Influence de la force centrifuge sur la perception de la verticale - article ; n°1 ; vol.12, pg 84-94
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Description

L'année psychologique - Année 1905 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 84-94
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1905
Nombre de lectures 10
Langue Français

Extrait

B. Bourdon
Influence de la force centrifuge sur la perception de la verticale
In: L'année psychologique. 1905 vol. 12. pp. 84-94.
Citer ce document / Cite this document :
Bourdon B. Influence de la force centrifuge sur la perception de la verticale. In: L'année psychologique. 1905 vol. 12. pp. 84-94.
doi : 10.3406/psy.1905.3710
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1905_num_12_1_3710INFLUENCE DE LA FORCE CENTRIFUGE
SUR LA PERCEPTION DE LA VERTICALE1
Si, le corps et la tête étant verticaux, nous essayons de
placer également verticale une baguette que tenons entre
les doigts des deux mains, nous la^plaçons verticale, même
les yeux fermés. Nous sommes alors uniquement soumis à
l'action de la pesanteur, nous apprécions correctement la
position de notre corps et de notre tête dans l'espace, nous
apprécions correctement aussi la position de nos bras, de nos
mains et de nos doigts par rapport à la baguette et à notre
corps. Supposons maintenant qu'à l'action de la pesanteur
s'ajoute celle d'une seconde force, dont la direction forme un
'angle avec celle de la pesanteur, c'est-à-dire avec la verticale,
nous percevrons alors la résultante des deux forces, et il est
naturel de penser que nous prendrons cette résultante pour la
verticale.
L'hypothèse précédente se trouve réalisée dans maintes
circonstances, chaque fois que nous sommes emportés dans
un mouvement de rotation; la force qui s'ajoute alors à la
pesanteur est la force centrifuge. Quand, par exemple, un
enfant tourne sur des chevaux de bois, il subit à la fois l'action
de la pesanteur et celle de la force centrifuge. Quand nous
passons en chemin de fer dans une courbe, nous sommes
soumis à l'action des deux mêmes forces; aussi nous trom
pons-nous alors, comme chacun peut l'observer, sur la direc
tion de la verticale (et aussi, naturellement, de l'horizontale) :
les cheminées d'usines, les clochers des églises, les murs des
maisons nous paraissent alors inclinés; plus la vitesse du
train est considérable, plus l'illusion est forte; elle se produit
d'ailleurs toujours, quelle que soit cette vitesse; elle ne dépend
pas de l'inclinaison du plan des rails; cette inclinaison, des
tinée à empêcher la projection du train hors des rails, pourrait
1. Communication faite au Congrès des aliénistes et neurologistes,
Rennes, 1905. BOURDON. INFLUENCE DE LA FORCE CENTRIFUGE 85 B.
ne pas exister, et le voyageur ne s'en tromperait pas moins
sur la direction de la verticale.
Un mathématicien penserait sans doute qu'il est absolument
inutile d'étudier expérimentalement l'action, dans des cas tels
que ceux qui viennent d'être signalés, de la force centrifuge
sur la perception des directions ; il se chargerait, connaissant
la vitesse d'un train donné et le rayon de la courbe que par
court ce train, de calculer de combien les voyageurs doivent
se tromper, au moment du passage dans la courbe, sur la
direction de la verticale.
Il n'est peut-être pas sans intérêt, néanmoins, de contrôler
expérimentalement les déductions mathématiques qu'on peut
ainsi faire. Beaucoup d'esprits sont peu sensibles à la force
probante des raisonnements mathématiques lorsqu'il s'agit de
questions de psychologie. D'autre part, certaines des expé
riences qui ont été faites jusqu'à présent relativement à
l'influence que peut exercer la force centrifuge sur la percep
tion des directions ne paraissent pas s'accorder avec cette
conclusion théorique que, lorsque nous sommes soumis à la
fois à l'action de la pesanteur et à celle de la force centrifuge,
nous devons prendre pour la verticale la direction de la résul
tante des deux forces. Ainsi, Kreidl a constaté, dans des expé
riences sur cette influence de la force centrifuge, que l'incl
inaison apparente de la verticale visuelle était, pour les per
sonnes sur lesquelles il expérimentait, inférieure à l'angle
