La perception - compte-rendu ; n°1 ; vol.52, pg 198-208
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Description

L'année psychologique - Année 1952 - Volume 52 - Numéro 1 - Pages 198-208
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 5
Langue Français

Extrait

F Bresson
S. Ehrlich
1° La perception
In: L'année psychologique. 1952 vol. 52, n°1. pp. 198-208.
Citer ce document / Cite this document :
Bresson F, Ehrlich S. 1° La perception. In: L'année psychologique. 1952 vol. 52, n°1. pp. 198-208.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1952_num_52_1_8619— Psychologie générale. III.
1° La perception.
KÖHLER (1.).— üeber Aufbau und Wandlungen fler Waihrneh-
llIUllgSWelt -('Sur la constitution et les changements du monde per
ceptif). — Oesterreichische Akademie der Wissenschaften, 1951,
227, 118 p.
A la fin du dernier siècle, les développements de la physiologie
et de Tanatomie avaient permis de mieux comprendre certains
dispositifs de fonctionnements nerveux. Ce fut le cas entre autres
pour les mécanismes de l'œil et de la vision. A partir de ces données,
3 semblait que les problèmes plus psychologiques de la perception
allaient eux aussi trouver leur solution. En fait, comme cela se
présente souvent, ces nouvelles découvertes apportèrent beaucoup
moins de solutions que de nouveaux problèmes.
Un des problèmes, très important parce que s'étendant à toute
la perception visuelle, était celui de la vision debout. Comment
ëtaït-il possible que nous voyions les objets debout alors que les
dispositifs optiques de l'œil en projetaient une image renversée sur
notre rétine? Ce fut Stratton qui, le premier, apporta vers 1890
quelques éclaircissements sur ce phénomène incompréhensible jus
qu'alors. Considérant que les facteurs anatomiques et physiologiques
étaient insuffisants pour fournir une explication valable de la vision
débout, il se demanda si une telle perception des choses était inal
térable, quel y était le rôle de l'accoutumance, et ce qu'il en adviend
rait si par un jeu de miroirs tous les objets étaient présentés à
l'envers à l'œil. Il réalisa donc un tel jeu de mrroirs, et les fit porter
comme des lunettes à un certain nombre de personnes. Il remarqua
que les sujets, très gênés au début, finissaient toujours par s'adapter
à ces conditions anormales, si bien qu'après plusieurs jours d'expé
rience les objets étaient vus à nouveau normalement debout.
Ces ieSjpériences assez concluantes ne furent que ipeu perfection
nées (par ta suite. Quelques modifications de détail, ;ne portant que
sur une amélioration des lunettes, ne changèrent en rien les résul
tats déjà obtenus.
Ces dernières années cependant, un groupe de chercheurs entre
prit une série d'expériences dépassant de loin le problème de la PSYCHOLOGIE GENERALE 199
vision debout, recherches dont les principaux résultats sont rassemb
lés dans l'ouvrage publié par Ivo Köhler.
Généralisant la méthode expérimentale inaugurée par Stratton,
Köhler va placer ses sujets dans une situation perceptive anormale,
en leur faisant porter des lunettes à travers lesquelles les objets
leur apparaîtront soit déformés, soit colorés suivant les verres
employés. Cette méthode, appelée par Köhler « Störungsmethode »
(méthode de dérangement), va lui permettre d'observer de quelle
manière la perception réagit à des conditions optiques inhabituelles
et comment elle redevient peu à peu normale en surmontant une
gêne artificielle. Ainsi, dit-il, « il sera plus facile de comprendre
de quelle façon la perception est devenue normalement ce qu'elle
est, car il est probable que les facteurs qui permettent de vaincre
une gêne artificielle, sont aussi ceux qui déterminent la vision nor
male ». Munissant ses sujets de lunettes à verres soit prismatiques,
soit colorés, Köhler va constater que, d'une façon générale, les
déformations systématiques des objets s'atténueront considérable
ment dans les premiers jours de l'expérience, puis, si elle est pours
uivie suffisamment longtemps, les objets reprendront peu à peu
leur aspect familier.
