L intégration et la croissance économique en Amérique latine - article ; n°25 ; vol.7, pg 113-138
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L'intégration et la croissance économique en Amérique latine - article ; n°25 ; vol.7, pg 113-138

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Description

Tiers-Monde - Année 1966 - Volume 7 - Numéro 25 - Pages 113-138
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Camillo Dagum
L'intégration et la croissance économique en Amérique latine
In: Tiers-Monde. 1966, tome 7 n°25. pp. 113-138.
Citer ce document / Cite this document :
Dagum Camillo. L'intégration et la croissance économique en Amérique latine. In: Tiers-Monde. 1966, tome 7 n°25. pp. 113-
138.
doi : 10.3406/tiers.1966.2185
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1966_num_7_25_2185L'INTÉGRATION
ET LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE
EN AMÉRIQUE LATINE
par СатДо Dagum*
i. Introduction
A la fin de la seconde guerre mondiale, a débuté pour l'Amérique
latine une période nouvelle et décisive de son histoire. A cette époque
existaient peu d'esprits capables de saisir avec quelle acuité se posait
le problème politique, économique et social qui devait recevoir une
solution, et la nature des mesures adéquates qui devaient être prises
pour permettre que s'effectue avec succès la transition entre deux
moments de l'histoire universelle.
Pour avoir une meilleure compréhension de la réalité actuelle de
l'Amérique latine, on peut essayer de situer quelques facteurs essentiels
qui jouent un rôle fondamental. A la fois cause et effet, beaucoup d'entre
eux agissent dans un processus d'interdépendance dynamique.
L'analyse de cette réalité permettra que soient mieux définis les
programmes d'action qui sont nécessaires. A cet effet, nous signalerons
les éléments suivants :
a) Le facteur démographique ;
b) La distribution des revenus;
c) Le système fiscal;
d) La structure de la production;
* Doyen de la Faculté des Sciences Économiques de l'Université nationale de Cordoba
(Argentine). Directeur du Bureau I.S.E.A. Argentine. Nombreux travaux, en particulier
« Theoria de la Transvariacion, sus aplicaciones a la Economia », Metron, Rome, Faculté
des Sciences Statistiques.
"3
8 CAMILO DAGUM
e) Le commerce extérieur;
f) Les termes de l'échange;
g) Le régime de la propriété foncière;
h) Le système d'éducation;
i) Les institutions financières et l'épargne;
j) Le système de sécurité sociale;
k) Le réseau de transports et voies de communication;
l) Le développement technologique;
m) Les intermédiaires.
Ces facteurs qui viennent d'être énumérés représentent implicit
ement les aspects principaux de la majorité des problèmes que doivent
résoudre l'Argentine et l'Amérique latine pour éliminer avec succès
les obstacles qui bloquent leur développement économique.
2. La révolution latino-américaine actuelle
Les problèmes fondamentaux en question, qui appellent sans tarder
l'élaboration d'une philosophie de l'action qui ait prise sur la réalité
latino-américaine, ont été analysés à fond par des intellectuels, écono
mistes et sociologues du continent américain, et aussi de France. Ils
sont tombés d'accord pour exiger qu'intervienne un changement de
structures qui serait le produit de l'ensemble des efforts nécessaires
pour rendre rationnelle et applicable cette philosophie de l'action.
Il est exact d'observer que l'une des caractéristiques fondamentales
de la situation actuelle réside dans le dualisme structurel dû à la juxta
position de la société traditionnelle et de la société moderne. Les auteurs
français dont nous citerons parmi les noms les plus brillants, François
Perroux, Raymond Barre, Maurice Byé et André Marchai, ont appro
fondi l'analyse de ces aspects sociaux et économiques du développement
des zones qu'ils appellent, « le Tiers Monde ».
Une autre opinion autorisée, celle de Arnold Toynbee (i) est la
suivante : « Dans la vie latino-américaine, il y a des faits qui, d'après
ce que je crois, sont communs à tous les pays d'Amérique latine, que
je peux apprécier par analogie avec mon propre fonds national et social.
L'un des traits de la révolution latino-américaine du moment, est, si
