L accentuation de l aoriste slave - article ; n°1 ; vol.3, pg 27-47
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L'accentuation de l'aoriste slave - article ; n°1 ; vol.3, pg 27-47

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Description

Revue des études slaves - Année 1923 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 27-47
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1923
Nombre de lectures 14
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Nicolas Van Wijk
L'accentuation de l'aoriste slave
In: Revue des études slaves, Tome 3, fascicule 1-2, 1923. pp. 27-47.
Citer ce document / Cite this document :
Van Wijk Nicolas. L'accentuation de l'aoriste slave. In: Revue des études slaves, Tome 3, fascicule 1-2, 1923. pp. 27-47.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/slave_0080-2557_1923_num_3_1_7269L'ACCENTUATION
DE L'AORISTE SLAVE,
PAR
N. VAN WIJK.
1. L'accentuation des 2e et 3e personnes du singulier de
ľaoriste serbo-croate nous est devenue beaucoup plus claire
qu'elle ne l'était auparavant grâce au livre de M. Rešetar : Die
serbokroatische Belonung siidwestlwher Mundarten (Vienne, 1900).
En général, ces deux personnes préfèrent l'accent sur la première
syllabe, et, dès 1880, R. Brandt avait supposé que, dans une
période plus reculée, cette accentuation s'était étendue même aux
' W. Le livre formes qui, à présent, ont les accents secondaires ' et
de M. Rešetar a prouvé que l'hypothèse de R. Brandt était juste.
M. Rešetar nous a décrit l'accentuation du dialecte des Ozriniéi au
Monténégro, où toutes les formes des a* et 3e personnes du sin
gulier de ľaoriste ont l'accent sur la première syllabe, et, en
s'appuyant sur les faits linguistiques publiés par M. Rešetar,
Leskien a démontré qu'à l'origine toutes les formes de ces deux
personnes portaient l'accent sur la racine (Archiv fur slav. Philologie,
XXIII, pp. 567 et suiv.).
Voici quelques formes du dialecte des Ozrinići, qui, par leur
accentuation sur la racine et, en composition, sur le préfixe,
diffèrent des formes que nous connaissons par les travaux de Vuk
et de Daničić* : leže (Vuk Uže), reče (Vuk ribe), moga (Vuk mbže),
ide (Vuk ide), dôde (Vuk dođe), steže (Vuk steže), viknu (Vuk
viknu), stegnu (Vuk stegnu), itvje (Vuk žlvje),pita (Vuk pita) , pisa
(Vuk pisa), kâza (Vuk kaza), veza veza), prbda (Vuk proda),
zaśede (Vuk zasjede), zâprëie (Vuk zapréže), pokaza (Vuk po
kaza), etc. (voir Rešetar, op. cit., pp. і 63 et suiv.; Leskien, art.
t1' Начертаніе славянской акцентологія, pp. 1 43 et suiv. Ces pages du Uvre
de R. Brandt méritent d'être lues maintenant encore, plus de quarante ans après
qu'elles ont été écrites.
Revue des Etudes slaves, t. III, ідаЗ, fasc. 1-2. N. VAN WIJK. 28
cité, pp. 5^7 et suiv. ; Grammatik der serbo-kroatischen Sprache, l
p. б/17).
De telles formes existent aussi dans d'autres dialectes, il faut
mentionner spécialement les parlers de la Posavina que, depuis
quelques années, nous connaissons assez bien, grâce aux travaux
de S. Ivšić. Dans ces parlers, on prononce par ex. : vîkni, okrenu,
ne šuti, poleti, Izgore, kaza, napisa, povrati, reče, izmačc, ôde, dôjde
(Ivšić, Had, vol. 10,7, pp. 89 et suiv.). Ces formes confirment
l'hypothèse de Leskien, selon laquelle, autrefois, toutes les formes
des 2e et 3e personnes du singulier de l'aoriste serbo-croate ont
porté ľaccent sur la racine. Il me semble, toutefois, que Leskien
se trompe en admettant pour une période encore plus reculée le
recul de l'accent. Je crois que dans presque toutes les formes
l'accentuation la plus ancienne est celle de la racine; d'autre part,
l'oxytonaison de lègoh, tégoh, pisah, pitah, etc., est due à un
déplacement de l'accent. H y a encore un autre point, sur lequel
mon opinion est autre que celle de Leskien. Se fondant sur ce que,
dans le dialecte des Ozriniéi, toutes les formes composées ont
l'accent sur le préfixe, Leskien a cru que, dans tous les verbes,
l'intonation de la syllabe radicale était douce. Quant à moi, je suis
persuadé que ľaccentuation zasjede (de zasjede) de Vuk est plus
ancienne que des Ozrinići : toutes les autres
formes du paradigme de sed- ont l'intonation rude, et, ďautre
part, une intonation douce dans deux personnes seulement de
l'aoriste serait incompréhensible; en outre, la quantité brève de la
