La multifirme - article ; n°4 ; vol.15, pg 567-644
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Description

Revue économique - Année 1964 - Volume 15 - Numéro 4 - Pages 567-644
78 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1964
Nombre de lectures 95
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Monsieur Jean Ousset
La multifirme
In: Revue économique. Volume 15, n°4, 1964. pp. 567-644.
Citer ce document / Cite this document :
Ousset Jean. La multifirme. In: Revue économique. Volume 15, n°4, 1964. pp. 567-644.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1964_num_15_4_407617LA MULTIFORME
L'étude des structures de la production et de ses conséquences
est relativement difficile à réaliser en raison du peu d'ouverture des
entreprises et du « secret des affaires » ; elle ne peut être abordée
que d'un point de vue théorique que l'on rapproche ensuite des faits l.
Pour des raisons historiques et dans un souci de simplification, la
théorie n'a retenu que l'hypothèse de l'entreprise ne comportant
qu'une seule fonction de production. Les faits révèlent une situation
sensiblement différente que la théorie ne découvre que peu à peu.
L'hypothèse de l'entreprise ne comportant qu'une seule fonction
de production était valable au début du xixe siècle au moment de la
révolution industrielle, elle ne l'est plus aujourd'hui où les entre-
prises possèdent des fonctions très complexes. On assistait alors à
une floraison de petites entreprises fabriquant un seul produit, sem
blable à celui du voisin. Leur concentration a amené la théorie à
envisager, outre les hypothèses extrêmes de concurrence pure et par
faite et de monopole, des situations intermédiaires : duopole, poly-
pole... La production de masse a conduit les entreprises à envisager
des moyens de concurrence nouveaux : qualité des produits, efforts
de vente, innovations... qui ont été retenus par Chamberlain et
Schumpeter. Pour des raisons de sécurité ou afin de s'assurer de
nouvelles occasions de profit, les entrepreneurs sont intervenus sur
divers marchés. Ces divers éléments : concentration, différenciation
des produits, production de produits différents, font que la firme ne
comporte plus une seule mais plusieurs unités de production. On ne
peut plus parler de firme mais de multifirme.
L'hypothèse de l'entreprise comportant plusieurs fonctions de pro
duction n'a pas retenu l'attention des auteurs. Les spécialistes ont
1. J'exprime toute ma reconnaissance à Monsieur le Professeur Goetz-Girey
pour les observations qu'il m'a faites et dont j'ai largement tenu compte. Je remercie
Messieurs les Professeurs Milhau et Badouin pour les nombreux conseils qu'ils
m'ont donnés et l'aide qu'ils m'ont apportée, ainsi que mes camarades dont le
concours m'a été très précieux. 568 REVUE ECONOMIQUE
examiné son organisation pour déterminer la meilleure, ses comptes
pour mettre en place des méthodes de calcul de prix de revient, son
exploitation et ses investissements pour résoudre les problèmes qu'ils
soulevaient, mais les économistes n'ont pas étudié le phénomène. Cert
ains même l'ont nié, tels Pirou ou Kaldor, qui prévoyaient une spé
cialisation accrue des entreprises 2. Une réaction en sens inverse appar
aît, mais elle s'est bornée à envisager les cas de production mult
iple 3.
Le préfixe multi signifie beaucoup. Le mot firme est issu du latin,
[irmare en latin classique qui veut dire confirmer par signature,
firma en bas latin qui signifie une signature, une convention. Il en
est sorti firm en anglais, qui désigne la maison de commerce ou la
raison sociale, firma en allemand.
La firme est une unité de production qui combine les facteurs
— capital et travail — en vue de la satisfaction des besoins. C'est
un ensemble de personnes et de choses reliées à un même centre de
calcul et soumis à un pouvoir de décision 4.