formé par la résultante de la pesanteur et de la force centri
fuge avec la verticale '.Mach, au contraire, avait conclu anté
rieurement que, lorsqu'on est soumis ainsi expérimentalement
à l'action simultanée de la pesanteur et de la force centrifuge,
on prend pour la verticale la direction de la résultante des
deux forces. Toutefois, les résultats mêmes de ses expériences
ne s'accordent pas parfaitement avec cette conclusion : il lui a
semblé parfois, dit-il au sujet d'expériences dans lesquelles
il observait, enfermé dans une boîte, l'inclinaison d'un pendule
pendant la rotation de son appareil, que la verticale apparente
avait une direction intermédiaire entre celle du pendule et
l'axe de son corps 2.
1. A. Kreidl, Beiträge zur Physiologie des Ohrlabyrinthes, Pflüger's
Archiv, Bd. 5J, p. 133 ss.; voir aussi J. Breijeu und A. Kreidl, Ueber die
scheinbare Drehung des Gesichtsfeldes während der Einwirkung einer
Gentrifugalkraft, Pflüger's Archiv, Bd. 70, p. 494 ss.
2. E. Mach, Grundlinien der Lehre von den Bewegungsempfindungen,
1875, p. 28. 86 MÉMOIRES ORIGINAUX
APPAREIL
Je me suis servi, dans les expériences que j'ai entreprises
pour étudier l'influence de la force centrifuge sur la perception
de la verticale, de l'appareil représenté en partie ci-dessous
(fig. 1). Cet appareil comprend une table rotative sem
blable à celle qui a été décrite par Aubert, et divers acces
soires. Sur l'une des extrémités de la table rectangulaire A est
disposée une table ronde G qu'on peut faire tourner autour
d'un axe qui la traverse en son milieu et qui traverse égal
ement la table A; quand la table C est dans la position voulue,
on serre l'écrou placé à l'extrémité supérieure de Taxe; deux
fortes presses, non représentées dans la figure, servent, en
même temps que cet écrou, à immobiliser la table. Une goup
ille E s'engage dans une des ouvertures qu'on voit sur la
table C et pénètre ensuite dans une autre ouverture pratiquée
dans la table A; les ouvertures de la table C sont distantes de
45° et disposées de telle manière que, lorsque la goupille E est
en place, l'observateur, supposé regardant droit devant lui,
regarde suivant une direction perpendiculaire à celle des longs
côtés de la table A, formant un angle de 45° à droite avec
celle-ci, si on fait tourner la table C dans le sens des aiguilles
d'une montre, parallèle à la même direction, etc.
Sur la table C est solidement fixé un siège F sur lequel
s'asseoit l'observateur. Le poteau G est fixé à la fois à la table
C et au siège. On peut faire monter ou descendre le long de ce
poteau une planchette H. Sur cette planchette se fixent, au
moyen de presses, divers instruments; celui qui est représenté
dans la figure consiste essentiellement en une baguette J
mobile autour d'un axe horizontal et terminée en haut par une
pointe qui se meut devant une graduation. T est une plan
chette fixée à angle droit à la planchette I sur laquelle est
disposée la baguette J. L est un bouton comme ceux dont on
se sert pour les sonneries électriques.
M est une borne, en communication, par l'intermédiaire de
l'axe autour duquel tourne la table A, avec le fil conducteur
Q3. Cette borne sert également à faire communiquer entre eux
les fils 'Q, et Q2. Le fil'Qf aboutit d'autre part à la tige métal
lique P, et le fil Q, à la tige P2. 0 représente une série de
contrepoids destinés à faire équilibre au poids de l'observateur,
de la table C et des divers accessoires que porte cette table. BOURDON. — INFLUENCE DE LA FORCE CENTRIFUGE 87 B.
Ces contrepoids sont percés d'une ouverture centrale qui
permet de les enfiler sur une tige fixée à la table A au moyen
d'un écrou; on peut faire avancer ou reculer ces poids d'une
certaine quantité grâce à une rainure pratiquée longitudinale-
ment dans la table et obtenir ainsi un équilibre parfait de la
table A.
G
jfl -X-
Fig. 1. — A, table rectangulaire; B, corde de transmission; C, table
ronde; E, goupille traversant les deux tables; F, siège fixé à la table C
et tournant par conséquent avec elle; G, poteau fixé à la table C et au
siège F; H, planchette glissant le long du poteau G et destiné à support
er divers instruments accessoires; I, planchette portant la baguette J;
J, bagu

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