La supériorité de l identification des mots par rapport aux non-mots - article ; n°2 ; vol.77, pg 475-495
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La supériorité de l'identification des mots par rapport aux non-mots - article ; n°2 ; vol.77, pg 475-495

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Description

L'année psychologique - Année 1977 - Volume 77 - Numéro 2 - Pages 475-495
Résumé
Dans une étude de l'effet de supériorité du mot par rapport au non-mot, nous avons montré que les facteurs susceptibles de rendre compte de ce phénomène dépendent de la tâche que le sujet doit réaliser et des conditions expérimentales dans lesquelles il est placé. Puis on a comparé l'efficacité réciproque des différentes unités perceptives (syllabe, spelling-pattern et Vocalic center groupj et analysé les données en termes de modèles de traitement de l'information.
Summary
We have shown that experimental conditions and tasks modify the role played by the factors responsible for the word superiority effect. The efficiency of different perceptual units (syllable, spelling-pattern and vocalic center group) is compared and analyzed in terms of processing stage models of word perception.
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1977
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Pierre Rossi
La supériorité de l'identification des mots par rapport aux non-
mots
In: L'année psychologique. 1977 vol. 77, n°2. pp. 475-495.
Résumé
Dans une étude de l'effet de supériorité du mot par rapport au non-mot, nous avons montré que les facteurs susceptibles de
rendre compte de ce phénomène dépendent de la tâche que le sujet doit réaliser et des conditions expérimentales dans
lesquelles il est placé. Puis on a comparé l'efficacité réciproque des différentes unités perceptives (syllabe, spelling-pattern et
Vocalic center groupj et analysé les données en termes de modèles de traitement de l'information.
Abstract
Summary
We have shown that experimental conditions and tasks modify the role played by the factors responsible for the word superiority
effect. The efficiency of different perceptual units (syllable, spelling-pattern and vocalic center group) is compared and analyzed
in terms of processing stage models of word perception.
Citer ce document / Cite this document :
Rossi Jean-Pierre. La supériorité de l'identification des mots par rapport aux non-mots. In: L'année psychologique. 1977 vol. 77,
n°2. pp. 475-495.
doi : 10.3406/psy.1977.28211
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1977_num_77_2_28211SUPÉRIORITÉ DE L'IDENTIFICATION DES MOTS LA
PAR RAPPORT AUX NON-MOTS
par J.-P. Rossi
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée1
associé au C.N.R.S., Université René-Descartes
et E.P.H.E., 3e section
SUMMARY
We have shown that experimental conditions and tasks modify the
role played by the factors responsible for the word superiority effect. The
efficiency of different perceptual units (syllable, s pelting- pattern and vocalic
center group) is compared and analyzed in terms of processing stage models
of word perception.
Dans l'identification des mots, le problème de la signification a
été particulièrement étudié à la suite de Huey, qui dès 1908 signalait
que les mots étaient plus vite perçus que des suites de lettres non
significatives.
Le concept de signification reste, encore de nos jours, très vague
et difficile à définir. Ainsi Gibson, Bishop, Schiff et Smith (1964) et
plus récemment Pynte et Noizet (1970) opposent l'identification des
trigrammes non significatifs à celle de sigles de trois lettres. La seule
différence distinguant les deux matériels vient de ce que les sujets sont
censés connaître la signification des sigles qui doivent leur être familiers.
La frontière entre et familiarité s'estompe ainsi progressi
vement. Pourtant, en 1952, Noble avait tenté de distinguer ces deux
concepts en s'appuyant sur une définition opérationnelle lui permettant
de donner à chaque mot une note de signification (meaningfulness),
obtenue en comptant, par unité de temps, le nombre moyen de réponses
différentes qui sont associées au mot étudié. Plus le nombre de mots
associés est grand, plus le degré de signification est élevé. A la limite,
le « degré de signification » dépend donc de la polysémie. Se servant de
cette définition, Kristofferson (1957) montre que le seuil d'identification
des mots est inversement proportionnel a leur « degré de signification ».
On peut constater que, dans les recherches les plus récentes, les
1. 28, rue Serpente, 75006 Paris.
L'Année psychologique 2/77, 475-496 476 J.-P. Rossi
auteurs ont renoncé à quantifier la signification et opposent l'identif
