Insécurité et sentiment d insécurité
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En France, près de 5 % des adultes de 25 ans et plus déclarent avoir été victimes d'une agression ou d'actes de violence, en 1994 ou 1995. Les personnes qui vivent en habitat collectif (par opposition aux maisons individuelles) sont les plus exposées. Dans les grandes villes comme en zones rurales, les premières victimes de la violence sont les jeunes, et plus précisément les hommes jeunes. Qu'elles aient été récemment victimes ou non d'agression, sortir seule le soir pose problème à 13 % des personnes interrogées. Abstraction faite des risques objectifs, les plus démunis socialement et économiquement éprouvent encore davantage ce sentiment d'insécurité ; que ce soit chez eux ou dans la rue le soir. Ces résultats correspondent à des déclarations individuelles spontanées, plus riches, mais plus subjectives que les données des services judiciaires.

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Langue Français

Extrait

N° 501 DÉCEMBRE 1996
PRIX : 14 F
INSÉCURITÉ ET SENTIMENT
D’INSÉCURITÉ
Emmanuelle Crenner, Division Conditions de vie des ménages, Insee
En janvier 1996, conformément à une orien n France, près de 5 % des adultes
tation commune des pays de l’Union euro
de 25 ans et plus déclarent avoir péenne, l’Insee a interrogé un échantillon deE été victimes d’une agression ou ménages en France métropolitaine, sur les
problèmes d’insécurité. Pour des raisons ded’actes de violence, en 1994 ou 1995. Les
représentativité statistique, nous restrein
personnes qui vivent en habitat collectif drons l’étude à la population des individus
(par opposition aux maisons individuel- âgée de 25 ans et plus, en distinguant les
atteintes portées aux biens de celles diri les) sont les plus exposées. Dans les
gées contre les personnes.
grandes villes comme en zones rurales, En France, près de 5 % des adultes de
les premières victimes de la violence sont25 ans et plus déclarent avoir été victimes
d’une agression ou d’actes de violence, enles jeunes, et plus précisément les hom-
1994 ou 1995 (tableau 1). Parmi eux, plus
mes jeunes. d’un sur trois l’a été plusieurs fois au cours
Qu’elles aient été récemment victimes oude cette période. Le degré de gravité des
agressions est variable. Dans un cas surnon d’agression, sortir seule le soir pose
quatre, elles ont provoqué des blessures et
problème à 13 % des personnes interro- dans un cas sur dix, elles ont donné lieu à
gées. Abstraction faite des risques objec un arrêt de travail.
Une majorité des violences ont lieu dans latifs, les plus démunis socialement et
rue. Réputés dangereux, les parkings ou les
économiquement éprouvent encore da- transports en commun sont beaucoup plus
vantage ce sentiment d’insécurité que ce rarement le lieu d’agressions : parmi les per
sonnes victimes d’agression, seules 3 %soit chez eux ou dans la rue le soir.
l’ont été dans un moyen de transport en
Ces résultats correspondent à des décla-commun et 4 % dans un parking. La vio
rations individuelles spontanées, plus ri- lence est davantage présente là où on l’at
tend peut être moins, dans des endroits aches, mais plus subjectives que les
priori plus familiers et protégés : 13 % des per
données des services judiciaires. sonnes agressées l’ont été sur leur lieu de tra
Victimes d’agressions au cours des années 1994 et 1995
En %
1 2
Violences sur les personnes Agressions Vols divers
Type d’habitat
1. On considère qu’une personne a été vic
Collectif 8 9 time d’une agression si elle a répondu "oui" à
Individuel 3 5 la question : « avez vous été victime, au cours
Age de la personne des années 1994 et 1995, d’une agression ou
De 25 à 39 ans 7 8 d’un acte de violence, y compris de la part
d’une personne connue, quelle qu’en soit laDe 40 à 64 ans 5 7
gravité ».65 ans et plus 2 4
2. Il s’agit de vols, autres que les vols deRevenu par unité de consommation
voiture et les cambriolages, qui ne concernent
Premier quartile 5 7
que les personnes interrogées et non pas le
2° et 3° quartiles 5 6
ménage.
4° quartile 4 9
Lecture : parmi les personnes vivant dans un
Type de commune de résidence immeuble collectif, 8% ont été victimes
Rural 3 4 d’agression, contre 3% parmi celles vivant en
Agglomérations (hors parisienne) 5 7 maison individuelle et 5% de l’ensemble des
Agglomération parisienne (hors Paris) 5 9 personnes interrogées.
Source : Enquête permanente sur les con Paris 12 16
ditions de vie des ménages, janvier 1996,
Ensemble 5 7 Insee