Des auteurs ont appelé multifirme l'entreprise qui gère plusieurs
établissements industriels et commerciaux, compte non tenu du siège
social de l'entreprise ; a contrario, l'unifirme est l'entreprise qui n'ex-
2. « II est facile d'apercevoir le caractère de la grande production indust
rielle moderne. Elle est analytique, en ce qu'elle décompose très minutieusement
les efforts et les tâches, qu'elle porte au maximum la division du travail. En
même temps, la grande production moderne est synthétique, car elle ne se borne
pas à décomposer les tâches ; elle s'attache à les coordonner rationnellement
pour les harmoniser les unes aux autres. » Gaétan PlROU, Cours d'économie poli
tique, tome I, Paris, Domat-Montchrestien, 1947, p. 153. Voir dans le même
sens Nicolas Kaldor, « Market imperfection and excess capacity », Economica,
vol. II (New series), 1935, p. 48.
3. « C'est une lacune plus grave de la théorie de la firme que la méconnais
sance du fait que, dans le monde moderne, la firme fournit généralement plusieurs
types de produit. La théorie de la firme porte la marque d'une période où l'acti
vité de la firme ne s'était pas encore diversifiée. » R. Barre, Economie politique
(Coll. Thémis), Paris, P.U.F., 1962, p. 590. «L'un des éléments qui a le plus
éloigné l'analyse des faits est précisément cette hypothèse de travail qui consi
dère que chaque entreprise produit un bien particulier, alors que la plupart
des entreprises produisent, non pas un bien mais une série de biens. » Jane Aubert-
Krier, Gestion de l'entreprise (Coll. Thémis), Paris, P.U.F., 1963, p. 425. «Bien
que la plupart des entreprises modernes fabriquent plusieurs produits, la théorie
économique a été établie d'après les suppositions que chaque entreprise ne fabri
que qu'un seul produit. Les raisons de prévision inexactes doivent être cherchées
en partie dans les origines historiques de la théorie et en partie dans la simplicité
de l'analyse théorique lorsqu'elle se limite à la production d'un produit unique. »
Joël Dean, Théorie économique et pratique des affaires, Paris, Ed. de l'entreprise
moderne, 1959, p. 131.
4. R. Barre, Economie politique. Tome I (Coll. Thémis), Paris, P.U.F.,
1962, p. 357 ; — M. Capet, « La firme, objet d'analyse », Revue d'économie
politique, 1962. LA MULTIFIRME 569
ploite qu'un seul établissement. L'établissement est « le lieu où se
réunissent pour un résultat économique commun un responsable, sala
rié ou non, et un ou plusieurs travailleurs, salariés ou non ». C'est
une « unité économique possédant une certaine unité de gestion et
indépendance d'action » 5. L'établissement est défini par sa locali
sation. Cette définition est imparfaite. Tout d'abord, elle n'a été rete
nue qu'en raison de sa simplicité. Statistiquement, toute autre défi
nition est difficilement applicable : il est en effet peu aisé de donner
un critère unique et simple qui ne repose pas sur la localisation.
Il convient ensuite de noter qu'une « certaine unité de gestion et
indépendance d'action » appartient à d'autres ensembles que l'ét
ablissement : un atelier, un chantier, une division, un service, une
usine ont bien souvent ces qualités ; un établissement est souvent
composé de plusieurs unités de production ayant entre elles autant
d'indépendance que des établissements n'en comportant qu'une. Du
point de vue gestion et organisation, il existe peu de différence entre
plusieurs unités de production concentrée en un même lieu et un ét
ablissement n'en comptant qu'une : dans le premier cas, l'établiss
ement est divisé en autant d'éléments qu'il y a d'unités de production ;
dans le second, chaque établissement est considéré comme une seule
unité. Il n'y a aucune différence entre une unité de production située
dans l'enceinte de l'établissement qui en compte plusieurs et un
établissement qui n'en compte qu'une.
L'établissement est insuffisamment précis pour permettre de définir
la multifirme. Des établissements peuvent en effet produire des biens
analogues ou différents, selon des techniques semblables ou diverses.
Les combinaisons de facteurs peuvent être réalisées selon des tech
niques dont la différence peut être nulle ou plus ou moins grande et
donner naissance à des produits analogues ou plus ou moins diffé
rents. C'est pour cette raison que nous préférons nous référer à la
not

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