L évolution économique de la Suède au XIXe siècle - article ; n°12 ; vol.3, pg 519-541
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L'évolution économique de la Suède au XIXe siècle - article ; n°12 ; vol.3, pg 519-541

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Description

Annales d'histoire économique et sociale - Année 1931 - Volume 3 - Numéro 12 - Pages 519-541
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

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Publié par
Publié le 01 janvier 1931
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Arthur Montgomery
L'évolution économique de la Suède au XIXe siècle
In: Annales d'histoire économique et sociale. 3e année, N. 12, 1931. pp. 519-541.
Citer ce document / Cite this document :
Montgomery Arthur. L'évolution économique de la Suède au XIXe siècle. In: Annales d'histoire économique et sociale. 3e
année, N. 12, 1931. pp. 519-541.
doi : 10.3406/ahess.1931.1451
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0003-441X_1931_num_3_12_1451б S/
L'EVOLUTION ÉCONOMIQUE DE LA SUÈDE
AU XIXe SIÈCLE1
II. — Les transformations industrielles
Le mouvement libéral avait fait disparaître quelques-uns des
obstacles qui s'opposaient aux progrès rapides de l'industrie et du
commerce. Mais d'autres subsistaient. Et tout d'abord, la difficulté
des transports et l'absence d'organisation financière. Le développe
ment des côtes, l'abondance des lacs et des rivières, autant de con
ditions favorables pour les communications. Par contre, durant une
partie de l'année et sur la plus grande portion du territoire, la glace
empêchait les communications. Beaucoup de rivières étaient, en outre,
coupées par des chutes et des rapides. La construction des canaux
n'avait fait que peu de progrès, bien que quelques-uns eussent été
établis entre les grands lacs et la mer. Cet état de choses était dû en
grande partie à des difficultés d'ordre financier. La Suède étant un
pays très étendu, les distances à franchir par canaux se trouvaient
souvent très considérables. En outre, la population, dans la plus
grande partie du pays, étant très clairsemée, on craignait que le trans
port des marchandises par canaux ne suffît pas à rémunérer les capi
taux engagés.
Mais, en Suède, comme ailleurs, la difficulté la plus grande venait
des routes. Ici aussi la question financière était d'importance. Mais
bien plus encore que pour les voies d'eau, c'était le problème technique
qui venait au premier plan. Aucune amélioration de la traction ani
male ne pouvait permettre de faire franchir de longues distances à des
produits lourds et encombrants dont la valeur par rapport à leur
poids ou volume était faible. Seule une révolution technique totale
pouvait apporter la solution. Or, en Suède, une grande part du com
merce était fondée, précisément, sur des produits encombrants et
relativement bon marché.
Les chemins de fer et les bateaux à vapeur donnèrent la solution
longtemps cherchée, cependant qu'un usage intensif du flottage
venait, à la même époque, satisfaire les besoins de transport de l'i
ndustrie du bois, qui faisait de rapides progrès. A la fin de l'année 1860,
la longueur totale des voies ferrées suédoises était de 527 km. ; en
1870, de 1 727 ; en 1880, de 5 876 ; en 1928 enfin, de 16 701. L'État
prit une part importante à la construction des voies ferrées ; tantôt il
procéda lui-même à l'établissement de lignes, tantôt il prêta son appui
1. Cf. Annales, 15 juillet 1931, p. 349 et suiv. ANNALES D'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE 520
aux entreprises privées. La plupart des lignes principales ont, depuis
le début, été sa propriété, mais il existe aussi plusieurs grandes com
pagnies privées.
Il est difficile d'avoir des chiffres exacts sur le prix des transports
par voie de terre avant les chemins de fer. D'après des informations
recueillies par une Commission gouvernementale, les prix, vers 1860,
semblent avoir varié entre 13 et 26 ore par tonne kilométrique ; mais
il y avait, à. coup sûr, de très grandes différences suivant les régions.
Les voies ferrées amenèrent une baisse considérable de ces prix. Rien
de plus difficile, toutefois que de la chiffrer, même si l'on s'abstient de
