LA VIE PRIVÉE DES ANCIENS
245 pages
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CONSTITUTION DE LA FAMILLE. I. - FAMILLE ÉGYPTIENNE. LE MARIAGE EN ÉGYPTE. - L'AMOUR FILIAL. - LA CONDITION DES FEMMES. - LES ENFANTS. ...

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LA VIE PRIVÉE DES ANCIENS René MÉNARD TOME DEUXIÈME — LA FAMILLE DANS L’ANTIQUITÉ CONSTITUTION DE LA FAMILLE I. - FAMILLE ÉGYPTIENNE LE MARIAGE EN ÉGYPTE. - L’AMOUR FILIAL. - LA CONDITION DES FEMMES. - LES ENFANTS. LE MARIAGE EN ÉGYPTE. — Les textes font un peu défaut pour la constitution de la famille en Égypte, surtout en ce qui concerne les rapports conjugaux. Sur un grand nombre de stèles funéraires, on voit les hommages quel es parents viennent rendre au membre de la famille qui est défunt. La femme est souvent représentée beaucoup plus petite que l’homme, mais suivant M. Mariette, il ne faut tirer de là aucune conclusion sur la situation respective des époux. Nous trouvons en effet sur quelques monuments le mari et la femme placés à côté l’un de l’autre, de telle façon qu’il est impossible de voir une hiérarchie quelconque dans l’intention de l’artiste (fig. 1). La polygamie était admise dans l’ancienne Égypte : c’est du moins ce qui résulte d’un passage de Diodore de Sicile, qui avait étudié à fond cette contrée. Chez les Égyptiens, dit cet historien, les prêtres n’épousent qu’une seule femme, mais les autres citoyens peuvent en choisir autant qu’ils en ont besoin. Les parents sont obligés de nourrir tous leurs enfants, afin d’augmenter la population, qui est regardée comme contribuant le plus à la prospérité de l’État. Aucun enfant n’est réputé illégitime, lors même qu’il est né d’une mère esclave, car, selon la croyance commune, le père est l’auteur unique de la naissance de l’enfant, auquel la mère n’a fourni que la nourriture et la demeure. L’AMOUR FILIAL. — Les Égyptiens, comme les Chinois, avec lesquels ils présentent tant de rapports, regardent l’amour filial comme la première de toutes les vertus et, par une association d’idées assez singulière, ils le considèrent comme une annexe obligée du culte qu’on rend au roi. Il existe à la Bibliothèque nationale un livre de morale écrit par un vieillard nommé Ptah- Hotèp, qui remonte à la cinquième dynastie. L’obéissance du fils à son père, assimilée à celle qu’on doit au roi, y est présentée comme la première des vertus ; au reste, la récompense promise à celui qui la pratique n’a rien de mystique et paraît être simplement la promesse d’une longue vie et de la faveur du roi. Le fils qui reçoit la parole de son père deviendra vieux à cause de cela.... Le fils docile sera heureux par suite de son obéissance ; il vieillira et parviendra à la faveur... L’auteur se propose lui-même pour exemple. C’est ainsi que je suis devenu un ancien de la terre ; j’ai parcouru cent dix ans de vie avec la faveur du roi et l’approbation des anciens, en remplissant mon devoir envers le roi dans le lieu de sa faveur. LA CONDITION DES FEMMES. — Contrairement à ce qui s’est presque toujours passé en Asie, la femme égyptienne paraît avoir occupé une très large place dans la famille. Ce qui le prouve, c’est l’usage qu’avaient les Égyptiens d’indiquer le nom de leur mère préférablement même à celui de leur père. Religieusement elles participaient au sacerdoce et politiquement elles pouvaient occuper le trône. Enfin elles n’étaient pas confinées dans un harem et paraissent même avoir rempli l’office de maîtresses de maison. Quand on attendait des hôtes pour une réception, le maître et la maîtresse du logis s’asseyaient l’un à côté de l’autre sur un large fauteuil, auquel était quelquefois attaché un chien, un singe, une gazelle ou tout autre animal favori. Les jeunes enfants, lorsqu’ils n’étaient pas sur les genoux de leurs parents, jouaient par terre sur des espèces de nattes. LES ENFANTS. — La privation d’enfants était regardée par les Égyptiens comme la pire des infortunes, et le premier âge inspirait à tout le monde la plus vive sollicitude. La circoncision a été de tout temps pratiquée chez les Égyptiens ; c’est un usage qu’on retrouve également chez plusieurs peuples de l’Asie. Au lieu d’emmailloter les enfants, comme cela se faisait chez les Grecs et les Romains, les femmes égyptiennes avaient l’habitude de les porter dans une espèce de poche formée par une écharpe qu’elles nouaient sur l’épaule ou sur le dos, ainsi que nous l’avons vu sur la figure 120, tome Ier. On a trouvé dans les tombeaux égyptiens plusieurs jouets d’enfants. Les petits enfants qui, il y a quelques milliers d’années, s’amusaient avec ces joujoux, ne se doutaient guère de l’importance que des hommes g graves y attacheraient un jour et des savantes dissertations qui seraient faites à leur sujet. Nous avons au musée du Louvre plusieurs jouets égyptiens, entre autres des poupées ; elles sont en bois peint avec des grains de verre pour imiter les yeux (fig. 2 et 3). Plusieurs collections renferment des jouets analogues ; quelques-uns sont extrêmement soignés. On a trouvé dans les tombeaux des petits crocodiles