La dynamique de groupe - article ; n°2 ; vol.57, pg 425-440
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Description

L'année psychologique - Année 1957 - Volume 57 - Numéro 2 - Pages 425-440
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 99
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Cl. Faucheux
La dynamique de groupe
In: L'année psychologique. 1957 vol. 57, n°2. pp. 425-440.
Citer ce document / Cite this document :
Faucheux Cl. La dynamique de groupe. In: L'année psychologique. 1957 vol. 57, n°2. pp. 425-440.
doi : 10.3406/psy.1957.26617
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1957_num_57_2_26617DYNAMIQUE DE GROUPE LA
par Claude Faucheux
Nous voulons essayer de situer la « dynamique de groupe » dans le
domaine des recherches psychosociales portant sur les groupes et même
plus précisément sur les groupes restreints.
Le mot « group dynamics » apparut semble-t-il pour la première fois
dans la conclusion d'un article de Kurt Lewin de 1944 (68) qui était
consacré aux rapports de la théorie et de la pratique en psychologie
sociale :
« Dans le domaine de la dynamique de groupe, plus qu'en aucun
autre domaine psychologique, la théorie et la pratique sont liées méthodo-
logiquement d'une façon qui, si elle est correctement menée, peut fournir
des réponses à des problèmes théoriques et en même temps renforcer
cette approche rationnelle de nos problèmes sociaux pratiques qui est
une des exigences fondamentales de leur résolution. »
Cette expression s'institutionalisa peu après en 1945 avec la création
du « Research Center of Group Dynamics » (69). Celui-ci, d'abord situé au
Massachussetts Institute of Technology de Cambridge se déplaça en 1948
après la mort de son fondateur K. Lewin et alla à Ann Arbor former
1' « Institute for Social Research » en se réunissant avec le « Survey
Research Center » qui se trouvait déjà à l'Université de Michigan.
La chose est à peine plus ancienne que le mot. Un disciple de Lewin,
J. F. Brown parlait en 19351 de « dynamique sociale ». Cet auteur fut
d'ailleurs le premier « théoricien du champ » à s'intéresser à des problèmes
sociologiques. Mais en 1939 (66) Lewin s'intéressait de plus en plus aux
problèmes de psychologie sociale, disant que dans ce dernier domaine
comme en individuelle il fallait rechercher la dynamique
sous-jacente aux phénomènes, il envisageait cependant les problèmes
de groupe surtout sous l'angle de la situation a" appartenance d'un individu
comme le montre son analyse de l'adolescence. Ce n'est qu'un peu après
cette date que Lewin s'intéressa aux problèmes spécifiques du groupe
pour finalement envisager la « dynamique du groupe ». L'étude qu'il
poursuivit en 1943 (64) sur les habitudes alimentaires fut à cet égard
capitale.
1. .T. F. Brown, Toward a theory of social dynamics (./. soc. Psychol.,
A. PSYC.HOL. "j7 L'8 426 REVUES CRITIQUES
Sans doute est-ce Lewin qui força l'intérêt naissant pour les groupes
vers 1938 d'une part avec des analyses de « cas » et la formulation de
définitions et de concepts nouveaux, d'autre part avec l'expérience sur
les « climats sociaux » (65). Sans doute a-t-il une responsabilité dans
l'accélération des publications consacrées aux groupes qui, de 21 par
an entre 1930 et 1939 passent à 31 jusqu'en 1944, puis à 55 jusqu'en 1949
pour atteindre 152 par an jusqu'en 1953, peut-être en débarrassant ce
domaine de recherches d'un certain nombre de préjugés qui, comme
le remarque M. Deutsch (23) faisaient penser à bon nombre de
psychologues, juste avant la seconde guerre mondiale, que c'était faire
preuve de mysticisme que de parler d' « atmosphère de groupe », de
« buts de groupe », et de reconnaître une existence au même,
plutôt qu'aux seuls individus.
En effet, dès 1939 (66), Lewin considérait qu'il fallait aborder le
problème des groupes en concevant le groupe comme un ensemble dyna
mique et en le définissant non pas sur la base de la similitude des membres,
mais sur la base de leur interdépendance dynamique.