˚
INSEE
PREMIEREvail et 10 % dans leur logement. Dans là que les agressions sont les plus fré Une victime d’agression sur deux
une très grande majorité des cas, les quentes : 3 % des personnes habitant connait son agesseur r
personnes victimes de violence chez en zone rurale ont déclaré avoir été
elles ou dans un autre logement con agressées, contre 5 % de celles habi
naissaient leur agresseur (respective tant en agglomération et 12 % des
ment 89 et 87%) et 57% des personnesParisiens.
agressées sur leur lieu de travail, contre
47% de l’ensemble des personnes Violence et jeunesse
agressées. L’enquête ne permet toute
fois pas de déterminer la nature exacte Dans les grandes villes comme en
des liens existant entre les personnes in zone rurale, les premières victimes
terrogées et leur agresseur. (cf. Pour sont les jeunes : 7 % des personnes
comprendre ces résultats) âgées de 25 à 39 ans déclarent avoir
été agressées contre 5 % de celles
âgées de 40 à 64 ans et 2 % de cellesUne plainte pour trois
Lecture : 62 % des victimes d’agression appartenant au quartde 65 ans et plus. Autre résultat qui neagressions des ménages les plus pauvres connaissaient leur agresseur
répond pas à une idée reçue, les hom
alors que cette proportion est de 31 % quand la victime
Les victimes d’agression ne portent mes sont plus exposés à la violence appartient aux 25 % des ménages les plus riches.
pas souvent plainte : un tiers seule que les femmes. Il est tentant de con Source : Enquête permanente sur les conditions de vie des
ménages, janvier 1996, Inseement d’après les déclarations de l’en sidérer la fréquence de leurs sorties le
quête. Si les victimes d’agression soir comme un facteur aggravant. Les
renoncent à porter plainte, c’est avant hommes, surtout quand ils sont jeu
tout parce qu’elles n’en voient pas nes, sortent en effet plus souvent le degré d’exposition à la violence per
l’utilité (pour deux tiers d’entre elles). soir : 25 % des hommes sortent plus sonnelle. Les personnes déclarant
En outre, les victimes portent moins d’une fois par semaine le soir contre avoir été victimes d’agression sont en
souvent plainte quand elles connais 16 % des femmes. Cependant, toutes tout cas aussi nombreuses parmi les
sent leur agresseur. Pourtant, près choses égales par ailleurs, le fait de familles les plus aisées que parmi les
d’un tiers des personnes n’ayant pas sortir souvent le soir n’augmente pas plus modestes. Les unes et les autres
porté plainte, estiment que l’agression particulièrement le risque d’agression. ne sont toutefois pas exposées aux
dont elles ont été victimes était grave.Plus que le rythme des sorties, c’est mêmes risques.
Qu’elles donnent lieu ou non à une sans doute le type de sorties et la na Les personnes appartenant aux ména
plainte, les agressions modifient tout ture des endroits fréquentés qui est à ges les plus modestes sont beaucoup
de même le comportement des victi l’origine de la violence subie par les plus souvent exposées à des violen
mes. Près d’une personne agressée jeunes et les hommes. L’enquête ne ces entre familiers, dans leur loge
sur quatre évite certains quartiers de donne, toutefois, pas d’éléments sus ment ou sur leur lieu de travail. Parmi
puis cet événement et 8 % ont achetéceptibles d’étayer réellement cette hy les personnes appartenant aux ména
une arme de défense ou un chien . pothèse. ges les plus pauvres, deux victimes
d’agressions sur trois connaissaient
leur agresseur, contre moins d’une surLes risques des plus aisésViolence et habitat collectif
trois parmi les personnes appartenantet ceux des plus pauvres
Le risque d’agression est plus impor aux ménages les plus aisés (graphi
tant pour les personnes vivant dans Il n’y a globalement pas de liens très que 1).
des zones d’immeubles collectifs que nets entre le niveau de revenu et le En revanche, étant mieux équipés, les
pour celles habitant en maisons indivi
duelles : 8 % des personnes résidant Victimes de vols au cours des années 1994 et 1995
en immeuble collectif ont déclaré avoir
En %
été victimes d’agression, tous lieux
1
Atteintes aux biens Vols de voiture2 Cambriolages de logement
d’agression confondus, contre seule
Revenu par unité de consommation ment 3 % parmi celles logeant en mai
Premier quartile 12 3son individuelle. Pour un même type
2° et 3° quartiles 15 3
d’habitat, le risque d’être victime
4° quartile 20 5
d’agression est identique dans une pe
Type de commune de résiden

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