L âge de la pierre en Afrique - article ; n°1 ; vol.23, pg 103-138
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Description

Journal de la Société des Africanistes - Année 1953 - Volume 23 - Numéro 1 - Pages 103-138
36 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1953
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

R. Vaufrey
L'âge de la pierre en Afrique
In: Journal de la Société des Africanistes. 1953, tome 23. pp. 103-138.
Citer ce document / Cite this document :
Vaufrey R. L'âge de la pierre en Afrique. In: Journal de la Société des Africanistes. 1953, tome 23. pp. 103-138.
doi : 10.3406/jafr.1953.1854
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jafr_0037-9166_1953_num_23_1_1854L'ACtE DE LA PIERRE EN AFRIQUE
Exposé synoptique
PAR
" R. VAUFREY
Longue d'environ 8.000 kilomètres du Cap Bon (Tunisie) au Cap de
Bonne Espérance, large de quelque 7.500 km. du Cap Vert (Sénégal)
au Cap Gardafui (Pays des Somalis), l'Afrique doit à son extension
à peu près égale de part et d'autre de l'Equateur (37p, 20' au Nord ;
34°, 51' au Sud) une symétrie climatique et biogéographique remar
quable. La zone équatoriale, cependant, est bien différente selon que
l'on en considère le versant oriental ou la partie occidentale. Alors
que celle-ci est presque entièrement couverte de forêts vierges €fui,
de tout temps, ont été un obstacle à la pénétration humaine vers le
Sud, l'hinterland de l'océan Indien, disposé en plateaux étages,
giboyeux aux altitudes moyennes, était au contraire favorable à la
progression vers le Sud des chasseurs préhistoriques : les
civilisations successives s'y sont propagées sans autre obstacle que
l'immensité même du continent, qui leur a infligé un retard d'autant
plus grand que l'on procède davantage vers l'Afrique australe 1. Un
autre aspect du même fait s'exprime par la persistance des faunes et
des civilisations dans ce vaste cul-de-sac, éloigné des centres de diffu
sion de la civilisation préhistorique et actuelle, et à ses abords.
La plus ancienne manifestation des sociétés humaines qui soit
géologiquement bien datée par sa coexistence, en Europe 2, avec
l'extinction de la plus ancienne faune pleistocene 3 est celle à laquelle
on a d'abord donné le nom de Chelléen. En divers endroits de l'ancien
monde et par conséquent de l'Afrique, on a recueilli des pierres tail
lées isolées (« coups-de-poing » ou bifaces) qui semblent lui appartenir,
1. Tout au moins depuis le Paléolithique moyen. La présence d'industries préchelléennes appa
remment autonomes, et la richesse de l'Acheuléen en Afrique orientale et méridionale, inclinent les
auteurs à croire le contraire en ce qui concerne les époques plus anciennes.
2. Dans la haute terrasse fluviatile ď Abbeville (Somme, France).
3. Dite à Eléphant méridional, contemporaine du Villafranchien c'est-à-dire de la première
des quatre glaciations pleistocenes et du premier interglaciaire. SOCIÉTÉ DES AFRICANISTES 104
mais on ne les trouve in situ, en nombre suffisant pour qu'on puisse
les définir stratigraphiquement et typologiquement comme chelléens,
qu'en de rares gisements de l'Afrique orientale ou méridionale. Nous
n'en séparerons pas l'étude de celle des civilisations acheuléennes qui
en dérivent directement mais que, la répartition plus dense et la
richesse de leurs gisements permettent de mieux dater et décrire.
C'est pourtant en Algérie (Constantine), dans un gisement de
Mammifères villafranchien, près d'Aïn Hanech (région de Saint-
Arnaud), qu'on a trouvé les plus anciennes traces de l'Homme — avec
celles du Forest Bed de Cromer — sous la forme de boules en pierre
façonnées par l'enlèvement d'éclats intentionnels (Arambourg,
1950) i.
PALÉOLITHIQUE INFÉRIEUR
AFRIQUE SEPTENTRIONALE
Etages littoraux du Pleistocene marocain. — La côte atlan
tique du Maroc est partiellement constituée par d'épaisses format
ions dunaires consolidées (grès de Rabat), reposant sur des conglo
mérats, sables et lumachelles d'origine marine. Puisque les glacia
tions sont des époques de régression marine et les interglaciaires des
époques de transgression (Arambourg, 1952), il est vraisemblable
