L aphasie depuis Broca (quatrième conférence Broca) - article ; n°1 ; vol.10, pg 743-771
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L'aphasie depuis Broca (quatrième conférence Broca) - article ; n°1 ; vol.10, pg 743-771

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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1887 - Volume 10 - Numéro 1 - Pages 743-771
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1887
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Mathias Duval
L'aphasie depuis Broca (quatrième conférence Broca)
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III° Série, tome 10, 1887. pp. 743-771.
Citer ce document / Cite this document :
Duval Mathias. L'aphasie depuis Broca (quatrième conférence Broca). In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, III°
Série, tome 10, 1887. pp. 743-771.
doi : 10.3406/bmsap.1887.5344
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1887_num_10_1_5344MATHIAS DUVALt — L'APHASIE DEPUIS BROCA. 743
subsistent même ordinairement, chea Yequus cubailuif sur la
partie supérieure de la queue, à 9on point d'attache, et ils y
forment un petit triangle dont la pointe s'avance plus ou
moins dans les crins. Il est donc légitime de penser que l'a
ppendice caudal de l'ancêtre commun de nos équidés n'avait
de crins qu'à sa partie inférieure»
La séance est levée à six heures.
L'un des secrétaires : BtANOUViuÈft.
463e SÉANCE. — 14 décembre 1887.
QUATRIÈME CONFÉRENCE BROGA
Préstdèttco de Ht. MAGlTôt, président.
M. le Président, après avoif proclamé lauréat du prix
Godard M. le docteur Maurel, donne la parole au conférenc
ier, M. Mathias Duval :
I/aphstsle depuis firoéà;
par m. mathias duval.
Messieurs,
Dans sa séance du 21 mars 1861, Ift Société d'anthropol
ogie fut témoin d'une discussion mémorable entre Gratiolet
et Auburtin, au sujet des fonctions des lobes antérieurs du
cerveau. Broca intervint dans cette discussion pour préciser
de quelle manière on devait procéder à la recherche des lo
calisations cérébrales, et il déclara qu'à son avis les observa--
tions pathologiques, complétées par l'autopsie, pourraient
seules conduire à découvrir des localisations particulières, à
la condition expresse que les observateurs voulussent bien
s'attacher à désigner nettement, par des dénominations anato-
miques régulières, les circonvolutions malades, atl lieu d'indi
quer vaguement, comme par le passé, le siège des lésions SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE 1887. 744
dans telle ou telle région du cerveau. C'était là le programme
qui a été l'origine de tant de découvertes, inaugurées par
Broca lui-même, par la découverte de la lésion dans Yaphasie.
Depuis longtemps on avait observé, chez des sujets ayant
conservé leur intelligence, des troubles singuliers du lan
gage, troubles denature à faire penser à la lésion d'un organe
cérébral particulier présidant à la fonction de l'expression.
Mais quel était cet organe cérébral ? Bouillaud avait indiqué
les lobes antérieurs du cerveau. Mais ces lobes étant reconnus
comme le siège des facultés intellectuelles en général, c'était
une de ces indications vagues auxquelles faisait allusion
Broca, en mars 1861 , devant la Société d'anthropologie. Pour chaque circonvolution, chaque méandre d'une ci
rconvolution était peut-être un organe cérébral distinct; c'est
dans ce sens qu'il se proposait de chercher. C'est dans ce
sens qu'ont été faites toutes les découvertes dont je dois
vous donner aujourd'hui un rapide aperçu, et dont la pre
mière devait à jamais illustrer le nom de notre fondateur. En
effet, quelques mois après avoir précisé, devant la Société
d'anthropologie, les principes qui doivent présider à la r
echerche des localisations dans les circonvolutions cérébrales,
Broca découvrait, conformément à ces principes, que la tro
isième circonvolution frontale gauche est l'organe cérébral
de la parole articulée; que les lésions destructives de cette
circonvolution produisent l'aphasie.
I .