faire entrer en considération le facteur de la plus grande vitesse. On a
calculé cependant que, en 1885, pour couvrir les frais du transport
des marchandises sur les chemins de fer de l'État, un fret de 4,75 ôre
par tonne kilométrique était nécessaire1. Inutile de faire remarquer
qu'un tel calcul ne peut prétendre à une rigoureuse exactitude. La
grosse difficulté, c'est d'évaluer les frais généraux. Comme les voies
ferrées de l'État suédois se sont étendues à des régions qui ne pou
vaient valoir aux capitaux engagés aucun profit commercial, le coût
moyen des transports s'est trouvé augmenté en conséquence. D'autre
part, il est nécessaire de tenir compte de la chute générale des prix
depuis la fin de la période qui va de 1850 environ à 1873 2.
* * *
Les changements dans les transports maritimes furent moins
sensationnels. Il fallut assez longtemps pour que les bateaux à vapeur
prissent une importance prépondérante. Les progrès de la flotte sué
doise peuvent être illustrés par les chiffres suivants qui pourtant ne se
rapportent qu'à l'un des aspects de son développement. D'après les
1. Rapport de la Commission gouvernementale sur les tarifs des chemins de fer de
l'État, Stockholm, 1888, p. 12-18.
2. L'histoire des canaux suédois a été traitée dans plusieurs publications. Mais
l'importante question des transports par voies de terre avant les chemins de fer a jus
qu'à présent été relativement négligée. Toutefois la situation pour la période immédia
tement antérieure aux chemins de fer est un peu mieux connue, grâce, en partie, aux
indications données en 1859 par la Commission gouvernementale à laquelle il a été fait
allusion. Discussion intéressante sur les prix de transport par routes dans l'ouvrage de
E.Heckscher, Till belysning av jàrnvàgarnas betydelse jôr Sveriges ekonomiska utveckling,
Stockholm, 1907. Voir également quelques renseignements sur ces questions dans les
publications anniversaires de Kungllvàg-och vattenbyggnadskáren, 1901. — L'histoire
des chemins de fer de l'État, comme celle des compagnies privées, fait l'objet de plu
sieurs ouvrages publiés à l'occasion d'anniversaires. Enfin il existe un certain nombre de
rapports de Commissions gouvernementales. Les prix des transports donnés plus haut
ne permettent pas une comparaison détaillée ; le coût des par traction ani
male paraît bien correspondre aux prix demandés en fait à la clientèle, tandis que celui
des transports des chemins de fer tel qu'il a été évalué ci-dessus ne correspond pas exac
tement aux tarifs. Il est sans doute inutile de signaler que le prix des transports par
traction animale ne comporte pas d'éléments relatifs à l'entretien des routes, puisque
cette dépense n'incombait pas aux entrepreneurs de roulage. SUÈDE AU XIX* SIÈCLE 521 LA
statistiques officielles, la flotte commerciale suédoise avait en 1927
une valeur d'assurances de 396,3 millions de couronnes. Là-dessus,
261,5 millions revenaient aux bateaux à vapeur, 119,3 aux bateaux à
moteurs, 15,5 aux voiliers. Lorsqu'on essaie de se représenter la situa
tion antérieure, il faut tout d'abord tenir compte du fait que la série
des statistiques, quoique remontant assez loin, n'a rien de continu ni
d'uniforme. La flotte commerciale vers 1858 semble avoir représenté
une valeur de l'ordre de 40 millions, les bateaux à vapeur ne comp
tant que pour un cinquième environ. Une vingtaine d'années aupa
ravant, ce total paraît avoir été inférieur à 20 millions. Même compte
tenu des variations de l'étalon monétaire, l'accroissement est con
sidérable. Le progrès comporta également une forte augmentation
du tonnage moyen ; les voiliers, relativement petits, du passé, furent
graduellement remplacés par de plus grands bâtiments, à vapeur ou
à moteurs. L'abondance de capitaux exigée par l'armement actuel
hâta sa séparation d'avec les entreprises commerciales, qui lui étaient
autrefois souvent associés1.
Les chiffres qui viennent d'être donnés, ne sauraient naturell
ement servir de mesure à l'accroissement en volume des marchandises
importées ou exportées par les ports suédois. Mais il est d'autres
témoignages. Je me bornerai à quelques données sur la valeur du
commerce extérieur :
MOYENNES ANNUELLES EN MILLIONS DE KR.
PÉRIODES
Importations E

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