Interactionisme et néo-marxisme, une analyse critique - article ; n°3 ; vol.1, pg 253-289
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Description

Déviance et société - Année 1977 - Volume 1 - Numéro 3 - Pages 253-289
La première partie présente une analyse comparative des conceptions macro-sociologiques du droit pénal et de la criminalité, comme on les trouve dans l'interactionnisme et le néo-marxisme. Il y a d'abord l'aspect descriptif : l'origine et les conséquences d'un droit pénal; ensuite l'aspect comportemental traite l'origine et les conséquences du comportement criminel.
La deuxième partie contient une description et une analyse critique des deux méthodologies. L'interactionnisme est de plus en plus démystifié par une critique externe et fondamentale. En ce qui concerne le néo-marxisme, la méthodologie du matérialisme historique semble toujours la plus cohérente. Tout ce qui s'appelle radical, new, critical etc. s'éloigne souvent d'une manière assez considérable de ce marxisme. Mais il est trop tôt pour tirer des conclusions à ce sujet. Il faut regarder la recherche en cours, qui s'effectue d'ailleurs dans des circonstances fort difficiles.
Het eerste deel brengt een vergelijkende analyse van de macro-sociologische begrippen m.b.t. het strafrecht en de misdadigheid, die vervat zijn in het interactionnisme en in het neo-marxisme. Daar is vooreerst het duidingsaspect : de oorsprong en de gevolgen van het strafrecht, en vervolgens het gedragingsaspect dat de oorsprong en de gevolgen van het misdadig gedrag behandelt. Het tweede deel bevat een beschrijving en een kritische analyse van de twee methodologieën. Het interactionnisme wordt steeds meer gedemystifieerd door een uitwendige en fundamentele kritiek. Wat nu het neo-marxisme betreft, lijkt de historisch-materialistische methodologie nog steeds de meeste samenhang te vertonen. Al wat radikaal, nieuw, kritisch enz... heet, blijft dikwijls op een nogal aanzienlijke wijze verwijderd van dit marxisme. Maar het is te vroeg om hieromtrent al besluiten te trekken. Men moet het aan gang zijnde onderzoekswerk nagaan, dat trouwens in nogal moeilijke omstandigheden verloopt.
The first part presents a comparative analysis of the macro-sociological conceptions about penal law and criminality, like we can find them in interactionism and neo-marxism. First we have the definitional aspect: origins and consequences of penal law; further the behavioral aspect that treats the origin and the consequences of criminal behavior.
The second part contains a description and a critical analysis of the two methodologies. Interactionnism is still more demystified by external and fundamental critics. About neo-marxism, the historical-materialistic methodology seems to be still the most coherent one. All what calls radical, new, critical etc. often remains in a rather considerable manner removed from this marxism. But it is too early to conclude: we must look at the going on research, which is undertaken in rather difficult circumstances.
37 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Lode Van Outrive
Interactionisme et néo-marxisme, une analyse critique
In: Déviance et société. 1977 - Vol. 1 - N°3. pp. 253-289.
Citer ce document / Cite this document :
Van Outrive Lode. Interactionisme et néo-marxisme, une analyse critique. In: Déviance et société. 1977 - Vol. 1 - N°3. pp. 253-
289.
doi : 10.3406/ds.1977.951
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ds_0378-7931_1977_num_1_3_951Résumé
La première partie présente une analyse comparative des conceptions macro-sociologiques du droit
pénal et de la criminalité, comme on les trouve dans l'interactionnisme et le néo-marxisme. Il y a d'abord
l'aspect descriptif : l'origine et les conséquences d'un droit pénal; ensuite l'aspect comportemental traite
l'origine et les conséquences du comportement criminel.
La deuxième partie contient une description et une analyse critique des deux méthodologies.
L'interactionnisme est de plus en plus démystifié par une critique externe et fondamentale. En ce qui
concerne le néo-marxisme, la méthodologie du matérialisme historique semble toujours la plus
cohérente. Tout ce qui s'appelle "radical", "new", "critical" etc. s'éloigne souvent d'une manière assez
considérable de ce marxisme. Mais il est trop tôt pour tirer des conclusions à ce sujet. Il faut regarder la
recherche en cours, qui s'effectue d'ailleurs dans des circonstances fort difficiles.
Het eerste deel brengt een vergelijkende analyse van de macro-sociologische begrippen m.b.t. het
strafrecht en de misdadigheid, die vervat zijn in het interactionnisme en in het neo-marxisme. Daar is
vooreerst het duidingsaspect : de oorsprong en de gevolgen van het strafrecht, en vervolgens het
gedragingsaspect dat de oorsprong en de gevolgen van het misdadig gedrag behandelt. Het tweede
deel bevat een beschrijving en een kritische analyse van de twee methodologieën. Het interactionnisme
wordt steeds meer gedemystifieerd door een uitwendige en fundamentele kritiek. Wat nu het neo-
marxisme betreft, lijkt de historisch-materialistische methodologie nog steeds de meeste samenhang te
vertonen. Al wat radikaal, nieuw, kritisch enz... heet, blijft dikwijls op een nogal aanzienlijke wijze
verwijderd van dit marxisme. Maar het is te vroeg om hieromtrent al besluiten te trekken. Men moet het
aan gang zijnde onderzoekswerk nagaan, dat trouwens in nogal moeilijke omstandigheden verloopt.
Abstract
The first part presents a comparative analysis of the macro-sociological conceptions about penal law
and criminality, like we can find them in interactionism and neo-marxism. First we have the definitional
aspect: origins and consequences of penal law; further the behavioral aspect that treats the origin and
the consequences of criminal behavior.