Broca était alors chirurgien de Bicêtre. Or, le 11 avril 1861 ,
on transportait dans son infirmerie, pour une lésion chirur
gicale, un vieux pensionnaire de Bicêtre, connu dans l'hospice
sous le pseudonyme de Tan, parce qu'à toutes les questions
il ne pouvait répondre verbalement que par le mot Tan, mais
en y joignant des gestes varies, au moyen desquels il réus
sissait à exprimer la plupart de ses idées. 11 comprenait, en
effet, tout ce qu'on lui disait; mais, quoique les muscles de
la langue et du larynx ne fussent nullement paralysés, il ne DUVAL. — L' APHASIE DEPUIS BROCA. 745 MATHIAS
pouvait proférer que des sons inarticulés, n'ayant conservé
d'autre vocabulaire que le monosyllabe en question. Ce ma
lade succomba peu de jours après, et, à l'autopsie, Broca
constata qu'un ramollissement chronique avait détruit, sur le
lobe frontal gauche, la moitié postérieure des deuxième et
troisième circonvolutions frontales, dont la substance était
remplacée par une poche pleine de sérosité : l'étude exacte
de la lésion montrait que la troisième frontale avait dû être
atteinte la première, et qu'en elle la destruction était plus
profonde et plus étendue. Broca communiquait cette obser
vation à la Société anatomique en août J86I. Mais, en pré
sence d'un fait isolé, il s'abstenait de formuler une conclu
sion et déclarait qu'avant de localiser le siège de la faculté
du langage articulé dans la moitié postérieure de la troisième
frontale, il voulait attendre de nouveaux faits. 11 n'attendit
pas longtemps.
En effet, le 27 octobre, dans ce même service de Bicêtre,
Broca se trouvait en présence d'un nouveau cas, calqué pour
ainsi dire sur le précédent. C'était un vieillard qui, frappé
d'apoplexie, s'était promptement rétabli, ne conservant de
son accident que des troubles désignés par sa famille comme
une paralysie de la langue, parce que ce malade avait perdu
définitivement la faculté de parler. Mais, en réalité, la langue
ni aucun organe musculaire n'était paralysé; le sujet n'était
pas non plus aphone, mais il n'avait pour tout vocabulaire
que les monosyllabes : oui, non, tois (pour trois) et toujours,
qu'il appliquait à tort et à travers; mais, ces mots ne répon
dant que rarement à ce qu'il voulait exprimer, il corrigeait,
par des gestes expressifs, l'imperfection de ce langage rudi-
mentaire, imperfection dont il avait conscience. Il n'avait
donc pas perdu l'intelligence. Ce malade étant mort au bout
de dix jours environ, l'autopsie révéla une lésion identique
à celle du cas précédent, mais beaucoup mieux circonscrite,
c'est-à-dire n'occupant exactement que ia partie postérieure
de la troisième circonvolution frontale gauche. En communi
quant ce nouveau cas à la Société anatomique, Broca se tint 746 SÉANCE DU 14 DÉCEMBRE I8S7.
encore sur une certaine réserve ; une coïncidence purement
fortuite pouvait peut-être s'être rencontrée ; mais cependant
il insistait sur l'importance de ces faits en faveur de son hypo*
thèse des localisations par circonvolutions.
Cependant l'attention des cliniciens était vivement attirée
sur ces observations, et des cas qui, dans d'autres circon
stances, auraient peut-être passé presque inaperçus, furent
de divers côtés soigneusement étudiés avec autopsie. Trous
seau, Gharcot, Gubler, Vulpian vinrent ainsi ajouter aux deux
cas de Broca diverses observations semblables, si bien qu'au
bout de deux ans, en 1863, la science se trouvait en posses
sion de onze observationSè Broca avait examiné toutes ces
pièces : toutes avaient cela de commun que la lésion attei
gnait le tiers postérieur de la troisième frontale de l'hémi
sphère gauche.
C'est alors, et devant sa chère Société d'anthropologie,
dans, les séances des 2 et 16 août 1863, que Broca vint déve
lopper ses idées, poser des conclusions fermes, établir en un
mot sa découverte. Le symptôme fut désigné par lui sous le
nom d'apâémie (a privatif; <?ï][m, je parle). Les aphémiques,
dit-il, ont perdu la faculté coordinatrice des mouvements du
langage articulé; ils n'ont pas perdu la mémoire des mots,
puisqu'ils comprennent les mots articulés par leurs interlo
cuteurs. Ils n'ont pas de trouble général de l'intelligence,
puisqu'ils

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