L analyse des temps de réaction - article ; n°1 ; vol.33, pg 106-117
13 pages
Français

L'analyse des temps de réaction - article ; n°1 ; vol.33, pg 106-117

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
13 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1932 - Volume 33 - Numéro 1 - Pages 106-117
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1932
Nombre de lectures 32
Langue Français

Extrait

Henri Piéron
VIII. L'analyse des temps de réaction
In: L'année psychologique. 1932 vol. 33. pp. 106-117.
Citer ce document / Cite this document :
Piéron Henri. VIII. L'analyse des temps de réaction. In: L'année psychologique. 1932 vol. 33. pp. 106-117.
doi : 10.3406/psy.1932.5146
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1932_num_33_1_5146LWÇfW
VIII
L'ANALYSE DES TEMPS DE RÉACTION
Par H. Piéron '
L'étude des temps de réaction, la « Psychochronométrie »,
représente peut-être la branche la plus développée de la psychol
ogie expérimentale, depuis l'époque où les astronomes commenc
èrent à noter, en manœuvrant un signal, le passage d'une étoile
derrière le réticule de leur lunette.
La réaction à une stimulation sensorielle est en effet un acte
complexe, le type même de l'activité normale, impliquant per
ception, volition et mouvement. En réalisant des conditions
convenables, on étudie plus spécialement le phénomène per
ceptif, le phénomène volitif ou le phénomène moteur.
La psychologie s'est intéressée tout naturellement d'abord
au phénomène volitif en rendant la tâche réactionnelle plus ou
moins complexe, plus ou moins difficile, avec un terme de
comparaison dans les réactions réflexes étudiées par les physiol
ogistes, très analogues dans leurs phases initiale et terminale,
mais substituant à la liaison volontaire, momentanée, une lia
ison automatique permanente, avec des formes de passage
fournies par les réflexes conditionnés de Pavlov.
L'étude de l'attention s'est fondée, pour une très grande part,
sur cette phase volitive des temps de réaction. Du côté moteur,
l'influence exercée par l'emploi de telle ou telle catégorie de
muscles, fléchisseurs ou extenseurs, ou par la nature et la
signification du mouvement réactionnel, la différence entre les
réactions unilatérales ou bilatérales, avec le fait curieux de la
1 . Conférence à la Section de Psychologie du Congrès de Y American Asso
ciation for Advancement of Science (Chicago, 22 juin 1933). PIÉRON. — ANAEYSE DES TEMPS DE RÉACTION 107 a.
téaction moins rapidement survenue du côté normalement pr
édominant (Jaspers), ont été l'objet d'un certain nombre d'inté
ressantes recherches.
Mais, les efforts d'analyse scientifique se sont portés princ
ipalement sur la première phase des temps de réaction, celle
qu'il faut élucider d'abord, pour gagner de proche en proche
jusqu'au terme de l'acte suscité par le stimulus.
Les travaux les plus anciens qui se rattachent à de tels efforts
sont sans doute ceux de Wittich (1868) qui, partant des stimu
lations tactiles en des points différents du corps, détermina,
par la différence des temps de réaction moyens, la vitesse de
conduction des influx nerveux afférents, notant qu'il fallait
tenir compte de l'intensité de stimulation, celle-ci exerçant
sur les temps une influence raccourcissante. Peu après l'élève
d'Helmholtz, Sigmund Exner (1873), comparant des temps de
réaction à des excitations lumineuses ou électriques de l'œil, et
montrant que l'excitation rétinienne par la lumière comportait
une durée de 3 ou 4 centièmes de seconde, notait aussi une
influence raccourcissante de J>!intensité de la stimulation lumi
neuse sur la durée totale des temps de réaction.
Cette influence, signalée par Wundt, confirmée par quelques
travaux, mise en doute par d'autres, me parut en 1910 poser un
problème important, et de nature à faciliter l'analyse de la
phase centripète des temps de réaction, du processus de récep
tion sensorielle.
De 1910 à 1914, je procédai à des recherches systématiques
f sur les temps de réaction à des stimulations sensorielles de
! natures variées' (excitations tactiles de pression, excitations
