expérience
de fond, d'endurance, tandis que la pression manuelle simple
est une épreuve sur l'intensité de l'effort ; ne parlant ici que de
l'intensité de l'effort, nous nous bornerons à décrire les résul
tats obtenus avec la pression manuelle simple.
La séance où nous avons fait cette expérience a eu lieu vers
la fin de février 1897. Les enfants nous connaissaient déjà ;
{[) Nous donnons plus loin une étude sur les dynamomètres. 16 MÉMOIRES ORIGINAUX
nous les avions examinés individuellement, quelques jours
auparavant, en prenant leur courbe ergographique. Pour ces
études avec le dynamomètre, le directeur de l'école nous avait
installés dans une petite pièce, où nous étions complètement
isolés ; les enfants étaient réunis par groupes de quatre ou cinq
dans la pièce voisine, attendant que leur tour vînt d'être appel
és. Chaque enfant était appelé séparément; aussitôt entré, on
fermait la porte et l'enfant restait seul avec deux expériment
ateurs. On enregistrait de suite son pouls, puis on prenait sa
force dynamométrique, en troisième lieu on mesurait sa taille,
et enfin on cherchait à quelle distance il pouvait souffler une
bougie. Après ces quatre épreuves, l'enfant était renvoyé et on
en appelait un autre. Il est à noter que notre sujet, pour sortir
du cabinet, était obligé de traverser la salle d'attente où se
trouvaient toujours d'autres enfants ; nous avons remarqué
qu'aussitôt qu'il nous quittait, il était entouré, pressé de ques
tions par les autres enfants : « Qu'est-ce que l'on fa fait? »
voilà la question qui était posée chaque fois. Outre ce sent
iment de vive curiosité, nos sujets éprouvaient en outre, très
probablement, un peu d'appréhension de se trouver seuls,
dans un cabinet isolé, avec les expérimentateurs ; c'est ce qui
nous a été montré d'une manière constante par l'accélération
de leur pouls. Nous avons cru nécessaire de noter ici ces
circonstances parce qu'elles ont pu exercer quelque influence
sur le chiffre de pression.
La séance a duré de neuf heures du matin à midi, et d'une
heure à cinq de l'après-midi. La force des enfants a donc été
enregistrée à des heures bien différentes de la journée, ce qui
doit entraîner une cause d'erreur s'il est vrai que la courbe de
force musculaire varie régulièrement pendant une journée ;
mais comme les enfants faibles et les forts n'ont pas été étudiés
séparément, les uns le matin, les autres le soir, cette cause
d'erreur, si elle existe, n'a pas pu effacer les différences indivi
duelles. Nous avons dû nous soumettre, dans cette circons
tance comme dans quelques autres, à la nécessité de produire
dans l'école un minimum de dérangement; il faut prendre sur
chaque enfant le plus grand nombre possible d'épreuves, avant
de le renvoyer, c'est le seul moyen de restreindre le nombre
des promenades dans les couloirs et les escaliers, et le remue-
ménage dans la classe ; malheureusement, l'inconvénient est
que les enfants ne sont pas étudiés rigoureusement aux mêmes
heures. BINET ET N. VASCHIDE. — EXPÉRIENCES DE FORCE MUSCULAIRE 17 A.
Nous avons mesuré la force de pression avec le dynamomètre
ordinaire de Régnier, dont l'ellipse a une dimension de 12cm,9
comme plus grand diamètre et de ocm comme plus petit dia
mètre. L'enfant recevait d'abord une courte explication; on lui
apprenait à bien tenir l'instrument, à l'empêcher de glisser et
à faire un effort utile. Puis l'enfant se levait; il serrait le dyna
momètre de la main droite, puis de la main gauche, puis de la
main droite, puis de la main gauche ; cette épreuve, composée
de quatre pressions, durait en moyenne quarante secondes, ce
qui est le temps nécessaire pour enlever l'instrument, remettre
l'aiguille au zéro, rendre l'instrument à l'enfant, en adressant
à ce dernier quelques paroles d'encouragement. Le chiffre de
pression était indiqué à haute voix à chaque expérience, cause
de stimulation pour l'enfant; de plus, on le pressait un peu, on
éveillait son amour-popre, on lui citait l'exemple d'un cama
rade qui avait fait une pression plus forte. Ces encouragements
nous ont paru nécessaires pour déterminer l'enfant à serrer
avec toute sa force ; mais nous n'avons pas cherché d'une
manière spéciale à augmenter les causes d'excitation psy
chique. Nos enfants nous ont paru faire de vigoureux efforts
pour serrer l'instrument i.
Nous avons mesuré la force musculaire de 43 enfants. Nous
réunissons ici la moyenne des deux épreuves faites pour chaque
main.
Force dynamomé trique de la main chez des garçons de 12 à 13 ans.
(Moyenne de deux expériences.)
Main droite. Main gauche.
Kg. Kg.
Maximum 36,5 32,5
Minimum 13, i 11 ,5
Moyenne 20,96 16,5
L'examen de tous les résultats inscrits en colonne indique en
outre — ce que les chiffres précédents n'indiquent pas — que
les écarts d'un élève à l'autre sont bien plus considérables
parmi les forts que parmi les faibles. Ainsi, entre le premier et
le cinquième enfant il y a une différence de 7 kilos, tandis que
pour les moyens ou les faibles la qui correspond à
un écart analogue de rang n'atteint même pas 1 kilo.
(1) Je note ici, en passant, que dans des expériences analogues que j'ai
faites avec M. V. Henri dans une école primaire de filles, nous avons remar
qué que presque aucune des petites filles (de 9 à 12 ans) ne faisait un effort
sérieux de pression. Ce n'est là qu'une impression subjective ; mais je crois
utile de la noter. (A. B.)
ANNÉE PSYCHOLOGIQUE. IV. 2 MÉMOIRES ORIGINAUX 18
Les chiffres de pression de la main gauche sont tous infé
rieurs à ceux de la main droite.
Pour mieux nous rendre compte de la différence des deux
mains, nous avons divisé notre liste de 43 enfants en quatre
groupes, d'après l'ordre de leur force; et nous avons ensuite
pris la moyenne de la force dans chacun de ces groupes. Le
calcul donne les résultats suivants :
Moyenne de la force dynamomë trique pour les enfants
de 12 à 13 ans, divisés en quatre groupes.
Main droite. Main gauche
1er groupe (les plus forts) . . . 27,25 22,15
2e (moyens . . . 22,25 19
3° groupe faibles) . . 18,5 16
4e (les plus . . 15,73 14,2a
Chaque groupe est composé de 10 enfants ; on a supprimé
les trois enfants les plus faibles de la liste, qui était composée
de 43 enfants. On voit que pour les faibles (4e groupe), la diff
érence des deux mains est bien peu considérable ; mais l'écart
augmente régulièrement de groupe en groupe et il est max

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