The second part contains a description and a critical analysis of the two methodologies. Interactionnism
is still more demystified by external and fundamental critics. About neo-marxism, the historical-
materialistic methodology seems to be still the most coherent one. All what calls radical, new, critical
etc. often remains in a rather considerable manner removed from this marxism. But it is too early to
conclude: we must look at the going on research, which is undertaken in rather difficult circumstances.Déviance et Société. Genève, 1977, vol. 1, No 3, p. 253-289
INTERACTIONISME ET NEO-MARXISME -
UNE ANALYSE CRITIQUE
L. VAN OUTRIVE *
Dans la criminologie et la sociologie criminelle, la confrontation
entre l'interactionisme et le néo-marxisme ** bat son plein depuis
quelques années. La démystification de l'interactionisme est en cours,
mais dans le camp néo-marxiste la confusion est toujours assez grande
et le bilan de ce qui se passe ne peut être que provisoire.
I. Dans une première partie nous allons comparer les deux approc
hes. Mais pour effectuer cette comparaison en termes convenables, il
faut se placer au niveau macrosociologique. On a souvent signalé que
l'interactionisme manque d'une approche macro sociologique. Si cette
dimension est très implicite chez les psycho-sociologues comme E.
Goffman, J. Lofland, H. Garfinkel, A. Cicourel, etc., elle est beaucoup
plus explicite qu'on ne le croyait chez les interactionistes plus socio
logues comme E. Lemert, H. Becker, T. Erikson, J. Kitsuse. L'approche
néo-marxiste se veut manifestement macro sociologique. Pour cette
étude le choix des auteurs néo-marxistes pose un problème, mais nous
avons en tous cas éliminé ceux qui font toujours appel à l'inte
ractionisme (p. ex. F. Sack, K. Schumann, A. Turk) pour ne retenir que
ceux qui se rapportent à la théorie et à la méthodologie marxiste,
quoique leurs propres rapports avec le marxisme puissent être sujets à
discussion en ce qui concerne leur terminologie et leurs interprétations.
II. Dans une deuxième partie nous entamerons une critique méthod
ologique des deux approches. Il apparaîtra que l'évaluation de l'inte
ractionisme peut déjà se faire d'une façon beaucoup plus définitive que
celle du néo-marxisme. En effet, le test macro sociologique de l'inte
ractionisme démontre des affinités considérables avec la criminologie ou
la sociologie traditionelle.
De l'autre côté, en essayant d'évaluer la méthodologie néo-marxiste,
on constate que beaucoup d'approches ou d'éléments d'approche radi
caux, nouveaux, critiques ne sont peut-être pas aussi marxistes qu'on
* Katholicke Universiteit te Leuven.
•* — Le terme "interactionisme" est plus complet que ''labeling'. L'étiquetage n'est pas
l'aspect le plus essentiel et fondamental de cette approche.
— Par néo-marxiste nous comprenons provisoirement tous, ceux qui s'appelent "new",
"radical", "new left", "critical", "marxiste",... parce qu'ils empruntent au moins des
thèmes au marxisme.
253 pouvait le supposer ou que les auteurs ne le croient eux-mêmes... Mais,
ici, on est en plein débat, et il est trop tôt pour que le jugement puisse
être définitif.
I. Une macro-sociologie comparative du droit pénal et de la criminalité
Aussi bien l'interactionisme que le marxisme ont eu le grand
mérite de réunifier l'approche du droit pénal, de l'administration de la
justice avec celle de la criminalité. L'approche positiviste — étiologique
avait réussi à les scinder, pour favoriser d'ailleurs une approche de la
criminalité comme étant l'acte d'une personnalité criminelle.
Si, dans ce qui suit, on traite séparément l'aspect définitionnel de
la criminalité — l'origine et les conséquences d'un droit pénal au sens
large — de l'aspect comportemental de la criminalité — l'origine et les
conséquences du crime, au sens large — ce ne sera que pour faciliter
l'analyse.
A. L'aspect définitionnel de la criminalité
/. Sur l'origine d'un droit pénal
a) Selon les interactionistes
1. En plus de la reconnaissance de l'existence d'une base commune,
plus ou moins large de valeurs (le consensus) concernant la vie, la
personne, la propriété, il faut surtout reconnaître un pluralisme de
valeurs spécialisées, d'associations, autour de la santé, du bien-être, de la
sécurité, de l'ordre public, des taxes et impôts, du processus bancaire du
crédit, de l'assurance, du transport, etc. (1).
2. Dès lors, on peut s'interroger sur la façon dont naissent les normes
légales. Elles représentent rarement les valeurs d'individus ou de grou
pes, mais sont plutôt les résultats de "compromis", qui sont réalisés par
une interaction de groupe lors du travail législatif (2).
La création des "lois" est complexe et problématique... "Le travail
des légiférants révèle une interaction à multiples facettes, qu'ils entre
tiennent avec des groupes, tout comme l'interaction interne dans les
comités, avec des majorités et minorités, se déroule aussi de manière
complexe. Juges, travailleurs sociaux, administrateurs, police inter
agissent pour influencer la qualité des nouvelles lois, pour obtenir des
adaptations juridictionnelles et procédurales... Les lois et les règles
réalisées par ce genre de processus, n'expriment souvent les valeurs et
normes d'aucun groupe ou individu, mais plutôt leurs dilemmes, leurs
compromis, leur adhérence ardente aux procédures, les limites de
temps et budget" (3).
254 Bien sûr, les lois et les règles peuvent se présenter comme le
résultat d'inégalités de p

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