L entraide familiale : de l universel au particulier - article ; n°1 ; vol.17, pg 51-73
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L'entraide familiale : de l'universel au particulier - article ; n°1 ; vol.17, pg 51-73

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Description

Sociétés contemporaines - Année 1994 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 51-73
The paper presents the findings of a survey, « Aides et relations familiales » (mutual help within the family), a joint venture of INSEE and CNRS, which focused on the exchange of household work and services with relatives. It shows, contrary to wide spread belief, that there is no direct trade-off between market and services : class differences are maintened or even reinforced by the network of mutual help within the family. This is all too often over looked because non-market women, when contrasted with men, are mostly considered as an undifferentiated group. Indeed, women's services are a lifelong phenomenon with age variations revealing a « division of labour » between women ; indeed, men manage to escape, at least in part, the rule of necessity and specialize in certain forms of assistance for certain categories of persons. But the types and frequencies of services rendered are affected by social stratification. Mutual help within the family is a universal phenomenon as far as women are concerned, but its meaning in social relationships is differentiated.
Cet article présente les résultats de l'enquête Aides et relations familiales, fruit d'une collaboration entre l'INSEE et le CNRS et qui portait sur les échanges de travaux et services domestiques au sein de la parenté. Il montre que, contrairement à l'opinion la plus répandue, il n'y a pas de compensations mécaniques entre le domaine marchand et le domaine non marchand : les différences sociales sont maintenues, voire renforcées par le réseau d'échanges de services au sein de la famille. Cet aspect est le plus souvent laisse dans l'ombre parce que les femmes, vues dans leur opposition aux hommes, sont en général définies comme une catégorie indifférenciée. Sans doute, les femmes rendent-elles, tout au long de leur vie, des services dont la nature change avec l'âge, ce qui met en lumière une « division du travail » entre les femmes ; sans doute les hommes se soustraient-ils, pour une part, aux règles de la nécessité en se spécialisant dans certaines aides pour certaines personnes. Mais les types de services et leur fréquence varient aussi selon la position sociale des familles : l'entraide familiale est une pratique universelle chez les femmes, qui prend des significations sociales particulières.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dominique Fougeyrollas-
Schwebe
L'entraide familiale : de l'universel au particulier
In: Sociétés contemporaines N°17, Mars 1994. pp. 51-73.
Citer ce document / Cite this document :
Fougeyrollas-Schwebe Dominique. L'entraide familiale : de l'universel au particulier. In: Sociétés contemporaines N°17, Mars
1994. pp. 51-73.
doi : 10.3406/socco.1994.1154
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/socco_1150-1944_1994_num_17_1_1154Abstract
The paper presents the findings of a survey, « Aides et relations familiales » (mutual help within the
family), a joint venture of INSEE and CNRS, which focused on the exchange of household work and
services with relatives. It shows, contrary to wide spread belief, that there is no direct trade-off between
market and services : class differences are maintened or even reinforced by the network of mutual help
within the family. This is all too often over looked because non-market women, when contrasted with
men, are mostly considered as an undifferentiated group. Indeed, women's services are a lifelong
phenomenon with age variations revealing a « division of labour » between women ; indeed, men
manage to escape, at least in part, the rule of necessity and specialize in certain forms of assistance for
certain categories of persons. But the types and frequencies of services rendered are affected by social
stratification. Mutual help within the family is a universal phenomenon as far as women are concerned,
but its meaning in social relationships is differentiated.
Résumé
Cet article présente les résultats de l'enquête Aides et relations familiales, fruit d'une collaboration entre
l'INSEE et le CNRS et qui portait sur les échanges de travaux et services domestiques au sein de la
parenté. Il montre que, contrairement à l'opinion la plus répandue, il n'y a pas de compensations
mécaniques entre le domaine marchand et le domaine non marchand : les différences sociales sont
maintenues, voire renforcées par le réseau d'échanges de services au sein de la famille. Cet aspect est
le plus souvent laisse dans l'ombre parce que les femmes, vues dans leur opposition aux hommes, sont
en général définies comme une catégorie indifférenciée. Sans doute, les femmes rendent-elles, tout au
long de leur vie, des services dont la nature change avec l'âge, ce qui met en lumière une « division du
travail » entre les femmes ; sans doute les hommes se soustraient-ils, pour une part, aux règles de la
nécessité en se spécialisant dans certaines aides pour certaines personnes. Mais les types de services
et leur fréquence varient aussi selon la position sociale des familles : l'entraide familiale est une pratique
universelle chez les femmes, qui prend des significations sociales particulières.♦ ♦♦♦♦♦♦ DOMINIQUE FOUGEYROLLAS-SCHWEBIL ♦♦♦♦♦♦♦
ENTRAIDE FAMILIALE :
DE L'UNIVERSEL AU PARTICULIER
familiale parce particulières. une RÉSUMÉ services non nécessité entre d'une d'échanges répandue, catégorie marchand les que collaboration domestiques dont femmes et t est en il les Cet de leur n'y se une femmes, la indifférenciée. services article spécialisant : a nature fréquence pratique ; pas les sans entre de au différences vues présente au change doute compensations sein l'INSEE universelle dans varient Sans de les avec leur la certaines sociales doute, hommes parenté. aussi et résultats famille. opposition l'âge, le chez mécaniques les CNRS selon sont se aides femmes ce les Cet Il de soustraient-ils, qui montre femmes, et maintenues, aspect la aux l'enquête pour met qui position rendent-elles, entre hommes, portait certaines que, en est qui lumière le Aides contrairement prend sociale domaine plus voire pour sur sont personnes. et souvent tout les une en des renforcées relations marchand échanges général au significations « part, familles division long laisse à Mais l'opinion aux familiales, définies de par dans et leur du règles les : le travaux l'entraide le domaine travail types sociales Г vie, comme la réseau ombre de fruit plus des de la et »
Deux cours parallèles ont marqué le développement des recherches sociologiques
sur la famille et les relations de parenté depuis les années soixante. D'un côté, les
recherches sur les modes de vie qui ont longtemps privilégié l'étude des classes
ouvrière ou paysanne ; ce n'est que dans les années récentes que sont apparues un
nombre plus important d'études sociologiques sur les modes de vie des classes
dominantes et tout un ensemble sur les classes moyennes. D'un autre côté, la
sociologie de la famille centrée sur la famille conjugale, l'impact de l'accroissement
de l'activité féminine salariée et la question du partage inégalitaire des tâches entre
les conjoints. Les études sur la vie quotidienne des familles ouvrières menées en
Grande-Bretagne ont connu une large diffusion et ont contribué à fonder les analyses
de la culture populaire. Les travaux pionniers en ce domaine de R. Hoggart ainsi que
ceux de M. Young et P. Willmott ont, en particulier, mis en lumière l'importance des
relations entre mère et fille pour comprendre le mode de vie des familles ouvrières
anglaises. Cependant, en dépit de la diffusion de ces travaux, la sociologie de la
famille a négligé des pans entiers des relations de parenté, dominées ici par les
hypothèses proposées par Parsons de rupture entre la famille conjugale et les
relations de parenté. En se centrant sur la seule famille conjugale, les recherches
portant sur le partage des tâches ont ainsi longtemps laissé dans l'ombre le fait que
les femmes actives avec enfants tout particulièrement font couramment appel aux
Sociétés Contemporaines (1994) n" 17 (p. 51-73)
51 D. FOUGEYROLLAS-SCHWEBEL ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦
L'ENQUÊTE AIDES ET RELATIONS FAMILIALES EN 1987 ET 1988
L'étude des relations intergénérationnelles ne peut se limiter aux dimensions monétaires des flux
financiers, mais doit prendre en compte l'ensemble des pratiques et notamment les flux de biens
et services qui s'échangent au cours de la vie entre les membres d'une même famille. En
l'occurrence, il ne s'agit pas seulement des échanges qu'impliquent les grands événements de la
vie (naissances, mariages, décès, etc.), mais surtout des échanges liés aux pratiques quotidiennes
au cours d'une période relativement brève : l'année écoulée. C'est en 1987 et 1988 que le système
d'enquêtes statistiques nationales a, pour la première fois avec l'enquête en deux phases Aides et
relations familiales, abordé ces aspects en les étudiant sur l'année. Ces enquêtes permettent un
approfondissement de questions apparues dans d'autres enquêtes de l'INSEE. Par exemple,
l'enquête Emplois du temps permet d'analyser les activités échangées avec des personnes
extérieures au foyer, mais sans distinguer le type de personnes concernées : membres de la parenté,
voisins ou amis ; l'enquête Contacts entre les personnes permet d'étudier l'importance du réseau
familial fréquenté sans connaître dans les détails la nature des échanges existants.
L'enquête Aides et relations familiales représente l'une des trois enquêtes statistiques du
programme CNRS-INSEE sur la production domestique : une enquête de cadrage sur un
échantillon de 10 000 ménages, à savoir l'enquête Modes de vie, 1988-1989, et deux enquêtes,
dont l'enquête Aides et relations familiales, sur de petits échantillons approfondissant certains
domaines particuliers des pratiques domestiques l . L'enquête Modes de vie, 1988-1989 comporte
une partie sur les échanges avec les personnes extérieures au ménage, parenté et autres, qui reprend,
sous une forme peu modifiée, le « Tableau d'échanges d'aides et de services » que nous avions
réal isé antéricuremen t. UcnquèteAides et relations familiales est donc le fraitd'une collaboration
de type inédit entre l'INSEE et le CNRS : c'est bien d'une enquête de l'INSEE qu'il s'agit, intégrée
normalement dans le plan de charge de la Division « Conditions de vie des ménages » et celui des
Directions régionales responsables des enquêteurs et du chiffrement, mais sa conception en revient
à Danielle Chabaud-Rychter et à Dominique Fougcyrollas-Schwebel, chargées de recherche
CNRS au GEDISST.
Cet article s'appuie sur les premières exploitations réalisées, grâce au soutien de la MIRE, en
collaboration avec Danielle Chabau

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