Influence de la répétition sur la structuration temporelle des mouvements d accompagnement de la musique - article ; n°1 ; vol.56, pg 13-26
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Influence de la répétition sur la structuration temporelle des mouvements d'accompagnement de la musique - article ; n°1 ; vol.56, pg 13-26

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Description

L'année psychologique - Année 1956 - Volume 56 - Numéro 1 - Pages 13-26
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 14
Langue Français
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Extrait

Geneviève Oléron
Influence de la répétition sur la structuration temporelle des
mouvements d'accompagnement de la musique
In: L'année psychologique. 1956 vol. 56, n°1. pp. 13-26.
Citer ce document / Cite this document :
Oléron Geneviève. Influence de la répétition sur la structuration temporelle des mouvements d'accompagnement de la musique.
In: L'année psychologique. 1956 vol. 56, n°1. pp. 13-26.
doi : 10.3406/psy.1956.8842
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1956_num_56_1_8842Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée
de la Sorbonne
(École des Hautes Études)
INFLUENCE DE LA RÉPÉTITION
SUR LA STRUCTURATION TEMPORELLE
DES MOUVEMENTS D'ACCOMPAGNEMENT DE LA MUSIQUE
par Geneviève Oléron
II est bien connu qu'en écoutant la musique enfants et adultes
font spontanément des mouvements. Cette activité motrice est
due à l'effet dynamogénique de la musique comme nous l'avons
précisé (2). L'énergie mobilisée tend à s'extérioriser par des gestes
qui s'organisent très rapidement dans le temps, même chez les
jeunes enfants normaux ou chez les anormaux (1). Ces gestes
se synchronisent avec certains repères sonores de la musique.
Alors que ceux-ci sont en nombre fini et déterminé par la compos
ition musicale, le nombre des mouvements dépend de l'activité
même du sujet.
La musique de danse induit tout particulièrement ces gestes.
Cette rythmée possède selon son genre, valse, mazurka,
marche militaire, une structure sonore élémentaire ; certains
temps de la mesure sont accentués par rapport aux autres (par
exemple accentuation du premier temps dans la valse à trois
temps). Dans cette musique rythmée, les accents toniques et
intensifs de la mélodie correspondent à ceux des structures él
émentaires. La renforce le rythme. Il n'en va pas de même
dans la musique symphonique où la structure mélodique peut être
relativement indépendante de la métrique. Nous disti
nguerons par la suite la structure temporelle élémentaire constituée
par les temps d'une mesure et la structure mélodique plus ou
moins complexe.
En accompagnant la musique, les individus peuvent synchron
iser leurs mouvements à l'une ou à l'autre. Certains sont moins 14 MÉMOIRES ORIGINAUX
doués que d'autres pour cette activité de synchronisation.
L'inaptitude à la danse de quelques personnes est bien connue.
L'existence de ces différences individuelles dans l'exécution
de mouvements rythmés nous a conduit à rechercher : a) Gom
ment les individus organisent spontanément dans le temps l'e
nsemble des gestes de frappes exécutés librement en écoutant de la
musique (ils frappent avec la main sur une table) ; b ) Quelles
modifications apparaissent dans cette organisation temporelle de
leurs gestes lorsqu'ils se répètent au cours d'auditions successives
de la même musique.
Nous insistons sur le fait qu'il s'agit d'une activité spontanée
de la main et non du pied (des habitudes antérieures auraient
pu interférer).
Or, cette activité de synchronisation met en jeu de nombreux
processus d'adaptation et de régulation : tonicité, motricité,
perception, activités mnémonique, cognitive. Si cette activité
de synchronisation se répète dans les mêmes conditions, chacun
des mécanismes conduit, du moins on peut le penser, à d'autres
ajustements plus adaptés. La répétition de l'accompagnement du
stimulus musical doit favoriser : a) ha manifestation de reffet
dynamogénique de la musique ; b) Une meilleure perception des
différentes structures musicales élémentaires ou mélodiques ;
c) Une vérification constante de l'ajustement des gestes par
rapport aux sons, ceux-ci prévus par anticipation ; d) Un ren
