La lutte contre le sida en Thaïlande : de la logique de santé publique à la logique industrielle - article ; n°1 ; vol.21, pg 75-98
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La lutte contre le sida en Thaïlande : de la logique de santé publique à la logique industrielle - article ; n°1 ; vol.21, pg 75-98

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Sciences sociales et santé - Année 2003 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 75-98
La lucha contra el sida en Tailandia: de la lógica de salud pública a la lógica industrial
Afin de luchar contra el avance de la epidemia del sida, Tailandia desarrolló exitosamente una política basada en la prevención. Lo que esta planteado desde ahora es el acceso de las personas infectadas por el VIH a los tratamientos médicos. Para proveer tratamientos a bajo costo, Tailandia tiene la posibilidad de movilizar su industria farmacéutica local para producir medicamentos genéricos. Pero las modificaciones que se produjeron en la reglamentación de la propiedad intelectual no incitan a la producción de medicamentos genéricos locales. La política de salud pública se encuentra en consecuencia en la incapacidad de movilizar a la lógica industrial, poniendo en causa de esta manera el acceso de los enfermos a los tratamientos médicos.
Aids struggle in Thailand: from public health policy logic to industrial policylogic
Thailand' s efforts to slow the AIDS epinvestissements directs etrangers-mic are successful thanks to a preventive policy. Now, the issue is to ensure access for people with palliative cares and antiretroviral treatments. To provinvestissements directs etrangers low-cost treatments, Thailand can mobilize national generic industry. However, the recent modifications of the intellectual propriety rights do not urge local firms to produce generics. Finally, public health policy is unable to mobilize the industrial policy in order to improve affordability of treatments to infected people.
Résumé. Pour lutter contre la progression de l'épidémie du sida, la Thaïlande a suivi avec succès une politique de santé publique axée sur la prévention. Se pose désormais la question de l'accès aux soins et aux traitements des personnes infectées par le VIH. Pour fournir des traitements à moindre prix, la Thaïlande peut mobiliser son industrie pharmaceutique locale pour produire des versions génériques. Cependant, les modifications intervenues dans la réglementation de la propriété intellectuelle n'incitent pas les firmes locales à produire ces génériques. La politique de santé publique se trouve donc dans l'incapacité de mobiliser la logique industrielle, remettant ainsi en cause l'accès des personnes aux soins et traitements.
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 50
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Samira Guennif
Claude Mfuka
La lutte contre le sida en Thaïlande : de la logique de santé
publique à la logique industrielle
In: Sciences sociales et santé. Volume 21, n°1, 2003. pp. 75-98.
Citer ce document / Cite this document :
Guennif Samira, Mfuka Claude. La lutte contre le sida en Thaïlande : de la logique de santé publique à la logique industrielle. In:
Sciences sociales et santé. Volume 21, n°1, 2003. pp. 75-98.
doi : 10.3406/sosan.2003.1579
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/sosan_0294-0337_2003_num_21_1_1579Resumen
La lucha contra el sida en Tailandia: de la lógica de salud pública a la lógica industrial
Afin de luchar contra el avance de la epidemia del sida, Tailandia desarrolló exitosamente una política
basada en la prevención. Lo que esta planteado desde ahora es el acceso de las personas infectadas
por el VIH a los tratamientos médicos. Para proveer tratamientos a bajo costo, Tailandia tiene la
posibilidad de movilizar su industria farmacéutica local para producir medicamentos genéricos. Pero las
modificaciones que se produjeron en la reglamentación de la propiedad intelectual no incitan a la
producción de medicamentos genéricos locales. La política de salud pública se encuentra en
consecuencia en la incapacidad de movilizar a la lógica industrial, poniendo en causa de esta manera
el acceso de los enfermos a los tratamientos médicos.
Abstract
Aids struggle in Thailand: from public health policy logic to industrial policylogic
Thailand' s efforts to slow the AIDS epinvestissements directs etrangers-mic are successful thanks to a
preventive policy. Now, the issue is to ensure access for people with palliative cares and antiretroviral
treatments. To provinvestissements directs etrangers low-cost treatments, Thailand can mobilize
national generic industry. However, the recent modifications of the intellectual propriety rights do not
urge local firms to produce generics. Finally, public health policy is unable to mobilize the industrial
policy in order to improve affordability of treatments to infected people.
Résumé
Résumé. Pour lutter contre la progression de l'épidémie du sida, la Thaïlande a suivi avec succès une
politique de santé publique axée sur la prévention. Se pose désormais la question de l'accès aux soins
et aux traitements des personnes infectées par le VIH. Pour fournir des traitements à moindre prix, la
Thaïlande peut mobiliser son industrie pharmaceutique locale pour produire des versions génériques.