ication des mots à celle des non-mots, c'est-à-dire de suites de lettres
non significatives. Si la notion de est ainsi prise dans un
sens très restrictif, elle a pour avantage d'être parfaitement opération-
nalisable et d'être utilisée par tous les auteurs qui se sont intéressés à
ce problème et qui l'ont abordé à partir de tâches très différentes.
A) LES PROCÉDURES EXPÉRIMENTALES
QUI ONT PERMIS DE METTRE EN ÉVIDENCE
LA SUPÉRIORITÉ DE L'IDENTIFICATION DU MOT
PAR RAPPORT AU NON-MOT
On présentera ici toutes les tâches dans lesquelles on a étudié ce
que les auteurs nomment « la supériorité du mot ». Cette notion de
« supériorité du mot » est utilisée par les auteurs anglo-saxons pour
exprimer le fait que la performance des sujets est meilleure lorsque les
stimulus sont des mots que lorsque ce sont des non-mots, ce qui, en
réalité, recouvre des situations et des variables dépendantes très diff
érentes puisqu'il peut s'agir de seuil d'identification ou de temps de réac
tion verbal dans des tâches consistant soit à identifier le stimulus, soit
à détecter la présence d'une lettre, soit à déterminer si un stimulus est
un mot, soit enfin à comparer deux stimulus. C'est à l'analyse de l'e
nsemble de ces tâches que vont être consacrés les paragraphes suivants.
1) Les seuils d'identification des mots et des non-mots
Miller, Bruner et Postman (1954), puis Kirstofferson (1957) ont
mis en évidence la supériorité du mot sur le non-mot en déterminant
des seuils d'identification selon les méthodes classiquement utilisées
en psychophysique (méthode des limites). Puis, sous l'influence d'un
certain nombre de critiques et du succès de la théorie de la détection
du signal, ces techniques ont été progressivement abandonnées au
profit d'autres procédures. Il existe pourtant des exceptions. Ainsi
Lott et Smith (1970) déterminent un seuil d'identification en augment
ant progressivement le contraste lumineux des stimulus et montrent
ainsi qu'une lettre est plus facilement identifiée lorsqu'elle est présentée
dans un mot que lorsqu'elle est présentée entourée de signes #. Mais,
de plus, cette supériorité du mot augmente avec l'âge des sujets et
donc (selon Lott et Smith) avec la connaissance des effets de la
redondance.
En 1956, Postman et Rosenzweig, en faisant varier la durée de pré
sentation des stimulus, ont pu montrer que le seuil d'identification des
mots ne différait pas de façon significative de celui des non-mots
prononçables. Identification des mots et non-mots 411
Nous avons été amené (Rossi, 1976 ; Rossi, Oppenheim et Chiche, 1976)
à apporter une information supplémentaire dans une recherche où,
pour d'autres raisons, nous avions déterminé des seuils d'identification
en augmentant progressivement la durée de présentation des stimulus
(utilisation des séries ascendantes de la méthode des limites). Dans
ces conditions, nous avons montré que si l'on précise au sujet, après
chaque essai, si sa réponse est ou non correcte, il n'y a pas de différence
significative entre les seuils d'identification des mots et ceux des tri-
grammes prononçables ou même ceux des lettres lorsqu'elles sont
représentées seules. Par contre, si cette information n'est pas fournie,
le seuil d'identification de la lettre est plus bas que celui du mot, lequel
est lui-même inférieur à celui des non-mots prononçables. La supér
iorité du mot semble donc liée à la procédure expérimentale utilisée.
En effet, le sujet ayant à identifier un nombre limité de stimulus (le
seuil étant défini comme la première de deux durées successives au cours
desquelles le sujet identifie correctement le stimulus), on comprend
que le fait de lever l'incertitude, quant à l'exactitude de la réponse,
abaisse le seuil d'identification des trigrammes non significatifs, sans
pour autant modifier celui des mots. Or ce résultat est obtenu sans avoir
contrôlé la redondance. On est donc amené à s'interroger sur l'existence
de cet effet de supériorité du mot et à se demander dans quelle situation,
et par rapport à quel type de non-mot elle peut s'observer.
Pynte et Noizet (1970), utilisant les séries ascendantes de la méthode
des limites, mais sans informer les sujets de l'exactitude de leurs réponses,
déterminent les seuils d'identification de trigrammes non prononçables,
de syllabes et de sigles. Ils montrent ainsi que les seuils d'identification
de stimulus significatifs sont inférieurs à ceux des stimulus non signi
ficatifs, que ceux des stimulus prononçables sont inférieurs à ceux des
non prononçables mais que ceux des stimulus prononçables non signi
f

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