forcement des traces mnémoniques de ces stimulations sonores
et des réponses. L'activité motrice ajustée s'intègre pour ainsi
dire à la musique.
TECHNIQUE DE L'EXPÉRIENCE
Cette expérience consiste à demander au sujet d'accompagner
d'un geste de frappe de la main droite (habile) la musique qu'il
entend. Le geste qu'il fait doit lui être « agréable » et « naturel ».
H ne reçoit aucune indication plus précise. Il s'agit d'une activité
volontaire, mais libre. Le sujet doit frapper, mais comme il lui plaît.
1° L'expérience proprement due
Celle-ci commençait par l'enregistrement du tempo spontané.
Puis Te sujet entendait une première fois un extrait d'un morceau
de musique en raccompagnant. Au cours d'une deuxième audi
tion, il l'accompagnait à nouveau. On ne retenait que renregistpe-
ment de ce deuxième accompagnement qui suivait immédiatement
le précédent. OLËRON. MOUVEMENTS ET MUSIQUE 15 G.
De cette façon, les sujets ont accompagné 2 fois chacun des
cinq extraits musicaux à chacune des six auditions.
La première audition se terminait par un questionnaire
bref.
Pratiquement le sujet frappait avec le médius. Celui-ci
portait un doigtier en tissu souple, muni sur sa face interne d'une
pellicule conductrice également souple. Ce dispositif n'entraînait
aucune gêne. La planchette insonorisée sur laquelle le sujet
frappait était recouverte également d'une pellicule conductrice
souple. A chaque frappe le circuit qui alimentait le signal enre
gistreur était ainsi fermé. On pouvait de cette manière connaître
avec précision le moment de chaque frappe et leur nombre.
Les frappes étaient enregistrées sur du papier paraffiné qui se
déroulait à 0,5 mm./sec. Cette vitesse a permis de saisir aisément
l'évolution générale de l'organisation temporelle de l'accompa
gnement ; mais elle a eu l'inconvénient de limiter l'analyse quant
itative.
2° Les extraits musicaux
Ceux-ci avaient une durée d'une minute environ (la durée
exacte est indiquée en même temps que les références musicales).
Ils étaient enregistrés sur bande magnétique et chacun était
précédé de trois signaux sonores très brefs auxquels les sujets
devaient répondre aussitôt. Ces signaux rendaient le sujet
attentif à la musique en annonçant celle-ci. Chaque extrait
musical avait été détaché d'un morceau de telle sorte qu'il ait
gardé une unité de composition musicale.
Voici les extraits musicaux présentés dans l'ordre selon lequel
les sujets les accompagnaient à chaque audition :
1. Marche militaire en ré bémol majeur (Schubert, op. 51,
n° 1). — Exécution piano de A. Braïlowsky (Polydor 95-425).
Durée : 88 sec.
2. Minor's swing (Reinhart-Grapelly). — Exécution par le
quintette du Hot-Club de France (Swing, SW. 23). Durée : 57 sec.
3. Doiva-Voda (air populaire de Maurizi, arrangement de
Gabor Radies). — Exécution par l'orchestre tzigane Gabor
Radies (Pacifies 2460). Durée : 85 sec.
4. Valse de l'Empereur (J. Strauss, op. 437). — Exécution
orchestre H. Horbick (Polydor 524,442). Durée : 46 sec.
5. Safamé, Danse des sept voiles (Richard Strauss, Ire Partie).
— Exécution par l'orchestre philharmonique de Vienne, direction
Clemens Krauss (Telefunken, S. K. 3199-106). Durée : 79 sec. 16 MÉMOIRES ORIGINAUX
3° Les sujets
Les sujets, tous chercheurs du laboratoire, passaient l'épreuve
deux par deux, sujet A avec sujet B, C avec D et E avec F. Leurs
positions réciproques dans la salle d'expérience étaient telles
qu'ils ne pouvaient en aucun cas voir ou entendre leurs mouve
ments de frappes.
4° Les résultats
A) Qualitativement, on peut discerner trois types de compor
tement : a) Un essai d'ajustement des frappes à la composition
musicale sans que l'on discerne aucune organisation stable ;
b) Une activité cadencée, c'est-à-dire telle que les frappes se
succèdent à des intervalles isochrones. Nous n'avons retenu,
comme cas d'activité cadencée, que ceux où au moins quatre
frappes étaient régulièrement espacées. Cette activité cadencée
peut apparaître à des moments différents au cours de l'acco
mpagnement d'un même morceau ; c) Une organisation des gestes
qui présente une structure temporelle complexe et stable.
L'étude

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