(i) Toynbee (A. J.), The Economy of the Western Hemisphere, Oxford University Press,
1962, p. 26.
114 INTÉGRATION ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE EN AMÉRIQUE LATINE
je ne me trompe, l'influence durable, heureuse ou malheureuse de la
structure prérévolutionnaire de la société latino-américaine. Il est
évident que ce style de vie traditionnel est en voie de disparition. Mais
en même temps, il est — et c'est aussi évident — un élément actif du
ferment composite actuel. »
La structure prérévolutionnaire, ou structure précapitaliste sur
laquelle repose la société traditionnelle, domine une bonne partie de
ce continent. Chez elle, selon R. Barre (i) « régnent l'économie de subs
tance et de troc, où le calcul en argent et tout ce qu'il implique (rationali
sation de l'activité, prévision, relation dans le temps des expériences
économiques) n'ont pas pénétré ».
Vis-à-vis de cette structure précapitaliste, se dresse la structure
capitaliste, avec ses deux composantes :
a) Le capitalisme étranger — série d'enclaves dans l'économie natio
nale — utilise la technologie et l'organisation des entreprises les
plus modernes de son pays d'origine et ses intérêts sont enracinés
dans ses métropoles respectives;
b) Le capitalisme autochtone — satellite du précédent — est entre les
mains du chef d'entreprise de type politique conjoncturel, qui utilise
une partie substantielle de l'épargne de la communauté, par l'inte
rmédiaire des sociétés financières et une partie des prêts de l'étranger
et de la force économique active de haut niveau. Ses activités sont peu
productrices et hautement rentables. Il possède un flair très parti
culier des positions clefs de domination qu'il sait conquérir pour
son propre bénéfice.
La juxtaposition de ces deux économies qui, pratiquement s'ignorent,
constitue ce que F. Perroux appelle une économie « inarticulée ».
Quels sont les facteurs qui pèsent sur cette réalité et quelles sont les
exigences requises par un changement structurel ?
3. Le facteur démographique
L'Amérique latine avait en i960 une population de 205 millions
d'habitants, et une superficie de 20 millions de kilomètres carrés, sans
compter l'Antarctique. Le détail de la surface de chaque pays, ainsi que
sa densité de population, se trouve dans le tableau n° 1.
(1) Barre (R.), El Desarrollo Economico, Fondo de Cultura Economica, Mexico, 1962, p. 24. CAMILO DAGUM
Pendant la dernière décennie, 195 0-1960, le taux de croissance démo
graphique de ce continent a été de 2,8 % ; il se trouve de ce fait parmi les
régions du monde à plus forte croissance démographique. Viennent
ensuite l'Océanie et le Sud-Ouest asiatique, avec 2,4 %. Dans le
tableau n° 2 figurent les détails des chiffres. Ce rythme de croissance
appelé à juste titre « explosion démographique » mérite quelques consi
dérations spéciales qui éclaireront le contexte dynamique de l'économie
latino-américaine.
Ce continent est peu peuplé. Sa densité est de 10,2 habitants au kilo
mètre carré. Si nous la comparons à la densité moyenne du globe
(22 habitants/km2), à celle de l'Europe (86 habitants/km2), à celle de
l'Asie (62 hab./km2) — (137 hab./km2 pour l'Europe centrale et
109 hab./km2 pour la région centrale du Sud- Asiatique), nous arrivons
à la conclusion que ce continent peut augmenter sa population et doit
le faire pour des raisons économiques et sociales. Cependant, cette
augmentation doit être subordonnée à d'autres conditions ; puisqu'il
faut tenir compte, non seulement de l'augmentation de la masse démog
raphique, mais encore de la pyramide des âges, de sa distribution
géographique, de son aptitude et de sa qualification pour le travail
productif, de la disponibilité des biens de capital qui devront être incor
porés au processus productif.
Ces considérations nous amènent directement aux obstacles qui
freinent actuellement le rythme de croissance intense de l'Amérique
latine et nous conduisent à en faire ressortir ses aspects les plus vulnér
ables, mais aussi les exigences pressantes de son intégration économique.
En effet :
a) On estimait en i960 qu'environ 50 % de

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