Histoire et chronologie des réunions et congrès internationaux sur la population - article ; n°1 ; vol.9, pg 9-36
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Description

Population - Année 1954 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 9-36
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 23
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

M. Henri Bunle
Claude Lévy
Histoire et chronologie des réunions et congrès internationaux
sur la population
In: Population, 9e année, n°1, 1954 pp. 9-36.
Citer ce document / Cite this document :
Bunle Henri, Lévy Claude. Histoire et chronologie des réunions et congrès internationaux sur la population. In: Population, 9e
année, n°1, 1954 pp. 9-36.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pop_0032-4663_1954_hos_9_1_3167HISTOIRE ET CHRONOLOGIE
DES RÉUNIONS ET CONGRÈS
INTERNATIONAUX
SUR LA POPULATION
par M. Henri BUNLE et Mlle Claude LEVY
Le Congrès actuel est le sixième Congrès international
organisé en liaison avec l'Union internationale pour
l'étude scientifique des problèmes de la population,
depuis sa fondation en 1928. Cette série de réunions a
été inaugurée à Genève en 1927. Les hécatombes humai
nes des guerres mondiales de 1914-1918 et de 1939-1944,
les questions qu'elles ont soulevées, l'éveil et l'essor des
pays sous-déveioppés, la mortalité excessive des peuples
qui les habitent, expliquent pour une grande part, l'inté
rêt considérable que les gouvernants et les démographes
des différents pays attachent à ces Congrès, ainsi que
l'importance croissante de ces derniers, depuis celui
de Londres en 1931.
Toutefois, ce n'est pas seulement de l'entre-deux
guerres que datent les réunions internationales relatives
à la population, comme pourraient le laisser croire aux
non initiés le retentissement des congrès actuels, ainsi
que l'ignorance et le demi-oubli de ceux qui les ont
précédés.
C'est pourquoi nous nous sommes efforcés de reconsti
tuer l'historique des relations internationales sur les
questions de population.
g les congrès Un congrès international a pour Avant
scientifiques. but des échanges d'idées et
fois l'adoption en commun de
certains principes, par divers peuples ou nations sur
la terre. Les liaisons spirituelles et culturelles ayant
longtemps été dominées par la question religieuse, c'est
seulement à l'intérieur de communautés de religion
qu'on pouvait traiter de population ou de problèmes
s'y rattachant.
C'est ainsi que, dans le monde chrétien, divers con
ciles ont eu à s'occuper de questions telles que le
mariage ou l'esclavage.
En 325, le concile de Nicée réaffirme la légitimité et
la validité des secondes noces (1); en 451, le IVe concile
œcuménique de Chalcédoine prévoit l'interdiction de
certains mariages mixtes; le X' concile œcuménique de
Latran en 1139 est l'instigateur de la prohibition des
mariages entre consanguins. Enfin, le concile de Trente
rédigea, dans sa 24e session en 1563, une véritable petite
somme du mariage catholique.
Le terme « Congrès » s'est appliqué à peu près exclu
sivement, au début, aux congrès diplomatiques pour
mettre fin à une guerre entre plusieurs puissances :
Congrès de Munster-Rastatt, Congrès de Vienne 1815,
etc. Mais il était bien peu question des populations; le
débat ne portait guère que sur le maître qui leur serait
donné.
Voici ce que disait Jean-Jacques Rousseau à leur
sujet :
« II se forme de temps en temps parmi nous des espè
ces de Diètes générales, sous le nom de Congrès où l'on
se rend solennellement de tous les Etats de l'Europe
pour s'en retourner de même; où toutes les affaires
publiques se traitent en particulier; où l'on délibère
en commun si la table sera ronde ou carrée... et sur
mille questions de pareille importance inutilement agi
tées depuis trois siècles. »
(1) Hefile. Leclerc, Histoire des conciles, pp. 577-587.
— 10 — En fait, les congrès scientifiques ne pouvaient se
développer qu'en fonction de la commodité des trans
ports. Avant les chemins de fer, il y eut certes d'intenses
relations internationales, mais pas sous la forme de
congrès rassemblant des représentants de diverses
nations.
Progrès des études Les études de population ont,
de population. dans les temps modernes, pris
une forme scientifique au xvne et
surtout au xviii" siècle. On peut citer les noms glorieux
de W. Petty en Angleterre, Wargentin en Suède, Siiss-
milch en Allemagne, Herrenschwand en Suisse, Kerse-
boom en Hollande, Botero en Italie, etc. En France, la
démographie connaît, sous d'autres noms, une excep
tionnelle vitalité au xvin* siècle, avec Vauban, Mirabeau,
Expilly, Moheau, Duvillard, etc. (1). Ces auteurs de
divers pays travaillaient en liaison souvent étroite,
notamment Français et Anglais, mais on ne pouvait
envisager de véritable congrès dans l'état rudimentaire
des transports et même de l'organisation scientifique
nationale.
L'ère des congrès. C'est le développement des chemins
de fer (comme, plus tard, celui de
l'aviation) qui a permis l'organisation de congrès,
nécessairement placés, au début, au centre des commun
ications.
Vers 1845, s'effondrent les prédictions sinistres émises
contre le nouveau mode de transport par des hommes
éminents (Proudhon, Thiers, F. Arago). En 1847, eut
Heu à Bruxelles, un congrès d'économistes visant sur
tout à la liberté du commerce international, qui devait
notamment « améliorer le sort des travailleurs, en
demandant moins de peine en échange de plus de
jouissance ».
(1) On consultera avec fruit, à ce sujet, le remarquable French
Predecessors of Malthus, de J.-J Spengi.br, qui vient d'Mre traduit
en français sous le titre « Economie et population. Doctrines fran
çaises avant 1800 De Budí a Condorcet », et qui a été présenté par
Mme A Fagb dans Population n° 1, 1954 (Editions de l'I.N.E.D.,
23, avenue Franklin-D. -Roosevelt, Paris). A cette époque, il était aussi long d'aller de Paris à
Bruxelles qu'aujourd'hui de Paris à Moscou.
En fait, le premier grand Congrès international, où
l'on ait traité des questions de population et en parti
culier de certains problèmes internationaux qu'elles
soulèvent, remonte à 1853 et s'est tenu, lui aussi, à
Bruxelles. Le Congrès actuel paraît une excellente
occasion de célébrer ce centenaire.
Quételet fonde les Congrès C'est à Londres, en 1851,
internationaux de statistique pendant l'Exposition Uni-
et de population. verselle, que le grand
telet, statisticien, sociologue
et démographe belge, fut frappé du manque de liaisons
entre les démographes; en accord avec ses amis W. Farr
et Babbage, il établit un projet de congrès internatio
naux de statistiques, où seraient discutées toutes les
questions relevant de la statistique et notamment les de population.
En hommage à leur créateur, le premier de ces
congrès se tint à Bruxelles en 1853. Il fut suivi d'autres
congrès, tous les deux ou trois ans :
Paris, 1855 Florence, 1867
Vienne, 1857 La Haye, 1869
Londres, 1860 Saint-Pétersbourg, 1872
Berlin, 1863 Budapest, 1877
Ce dernier avait été précédé d'une réunion d'une
Commission permanente à Stockholm, chargée d'exa
miner les 17 mémoires qui devaient être présentés au
Congrès international de Budapest.
Ces congrès attiraient de nombreux participants
nationaux (du pays où ils se tenaient) et étrangers. Le
nombre total des participants y a varié de 250 (Bru
xelles) à 750 (Florence), celui des étrangers a oscillé
entre 80 (Vienne) et 190 (Paris).
La population étant une des meilleures applications
de la statistique, une ou deux sections étaient, dans
chacun de ces congrès, réservées à la population pro
prement dite, à son état sanitaire et à l'anthropologie;
d'autres étudiaient des questions sociales, telles que
12 les statistiques judiciaires, celles de l'enseignement, les
salaires, les budgets de familles, etc.. Le nombre des.
communications ou des rapports discutés était, en
général, compris entre 10 et 20. Certaines communicat
ions concernaient spécialement le pays où se tenait le
congrès, d'autres étaient plus générales. Cest sur celles-
ci que se concentraient les discussions, terminées par
des vœux transmis à tous les Etats repré

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