La personnalité - compte-rendu ; n°2 ; vol.52, pg 558-578
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Description

L'année psychologique - Année 1952 - Volume 52 - Numéro 2 - Pages 558-578
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

G. de Montmollin
5° La personnalité
In: L'année psychologique. 1952 vol. 52, n°2. pp. 558-578.
Citer ce document / Cite this document :
de Montmollin G. 5° La personnalité. In: L'année psychologique. 1952 vol. 52, n°2. pp. 558-578.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1952_num_52_2_8667ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES 558
d'association libre et à une épreuve « d'imagination active » (Jung);
ils devaient imaginer un incident entre eux et l'objet de leur hostilité.
Ces deux techniques devaient permettre selon l'auteur, d'étudier
la colère proprement dite (1) et les attitudes hostiles (2).
De la première investigation l'auteur conclut que 44 % des colères
font suite à des situations de « besoin » c'est-à-dire viennent de
l'interprétation d'une situation perçue comme interférant avec la
poursuite d'un but; 50 % des colères font suite à des situations
« de personnalité », c'est-à-dire viennent de l'interprétation d'une
situation qui heurte les valeurs personnelles ou les relations et att
itudes envers les autres.
Me Kellar estime que d'après la deuxième investigation, les atti
tudes hostiles proviennent toujours d'une situation « de personnal
ité » et ne résultent pas d'une frustration. Il conclut à la nécessité
de limiter aux cas de colère brève l'explication par la séquence
frustration-agression. Mais la distinction entre les deux types de
situation ne nous paraît pas très évidente. Dans les deux cas on
peut parler d'une frustration, en donnant d'ailleurs à ce mot le sens .
très large que lui ont donné les promoteurs de la théorie de la « fru
stration-agression ». Par ailleurs Me Kellar rapporte une expérience
personnelle qui lui semble être une preuve du fait que la présence
de la frustration n'amène pas nécessairement la colère agressive :
ayant servi des sujets dans une expérience de psychologie et de ce
fait étant privé de nourriture, il n'a pas manifesté de colère
malgré la frustration car il était motivé par l'intérêt porté à
l'expérience. Mais c'est donc que cet intérêt avait une valeur
supérieure pour lui, à ce moment, à son besoin alimentaire; or, il
n'a pas été « frustré » de cet intérêt. L'argument ne semble donc
pas très fort contre la théorie de la frustration-agression. Sans
doute parce qu'elle-même est exprimée en termes suffisamment
larges et généraux pour pouvoir englober plusieurs manières d'ex
pliquer les conduites.
V. B.
5° La personnalité.
Points de vue théoriques et généralités :
(1) CANTRIL (H.). — An inquiry concerning the characterist
ics Of man (Enquête sur les caractéristiques de Vhomme). — -
J. abn. soc. Psychol., 1950, 45, 490-503. — (2) HALLOWELL
(A. L). — Personality structure and the evolution of man (La
structure de la personnalité et ï évolution de Vhomme). — Amer.
Anthrop., 1950, 52, 159-172. — (3) LIPPERT (E.). — Zum
Begriff der Persönlichkeit (Du concept de personnalité). — Rev.
suisse. Psychol., 1950, 9, 128-131. — (4) THORNDIKE (E. L.). PSYCHOLOGIE GÉNÉRALE 559
— The organisation Of a person (V organisation d'une personne).
— J. abn. soc. Psychol., 1950, 45, 137.
Malgré l'ancienneté historique du problème de la personnalité,
malgré nombre de réflexions philosophiques, d'investigations induc-
tives à partir d'observations isolées ou déductives à partir de sys
tèmes universalistes, à travers la littérature romanesque, poétique
et savante, il n'existe pas actuellement de théorie générale de la
personnalité, ni même de systématisations complémentaires qui
formeraient les cadres d'études scientifiques objectives. Le domaine
■est (pour ainsi dire) neuf, et les recherches sont engagées sur plu'
sieurs plans à la fois, qui résultent de prises de position personnelles
ou mieux encore des « situations » multiples qui ont été faites au
