La chartreuse de Mirande - article ; n°1 ; vol.42, pg 76-85
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Description

Actes de la recherche en sciences sociales - Année 1982 - Volume 42 - Numéro 1 - Pages 76-85
Die Chartreuse von Mirande Denkmalsschutz : Produkt einer Klasse. Die im Verlauf des 19. Jahrhunderts sich etablierende Denkmalspflege hat sich fortschreitend in ein «Recht» auf Schönheit entwickelt. Die Verfahren zur Auswahl derjenigen, die über Denkmalswürdigkeit entscheiden, deren Tätigkeit und Forderung nach einheitlichen Vorschriften mit Gesetzeskraft hat juridischen Niederschlag gefunden. Kenntnis und Gebrauch der einschlägigen Schutzbestimmungen ermöglichen sozial homogenen lokalen Gruppen die unversehrte Wahrung ihrer Alltagsumgebung. Derart entwickelt sich das dialektische Verhältnis von «Recht» auf Schönheit und urbaner Form.
The Charterhouse of Mirande : The Historical Monument as a Product of Class Classification. The custom of classifying historical monuments which grew up in the course of the 19th century has evolved towards a so-called «law of the aesthetic ». The establishment of this custom, based on the selection of the classifiers, their classifying activity, and their demand for uniform, binding legal texts, led to a juridical sedimentation. Knowledge and use of these sediments enable precisely located, socially homogeneous groups to keep their everyday environment intact and to reproduce it without having to share it. Thus a dialectical relationship cornes to be established between the production of the law of aesthetics and of its urban form.
La chartreuse de Mirande. Le monument historique, produit d'un classement de classe. La coutume du classement du monument historique, instaurée au long du 19e siècle, a évolué vers un droit dit de l'esthétique. La mise en place de cette coutume reposant sur la sélection des classeurs, leur activité de classement, leur demande de textes de lois, uniformes et contraignantes, a débouché sur une sédimentation juridique. La connaissance et l'utilisation de ces sédiments permettent à des groupes précisément localisés et socialement homogènes de conserver intact et de reproduire leur environnement quotidien, en évitant de le partager. C'est ainsi que peut s'établir le rapport dialectique de production du droit et de la forme urbaine, de l'esthétique.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Yves Aguilar
La chartreuse de Mirande
In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 42, avril 1982. pp. 76-85.
Citer ce document / Cite this document :
Aguilar Yves. La chartreuse de Mirande. In: Actes de la recherche en sciences sociales. Vol. 42, avril 1982. pp. 76-85.
doi : 10.3406/arss.1982.2152
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/arss_0335-5322_1982_num_42_1_2152Zusammenfassung
Die Chartreuse von Mirande Denkmalsschutz : Produkt einer Klasse.
Die im Verlauf des 19. Jahrhunderts sich etablierende Denkmalspflege hat sich fortschreitend in ein
«Recht» auf Schönheit entwickelt. Die Verfahren zur Auswahl derjenigen, die über Denkmalswürdigkeit
entscheiden, deren Tätigkeit und Forderung nach einheitlichen Vorschriften mit Gesetzeskraft hat
juridischen Niederschlag gefunden. Kenntnis und Gebrauch der einschlägigen Schutzbestimmungen
ermöglichen sozial homogenen lokalen Gruppen die unversehrte Wahrung ihrer Alltagsumgebung.
Derart entwickelt sich das dialektische Verhältnis von «Recht» auf Schönheit und urbaner Form.
Abstract
The Charterhouse of Mirande : The Historical Monument as a Product of Class Classification.
The custom of classifying historical monuments which grew up in the course of the 19th century has
evolved towards a so-called «law of the aesthetic ». The establishment of this custom, based on the
selection of the classifiers, their classifying activity, and their demand for uniform, binding legal texts, led
to a juridical sedimentation. Knowledge and use of these sediments enable precisely located, socially
homogeneous groups to keep their everyday environment intact and to reproduce it without having to
share it. Thus a dialectical relationship cornes to be established between the production of the law of
aesthetics and of its urban form.
Résumé
La chartreuse de Mirande. Le monument historique, produit d'un classement de classe.
