Julius Merkel, Relations entre l excitation et la sensation - compte-rendu ; n°1 ; vol.2, pg 751-764
15 pages
Français

Julius Merkel, Relations entre l'excitation et la sensation - compte-rendu ; n°1 ; vol.2, pg 751-764

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
15 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1895 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 751-764
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1895
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Victor Henri
Julius Merkel, Relations entre l'excitation et la sensation
In: L'année psychologique. 1895 vol. 2. pp. 751-764.
Citer ce document / Cite this document :
Henri Victor. Julius Merkel, Relations entre l'excitation et la sensation. In: L'année psychologique. 1895 vol. 2. pp. 751-764.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1895_num_2_1_1694PSYCHO-PHYSIQUE 751
de la valeur de l'unité qu'on a choisie et c'est dans ce sens que doi
vent être faites les expériences de psychophysique.
Victor Henri.
JULIUS MERKEL. — Die Abhängigkeit zwischen Reiz und Empfin
dung (Relation entre l'excitation et la sensation). Philos. Stud.,
t. IV, p. 540-594; t. V, p. 245-291 ; t. V, p. 498-557 ; t. X, p. 140-
161, 203-249, 369-393, 507-523.
J. Merkel, élève de Wundt, professeur de mathématiques, a con.
sacré bien des années à des études de psychophysique et particu
lièrement à l'étude de la relation qui existe entre l'excitation et la
sensation ; comme la quatrième partie de cette étude a paru dans
le courant de l'année 1894, les autres remontant à 1887 et 1888, nous
avons cru qu'il serait peut-être bon de profiter de l'occasion pour
soumettre à une analyse toutes les quatre parties.
La recherche de la relation qui unit l'excitation à la sensation
produite a préoccupé bien des esprits ; on trouve des essais déjà
chez Daniel Bernoulli, Condorcet, Laplace et Poisson; Laplace1 a
même donné une formule de relation absolument identique à celle
que Fechner proposait en 1862 dans sa Psychophysique. Depuis,
beaucoup de psychologues, de physiologistes et de philosophes ont
discuté la question, nous ne nommons que les plus importants :
Bernstein, G.-E. Müller, Hering, Plateau, Wundt, Delbœuf, etc., etc.
Voici de quoi il s'agit :
On produit une excitation de grandeur r,, une pression par
exemple, puis une autre excitation rv puis une troisième r3, etc.; à
toutes ces excitations correspondent des sensations de pression qui
ont des intensités différentes ; les unes sont plus fortes, les autres
plus faibles ; connaissant dans quels rapports les excitations sont
entre elles, ne pourrait-on pas trouver dans quels rapports seront elles les sensations correspondantes? Il est évident qu'une
pareille question suppose déjà qu'on peut comparer des sensations
différentes au point de vue de l'intensité, qu'on peut non seulement
faire cette comparaison par des termes généraux t plus intense »,
« plus faible », « égal », mais qu'on peut même l'exprimer par des
chiffres ; c'est une hypothèse, on ne pas la démontrer, il faut
l'admettre si on veut poursuivre la question plus loin.
Un fait, remarqué encore au XVIIIe siècle, qui a été pour la pre
mière fois étudié attentivement par E.-H. Weber, a conduit à la
formulation de la relation en question par Fechner ; ce fait estl'exis-
(1) Laplace. Theorie analytique des probabilités, p. 432. 11 est vrai que
Laplace parle non de sensations mais du bien moral résultant de telle
somme que reçoit un individu ; au fond l'idée est la même : « En désignant
par y la fortune morale correspondant à la fortune physique x, on aura :
y = k. log x + log h où k et h sont des constantes ». (02 ANALYSES
tence d'une plus petite différence perceptible : lorsqu'on produit une
excitation par exemple en posant un poids de 100 grammes sur
l'index, on a une certaine sensation ; si ensuite on produit une
seconde excitation peu différente de la première (iO5 par
exemple) il pourra arriver que la sensation produite par cette
deuxième paraîtra absolument égale à la première, et il
existera une certaine limite pour la différence entre les deux exci
tations, limite telle que les deux sensations produites paraîtront à
peine différentes ; cette limite qui varie suivant les cas est ce que
l'on appelle la plus petite différence perceptible. Weber a montré que