syllabe ^ confirme ce qui était vraisemblable a priori. La forme
zasjede du parler des Ozrinići est due à l'influence des nombreuses
formes de ces mêmes personnes où cette accentuation était tout à
fait régulière.
Jeme suis proposé d'examiner, dans cet article, l'accentuation
des 2e et 3e personnes du singulier de l'aoriste du slave commun
et de la période la plus reculée du serbo-croate. Gela ne peut se
faire sans un examen des intonations. Il est bon de distinguer deux
catégories d'aoristes : la première est celle des aoristes thémat
iques (2e-3epers. sing. en -e, irepers. en -oh); la seconde contient
les formes qui se terminent par une voyelle originellement longue;
la і™ personne de la seconde classe a la désinence -h, précédée
de cette voyelle.
2. Les formes à désinence -e (ser. plete, trêse, prêde, màèe,
téze), du point de vue historique, sont simplement des imparfaits DE L'AORISTE SLAVE. 29 L'ACCENTUATION
thématiques, et, pour une période pins reculée, nous devons sup
poser la même accentuation pour ces imparfaits que pour les
présents thématiques des mêmes racines. Quant au présent, la
plupart des verbes thématiques ont, en slave, l'accent sur les dési
nences, mais il y a des exceptions : ce sont les présents à acut
primaire sur la syllabe radicale: scr. -Ijèzês, r. лізешь ; ser, lezeš,
г. ляжешь; scr. sjëdi'è, r. сядешь; scr. srkěš^', — scr. cûjps,
čakav. cuješ (voir Belić, Изв'Ьстія отд. русск. яз. и слов., XIV,
а, р. 2^5), г. чуешь, etc., — ser. giněš , г. гинешь , etc. Les
présents du type ču-je-š seront examinés avec les aoristes èû, etc.;
et, quant aux présents à élément -ne/по-, il faut remarquer que
ceux du type scr. toneš, kreneš n'ont pas l'acut primaire slave.
Ľacut čakavien des verbes à voyelle longue [kreneš^ ne peut être
qu'une nowoahutowa, c'est-à-dire un acut secondaire, développé
d'un ancien circonflexe et, de même, l'acut de toneš (slov. toneš,
r. dial. fomeś); l'ancienne douce s'était conservée dans l'impératif
et dans la ire personne à désinence -q, où l'intonation rude des
désinences a causé un déplacement de l'accent : scr. toni, kreni,
г. тони, тяни; тону, тяну (voir Archív fur slav. Philologie,
XXXVI, pp. З 7 о et suiv.).
La différence entre г. л^зу, лезешь, scr. -Ijëzësoi г. плету, пле
тёшь, scr. pleteš, г. трясу, трясёшь, scr. trésës" peut être
expliquée facilement par la loi de F. de Saussure : dans le second
groupe, l'accent qui, auparavant, se trouvait sur la première
syllabe, a été attiré par l'intonation rude des désinences; à la
ire personne du singulier, cette intonation était primaire; aux
autres personnes, elle était secondaire. Il est clair qu'avant ce
déplacement de l'accent, les deux catégories, celle de л4зу et celle
de плету, трясу, appartenaient à une seule classe qui , dans toutes
les personnes du présent, avait l'accent sur la syllabe radicale
(voir Ârchiv fur slav. Philologie, XXXVI, pp. З7З et suiv.; XXXVII,
pp. З9 et suiv.).
En expliquant ainsi les formes du présent, nous comprenons
sans aucune difficulté la barytonaison de l'aoriste thématique :
plete, záplete; trëse, utrëse; sjëde, zasjede. Ici, l'accent est resté
simplement à sa place, puisque les désinences (indo-eur. *-es,
*-et) n'avaient pas l'intonation rude. Quand la syllabe radicale était
M Scr. mbiêé n'appartient pas à cette classe; voir Archiv fur slav. Philologie,
XXXVI, p. 3Û7. Jêdêi ost une forme plus récente axxejês ( čakav. jíi ); rečěé a un
" secondaire (voir Leskien, Grammalik der terbo-kr. Spr., I, p. 5i5), — et aussi le
présent "tdèi a une accentuation moins ancienne que ľiinpératif idi. N. VAN WIJK. ЗО
douce, en composition, l'accent devait reculer sur le préfixe : ainsi
les formes zaplete, istrese sont tout à fait régulières. De leur côté,
les verbes à syllabe radicale rude (par ex. suci, stignuti, stigneš)
devaient garder l'accent sur cette syllabe, même en composition :
sans doute zasjede, dostiže sont des formes plus anciennes que les
formes zasjede, dostiže du parler des Ozrinići. Celles-ci s'expliquent
aisément par l'analogie de plete : zaplete. Ici, comme en d'autres
cas, c'est la double origine de l'intonation serbo-croate * qui a
causé un déplacement secondaire de l

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