La coutume du classement du monument historique, instaurée au long du 19e siècle, a évolué vers un
droit dit de l'esthétique. La mise en place de cette coutume reposant sur la sélection des classeurs, leur
activité de classement, leur demande de textes de lois, uniformes et contraignantes, a débouché sur
une sédimentation juridique. La connaissance et l'utilisation de ces sédiments permettent à des groupes
précisément localisés et socialement homogènes de conserver intact et de reproduire leur
environnement quotidien, en évitant de le partager. C'est ainsi que peut s'établir le rapport dialectique
de production du droit et de la forme urbaine, de l'esthétique.yvesaguilar
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artistes» (2). Les idées de Mérimée seront reprises dans
l'article premier de la loi du 30 mars 1887 sur la
conservation des monuments et objets d'art ayant un
intérêt historique ou artistique : «Les immeubles par ments historiques fait naître un droit spécifique,
nature ou par destination dont la conservation peut souvent dénommé droit de l'esthétique, qui donne à
avoir, au point de vue de l'histoire ou de l'art, un voir, signale au public ce qu'il a intérêt à regarder. Au
intérêt national, seront classés en totalité ou en partie commencement de l'administration des monuments
historiques, il y a des juristes : Vitet, premier inspecteur par les soins du Ministre de l'instruction publique et
général des monuments historiques, nommé le 29 des beaux-arts». Elles sont reprises encore dans la loi
octobre 1830, est un licencié en droit de 28 ans. Il a du 3 1 décembre 1913 sur les monuments historiques :
publié quelques textes remarqués. Dès que sa nominat «Article premier. Les immeubles dont la conservation
ion est notifiée aux préfets, il part pour une tournée présente, au point de vue de l'histoire ou de l'art, un
dans le nord-est de la France. En mars 1831, il est un intérêt public, sont classés comme monuments histo
des collaborateurs de Casimir Périer dont il épouse la riques en totalité ou en partie par les soins du Ministre
nièce en 1832. En avril 1833, devenu secrétaire général chargé des affaires culturelles selon les distinctions
au commerce auprès de son ami Duchâtel, il démissionne établies par les articles ci- après». Il faut noter la liaison
de son poste d'inspecteur général. Son successeur, qui est faite entre l'intérêt national, public, et l'art.
désigné par le Ministre de l'intérieur, Thiers, le 27 mai C'est bien un texte de droit qui dit le beau, ce qui doit
1834, est Prosper Mérimée, lui aussi licencié en droit. être reconnu comme esthétique.
Fils du secrétaire général de l'école des beaux-arts, il Pour le département de la Gironde, un arrêté du
est déjà un écrivain célèbre mais aussi, depuis 1831, préfet du 26 mars 1839 institue une commission dont
chef de cabinet du comte d'Argout, Ministre du comles membres et les correspondants seront nommés par
merce, et depuis 1832 maître des requêtes. le préfet (3). Ce seront naturellement des notables,
Dès le début du service, alors qu'est définie sa
mission, assortie de quelques crédits et fondée unique 2— P. Mérimée, Les monuments de la France, Le moniteur
ment sur la persuasion, Vitet déplore son manque de universel, lerjanv. 1853 (souligné par moi).
moyens. Il ne voit que le droit qui puisse permettre le 3-«Le conseiller d'État, préfet de la Gironde arrête
classement esthétique dont il a la charge. Il écrit à Art. 1. Une commission est instituée pour la recherche et la
Guyot : «Les maires, les curés, les fabriques et surtout conservation des monuments et documents historiques.
Art. 2. Les membres de cette commission sont nommés par le les conseils municipaux me donnent bien du mal.
préfet. Leur nombre est illimité. Impossible de leur faire entendre raison et si vous ne
Art. 3. Des membres correspondants pourront, sur la proposition m'armez pas d'un bon article de loi, d'ici dix ans, de la commission, être nommés par le préfet hors du chef-lieu il n'y aura plus un monument en France. Ils seront du département. tous ou détruits ou badigeonnés» (1). Art. 4. La commission est chargée : 1. de rechercher les anciens
Le terme de «classement» apparaît dans une monuments et les antiquités du département, et d'en dresser la
circulaire adressée aux préfets en 1837 : il leur est statistique ; 2. d'indiquer les anciens édifices dont il importe
d'assurer la conservation, et d'en constater l'état actuel ; demandé de «classer» les monuments de leur départe 3. d'examiner les projets des travaux de toute nature à faire à ment en fonction tout à la fois de l'intérêt archéologi ces édifices, et de surveiller, sous le rapport de l'art, l'exécution que et du coût de la restauration. Pour Mérimée, le de ces travaux ; 4. de recueillir les actes et les documents de toute
nature qui se rattachent à l'histoire du pays.
1-L. Hautecœur, Histoire de l'architecture classique en France. Art. 5. Les membres correspondants auront pour attributions de
La Restauration et le gouvernement de Juillet, 1815-1848, t. 6, seconder la commission dans les soins dont elle est chargée, de
Paris, Éd. A. et J. Picard et Cie, 1955, pp. 291-292 (souligné par procéder aux explorations qu'elle leur confiera, et de l'informer
moi). de tout ce qui se rapporterait à l'objet de son institution». 78 Yves Aguilar
assortis de spécialistes. Les membres de la commission Le bureau de la commission est présidé par le président
ont en commun, à l'élu près, d'appartenir à l'académie de l'académie royale des sciences, belles-lettres et arts
royale locale (4), lieu de reconnaissance qui regroupe de Bordeaux qui est, en même temps, doyen de la
des érudits, des

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