que les dunes littorales se sont accumulées pendant les premières,
alors que le plateau continental était exondé et que les vents d'Ouest
en soulevaient les sables desséchés : elles passent sous le niveau de la
mer. Au contraire, les plages marines soulevées 2 sont nécessairement
interglaciaires. L'étude malacologique de ces dernières (Lecointre,
1949, 1950, 1953) a permis de les grouper en trois étages successifs :
I. Le plus ancien, à Mollusques méridionaux (Achantina, Trochatella).
C'est celui qui a été le plus déplacé de sa position originelle par l'exhaussement
1. Un niveau supérieur, d'âge encore mal déterminé, a livré des bifaces acheuléens.
2. On sait qu'il y a en effet, jusqu'à l'altitude d'une centaine de mètres, les traces d'une appa
rente élévation de la mer au-dessus de son niveau actuel, transgression dont on a souvent attribué
la cause à une fonte totale, ou tout au moins plus complète qu'aujourd'hui, des inlandsis de l'An
tarctique et du Groenland. Ces traces ce sont les « plages soulevées », étagées le long de certaines de
nos côtes, comme si le niveau de l'océan n'avait cessé de s'abaisser depuis le début du Quaternaire.
Pareil étagement d'anciennes nappes, fluviales cette fois, se voit aussi dans les vallées de nos cours
d'eau, sous la forme des terrasses fluviatiles. Les deux cas sont évidemment justiciables des lois
bien connues de l'jsostasie, analogues à celles de l'hydrostatique, qui veulent que les continents
soient comparables à des navires dont la ligne de flottaison s'élève à mesure qu'on les décharge.
C. Arambourg (1952) a le premier pensé à en faire l'application aux plages soulevées : admettant
les chiffres approximatifs d'une érosion annuelle d'un peu plus d'un dixième de millimètre d'épais
seur pour l'ensemble des continents, il a calculé que la strate d'écorce terrestre ainsi abrasée en un
million d'années, durée supposée — mais vraisemblablement exagérée — du Quaternaire, serait
d'un peu plus d'une centaine de mètres, et le soulèvement correspondant des continents d'environ
90 m. L'AGE DE LA PIERRE EN. AFRIQUE 105
isostatique du sol, localement surimposé de mouvements locaux, dus notamment
à la surélévation de l'Atlas. Il atteint éventuellement jusqu'à la centaine de
mètres.
II. L'étage moyen comprend à la fois les mêmes espèces méridionales de
Mollusques et des espèces septentrionales, notamment Purpura lapillus. Il
ne descend jamais au-dessous de 27 mètres.
III. Dans l'étage le plus bas, les coquilles méridionales disparaissent rap
idement et le rôle majeur est tenu par un Mollusque encore présent sur la même
côte et dont la Manche marque aujourd'hui la limite septentrionale : Purpura
hœmastoma. Les plus hautes plages dans lesquelles cette coquille ait été trouvée
sont à 30 m.
i
Sidi Abderrahmane : Acheuléen inférieur et supérieur. —
Dans le gisement marocain de Sidi Abderrahmane, près de Casa
blanca, une industrie de type acheuléen ancien, dont la rudesse est
principalement due à la mauvaise qualité de la matière première
(grès feldspathique), se trouve à la surface d'une formation de plage
(M), elle-même incluse à l'altitude de 18 mètres dans un complexe
littoral, avec des intercalations de sables soufflés et de vases lagu-
naires, complexe qui se termine par une lumachelle (J), appartenant
à' la zone malacologique moyenne (II) à Purpura lapillus, de Lecoin-
tre. On peut donc penser que cet Acheuléen ancien, qualifié par
Neuville et Ruhlmann (1942) de Clacto-Abbevillien \ inclus dans
un gisement où,- pour la première fois, les coquilles septentrionales
apparaissent le long de la côte atlantique de l'Afrique, date d'une
époque de transgression marine postérieure à l'introduction de ces
Mollusques, au Sicilien, équivalent - méditerranéen de la deuxième
glaciation nordique. Dans ce cas, l'étage I de Lecointre correspond à
un plus ancien Quaternaire, contemporain du Villafranchien supé
rieur, et l'étage III, où Purpura hœmastoma se substitue aux espèces
anciennes, à la partie la plus récente des couches à Strombes médi
terranéennes.

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