L effort musculaire et la fatigue des centres nerveux - article ; n°1 ; vol.7, pg 187-205
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L'effort musculaire et la fatigue des centres nerveux - article ; n°1 ; vol.7, pg 187-205

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Description

L'année psychologique - Année 1900 - Volume 7 - Numéro 1 - Pages 187-205
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1900
Nombre de lectures 7
Langue Français
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Extrait

Aars
J. Larguier des Bancels
VII. L'effort musculaire et la fatigue des centres nerveux
In: L'année psychologique. 1900 vol. 7. pp. 187-205.
Citer ce document / Cite this document :
Aars , Larguier des Bancels J. VII. L'effort musculaire et la fatigue des centres nerveux. In: L'année psychologique. 1900 vol. 7.
pp. 187-205.
doi : 10.3406/psy.1900.3212
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1900_num_7_1_3212Vil
L'EFFORT MUSCULAIRE ET LA FATIGUE
DES CENTRES NERVEUX
Les recherches que nous exposons ici ont été entreprises sur
les conseils de M. A. Binet, dans le but de déterminer les
moyens propres à mesurer dans la fatigue provoquée par le
travail d'un groupe musculaire la part qui revient à l'épuis
ement des centres nerveux.
Les premières expériences étaient disposées de la façon la
plus simple; un dynamomètre elliptique ordinaire suffisait à
provoquer la fatigue et à la mesurer. L'un de nous, Aars, pro
cédait comme suit : deux fois par jour, le matin et le soir, il
donnait deux séries de 10 pressions immédiatement successives,
l'une de la main droite, l'autre de la main gauche. Dans une
première période d'expériences, la main gauche travaillait la
première; dans une seconde période, c'était la droite. La main
droite montra constamment une force supérieure à celle de la
main gauche. Mais cette supériorité est bien plus prononcée
dans le cas où elle effectue les 10 pressions avant le travail de
la main gauche que dans Je cas où elle ne les effectue qu'après.
Dans le premier cas, la différence totale est de 844 kilogrammes
en faveur de la main droite; dans le second, elle n'est plus que
de 547 kilogrammes. Les différences moyennes, par pression,
sont 6ke,42et 4k^,21.
Le tableau I permet de suivre les variations de ces diff
érences de jour en jour.
Le maniement du dynamomètre elliptique devenant rapide
ment très douloureux, nous avons renoncé à employer cet in
strument pour provoquer la fatigue, et nous l'avons remplacé à
cet effet par l'ergographe. L'appareil dont nous nous sommes
servi est l'ergographe de Mosso, muni du doigtier que
Binet a fait construire. Il est disposé de telle sorte que
c'est essentiellement la deuxième et la troisième articulation
du médius qui travaillent, tandis que la première
est relativement inactive. Remarquons qu'à cet égard notre MÉMOIRES ORIGINAUX 188
ergographe est en quelque sorte l'inverse de celui qu'ont
employé Hoch et Kraepelin dans leurs études sur l'influence
des éléments du thé1. Le dynamomètre a été utilisé pour mesur
er la force de la main gauche avant et après l'exercice de la
main droite à l'ergographe; le même instrument a été employé
pendant tout le cours de nos expériences.
I. — Supériorité de i.a maix droite au dynamomètre, en
KILOGRAMMES. DIFFÉRENCES EN SA FAVEUR POUR DIX PRESSIONS
QUAND ELLE PRESSE QUAND ELLE PRESSE
AVAST LA GAUCHE APRÈS LA GAUCHE
MATIN TOTAL SOIR TOTAL MATIN SOIR
4- 71 4- 53 -4- 4 » + 39
4- 77 4- 49 + 32 4- 57 SO 4- 80 — 13 4- 68
4- 80 4- 29 4- 5 + 61
4- 76 4- 63 + 85 + 74
4- 97 4- 27 4- 63 4- 60
4- 30 » + 74
Somme 410 547 434 844 337 210
Moyennes
par pression 5,86 4,81 3,50 4,21 7,?3 6,42
Notre méthode est analogue à celle de M"e Joteyko, dans ses
recherches sur l'effort et la fatigue2, dont nous avons eu con
naissance au cours de notre travail. Elle en diffère cependant
sur un point important. Nous avons toujours mesuré la force
de la main gauche au moyen de cinq pressions consécutives.
Mlle Joteyko s'est contentée d'une pression unique. Or, bien
que, dans certains cas, une seule puisse être caracté
ristique de l'état général du centre ou des muscles, elle peut
aussi bien être due au « hasard ». Même avec cinq pressions
successives, on n'est pas à l'abri d'influences difficiles à con
trôler. Une conversation dans le laboratoire, une idée dynamo
gène viennent troubler la pureté de l'expérience. L'énergie des
1. Psychologische Arbeiten, I, 1895.
2. L'Effort nerveux et la fatigue {Archives de Biologie, XVI, 479-535). ET LARGU1ER. — LA FATIGUE DES CENTRES NERVEUX 189 AARS
centres nerveux est peu stable. La somme des résultats obte
nus avec cinq pressions successives ne permet pas toujours
de reconnaître les effets du travail ergographique précédent1.
Nous nous sommes demandé si l'épuisement du médius droit,
obtenu par des moyens différents, est, dans tous les cas, signif
icatif d'une môme fatigue. Pour répondre à cette question, nous
avons fait varier, d'une part, le poids à soulever (de 0,5 à 4 k
ilogrammes) et, d'autre le rythme des soulèvements (inter
valle de 0,7 à 2sec,4).
Voici le type de nos expériences. Le sujet, assis devant l'er-
gographe, mettait son bras droit dans l'appareil de manière k
pouvoir travailler au premier signal. Il donnait 5 pressions
dynamométriques de la main gauche, puis soulevait le poids de
l'ergographe jusqu'à épuisement du médius. Immédiatement
après cet exercice, il reprenait de la main gauche le dynamom
ètre et donnait 5 nouvelles pressions.
La durée de travail à l'ergographe n'était pas constante ; elle
variait avec le poids à soulever et le rythme des soulèvements.
Dans la plupart des expériences, elle était au moins de 2 mi
nutes. Cet espace de temps est-il suffisant pour permettre à la
main gauche de se reposer? En d'autres termes, et en suppo
sant que l'exercice ergographique n'ait pas lieu, un repos de
2 minutes fait-il disparaître toute trace de la fatigue provoquée
par la première série de pressions ?
Nous avons, pour le voir, répété l'expérience type, mais sans
faire intervenir l'exercice ergographique. Nous donnions deux
séries de 5 pressions, à la main gauche, séparées par un repos
de 140 secondes. Nous pouvons dire qu'en général cette durée
suffît à faire disparaître la fatigue due aux premières pressions;
bien plus, l'excitation consécutive à celle-ci — excitation absolu
ment constante chez l'un de nous — n'est pas encore amortie, et
1. L'impossibilité de saisir le dynamomètre toujours de la même façon
constitue une cause d'erreur sérieuse. Les différences, dans la position de
la main, peuvent entraîner des différences de pressions se montant à
quelques kilogrammes. Dans nos expériences, le sujet était obligé, après
chaque pression, de montrer l'instrument à l'expérimentateur, qui enregist
rait les chiffres. Des changements de position et, par suite, des erreurs se
sont certainement produits. Mais elles se balancent, quand le nombre des
expériences est suffisant. — Une autre cause d'erreur plus grave est la dou
leur que provoque le maniement du dynamomètre; elles empêchent par
fois le sujet de donner tout son effort. Les résistances individuelles sont, à
cet égard, très différentes. Certains savent presser sans se faire mal. 11 faut
peut-être rapporter à cette cause d'erreur certaines variations aberrantes ;
elle n'a pu cependant modifier l'enseicble de nos résultats. MÉMOIRES ORIGINAUX 190
souvent les résultats obtenus à la seconde série sont plus consi
dérables. Ces expériences n'ont malheureusement porté que sur
nous-mêmes, et nous ne savons comment nos sujets se seraient
comportés dans les mêmes conditions. Il conviendrait, dans des
expériences ultérieures, de déterminer expérimentalement, pour
chaque sujet, l'intervalle nécessaire pour faire disparaître
absolument la fatigue et réduire à un minimum l'état d'exci
tation. En séparant par cet intervalle les pressions prélimi
naires et l'exercice ergographique, on obtiendrait sans doute des
résultats plus constants. Nous regrettons de n'avoir pas songé
plus tôt à la nécessité de ces déterminations strictement indivi
duelles; nous croyons cependant qu'il n'y a pas là une cause
d'erreur susceptible de vicier nos conclusions.
Quatre personnes se sont prêtées à un grand nombre d'expé
riences : nous-mêmes et MM. Ph... et S...; MM. P..., A..., F...
et FI..., nous ont donné quelques séries de mesures. Tous nos
sujets 

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