Cependant, les modifications intervenues dans la réglementation de la propriété intellectuelle n'incitent
pas les firmes locales à produire ces génériques. La politique de santé publique se trouve donc dans
l'incapacité de mobiliser la logique industrielle, remettant ainsi en cause l'accès des personnes aux
soins et traitements.Sciences Sociales et Santé, Vol. 21, n° 1, mars 2003
La lutte contre le sida en Thaïlande :
de la logique de santé publique
à la industrielle
Samira Guennif*, Claude Mfuka**
Résumé. Pour lutter contre la progression de l'épidémie du sida, la
Thaïlande a suivi avec succès une politique de santé publique axée sur la
prévention. Se pose désormais la question de l'accès aux soins et aux tra
itements des personnes infectées par le VIH. Pour fournir des traitements
à moindre prix, la Thaïlande peut mobiliser son industrie pharmaceutique
locale pour produire des versions génériques. Cependant, les modificat
ions intervenues dans la réglementation de la propriété intellectuelle
n'incitent pas les firmes locales à produire ces génériques. La politique de
santé publique se trouve donc dans l'incapacité de mobiliser la logique
industrielle, remettant ainsi en cause l'accès des personnes aux soins et
traitements.
Mots clés : santé publique, politique industrielle, droits de propriété
intellectuelle.
* Samira Guennif, économiste, Centre d'Économie de l'Université Pans-Nord, 99,
avenue Jean-Baptiste-Clément, 93430 Villetaneuse, France.
** Claude Mfuka, Centre de Paris-Nord, 99,
avenue 93430 France. SAMIRA GUENNIF, CLAUDE MFUKA 76
Si, aujourd'hui, la Thaïlande figure parmi les pays où l'épidémie du
sida est dite concentrée (1) (Ainsworth, 1998, 1999 ; Banque mondiale,
1997, 2000 ; Onusida, 2000), l'histoire de l'épidémie montre qu'il n'en a
pas toujours été de même. Au début de la décennie quatre-vingt (2), la
maladie concernait quelques groupes d'individus dont le comportement en
matière de contraction-transmission du virus était jugé hautement risqué :
les homosexuels et les toxicomanes par injection. À Bangkok, le taux de
prévalence de ces derniers passe de 2 % à 40 % entre 1987 et 1988.
À la fin des années quatre-vingt, les autorités constatent une pro
gression inquiétante parmi les travailleurs sexuels qui déclarent utiliser
peu le préservatif (3). Au début des années quatre-vingt-dix, l'épidémie
s'étend alors aux clients des maisons closes qui, d'après des études
menées à cette époque, utilisent également peu le préservatif (4). Dans ces
conditions, les populations dites à risque faible ne sont pas épargnées.
Ainsi, le taux de prévalence parmi les épouses et les enfants des clients de
maisons closes augmente sensiblement. En 1995, 2,3 % des femmes
enceintes étaient infectées, portant le nombre annuel de nouveau-nés
infectés lors d'une transmission mère-enfant entre 4 000 et 5 000. Pour
infléchir la progression de l'épidémie, la Thaïlande s'est engagée dans une
logique de santé publique axée sur la prévention. Les programmes d'in
formation et de prévention de la maladie, mis en place durant la décennie
quatre-vingt-dix, ont permis au pays d'enrayer la progression de l'épidé
mie parmi différentes catégories de la population et, tout spécialement,
parmi les travailleurs des maisons closes et leurs clients. Cependant, la
question du traitement médical des personnes infectées demeure et se pose
même de façon critique (Banque Mondiale, 2000), puisque sur une popul
ation totale de 63,6 millions d'individus, 755 000 personnes vivent
aujourd'hui avec le VIH en Thaïlande (Onusida, OMS, 2000). Une est
imation récente porte même ce chiffre à 800 000 personnes (Onusida,
2002).
(1) Les taux d'infection sont élevés parmi les individus à haut risque, mais le VIH ne
s'est pas répandu dans le reste de la population. Une grande partie de l'Amérique
latine et des Caraïbes se trouve dans ce cas de figure.
(2) Le premier cas de sida est signalé en Thaïlande en 1984.
(3) En 1989, une première campagne de surveillance épidémiologique montre que le
taux de prévalence atteint près de 44 % parmi les travailleurs sexuels situés en maison
close dans le canton de Chiang Mai, au nord du pays.
(4) Sur 22 % des hommes de 15 à 49 ans ayant fréquenté les maisons closes durant
l'année 1990, seuls 38 % déclarent avoir utilisé un préservatif. Ainsi, pour certaines
cohortes déjeunes militaires, les taux de prévalence passent de 0,5% à 4 % entre 1989
et 1993. CONTRE LE SIDA EN THAÏLANDE 77 LUTTE
À la question, comment assurer l'accès de la population aux médi
caments antisida, une des réponses serait, pour le gouvernement, de recour
ir à l'industrie pharmaceutique nationale. En effet, celle-ci est capable de
produire des versions génériques de ces médicaments à des prix plus abor
dables. Le problème du traitement des malades dans une logique de santé
publique vient donc questionner la politique industrielle.
L'objet de cet article est de montrer que les modifications interve
nues dans le secteur pharmaceutique thaïlandais, depuis les années quatre-
vingt-dix, constituent, en Thaïlande, un obstacle à la poursuite d'une
logique de santé publique axée sur l'accès de la population aux trait
ements. Les renforcements successifs de la loi sur les brevets constituent,
en effet, une barrière à l'entrée pour l'industrie locale qui souhaiterait
s'investir dans la production de génériques antisida. Nous verrons tout
d'abord les résultats de la politique de santé publique, ce qui nous
conduira ensuite à préciser les difficultés de la politique de soin. Le
nombre élevé de personnes à traiter et le prix prohibitif des médicaments
exercen

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