On retrouve évidemment le même esprit dans les trois objectifs
du « Research Center for Group Dynamics » formulés par son actuel
directeur D. Cartwright (16) :
1 . Promouvoir une connaissance systématique et formuler des théories
fondamentales concernant les forces sous-jacentes à la vie de groupe, celles
qui influencent les relations entre groupes aussi bien que celles qui agissent
sur le développement de la personnalité et l'ajustement des individus.
2. Réduire le fossé entre le corps des connaissances en sciences sociales
et la pratique de l'action sociale ;
3. Fournir un programme d'enseignement portant sur les connais
sances accumulées en dynamique de groupe, sur les techniques de
recherches, sur les techniques de formation de leader, sur la consultation
et sur l'action sociale.
R. Lippitt, en 1948 (72), formule ainsi ses objectifs :
1. Appliquer des méthodes expérimentales au comportement des
petits groupes et au comportement des individus dans une situation de
groupe ;
2. Tenter l'intégration de ce travail dans les domaines de la psychol
ogie individuelle, de la psychologie sociale, de la sociologie et de l'anthro
pologie sociale ;
3. Isoler les propriétés comparatives spécifiques des petits groupes
et essayer une transposition de ces propriétés dans le langage de la théorie
du champ ;
4. Développer une méthode de mesure applicable au comportement
des petits groupes ;
5. Appliquer les découvertes dans les problèmes pratiques de l'action
sociale.
A l'heure actuelle l'expression « dynamique de groupe » est entendue
dans un sens plus ou moins large suivant les milieux. FAUCHEUX. LA DYNAMIQUE DE GROUPE 427 C.
Pour certains chercheurs en psychologie sociale, comme par exemple
R. B. Cattell, en 1948 et J. Bruner, en 1948 également, l'expression
couvre l'ensemble des recherches dans le domaine des groupes.
Pour d'autres chercheurs comme R. Baies, l'expression désigne les
chercheurs de tendance léwinienne, à l'exclusion des autres.
Un témoignage de cette séparation nous est offert par deux recueils
d'articles consacrés aux groupes.
Le premier (1953) publié par Cartwright et Zander (18), s'intitule
Group Dynamics : Theory and research et ne consacre que 4 articles sur 41
à la tendance « inter-actionniste ». Réciproquement le second recueil
(1955) publié par Hare, Borgatta et Bales s'intitule Small groups : studies
in social interaction et ne consacre que 5 articles sur 55 à la tendance
« dynamique de groupe. »
Puisque la dynamique de groupe ne recouvre pas l'ensemble des
recherches faites sur les groupes, il est nécessaire de déterminer les
caractéristiques qui peuvent la distinguer des autres tendances dans
ce domaine.
I. — Les diverses tendances dans l'étude des groupes
On peut en gros isoler cinq tendances principales de recherche dans
le domaine de la psycho-sociologie des groupes restreints : la tendance
« dynamiste », la tendance factorialiste, la tendance interactionniste,
la tendance sociométrique et la tendance psychanalytique.
La dynamique de groupe
Gomme le dit Cartwright les chercheurs de cette tendance « préfèrent
laisser la théorie exercer une influence plus directrice dans la planifi
cation des recherches... On ne peut choisir un dispositif d'enregistrement
et de mesure sans savoir ce qu'on va étudier. Jusqu'à ce que les variables
aient été définies conceptuellement ces chercheurs pensent qu'on ne
possède aucune base réelle pour décider si l'on utilisera un chronographe
d'interaction, un test sociométrique, un test de personnalité, un question
naire particulier ou quelque autre dispositif » (16).
Cette prééminence de la théorie est en effet un premier trait carac
téristique de la dynamique de groupe. Si l'on ne retrouve pas toujours
dans les publications de cette tendance une conceptualisation typique
ment léwinienne on peut néanmoins dire que toutes manifestent le
même souci de définition conceptuelle des variables dans un ensemble
systématique. L'exemple le plus frappant en est la série d'articles sur
les communications (30).
Une deuxième caractéristique réside dans une attitude expérimentale
stricte qui peut être schématisée ainsi :
— tout problème scientifique peut et doit être posé expérimentalement,
— une expérience est faite pour tester des hypothèses ; REVUES CRITIQUES 428
— une expérience de laboratoire

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