destinés à servir de jouets, et des pantins dont on fait mouvoir les membres au moyen d’une ficelle (fig. 4). II. - USAGES ÉGYPTIENS LES REPAS ÉGYPTIENS. - LES MORTS À TABLE. - LES PRIÈRES. LES ABLUTIONS. - LES USTENSILES DE TABLE. - LES RELATIONS SOCIALES. LA MUSIQUE ET LA DANSE. - JEUX DES ÉGYPTIENS. LA PROMENADE. LES REPAS ÉGYPTIENS. — Les monuments ne nous fournissent pas sur la salle à manger et en général sur les usages de la table en Égypte des renseignements aussi précis qu’on pourrait le désirer. Nous pouvons néanmoins consulter à ce sujet les représentations de repas funèbres qui, sauf certains rites particuliers, comme la mise du collier funéraire que nous voyons dans la figure 5, peuvent nous donner dans une certaine mesure une idée de la manière dont on prenait les repas. Un fait qui semble absolument démontré, c’est que l’usage d’une table commune, où plusieurs personnes dînent ensemble en puisant dans les mêmes plats, était à peu près inconnu. Les tables étaient fort exiguës et ressemblaient assez à nos petits guéridons posés sur un seul pied. La figure 5 nous montre une de ces tables sur laquelle sont divers aliments, mais ils y sont seulement déposés et même d’une manière assez encombrante. C’est qu’en effet on ne mangeait pas sur la table ; on y plaçait les aliments, mais on ne les consommait qu’après les avoir retirés. La table au reste n’était pas du tout un meuble nécessaire à un Égyptien qui voulait faire un repas. La figure 6 nous montre les provisions contenues dans des paniers et les dîneurs qui y prennent à même le mets qui leur convient. Les liquides se servaient dans de petites tasses que le serviteur apportait et dans lesquelles il versait ensuite la boisson. Athénée nous apprend que ces usages subsistaient encore au temps de la domination romaine. Il y a, dit-il, une troisième sorte de soupers que j’appelle ceux des Égyptiens. On n’y dresse point de tables, mais les plats y sont portés à la ronde. Les habitants de l’Égypte gardèrent donc longtemps leurs habitudes traditionnelles. Il est probable toutefois que celle-ci doit s’appliquer seulement à l’intérieur du pays, car ceux qui demeuraient à Alexandrie et dans les villes du Delta avaient complètement adopté les usages de la Grèce. LES MORTS À TABLE. — Hérodote rapporte qu’aux festins des riches, on portait après le repas, devant les convives, un petit cercueil avec une figure en bois si bien travaillée et si bien peinte qu’elle représentait parfaitement un mort. On la montrait à chacun des invités en disant : Jetez les yeux sur cet homme, vous lui ressemblerez après votre mort ; buvez donc maintenant et vous divertissez. Cette figure mortuaire était probablement une image d’Osiris, type de toutes les momies humaines. On a attribué, sans beaucoup de preuves, à l’usage dont parle Hérodote, la confection d’un certain nombre de statuettes trouvées dans les tombeaux (fig. 7). Plutarque parle également de cet usage, auquel il semble vouloir donner une signification morale plus élevée. Quant à la façon de faire d’Égypte, où ils ont accoutumé d’apporter ordinairement au milieu d’un festin l’anatomie sèche d’un corps d’homme mort et le montrer à tous les convives, en les admonestant de se souvenir qu’en peu de temps ils seront tels, encore que ce soit un fort malplaisant et importun entremets, toutefois a-t-il quelque commodité. Car s’il ne convie la compagnie à faire grande chère et à se donner du plaisir, au moins les incite-t-il à se porter amour et dilection les uns aux autres, les admonestant de se souvenir, que la vie étant courte de soi-même, ils ne cherchent pas à la faire trouver longue par affaires fascheux et ennuyeux. (Plutarque, Amyot, Banquet des sept sages.) LES PRIÈRES. — Les Égyptiens ne prenaient jamais aucun repas sans réciter les prières d’usage. L’historien Josèphe raconte que, lorsque les soixante-douze vieillards chargés par Ptolémée Philadelphe de faire une traduction de la Bible vinrent au palais, le roi les invita à dîner et chargea Éléazar de réciter les prières pour ses compatriotes, au lieu de laisser ce soin aux prêtres égyptiens qui s’en acquittaient habituellement. Lorsque les députés eurent pris place, dit Josèphe, le roi commanda à l’intendant du palais de les faire servir selon l’usage de leur pays. Il avait cru devoir éloigner de sa table ses prêtres et ses sacrificateurs, et ceux qui avaient coutume de réciter la prière avant le repas ; il engagea donc un des députés qui était prêtre, et qui s’appelait Éléazar, à la faire. Éléazar se leva pour s’acquitter de cette pieuse fonction, et debout au milieu de la compagnie, il fit des vœux pour la prospérité du roi et de ses sujets ; l’assemblée y applaudit par de vives acclamations : chacun ensuite s’empressa de faire honneur aux mets qu’on lui servait. LES ABLUTIONS. — Les Égyptiens se lavaient toujours les mains avant de commencer leur repas, et il est probable que l’ablution des mains devait recommencer après chaque service. C’est un usage que nous trouvons du reste chez presque tou
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