L hypothèse évolutionniste en Morale. Première partie. Les principes de la Morale évolutionniste - article ; n°27 ; vol.7, pg 277-292
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L'hypothèse évolutionniste en Morale. Première partie. Les principes de la Morale évolutionniste - article ; n°27 ; vol.7, pg 277-292

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Revue néo-scolastique - Année 1900 - Volume 7 - Numéro 27 - Pages 277-292
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Publié le 01 janvier 1900
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Langue Français
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Extrait

Jean Halleux
L'hypothèse évolutionniste en Morale. Première partie. Les
principes de la Morale évolutionniste
In: Revue néo-scolastique. 7° année, N°27, 1900. pp. 277-292.
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Halleux Jean. L'hypothèse évolutionniste en Morale. Première partie. Les principes de la Morale évolutionniste. In: Revue néo-
scolastique. 7° année, N°27, 1900. pp. 277-292.
doi : 10.3406/phlou.1900.1707
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0776-5541_1900_num_7_27_1707- |cier.
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K L'hypothèse de l'évolution n'est pas restée confinée dans le
jnexeTcor domaine purement scientifique. Elle a donné naissance à une
'^^& conception nouvelle de l'ordre moral. Nous nous proposons
^stique de l'étudier ici à ce point de vue. On sait la place prépondé-
îent pou rante que Spencer occupe parmi les représentants de l'école
ou^imiy évolutionniste. Les écrits du penseur anglais n'ont pas peu
lire sera contribué à la diffusion de la nouvelle doctrine. Nous ne pou
vons donc mieux faire que de le prendre pour guide ici.
Dans ses Premiers principes, Spencer expose les idées fonda
mentales de sa philosophie ; dans sa Morale évolutionniste, il
en étudie les applications à la conduite humaine. C'est ce der
nier ouvrage qui fera l'objet de cette étude. Notre travail
comprendra deux parties : la première consacrée à l'exposé
du système, la seconde à sa discussion.
PREMIÈRE PARTIE.
Les principes de la Morale évolutionniste.
I.
l'idée fondamentale du système et l'objet propre de la
science morale.
Une loi de progrès régit l'univers, déterminant le passage
du simple au complexe. Cette loi a fait sortir par une évolu
tion insensible le règne organique du règne inorganique, et
REVUE NÉO-SCOLASTIQUE. 19 £78 J. HALLEUX.
dans le règne organique, les formes supérieures de la vie des
formes inférieures. L'origine bestiale de notre espèce, l'iden
tité de nature de l'homme et de l'animal est une conséquence
immédiate de l'hypothèse évolutionniste, telle que la conçoit
Spencer.
Mais si l'homme et l'animal sont de même nature, les lois
qui régissent leur conduite respective ne différeront pas essen
tiellement les unes des autres. Elles ne seront que des appli
cations ou des aspects particuliers de la loi générale de pro
grès que manifeste la marche de l'univers.
Or, la science morale étudie les applications de cette loi à
la conduite animale et plus particulièrement à la conduite
humaine.
Pour mieux faire comprendre cette définition, il nous
faut préciser ce qu'on entend par conduite.
IL
DÉFINITION DE LA CONDUITE.
Il existe deux espèces d'actes ou de phénomènes vitaux. Les
uns s'accomplissent dans l'intimité de l'organisme, ce sont les
opérations physiologiques ou fonctions, et les faits psychiques
(sensations, pensées, volitions, etc.); les autres sont extérieurs
et visibles. J'avance la main pour saisir un objet, voilà un
acte extérieur en relation intime avec certaines opérations ou
phénomènes internes, comme des sensations, des désirs, des
mouvements nerveux et musculaires.
Or, parmi les actes extérieurs, il en est qui résultent sim
plement de phénomènes internes, sans qu'il soit possible de
leur assigner aucun but. Tels, certains gestes inconscients
accomplis machinalement, certaines contractions musculaires
du visage par lesquelles se trahissent parfois nos sentiments
intimes. Tels encore, les mouvements désordonnés d'un épi- évolutionniste en morale. 279 l'hypothèse
leptique. Ces actes ne sont pas des moyens, mais de simples
