L appréhension de l efficacité dans les entreprises publiques industrielles et commerciales - article ; n°3 ; vol.34, pg 612-654
44 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

L'appréhension de l'efficacité dans les entreprises publiques industrielles et commerciales - article ; n°3 ; vol.34, pg 612-654

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
44 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue économique - Année 1983 - Volume 34 - Numéro 3 - Pages 612-654
Depuis les nationalisations de 1982, il semble plus vital que jamais de disposer de moyens permettant d'apprécier les performances du secteur public et, de façon générale, son efficacité. Cet article propose un ensemble de méthodes destinées à répondre à ce souci. Après avoir montré en quoi l'efficacité d'une firme se modifie quand elle devient publique, il présente deux types d'approche. La première, en référence à la mission productive de l'entreprise, se fonde sur les critères de rentabilité, productivité et compétitivité. La seconde est centrée sur le degré de réali­sation des objectifs non liés directement au rôle de producteur. Quelques exemples illustrent l'exposé.
An efficience assessment of industrial and commercial enterprise both public and private
Catherine Leray
Since the 1982 nationalisations, it would seem more essential than ever ta possess a means of assessing the public sector's performance and general effectiveness. This article proposes a set of methods destined to resolve this problem. After demonstrating how a firm's efficiency is modified when it becomes public, it introduces two ways of approaching the problem. The first, by referring to the firm's productive mission, is based on the criteria of return, producticity and competition. The second centres around the degree of achievement non-directly attached to the production role. Some examples illustrate this presentation.
43 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 80
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Madame Catherine Leray
L'appréhension de l'efficacité dans les entreprises publiques
industrielles et commerciales
In: Revue économique. Volume 34, n°3, 1983. pp. 612-654.
Résumé
Depuis les nationalisations de 1982, il semble plus vital que jamais de disposer de moyens permettant d'apprécier les
performances du secteur public et, de façon générale, son efficacité. Cet article propose un ensemble de méthodes destinées à
répondre à ce souci. Après avoir montré en quoi l'efficacité d'une firme se modifie quand elle devient publique, il présente deux
types d'approche. La première, en référence à la mission productive de l'entreprise, se fonde sur les critères de rentabilité,
productivité et compétitivité. La seconde est centrée sur le degré de réali-sation des objectifs non liés directement au rôle de
producteur. Quelques exemples illustrent l'exposé.
Abstract
An efficience assessment of industrial and commercial enterprise both public and private
Catherine Leray
Since the 1982 nationalisations, it would seem more essential than ever ta possess a means of assessing the public sector's
performance and general effectiveness. This article proposes a set of methods destined to resolve this problem. After
demonstrating how a firm's efficiency is modified when it becomes public, it introduces two ways of approaching the The
first, by referring to the firm's productive mission, is based on the criteria of return, producticity and competition. The second
centres around the degree of achievement non-directly attached to the production role. Some examples illustrate this
presentation.
Citer ce document / Cite this document :
Leray Catherine. L'appréhension de l'efficacité dans les entreprises publiques industrielles et commerciales. In: Revue
économique. Volume 34, n°3, 1983. pp. 612-654.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1983_num_34_3_408731L'APPRÉHENSION DE L'EFFICACITÉ
DANS LES ENTREPRISES PUBLIQUES
INDUSTRIELLES ET COMMERCIALES
Entre la date de l'élection du président Mitterrand . et le vote de
la loi de nationalisation, moins d'un an s'est écoulé. Il convient
de s'en féliciter au nom des exigences de la réalité industrielle quo
tidienne. Mais cette célérité n'a pas permis que s'expriment de très
larges débats parmi les économistes. Paradoxalement, c'est à l'occasion
des élections législatives de 1978 que l'on doit se reporter pour trouver
les réflexions les plus abondantes et les plus riches sur les entreprises
publiques. Les écrits et les déclarations suscités par les nationalisations
de 1982 semblent notamment avoir négligé un problème essentiel, celui
de savoir si les nationalisations d'hier, ici ou ailleurs, ont réussi. Les
activités des entreprises publiques ont parfois été critiquées et dénon
cées comme inefficaces, mais souvent sans aucune référence rigoureuse
et scientifique à des indicateurs quelconques de cette efficacité. A
l'opposé elles ont été qualifiées, par d'autres observateurs, par des te