problème dans le champ de la psychologie.
C'est ainsi que les quatre articles cités, pour n'être pas divergents,
n'ont en commun qu'un mode dynamique d'aborder le problème.
H. Cantril (1) fait le point théorique de la psychologie contempor
aine. Il reprend l'affirmation des débuts selon laquelle l'homme,
phénomène de la nature, peut être étudié et expliqué comme tel, à
condition que toutes les phases de sa vie soient envisagées avec une
rigueur et une continuité d'attitude scientifique; il y a possibilité
d'atteindre ainsi une science de l'homme, qui soit capable d'expli
quer chaque aspect du comportement, mais également la totalité
vivante et dynamique, dont les divers éléments sont dans une
interdépendance continuelle. Le schéma traditionnel qui consiste à
■étudier d'une part la personne et d'autre part l'environnement,
n'envisage pas toute la réalité de l'individu : la vie est un processus
continuel de transactions, de participations, dans un enchâssement
physique et social à travers lequel nous agissons. L'homme est
dans une situation totale « environnement-personne »; l'environn
ement n'est pas seulement du dehors. Et l'auteur montre l'évolution
et l'enrichissement de la psychologie à propos du problème de la
perception envisagée d'abord comme un processus isolé, de réponse
isolée à des stimuli isolés, par un individu isolé, dans une situation où cependant l'abstraction totale du temps et de l'espace ne
s'est pas réalisée. Le monde du physicien qui servait alors de modèle
aux psychologues a dû, peu à peu, se laisser envahir par la complexité
•de la vie quotidienne, étudiée, variable par variable, avec la même
rigueur scientifique et la même volonté d'abstraction méthodolog
ique. Ce n'est pas la méthode qui change, mais les objets d'étude
qui se multiplient. L'importance de la formulation du problème
est donc grande : c'est par la rupture avec les formules anciennes
et la reformulation des questions multiples et isolables du
que la science psychologique, comme toute science, fera des progrès.
A qui étudie la vie, il faut une science « créatrice ».
Mais l'homme n'est pas seulement un organisme vivant, il a
quelque chose d'unique que la psychologie doit être à même d'ap- 560 ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
procher : ce qui caractérise l'homme, c'est la capacité de sentir la
valeur dans la qualité de son expérience; c'est ce qui le distingue
des animaux en donnant à sa conduite d'autres motivations que
les seuls besoins et tendances. Le but ultime de l'homme, c'est
d'atteindre le maximum d'attributs de valeur dans chacune de ses
expériences. Il n'y a pas de rupture dans l'échelle des êtres vivants
et par ailleurs, l'homme est en devenir constant; cette évolution
dynamique n'est pas un processus isolé, car elle se situe à l'intérieur
d'une culture ou d'un groupe particulier dont l'individu fait partie,
de sorte qu'en face de situations nouvelles, l'homme recherchera
les solutions conformes aux standards personnels et sociaux, qui
soient sources de progrès.
Cette position semble être plus philosophique que psychologique;
et pourtant, elle se fonde sur ces recherches expérimentales qui
ont donné lieu à la « psychologie des implications du moi (« ego-
involvements ») », laquelle rassemble un grand nombre d'études d'ori
gine différente et indépendante; elle est parente, d'autre part de
positions nouvelles de biologistes, de neurologues comme Herrick,
Schrödinger, Lillie qui découvrent aux chromosomes, le pouvoir
dynamique d'organiser et de créer, d'où des émergences, des nou
veautés dans l'évolution et le fonctionnement des organismes vivants.
L'homme, en même temps qu'organisateur et créateur d'un
monde physique nouveau, par la possibilité de construire des outils,
de comprendre et d'expliquer l'apparition des événements, de pré
voir l'efficacité de l'action, d'en peser la valeur d'avenir et de l'i
ntégrer à un ensemble instrumental déjà constitué, est orga

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