cutanées chaudes et froides, excitations gustatives de salé, de
sucré, d'acide et d'amer, lumineuses) ; en réalisant,
grâce à des dispositifs construits spécialement dans ce but, des
stimulations d'intensité réglable et évaluable en unités fournies
par la valeur liminaire. Je pus ainsi constater que, dans tous
les cas, une loi d'un type uniforme reliait la durée des temps
moyens -de réaction aux intensités exprimées en unités limi
naires, loi d'allure hyperbolique, avec des constantes différentes
pour les divers modes de stimulation :
t = ■.-- -|- K où t représente le temps de réaction total, i l'i
ntensité (eîi unités liminaires), k une latence irréductible, a une
marge réductible, et n une constante pouvant être égale à 1
(hyperbole vraie) ou bien être inférieure ou supérieure à {. MÉMOIRES ORIGINAUX \108
Depuis la première note où je publiai mes résultats (De la
variation du temps perdu de la sensation en fonction de l'inten
sité de l'excitation, Comptes rendus de V Académie des sciences,
15 avril 1912, t. GLIV, p. 998) jusqu'au mémoire initial (Re
cherches sur les lois de variations des temps de réaction de
latence sensorielle en fonction des intensités excitatrices, Année
psychologique, t. XX, 1914, p. 17-96), je donnai, dans une série
de notes à l'Académie des Sciences et à la Société de Biologie,
les principaux résultats de mes travaux.
Ceux-ci, interrompus par la, guerre, furent repris en 1919, et
je les ai poursuivis, ou fait poursuivre, par mes élèves, depuis
lors.
Après 1914, de nombreux chercheurs ont utilisé la méthode
des temps de réaction, en particulier chez les animaux, et l'on
doit tout particulièrement citer la belle série de travaux due
à Hecht, à partir de son étude de 1918 sur la Ciona intestinalis,
travaux qui ont été repris et répétés de tous côtés.
D'autre part, au moyen d'autres méthodes, on a cherché à
déterminer plus directement le temps de latence de la sensation
lumineuse, en particulier Fröhlich (1922), dont l'ingénieuse
technique n'est malheureusement pas tout à fait correcte, mais
qui a trouvé en gros des résultats analogues à ceux que four
nissent des méthodes plus précises, et que son élève Monje a
comparés directement (Congrès de Physiologie de Rome, 1932)
à ceux que donnent les temps de réaction, puis Hazelhoff et
Helen Wiersma (1924) grâce à un procédé commode et correct,
et moi-même par une méthode de masquage (1923), sans oublier
l'effet stéréoscopique de Pulfrich, utilisé pour des déterminat
ions numériques par Engelking et Poos (1924).
Ce que je n'ai pas dit dans ce rappel historique, c'est que,
parmi les travaux antérieurs à 1912, un petit nombre avaient
été faits avec suffisamment de précision pour me permettre la
confrontation de la loi que j'avais proposée avec les valeurs
numériques déjà trouvées.
Je citerai seulement les remarquables recherches de Berger
et Cattell sur l'excitation lumineuse, poursuivies au Laboratoire
de Wundt, et publiées indépendamment l'un de l'autre par les
deux auteurs, Berger dans les Philosophische Studien du maître,
James Me Keen Cattell dans le Brain, et celles, que j'ai tardi- PIÉRON. — ANALYSE DES TEMPS DE RÉACTION 109 H.
vement découvertes, de l'astronome Hollandais Van de Sande
Bakhuizen (Communication à l'Académie des Sciences d'Ams
terdam en 1886 et mémoire dans les Archives néerlandaises
en 1901).
Dans ces travaux, comme dans tous ceux sans exception qui
ont été publiés depuis lora, aussi bien sur l'homme que sur les
animaux, j'ai vérifié la validité de la loi empirique que j'ai fo
rmulée en 1912, et qui se montre plus satisfaisante que les lois
de type logarithmique bien souvent préférées, par une sorte
d'attraction naturelle, et sous l'influence plus ou moins con
sciemment acceptée de la Psychophysique Fechnérienne.
Mais, cette loi, je ne l'ai pas considérée comme un aboutisse
ment ; j'y ai vu au contraire un point de départ propre à faciliter
l'analyse du temps de latence sensorielle.
Je montrais déjà en 1914 que la décroissance initiale de la
marge ré

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents