La photographie stéréoscopique des mégalithes - article ; n°1 ; vol.2, pg 592-602

Baudouin (Marcel)

Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1901 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 592-602
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: BULLETINS_DE_LA_SOCIETE_D-ANTHROPOLOGIE_DE_PARIS0
• Publié le: 01 janvier 1901
• Nombre de lectures: 16
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Extrait

Baudouin
La photographie stéréoscopique des mégalithes
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome 2, 1901. pp. 592-602.
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Baudouin . La photographie stéréoscopique des mégalithes. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, V° Série, tome
2, 1901. pp. 592-602.
doi : 10.3406/bmsap.1901.6021
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1901_num_2_1_60217 novembre 1901 59â
qu'à appliquer mon procédé et ma découverte, et quelques mois, quel
ques semaines même après, je vous apporterai d'abord la traduction des
inscriptions précolombiennes de l'Amérique Centrale, ensuite celle des
Codices.
Discussion
M. Félix Regnault. — M. G. Raynaud pourrait-il nous expliquer comment
les documents épigraphiques sur l'écriture Maya sont si peu nombreux.
Il nous parle également de volumes bilingues, comment se fait-il que
nous n'ayons pas des reproductions complètes de ces ouvrages si import
ants !
LA PHOTOGRAPHIE STÉRÉOSCOPIQUE DES MÉGALITHES
Par M. Marcel Baudouin.
Au cours d'une discussion, à une précédente séance de cette Société \
j'ai eu l'occasion de mentionner que, depuis quelque temps, j'ai pris
l'habitude de photographier, toutes les fois que je le puis, les mégalithes,
que j'observe, avec un appareil capable de donner une épreuve stéréos-
copique.
J'estime qu'avec un positif de cette nature on se rend, en effet, bien
mieux compte de l'importance et de l'allure générale des Mégalithes,
dolmens, menhirs, cromlecks, polissoirs, etc., qu'avec des photographies
ordinaires et multiples, même prises à égale distance et aux quatre points
cardinaux, d'après le procédé que j'ai recommandé aussi dans la même
note, et qui donne d'ailleurs une idée excellente et plus complète encore
de ces documents.
Aujourd'hui, je tiens à vous présenter et à vous montrer, a l'aide du
stéréoscope très simple que j'ai à ma disposition, quelques-unes de mes
épreuves, choisies à dessein parmi les plus ordinaires, pour vous prou
ver que ce système donne des résultats très appréciables, même avec des
clichés assez mauvais 2.
Voici d'abord deux vues de la belle Allée couverte de Pierre Folle, située
à Gommequiers (Vendée), prises au moment des travaux de restauration et
des fouilles que nous y avons pratiquées en juillet 1901. Sur l'une d'elles,
vous voyez les ouvriers au travail, maniant les crics destinés à soulever
une table tombée dans le couloir central. Le mégalithe se détache nette-
1 Baudouin (Marcel). — [La Photographie scientifique des Mégalithes]. Bull, de la
Soc. a'Anthr. de Paris, 1901, p. 344 (Séance du 6 juin -1901).
2 II ne faut pas être trop difficile en tant que photographies de Mégalithes, les con
ditions dans lesquelles on est souvent obligé d'opérer n'étant pas toujours des plus
favorables. Il faut parfois, en effet, parcourir de grandes distances, sac au dos, pour
les exécuter. MARCEL BAUDOUIN. — PHOTOGRAPHIE STBRÉOSCOPIQUE 593
ment du bois voisin; et les hommes qui y travaillent forment un premier
plan qui se dégage admirablement (fig. 1, p. 598).
Les vues du profil nord et de la face ouest du grand Menhir de la Verrie
(à Soullans, Vendée) sont aussi très intéressantes. La pierre s'isole par
faitement des sapins qui l'entourent; et on distingue, surtout sur la vue
de profil, toutes les aspérités et toutes les dépressions du bloc. De même,
pour le Menhir de la Palissonnière (Gommequiers), situé au milieu d'une
vigne, et pour celui de la Crulière, à Saint-Martin-de-Brem.
La Pierre levée d'Olonne se détache aussi très bien des arbres qui
l'environnent et la touchent presque, car elle est placée dans un petit enclos
très touffu.
Un Polissoir, photographié d'ailleurs dans des conditions très défavo
rables (il n'y a pas moyen d'obtenir une autre épreuve et en particulier
de prendre la pierre de face), montre des raies très franchement creusées
dans le grès et si nettes qu'on peut se demander s'il s'agit bien là d'un
polissoir... Nous l'avons découvert à la Brelaudière, de l'Aiguillon-sur-Vie
(Vendée).
Le Mégalithe du Quarteron de la Grosse Pierre (Saint-Martin-de-Brem)
fait une saillie très démonstrative, au milieu du champ où il se trouve.
Quant au petit Hémicycle du Moulin cassé de la même commune, où nous
avons découvert un atelier de taille de silex, probablement moustériens,
on n'en comprend bien la disposition qu'à l'aide de cette photographie
stéréoscopique, comme pour les autres amas de pierres, de même nature,
qu'on trouve aux environs du Havre de la Gachère. Avec cette instrument
ation, on a nettement la sensation d'une rangée de blocs de micro-
granulite, disposés en quart de cercle.
La table tombée du Dolmen d'Apremont (Vendée), qui a plus de 10 mètres
de long et plus de 4 mètres d'épaisseur, est encore bien plus imposante
au stéréoscope que sur une photographie ordinaire; elle se détache alors
bien mieux du pilier qui est derrière elle,, et qu'on distingue à peine, sans
l'aide de cet appareil, sur l'épreuve positive classique.
■JSTous nous sommes servi, pour obtenir nos négatifs, d'un appareil stéréo-
panoramique, fourni par l'industrie courante. Il est construit spécial
ement pour donner, soit une seule vue panoramique de 9 X 18 centimètres,
soit, grâce à un dispositif spécial, deux épreuves simultanées de 8 X 9
centimètres stéréoscopiques.
11 se compose, pour cela, d'une seule chambre noire, allongée dans le
sens horizontal, et divisée, quand on fait de la stéréoscopie, en deux part
ies distinctes par une cloison médiane mobile.
Chacune d'elles a bien entendu son objectif propre; mais ces objectifs
sont solidement assujettis sur une planchette mobile, qui permet l'usage
d'un seul d'entr' eux, quand on se borne à la photographie ordinaire.
L'écartement des objectifs est absolument fixe dans cet appareil très
bien conçu, très portatif et très simple. La distance de leurs centres est, .
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dans notre cas, de 8 cent. 1/2. Le constructeur a sans doute réfléchi avant
d'adopter cette fixité et cette dimension pour l'écart des objectifs; mais
cette disposition a de réels inconvénients. En effet, pour obtenir un effet
stéréoscopique dans ces conditions de non convergence des objectifs1, il faut
d'abord que la distance des objets à la chambre, étant donné l'écart cons
tant des deux images, ne dépasse pas une certaine étendue; et l'appareil
se trouve ainsi forcément réglé pour des images qui ne sont nettes et util
isables qu'à partir de 7 à 8 mètres, quoiqu'on puisse le mettre aussi au
point à des distances un peu moindres.
De plus, l'écart étant de 8 cent. 1/2, alors que les yeux humains ne
sont distants l'un de l'autre que de 6 m. 1/2, on obtient, par cette exagé
ration de l'angle stéréoscopique et la non convergence des chambres, des
effets, sans doute voulus par le fabricant, mais non scientifiques. Cette exa
gération a pour résultat d'augmenter les reliefs. Elle donne plus de valeur,
comme matériel de démonstration, aux photographies ainsi obtenus, si
elle leur enlève un peu de leur valeur scientifique absolue.
Si nous faisons de suite ces remarques, c'est qu'elles ont leur import
ance, en ce qui concerne spécialement les Mégalithes. Souvent, en effet,
ils sont cachés dans des fourrés épais et impossibles à photographier,
sinon d'assez près. Mais avouons qu'il n'y a aucune raison pour les prendre
de trop loin, ou à une distance trop courte. L'inconvénient, signalé plus
haut pour l'appareil dont nous nous servons, n'a donc pas en réalité un
grand intérêt dans le cas particulier où nous sommes placé, car il ne faut
pas photographier de trop près un mégalithe 2.
Notre excellent confrère de Lyon, M. le Dr Destot 3, très expert en pho
tographie scientifique, a fait récemment le procès de ce genre d'appareils
à objectifs à écartement fixe et à chambre noire unique à 2 compartiments
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