La banque interaméricaine de développement (BID) et le processus d intégration - article ; n°23 ; vol.6, pg 663-675
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Description

Tiers-Monde - Année 1965 - Volume 6 - Numéro 23 - Pages 663-675
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1965
Nombre de lectures 17
Langue Français

Extrait

Alberto Calvo
La banque interaméricaine de développement (BID) et le
processus d'intégration
In: Tiers-Monde. 1965, tome 6 n°23. pp. 663-675.
Citer ce document / Cite this document :
Calvo Alberto. La banque interaméricaine de développement (BID) et le processus d'intégration. In: Tiers-Monde. 1965, tome 6
n°23. pp. 663-675.
doi : 10.3406/tiers.1965.2134
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/tiers_0040-7356_1965_num_6_23_2134LA BANQUE INTERAMÉRICAINE
DE DÉVELOPPEMENT
ET LE PROCESSUS D'INTÉGRATION
par Alberto Calvo (i)
UNE OBSCURE AMBITION
II y a plus de cent vingt ans que fut faite la première proposition sur la
nécessité « de jeter les bases d'une banque et d'un crédit public continen
taux » (2). Cette suggestion faisait partie d'un vague projet de plan d'intégration
générale des pays latino-américains qui, d'un même mouvement, venaient
d'accéder à l'indépendance mais étaient encore étrangers les uns aux autres.
Les efforts ultérieurs pour créer un organisme financier régional se firent
sous l'égide du panaméricanisme et l'aspiration des pays latino-américains ne
se réalisa que le 30 décembre 1959 lorsque la Banque Interaméricaine de
Développement (B.I.D.) (3), fut juridiquement constituée. Cette institution,
composée de 19 pays latino-américains et des États-Unis d'Amérique, entra
en action en octobre 1961 et accorda son premier prêt en février de l'année
suivante. Dès les premiers jours de la balkanisation latino-américaine, « l'ambi
tion confuse et obscure » comme dirait Gabriela Mistral, de la réunification
de nos peuples pour une nouvelle croisade collective contre le retard et la
misère se mit à germer dans l'esprit populaire et dans les plans des intellectuels.
A partir de 1950, l'interprétation de la réalité économique et sociale de
l'Amérique latine est approfondie avec une rigueur systématique dans les
inappréciables travaux de la C.E.P.A.L. Cette institution, en effet, a su repenser
dans une perspective latino-américaine ces théories sur la croissance écono
mique élaborée dans d'autres pays et coordonner un système d'idées tendant
à donner une réponse à de nombreux problèmes posés par notre processus
(1) Argentin, directeur du journal Temas del B.I.D.
(2) Juan Bautista Alberdi, Convenencia y objetos de un congre so general americano, Mémoire
présenté devant la Faculté de Droit de l'Université du Chili pour l'examen de licence, Œuvres
complètes, t. II, Buenos Aires, 1886.
(3) A propos des précédents à la B.I.D., on peut consulter : Banco Interamericano de
Desarrollo ; sus antécédentes y creacion. Julio Broide, Washington, D.C., 1961.
663 ALBERTO CALVO
de développement. Ses recommandations ont contribué à appuyer les efforts
des pays latino-américains pour trouver des formules théoriques et institu
tionnelles propres à promouvoir la croissance équilibrée et continue de leurs
économies. Il ne faut donc pas s'étonner de ce que, au début des années i960,
la domination de la C.E.P.A.L. enracinée dans cette « ambition confuse et
obscure » persistante, ait provoqué l'apparition simultanée d'une série de
mécanismes institutionnels pour lesquels l'intégration économique et politique
de nos pays constitue l'instrument de leur libération.
OBJET, FONCTIONS ET RESSOURCES DE LA B.I.D.
L'acte constitutif de la Banque ne se réfère pas expressément à l'intégration,
mais déclare que la banque a pour objet « d'accélérer le processus de dévelop
pement économique, individuel et collectif des pays membres ». De cette
vocation à une telle entreprise collective la B.I.D. tiendra sa raison d'être, et
sa mission de contribuer à la croissance des pays considérés individuellement
en acquerra des dimensions plus précises. Avant d'exposer pour quelles
raisons la B.I.D. est arrivée à être la « Banque de l'Intégration », il faut énumérer
ses fonctions et les ressources dont elle dispose.
L'Acte constitutif stipule que pour atteindre son objectif, la Banque doit
remplir les fonctions suivantes :
— promouvoir aux fins du développement les investissements de capitaux
publics et privés;
— utiliser son propre capital, les fonds obtenus sur les marchés financiers
et les autres ressources dont elle dispose pour financer le développement
des pays membres, en donnant la priorité aux prêts et aux opérations de
garantie (1) qui contribuent le plus efficacement à la croissance économique
de ces pays ;
— stimuler les investissements privés dans les projets, les entreprises et les
activités qui participent au développement économique et compléter ces
investissements quand il n'y aurait pas de capitaux disponibles dans les
délais et les conditions raisonnables ;
— coopérer avec les pays membres à orienter leur politique de développement
vers une meilleure utilisation de leurs ressources tout en organisant une
plus grande complémentarité des économies et la promotion de la crois
sance ordonnée de leur commerce extérieur;
— fournir une assistance technique à la préparation, au financement et à
l'exécution des plans et des projets de développement, à l'étude des
priorités et à la formulation de propositions sur des projets spécifiques.
(1) A ce jour, la Banque n'a donné aucune garantie.
664 LA BANQUE INTERAMÉRICAINE ET LE PROCESSUS D'INTÉGRATION
Pour remplir ces fonctions, la Banque dispose de deux sources de revenus
qui sont administrés tout à fait séparément : les ressources ordinaires de capital
et le Fonds pour les opérations spéciales. La Banque peut, en outre, administrer
d'autres ressources provenant d'accords spéciaux, ainsi, le Fonds Fiduciaire du
Progrès Social, constitué par le gouvernement des États-unis, et les fonds
qui lui ont été récemment confiés à titre de fideicommis, par le gouvernement
du Canada.
Le montant autorisé des ressources ordinaires de capital atteint 2 150 millions
de dollars U.S. Sur cette somme, 475 millions de dollars U.S. correspondent
au capital effectivement versé et 1 675 de au capital encore
exigible. Environ 50 % du capital effectivement versé a été crédité en dollars
Etats-Unis, le restant, respectivement dans la monnaie nationale de chaque
pays membre. Le capital exigible, payable en or ou dans les monnaies dont on
a besoin pour faire face aux obligations constitue en effet une garantie des
valeurs de la Banque, ce qui lui permet d'obtenir des fonds sur les marchés de
capitaux. La B.I.D. avait lancé, à la date du 31 décembre 1964, six émissions
de bons pour une valeur de 272 593 548 dollars U.S. Trois de ces
ont été faites aux États-Unis et les trois autres en Italie, en République Fédér
ale Allemande et au Royaume-Uni. La somme provenant de ces émissions
a été incorporée aux ressources ordinaires de la Banque qui augmente ainsi
ses fonds destinés aux prêts de développement économique et elle canalise vers
l'Amérique latine des supplémentaires en provenance de l'extérieur
de la région.
Les ressources autorisées du Fonds pour les opérations spéciales comptent
219474000 dollars versés par les pays membres, pour moitié en dollars,
pour moitié dans leurs monnaies nationales respectives. A l'Assemblée des
Gouverneurs en avril 1964, une résolution fut adoptée qui recommande
d'augmenter ces ressources jusqu'à 900 millions de dollars U.S. payables en
monnaies des pays membres.
La Banque administre également le Fonds Fiduciaire pour le Progrès social
constitué par le gouvernement des États-Unis pour stimuler le développement
social dans le cadre de l'Alliance pour le Progrès. Ce fonds atteint actuellement
525 millions de dollars.
OPÉRATION DE LA B.I.D.
Depuis le début des opérations de la Banque, jusqu'au 31 décembre 1964,
261 prêts ont été consentis, à la charge de ses propres ressources et de celles
du Fonds Fiduciaire, pour un total de 1 165,5 millions de dollars U.S. Cette
somme représente plus de 25 % du total des fonds publics externes qui ont
afflué vers la région au cours de la période 1961-1964. Le coût total des
projets financé

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