rmes très élogieux, sans plus de rigueur. Dépassant ce stade polémique,
tous les économistes reconnaissent qu'elles ont à la fois des apports
positifs et des apports négatifs pour la collectivité nationale. Leur
accord disparaît quant à savoir si le bilan global est positif ou négatif.
Il aurait été passionnant de réfléchir en profondeur à cette ques
tion avant d'élargir le secteur public afin de profiter de l'enseignement
des expériences passées ou étrangères. Il est toujours temps de se
pencher sur ce sujet, parce qu'il importe d'être en mesure de porter
un jugement, aujourd'hui plus que jamais, car l'étendue du secteur
public élargi accroît le risque de sa perte de contrôle par la collectivité
(au travers de la puissance publique). Cet article propose de faire le
point sur les moyens dont disposent les économistes pour apprécier et
suivre l'évolution de l'efficacité des firmes nationalisées.
672
Revue économique — N" 3. mai 1983. Catherine Leray
La question mérite en préambule des précisions sur la signification
de la notion d'efficacité. Ce terme, voisin de celui d'efficience x, désigne
en français la vertu de quelque chose pour produire un effet. Il suppose
qu'une mission est confiée : est efficace qui produit le résultat attendu.
Porter un jugement sur l'efficacité revient à apprécier le degré de
réalisation des objectifs. Mais la complexité de la notion apparaît avec
le problème du contenu de ces objectifs. Pour les entreprises du secteur
public en particulier, on peut admettre que la réussite se mesure par
rapport à la capacité à accomplir une mission, mais tout le problème
est de donner un sens à cette mission, son contenu n'étant pas forcé
ment le même que pour les firmes privées.
Ces considérations suggèrent la démarche à suivre pour traiter notre
question. Dans un premier temps, nous chercherons à cerner en quoi le
fait d'être publique modifie l'efficacité d'une firme. Les facteurs qui
conditionnent le comportement du producteur ne sont pas tous les
mêmes pour les deux types d'exploitation, public et privé. La recher
che des critères de réussite vient ensuite, constituée de deux appro
ches correspondant à deux sortes de missions de l'entreprise publique.
En dernier lieu, nous proposons pour quelques exemples restreints une
mise en application de certains des critères évoqués dans les méthod
ologies.
L'ENVIRONNEMENT DE L'ENTREPRISE PUBLIQUE
ET L'EFFICACITE
Pour n'importe quel agent producteur, les constituants de son
environnement forment des facteurs qui influencent l'efficacité. Cer
tains de ces facteurs s'exercent de façon identique dans les entreprises
publiques, d'autres avec moins de force ou disparaissent, d'autres en
core apparaissent, attachés spécifiquement à la nature de l'entreprise
publique. Les règles du jeu sont modifiées, les contraintes différentes.
C'est la nature du propriétaire qui est essentiellement à l'origine
des particularités de l'exploitation publique. La rationalité du propriét
aire privé est celle d'un agent économique en principe sans privilège
particulier qui cherche à maximiser son profit selon la théorie écono-
1. Un sens un peu différent est parfois attribué à l'efficience. G. Delion, « La
capacité à obtenir un effet avec le minimum de moyens », Revue française d'admin
istration publique, 20.
613 Revue économique
mique classique ou à satisfaire d'autres aspirations, mais qui poursuit
toujours des fins individualistes. La nature du propriétaire-Etat relève
d'une rationalité différente par essence. Le contenu de sa fonction
d'objectifs dépend des groupes qui détiennent le pouvoir mais a tou
jours une dimension collective. Cette particularité induit des consé
quences sur les facteurs qui conditionnent l'efficacité pour trois caté
gories d'entre eux : les facteurs liés au mode de propriété, c'est-à-dire à
la nature du propriétaire, les facteurs découlant de l'environnement
du marché et des sanctions qu'il peut exercer, enfin, les facteurs liés
au pouvoir particulier que possède la puissance publique sur les en
treprises détenues par la collectivité.
La propriété publique et l'efficacité
Le mode de propriété de la plupart des entreprises en France,
sociétés par actions généralement à partir d'une certaine taille, consti
tue une contrainte qui, théoriquement, conditionne l'efficacité de l'e
xploitation. Les propriétaires exercent un triple effet de stimulation :
par leur exigence de dividendes, par leur possibilité de vendre leurs
titres de propriété et par leur pouvoir de contrôler les dirigeants.
L'actionnaire ne met son capital à la disposition d'une entreprise
que pour en retirer des revenus et lui conserver sa valeur réelle. S'il
ne retire pas de dividendes ou s'il considère qu'ils sont insuffisants, pis,
si la firme réalise des pertes, il a la possibilité de vendre ou de changer
les dirigeants. Ce mécanisme introduit une contrainte fondamentale,
celle de la rentab

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents