L effet autocinétique comme phénomène et comme instrument - article ; n°2 ; vol.56, pg 461-474
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L'effet autocinétique comme phénomène et comme instrument - article ; n°2 ; vol.56, pg 461-474

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Description

L'année psychologique - Année 1956 - Volume 56 - Numéro 2 - Pages 461-474
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1956
Nombre de lectures 34
Langue Français
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Extrait

G. de Montmollin
L'effet autocinétique comme phénomène et comme instrument
In: L'année psychologique. 1956 vol. 56, n°2. pp. 461-474.
Citer ce document / Cite this document :
de Montmollin G. L'effet autocinétique comme phénomène et comme instrument. In: L'année psychologique. 1956 vol. 56, n°2.
pp. 461-474.
doi : 10.3406/psy.1956.8887
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1956_num_56_2_8887L'EFFET AUTOCINÉTIQUE COMME PHÉNOMÈNE
ET COMME INSTRUMENT
par Germaine dk Montmolmn
Quelques études expérimentales récentes ont redonné une certaine
actualité au problème du mouvement autocinétique. Aucune d'elle
n'apporte une explication théorique définitive : les psychologues se
sont essentiellement donné pour but de rechercher les limites et les
variations physiques, physiologiques et psychologiques du phénomène
à la fois sous l'angle de son existence d'illusion perceptive et de son
utilisation pour l'étude de la suggestibilité individuelle et de la normal
isation sociale.
A) Conditions physiques du phénomène
Le schéma classique expérimental pour l'apparition du phénomène,
comporte l'obscurité absolue, c'est-à-dire l'annulation totale du champ
environnant, un point lumineux de moyenne intensité, d'étendue très
réduite et de forme ronde. Le déplacement du point est conditionné
essentiellement par l'obscurité ambiante totale et par la fixation absolue
du point : il se produit après une certaine latence, dans des directions
variées de l'espace et avec des amplitudes variables.
Les auteurs que nous allons présenter, ont fait varier expérimentale
ment les conditions physiques de la situation : taille et forme du stimul
us (8, 7, 4, 5, 11, 12, 13), intensité lumineuse (8, 11), durée d'exposi
tion (6), expérience perceptive antérieure (2, 3, 6), structure du champ
visuel (12, 13), pour constater dans quelles limites se produit le phéno
mène et quels effets ont ces variables sur la latence, la direction et
l'amplitude du mouvement perçu.
Karwoski, Redner et Wood (8) étudient l'effet de stimuli de gran
deurs cariées, nettement plus importantes que celles qui sont habituelle
ment utilisées, et qui varient également en intensité lumineuse et en
forme. Une de leurs expériences principales porte sur un stimulus en
forme de croix, vue sous un angle de 11° : tous les sujets ont vu le mou
vement autocinétique se produire, à condition que l'intensité lumineuse
ne soit pas trop forte. Certaines observations incidentes ont même
permis de constater que le phénomène se produisait sous un angle visuel
de 26°, avec une distance pins courte. Les auteurs notent, par ailleurs, H 2 fiKvni'S ciiiTioi i:.s 4
que les diverses parties de la figure composite se déplacent ensemble
comme une unité. Mêmes constatations dans les travaux d'Iwawaki (7)
qui utilise des stimuli composés de lignes de taille et d'arrangement
variés. La petitesse comme la grandeur du stimulus reste en liaison
avec l'intensité lumineuse, ainsi que le montre Luchins (13) qui, avec
une intensité forte et un stimulus très réduit (1° 42), n'obtient pas de
phénomène autocinétique.
Edwards (4), utilisant différentes matrices de trous éclairés par der
rière de façon constante, de diamètre 3/8 de pouce, montre que le mou
vement autocinétique se produit pour des groupements très étalés,
jusqu'à un maximum d'angle visuel de 60° ; les sujets perçoivent un
mouvement à tous les essais, mais les mouvements perçus sont de forme
très variée. Le petit nombre de sujets participant à l'expérience en
limite évidemment la portée ; cependant, l'auteur ne trouve aucune
différence significative entre sujets naïfs et sujets avertis, du point
de vue de l'existence du phénomène ; par contre, une variabilité signi
ficative est constatée entre les temps de latence des sujets, dont la
moyenne est de 28,9 s, avec un maximum de 151 s. L'auteur fait
également varier la distance entre les sujets et l'écran, et constate que
les basses latences correspondent aux distances les plus courtes. Il y
aurait donc, ainsi que les résultats de l'analyse de variance permettent
de le supposer, une interaction triple et significative entre les variables :
sujets, grandeur des stimuli et distance où se trouvent les sujets par
rapport à l'écran où sont présentés les stimuli. L'auteur conclut à
l'extrême généralité du phénomène dont certaines caractéristiques
seraient cependant affectées par les différentes variables de la situation.
Trois autres recherches sont faites par le même auteur (5), avec un
appareillage semblable qui permet d'utiliser des stimuli de grande taille
sans éclairer le champ environnant. Les résultats montrent que la
latence de l'apparition du phénomène croît tandis que l'amplitude du
mouvement perçu décroît en fonction de la taille des stimuli ; des liaisons
de mêmes signes sont constatées, mais à un degré moindre, entre latence
et amplitude d'une part, intensité lumineuse des stimuli, d'autre part.
Le nombre des sujets étudiés par l'auteur justifie certaines nuances
apportées à l'affirmation de la généralité du phénomène, contenue dans
l'étude précédemment analysée (4) : la distribution des résultats semble,
en effet, être bimodale ; il y aurait des degrés dans la facilité avec laquelle
les sujets perçoivent un effet autocinétique ; cette se présenterait
avec une certaine constance, puisque les « mauvais » sujets ne voient
pas plus de mouvement pour des stimuli de grande taille que pour des
stimuli de petite taille. Aux stimuli de taille correspondent
cependant plus d' « échecs » pour les « bons » sujets, la latence augment
ant avec la taille et l'intensité et l'auteur suppose que, peut-être,
malgré les précautions expérimentales pour annuler l'éclairement du
champ par diffusion, l'encadrement des yeux et le nez recevraient
quelque lueur des stimuli de grande taille. L'appareillage utilisé qui TU: MO\TMOI,M\. l,'i: FIT.T A V T« m: [ X |'T I Q C R MY?, G.
élimine la plus grande part des reflets, permet à l'auteur d'obtenir un
effet autocinétique pour des grandeurs de stimuli nettement supérieures
aux extrêmes des expériences de Karwoski (8) et Luchins (13).
Ayant constaté chez certains sujets, des mouvements tri-dimen-
sionnels spontanés, l'auteur a traité expérimentalement le problème
en modifiant les consignes : il obtient pour 28 % des stimuli présentés,
des mouvements dans un plan parallèle aux sujets ou s'en éloignant,
combinés avec des mouvements dans un plan perpendiculaire ; dans ce
cas, il n'a pas trouvé de liaison entre taille et intensité des stimuli et
les mouvements dans la troisième dimension. L'auteur constate donc
la généralisation du phénomène, pour les différentes conditions phy
siques étudiées : sans apporter de solution théorique définitive, il cri
tique le concept de « cadre de référence » utilisé par Shérif (17), en mont
rant qu'on ne peut en préciser exactement le sens ; il suppose que la
pluralité, les effets d'ombre et de contours des objets du monde visuel
en fournissant un nombre et une variété d'informations plus importants,
expliqueraient la stabilité « anormale » de notre vision habituelle.
A mesure que la taille d'un stimulus croît, on peut penser que la
quantité de lumière perçue est plus grande, et qu'en conséquence,
le contrôle des variables expérimentales n'a pas été suffisant, lorsqu'on
fait simplement varier la taille du stimulus. Luchins (11) réalise un
montage qui permet de diminuer l'intensité lumineuse fournie à mesure
que la taille des stimuli grandit, de telle sorte que la quantité de lumière
perçue soit constante. Une série d'expériences d'exploration est alors
réalisée dont les résultats, sur un nombre de sujets important, montrent
qu'il y a une forte liaison positive entre la taille des stimuli et la latence
d'apparition du phénomène (corrélations par rangs : + .81 à + 1.00),
qu'à taille égale, la late

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