effets. D'autres actes, au contraire, se rapportent à une fin
déterminée. Réunissant par la pensée toutes les actions visi
bles ou extérieures adaptées à des fins et accomplies par des
animaux ou des hommes, Spencer leur applique la dénomin
ation générale de « conduite ».
Mais toutes les fins particulières auxquelles sont adaptés
les actes d'un homme ou d'un animal se subordonnent elles-
mêmes à une fin plus générale : la conservation, l'augmenta
tion de la vie. Ainsi la conduite doit se définir l'ensemble des
actions extérieures ou visibles ayant pour mobile prochain ou
éloigné V instinct de conservation.
Cet peut être égoïste ou altruiste, il peut avoir
pour objet la conservation de l'individu ou celle de l'espèce.
De là une distinction que Spencer établit entre la conduite
individuelle, et la conduite familiale, collective ou sociale.
La première est l'ensemble des actes par lesquels l'être
cherche à conserver sa propre existence ; la seconde se rap
porte aux soins que l'animal prend de sa progéniture ; enfin
la conduite est dite sociale ou collective lorsqu'elle pourvoit
aux besoins d'autrui, abstraction faite de toutes relations de
parenté.
III.
ÉVOLUTION DE LA. CONDUITE.
« La conduite, nous dit Spencer, suit une évolution parall
èle à celle des structures et des fonctions. » Qu'est-ce à dire?
A mesure que l'on s'élève dans la hiérarchie des êtres, on
trouve, en même temps que des organes et des fonctions plus
complexes, une conduite plus développée. Mais en quoi con
siste ce développement ? Les organismes qui occupent les
degrés inférieurs du règne animal exécutent certains mouve
ments auxquels il est, impossible d'assigner un but. Un infu- 280 J. HALLEUX.
soire, par exemple, se meut comme au hasard et semble le
jouet d'impulsions étrangères. Chez de tels êtres, les actes
adaptés à des fins sont en petit nombre et d'une grande
simplicité. De plus, les adaptations sont imparfaites. Les
animaux inférieurs n'ont pour protéger leur vie que des
moyens d'une efficacité restreinte ; à la merci de leurs ennemis,
ils semblent uniquement destinés à leur servir de pâture.
De là le caractère essentiellement éphémère de leur existence.
Chez les animaux supérieurs, au contraire, les actes accomp
lis en vue d'un but sont nombreux, une multitude de fins
particulières et immédiates se subordonnent naturellement à
une fin générale : la conservation de l'individu et de l'espèce. 11
en résulte une conduite plus complexe. Cette conduite est en
outre plus efficace que celle des êtres inférieurs ; les actes
sont d'autant mieux adaptés à leurs fins que l'organisme est
plus développé et appartient à une espèce plus élevée. Le
mammifère se défend mieux contre ses ennemis que l'infusoire
dont nous avons parlé tantôt.
De même, la conduite des hommes comparée à celle des
animaux présente des adaptations à la fois plus nombreuses
et plus parfaites d'actes à des fins. Et parmi les hommes eux-
mêmes, les sauvages veillent à la conservation de leur exis
tence avec une sollicitude beaucoup moins efficace que les
peuples civilisés. Il suffit, pour s'en convaincre, de voir com
ment les uns et les autres se nourrissent et se protègent
contre les intempéries des saisons.
L'évolution de la conduite se poursuit donc parallèlement
à celle des structures et des fonctions, elle se caractérise par
une complexité et une efficacité croissantes. Cette conclusion
ne s'appuie pas seulement sur les faits, elle se justifie par des
considérations a priori. Un moyen est d'autant meilleur qu'il
est plus efficace. La conduite n'étant qu'un ensemble de
moyens mis en œuvre pour assurer la conservation et l'au
gmentation de la vie, sa perfection devra se mesurer à son
degré d'efficacité. Mais il importe de bien comprendre la façon. l'hypothèse évolutionniste en morale. 281
dont Spencer entend l'augmentation de la vie, fin suprême de
toute conduite. La conduite la plus développée ne sera pas
nécessairement celle qui assurera à l'individu la plus longue
durée d'existence. « La longueur de la vie, écrit Spencer,
n'est point par elle-même la mesure de l'évolution de la con

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