si on détermine cette plus petite difference perceptible pour des exci
tations différentes elle change de valeur, elle est par exemple de
I gramme pour l'excitation de 10 grammes, de 2 grammes pour une
excitation de 20 grammes, de 10 grammes pour une excitation de
100 grammes, etc.; la valeur absolue de la plus petite différence
perceptible croît lorsque l'excitation augmente, mais le rapport de
la plus petite différence perceptible à l'excitation correspondante
reste constant, c'est la loi de Weber; on voit qu'il n'est dans cette loi
question que d'excitation et de plus petites différences perceptibles ;
quant aux sensations produites, on dit seulement qu'elles paraîtront
à peine différentes ; il n'est pas possible avec ces données des expé
riences de conclure quoi que ce soit sur la relation entre une excita
tion et la sensation; pour y arriver il faut faire des hypothèses; c'est
ce que Fechner et ses successeurs ont fait. Donnons un exemple
pour bien faire comprendre les hypothèses faites; supposons que les
sensations correspondant à des pressions de 10 grammes et de
II grammes paraissent à peine différentes, que celles qui corre
spondent à 20 grammes et à 22 grammes le soient également, de
même encore pour celles de 30 et 33 grammes et ainsi de
suite ; les différents auteurs ont fait deux hypothèses différentes :
les uns (Fechner, Wundt, etc.) supposent que la difference à peine exis
tante entre les sensations s (10) et s (11) '■ est égale à la différence des
sensations s (20) et s (22), celle-ci est égale à la différence entre les s (30) et s (33) et ainsi de suite ; les autres (Plateau, Bren
tano, etc.) supposent que ce ne sont pas les différences entre les
sensations à peine différentes qui sont égales entre elles, mais que
ce sont les rapports de ces différences aux sensations qui sont cons
tants ; ainsi le rapport de la différence des s (10) et s (11)
à la sensation s (10) est égal au rapport de la différences (20) et
s (22) à la sensation s (20), etc.
La première hypothèse {hypothèse des différences) a conduit à la
relation logarithmique entre l'excitation et la sensation : la sen
sation varie proportionnellement au logarithme de V excitation (loi
(1) Nous désignons par le symbole s 'p) la sensation produite par l'exci
tation p. PSYCHO-PHYSIQUE 753
de Fechner). La deuxième hypothèse a amené la loi de Plateau : la
sensation varie proportionnellement à une certaine puissance de
V excitation. Il est certain qu'on pourrait faire d'autres hypothèses
encore sur la manière dont se comporte la diflérence de deux sen
sations à peine différentes et alors on arriverait à d'autres lois ; toutes
ces hypothèses sont plus ou moins arbitraires.
Les résultats, on le voit, varient beaucoup suivant l'hypothèse qu'on
admet; mais il existe d'autres moyens encore pour aider à la
recherche de la relation entre l'excitation et la sensation ; ces moyens,
dont nous allons parler, ont été surtout mis en lumière et étudiés par
Merkel dans les mémoires analysés ici ; ils sont au nombre de deux :
1° Ayant produit une excitation, on en produit une seconde et on
cherche à la varier dételle façon que la deuxième sensation paraisse
être double de la première, c'est la méthode des excitations doubles;
2° On produit deux excitations différentes et on en cherche une tro
isième qui produise une sensation située juste au milieu entre les deux
premières sensations. La première méthode est sujette à bien des
objections et elle est inconstante, on ne sait pas en eilet quelle part
il faut attribuer dans cette méthode aux habitudes acquises et
si eii général on peut dire qu'on compare directement deux sensa
tions lorsqu'on dit que l'une a une intensité double de l'autre ; les
habitudes jouent un rôle trop important pour qu'on puisse arriver
par cette méthode à des résultats significatifs ; il reste donc la
deuxième méthode, méthode des déterminations moyennes. On peut
trouver trois excitations eo, em, eu telles que la sensation sm corre
spondante à em paraisse se trouver au milieu entre les sensations
s0 et su, ceci est donné par l'expérience ; mais cela ne permet pas
encore d'arriver à une conclusion quelconque sur la relation entre
l'excitation et la sensation ; il faut de nouveau faire des hypothèses.
D'abord on peut supposer que lorsqu'on dit

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents