L enseignement de la sociologie dans les universités françaises : résumé et conclusions d une enquête produite à l initiative de la Société française de sociologie - article ; n°2 ; vol.25, pg 281-291
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L'enseignement de la sociologie dans les universités françaises : résumé et conclusions d'une enquête produite à l'initiative de la Société française de sociologie - article ; n°2 ; vol.25, pg 281-291

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Description

Revue française de sociologie - Année 1984 - Volume 25 - Numéro 2 - Pages 281-291
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 60
Langue Français

Extrait

Michel Amiot
L'enseignement de la sociologie dans les universités françaises
: résumé et conclusions d'une enquête produite à l'initiative de la
Société française de sociologie
In: Revue française de sociologie. 1984, 25-2. pp. 281-291.
Citer ce document / Cite this document :
Amiot Michel. L'enseignement de la sociologie dans les universités françaises : résumé et conclusions d'une enquête produite à
l'initiative de la Société française de sociologie. In: Revue française de sociologie. 1984, 25-2. pp. 281-291.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1984_num_25_2_3797R. franc, sociol, XXV, 1984, 281-291
INFORMATIONS
L'enseignement de la sociologie en France
Résumé et conclusions d'une enquête conduite
à l'initiative de la Société française de sociologie *
Rédacteur-coordonnateur : Michel Amiot.
Les différentes étapes qui ont conduit à l'élaboration de ce texte sont les suivantes.
1 ) Analyse des réponses à un questionnaire d'enquête envoyé à l'ensemble des
enseignants universitaires de sociologie en mai 1982 :
— cf. Fascicule 1 : «Analyse des réponses »
— cf. 2 : « Le texte du questionnaire et des réponses reçues ».
2) Diffusion de /Analyse des réponses aux 600 membres de la Société française
de sociologie, et discussion des conclusions à tirer de ce rapport par les participants
de la séance organisée par la ses. à Paris le 15 avril 1983.
3) Constitution d'un groupe de travail chargé de préparer l'élaboration des
propositions finales.
4) Présentation de ces propositions, pour discussion, à l'Assemblée générale de
la s.F.s le 14 octobre 1983, et rédaction de la présente synthèse.
I. — Préambule
Les contrastes d'un développement accéléré et inégal
L'initiative qu'a prise la Société française de sociologie de réaliser une
enquête sur l'enseignement universitaire de la sociologie, survient à point
nommé, en ce sens qu'elle ne pouvait ni être différée plus longtemps ni surtout
aboutir plus tôt. La sociologie a connu une croissance particulièrement rapide
qu'elle n'a pu maîtriser. La liste des enseignants universitaires des différents
grades comporte aujourd'hui plus de 400 noms, alors qu'en 1950 le nombre
des chaires de sociologie se comptait sur les doigts d'une main. Au c.n.r.s., la
* L'enquête dont l'idée fut lancée par d'études sociologiques (enquête sur le métier de
Michel Verret alors président de la S.F.S.. sociologue et mise en place d'une bourse de
n'aurait pu être réalisée sans l'aide de la Di- l'emploi des sociologues), l'Association profes-
rection des enseignements supérieurs du Minis- sionnelle des sociologues (recensement des so-
tère de l'Education nationale. Elle prend place ciologues et des recherches en cours) et l'Asso-
dans un ensemble de travaux menés en parallèle ciation Rencontres en sciences sociales (débats
par la Société française de sociologie, le Centre entre chercheurs et praticiens).
281 Revue française de sociologie
section de sociologie-démographie, dont les effectifs ont doublé en quatre ans,
entre 1976 et 1980, rassemble 340 chercheurs en 1982, alors qu'elle en avait
18 en 1949. S'il est vrai que la croissance des effectifs n'est pas propre à la
seule sociologie, du moins a-t-elle été particulièrement favorisée dans cette
discipline par la création d'une licence spécifique en 1958, par l'attrait
spectaculaire que la sociologie a exercé sur plusieurs générations d'étudiants
à partir de 1968, et par l'importance de la place que lui a réservée la recherche
contractuelle, développée à un rythme rapide par les pouvoirs publics dans la
période 1960-1975.
La régulation d'une croissance aussi considérable aurait posé moins
d'insurmontables problèmes si la discipline n'avait pas été travaillée par des
fractures idéologico-politiques plus présentes que partout ailleurs. Les diverses
tentatives de réflexion collective sur la situation du milieu, qui se sont
manifestées simultanément à partir de 1981, n'auraient rencontré aucun succès
dans la conjoncture conflictuelle des années antécédentes — et encore ne
faut-il pas sous-estimer la vivacité des antagonismes qui demeurent aujour
d'hui.
En découvrant l'image que les universitaires sociologues donnent de la
situation de leur discipline dans les réponses au questionnaire d'enquête
(fascicule 2) et dans l'analyse qu'en propose le fascicule 1, on ne devra jamais
perdre de vue qu'elle ne reflète qu'une moitié des choses et laisse échapper
l'essentiel. En effet, en interrogeant les enseignants sur la situation qui est faite
à l'enseignement de leur discipline, on les incite à se taire à propos de ce qui
va bien et de ce sur quoi il n'y a rien à signaler, et à ne discourir que pour
déplorer les contraintes et les manques. L'enquête ne rend manifestes que les
conditions qui sont imposées à la sociologie par les institutions, ou par les
autres disciplines. Ce faisant, elle fait le silence sur le contenu de la sociologie,
c'est-à-dire sur les œuvres.
Sur ce point, le contraste est grand entre, d'une part, l'extrême inégalité du
développement de la discipline, sa diversité, voire son hétérogénéité, le
sentiment de malaise qu'éprouvent les sociologues à vivre cette situation et,
d'autre part, la célébrité qui entoure les textes de la tradition et l'éclat de
certaines réussites contemporaines. La sociologie française a réalisé plusieurs
percées remarquables sur la scène internationale (surtout, parfois, sur la scène
internationale, tant il est vrai que plus d'un sociologue, connu à l'étranger, l'est
beaucoup moins en son pays). Les travaux des sociologues français font
autorité dans les domaines du travail, des organisations, de la culture, de la
mobilité sociale, de l'école, des villes et dans bien d'autres encore, sans oublier
le domaine de l'innovation théorique.
Un tel constat n'est nullement exagéré, ni euphoriquement nationaliste : le
provincialisme français, l'absence d'intérêt de trop de sociologues français
pour les productions étrangères sont un fait qu'on ne doit pas sous-estimer;
mais il n'empêche que la sociologie française, d'importatrice d'idées et de
théories qu'elle était dans les années 50, est aujourd'hui créative, et sans doute
l'une des plus créatives du monde. La génération des sociologues français
282 Informations
d'après-guerre a dû se former dans la confrontation à des modèles américains
(Parsons, Merton, Lazarsfeld etc.). Cette génération a engendré les auteurs des
modèles de la sociologie française et internationale présente.
Situés dans la perspective ouverte par ce rappel, les résultats de l'enquête
prennent un sens différent de celui qu'ils ont lorsqu'on les envisage en
eux-mêmes, sans référence aux œuvres, comme c'est le cas dans le rapport
d'enquête. La sociologie est caractérisée par une hétérogénéité particulière.
Cette extrême hétérogénéité explique l'étendue de la critique dont les socio
logues sont capables de faire preuve à l'égard de certains endroits de leur
propre discipline. Cette critique n'est aussi vive que parce qu'elle s'adosse au
constat de la vigueur et de la réussite des avancées d'une sociologie française
qui fait école, pour déplorer le paradoxe du retard extrême ou de la stagnation
d'un grand nombre de situations.
II. — Constats
Une discipline scientifique traitée comme une discipline d'appoint
Au sein de l'institution universitaire, la sociologie éprouve un malaise qui
provient dé ce qu'elle est victime d'un certain succès qu'elle ne domine pas,
et qu'elle souffre de fractures qui affectent son identité même. Elle occupe,
au sein des diverses disciplines, une situation à bien des égards singulière.
En apparence elle ne rassemble, dans les universités, qu'une minorité
d'

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