De même, des troubles tout à fait analogues aux précédents se
présenteront lorsque le sujet ôtera ses lunettes en fin d'expérience.
Il faudra encore attendre quelques semaines de vision libre pour
que celle-ci redevienne normale.
Ces effets post-expérimentaux dus aux traces laissées dans le
système nerveux par un état de gêne durable auquel se trouve
artificiellement soumis un organe sensoriel, ont été appelés par
l'auteur « Nachefîekte » (« after effects » en anglais). Comme ces
traces se manifestent très irrégulièrement mais qu'elles sont tou
jours liées à des situations particulières (direction du regard par
rapport à la position de la tête et des lunettes), Köhler emploie
fréquemment le terme « Situations-Nacheffekte ». Avant lui, un
autre chercheur, Hering, utilisant avec la même méthode expé
rimentale des lunettes semblables, n'était pas arrivé à mettre en
évidence de telles traces. Il est vrai que ses expériences ne dépas
saient pas des durées de 3 ou 4 jours.
Les expériences de Köhler durèrent au moins 5 jours, certaines
se prolongeant jusqu'à 4 mois. On peut les diviser en trois groupes
ne différant que par les verres employés.
1° Expériences avec lunettes à verre prismatiques;
2° à demi- verres
3° avec lunettes à verres colorés.
Comment se présentent aux sujets les objets vus à travers des
verres prismatiques, et que deviennent les images rétiniennes dans
de telles conditions?
1. Les prismes dévient tous les rayons lumineux, mais cette 200 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
déviation est plus ou moins grande suivant l'angle d'incidence. Il
en résulte :
a) Une translation de tous les objets, d'autant plus importante
que l'objet regardé est plus loin de l'œil (pour un prisme de 20°
d'angle au sommet et pour des objets à portée de mains elle est
d'environ 10 cm.). Il est donc compréhensible que cette propriété
des prismes soit à la base des mouvements apparents dont sont
victimes les sujets quand ils s'approchent ou s'éloignent des objets
qu'ils regardent.
De là vient aussi leur difficulté à saisir rapidement des objets au
début de l'expérience.
b) Des courbures plus ou moins accentuées des lignes droites,
des distorsions d'angles, si bien que les objets apparaissent incurvés,
inclinés, asymétriques.
2. Les prismes ont la propriété de décomposer la lumière blanche
en radiations s'étalant du rouge au violet. Cette propriété explique
les colorations variées que prennent parfois les objets vus à travers-
ces lunettes.
Köhler fixa des images rétiniennes artificielles en plaçant un
appareil photographique derrière un prisme, situation identique à
celle de l'œil du sujet en expérience. Tout en maintenant fixe le
prisme, il matérialisa des secteurs rétiniens en déplaçant l'appareil
et en photographiant un même objet dans chacune de ces positions.
Il obtint ainsi une série d'images rétiniennes virtuelles (photogra
phies) représentant l'objet inégalement déformé. Il montra aussi
que pour un œil immobile muni d'un verre prismatique, les distor
sions des formes étaient différentes d'un point rétinien à un autre-
Mais l'œil étant mobile par rapport aux lunettes, chaque point rét
inien se trouvait obligatoirement soumis à des excitations variables
d'un instant à l'autre.
A. — Voici, à titre d'exemple, une expérience faite par Köhler
en janvier 1933. Durée de l'expérience : 10 jours. Le sujet portait
des lunettes prismatiques binoculaires, les prismes avaient 15°
d'angle au sommet, leur base était tournée vers la gauche.
Après un jour de port de ces lunettes, les perturbations du compor
tement ont complètement disparu. Plus de difficultés dans la marche
ni dans la préhension des objets.
Le 6e jour, le sujet fait une longue randonnée en skis. Les lunettes
ne le gênent plus du tout.
Après 10 jours, redressement presque complet de toutes les lignes,
disparition des obliquités et des distorsions.
Une fois les lunettes ôtées, les objets apparaissent de nouveau
complètement déformés, mais toutes les courbures, distorsions, etc.,
sont inve

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