La physiologie du muscle dans les expériences de vitesse - article ; n°1 ; vol.4, pg 267-279
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Description

L'année psychologique - Année 1897 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 267-279
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1897
Nombre de lectures 12
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Alfred Binet
Nicolas Vaschide
La physiologie du muscle dans les expériences de vitesse
In: L'année psychologique. 1897 vol. 4. pp. 267-279.
Citer ce document / Cite this document :
Binet Alfred, Vaschide Nicolas. La physiologie du muscle dans les expériences de vitesse. In: L'année psychologique. 1897 vol.
4. pp. 267-279.
doi : 10.3406/psy.1897.2900
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1897_num_4_1_2900XV
LA PHYSIOLOGIE DU MUSCLE DANS LES EXPERIENCES
DE VITESSE
Four étudier la vitesse des mouvements volontaires, et sur
tout pour comparer cette vitesse au point de vue de ses condi
tions et de ses effets physiologiques à la force de contraction
volontaire, il n'est pas possible de recourir à des expériences
compliquées, consistant à faire frapper des coups rapides avec
un doigt sur la table ou sur une clef électrique — comme on l'a
fait en Amérique — ou encore consistant à faire marquer des
petits points avec une plume, comme nous l'avons fait nous-
mêmes. Ces deux, épreuves peuvent être très utiles pour nous
renseigner sur la vitesse des mouvements chez un individu
déterminé, comparé à un autre individu ; ce sont des méthod
es de psychologie individuelle ; mais elles ne peuvent servir
à nous instruire sur la physiologie du mouvement rapide,
parce qu'elles portent sur des mouvements très compliqués,
mettant en jeu des puissances qu'on ne connaît pas. Pour
l'étude que nous avons en vue, il fallait se mettre dans des
conditions aussi simples et aussi précises que possible, et nous
pensons y être arrivé, en employant le procédé suivant :
Le sujet adapte son médius à l'ergographe, comme s'il devait
faire une épreuve de force ; seulement le poids à soulever
est très léger, 1 kil. pour un adulte, et il doit le soulever sans
suivre aucun rythme, mais avec la plus grande rapidité possible ;
le mouvement doit être continué jusqu'à ce que l'on donne au
sujet le signal de s'arrêter ; le temps pendant lequel on a laissé
continuer cette épreuve a varié suivant les constatations que
nous désirions faire ; il a été au minimum de vingt-cinq
secondes. Pendant que les sujets exécutaient avec leur maxi
mum de vitesse les mouvements de flexion du médius, le stylet MÉMOIRES ORIGINAUX 268
de l'ergographe inscrivait ces flexions sur un cylindre tournant
comme dans les expériences ordinaires de force, avec seul
ement cette différence que les mouvements de flexion étant très
rapides, le cylindre qui les enregistrait était animé d'un mou
vement moins lent que dans les autres expériences. Nos recher
ches ont été faites sur 15 jeunes gens de 16 à 48 ans.
Dans un certain nombre d'épreuves, nous avons enregistré en
même temps la courbe respiratoire des sujets. Quand l'expé
rience était terminée, on prenait leur pouls (on l'avait pris
aussi avant l'expérience) et on les interrogeait sur les sensa
tions de fatigue qu'ils éprouvaient.
Nous ne pensons pas qu'on ait encore fait sur l'homme une
recherche de ce genre, bien qu'on ait étudié à différentes
reprises la vitesse des mouvements ; mais c'étaient le plus sou
vent des mouvements complexes et coordonnés, et quand il
s'agissait de simples, on se contentait de compter
leur nombre moyen, sans les analyser et sans en faire la physiol
ogie. Aussi, aucun auteur à notre connaissance n'a-t-il prévu
les observations curieuses qu'il nous a été donné de recueillir.
Les tracés que nous avons pris peuvent être étudiés à un
double point de vue : 1° la nature des contractions musculaires ;
"2° leur rapidité.
Nature des contractions musculaires. — C'est principal
ement sur ce point que nous avons fait des observations nou
velles.
Le premier coup d'œil jeté sur les tracés les montre formés
de lignes parallèles dont l'aspect irrégulier et bizarre semble
défier toute synthèse ; on se dirait en présence de tant de par
ticularités individuelles qu'on est prêt à renoncer à en faire
l'étude.
Nous publions ici trois de ces tracés, qui paraissent pour un
œil novice n'avoir rien de commun, et qui cependant rés
ument très exactement la physiologie de la contraction rapide
et répétée.
Examinons d'abord la longueur du mouvement de flexion ;
cette longueur varie d'un sujet à l'autre ; elle varie aussi pour
un même sujet d'une partie à du tracé ; la longueur
du doigt doit avoir certainement une influence sur la
du tracé, mais cette influence n'est pas la seule ni même la plus
importante. Il y a certains de nos sujets qui intentionnellement
— ils nous l'ont dit, — ont fait des mouvements très petits dans le
butd'économiserdu temps et d'exécuter un plus grand nombre de A. BINET ET N. VASCUIDE. — EXPÉRIENCES DE VITESSE 269
mouvements. Dans toutes les expériences de mouvements
te
CD
fa
taires, il faut tenir compte de ce facteur-là — l'adaptation
mentale de l'individu à l'expérience ou à l'appareil.
Mais, même en tenant compte de ces variations individuelles, u270 MEMOIRES ORIGINAUX
il ressort de tous nos tracés que pendant ces épreuves de
vitesse on a une tendance à diminuer l'amplitude des mouve
ments de flexion ; raisonnée chez les uns, mais fatale
et même inconsciente chez la plupart. On commence en génér
al par faire des mouvements assez grands ; puis le mouve
ment devient moins grand, et à travers des irrégularités nom
breuses il continue jusqu'à la fin de l'expérience à présenter
cette tendance au rapetissement.
Nous avons mis celte tendance en lumière dans le tableau
suivant ; nous avons divisé chaque expérience en quatre parties
d'égale durée, et nous avons calculé la longueur moyenne de
la flexion pour ces quatre parties.
Ce tableau contient le résultat de deux épreuves, faites avec
un intervalle de deux minutes trente secondes. On voit, dans
les deux épreuves, qu'il y a une diminution assez constante de
l'amplitude du mouvement pendant les quatre parties de cha
que épreuve ; on voit aussi que pendant la seconde épreuve où
la fatigue s'est fait sentir davantage que pjendant la première,
l'amplitude du mouvement était aussi plus petite.
EXPERIENCES DE VITESSE
Longueurs moyennes en millimètres des flexions crgographiques, le tracé
individuel étant divisé en 4 parties éf/alcs.
APRÈS 2'30'' LE REPOS PREMIERE EXPERIENCE NOMS
des sujets.
H 111 IV 111 IV
32,12 28,53 28,08 50,50 Cador. . . 33, 84 49, 40 20, 83 20,73
22,61 Haccard . 32, 70 20,68 20,25 14,44 12,17 6,32 0, 05
Guyard . . 31,17 26.81 22,46 18,72 2<,07 17,10 1 1 , 65 8,94
Langlois . 30,56 15,50 12,82 28,38 16,67 12,06 26, 76 24, 13
30,09 12,17 9,81 7,95 Louvet . . 21,77 21 20, 75 6,14
l'iat. . . . 28,21 20,ö9 13,98 7,95 16,97 13 17, 14 11,21
20,84 16 11,95 23 21 Marinier . 19,33 23, 83 20,33
Martin . . 17,48 11,98 7,87 3,97 12 8,66 3,63 8 •13, 16
20,27 13,20 9 Tartary . . 10,58 •17,06 15,69 5,12 16 8,43
15,88 1 1 , 67 20,04 9,78 19,93 19,23 14,95 14,61 10 Raffy. . .
Decourbe . 13,50 12 8,89 6,36 10,77 6,03 3, 42 2,66 11
Vatan . . . 13,19 14,84 19,13 15,91 6,29 9,30 8,25 8,14 12
14,12 11,54 9,86 13 Debrosses. 8,09 11,15 10,89 5, 32 4,06
7,48 7,77 6,97 7,17 7,88 6,90 14 Provost, . 6, 31 4,84
15 Rigault . . 6,28 3,58 2,67 6, 53 6,71 7,06 2,65 3, 06
Cette particularité de la contraction rapide ne se verrait
pas en employant les procédés auxquels nous faisions allusion BINET ET N. VASCI1TDE. — EXPERIENCES DE VITESSE 271 A.
tout à l'heure. Qu'il s'agisse de marquer des points à la plume,
de frapper des coups sur une table, de serrer un tube de
caoutchouc entre le pouce et l'index ou de répéter une même
syllabe — diverses épreuves qui ont été imaginées pour
mesurer la vitesse de mouvements répétés, — il est impossible
de voir que la répétition de mouvement tend à en diminuer
l'amplitude, et qu'on arrive à un moment où le mouvement
est réduit au tiers ou au quart de ce qu'il était au début.
Continuons à analyser les différents tracés de vitesse ; nous
y découvrons une seconde particularité qui, tout d'abord, semb
le bien différente de la tendance au raccourcissement du
mouvement, mais qui en réalité est de même nature ; cette
Fig. 0

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