La ville moyenne : mythe ou réalité ? - article ; n°1 ; vol.171, pg 537-543
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Description

Norois - Année 1996 - Volume 171 - Numéro 1 - Pages 537-543
La ville moyenne est redécouverte. Son rôle d'animateur de l'espace rural, de moteur du développement au sein d'un « pays » lui est à nouveau reconnu. Alors qu'en est-il de cette notion de ville moyenne ? Des villes particulières aux fonctions et devoirs bien précis se cachent-elles derrière cet adjectif pourtant peu flatteur ou au contraire s'agit-il d'un label, d'une image porteuse en terme de communication ?
The middle - sized city is being re-discovered. Its role as great animator in rural space, as a driving power within a district is all over being acknowledged. Therefore, what does this concept of « middle - sized city » really means ? What's hidden behind this adjective ? Is this concept - with a somehow « pejorative » meaning - the result of particular cities which have definite goals and duties, or is it - on the contrary - a label, a positive image in term of communication ?
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 9
Langue Français

Extrait

Stéphane Toinard
La ville moyenne : mythe ou réalité ?
In: Norois. N°171, 1996. Villes moyennes dans l'Arc Atlantique. pp. 537-543.
Résumé
La ville moyenne est redécouverte. Son rôle d'animateur de l'espace rural, de moteur du développement au sein d'un « pays » lui
est à nouveau reconnu. Alors qu'en est-il de cette notion de ville moyenne ? Des villes particulières aux fonctions et devoirs bien
précis se cachent-elles derrière cet adjectif pourtant peu flatteur ou au contraire s'agit-il d'un label, d'une image porteuse en
terme de communication ?
Abstract
The middle - sized city is being re-discovered. Its role as great animator in rural space, as a driving power within a district is all
over being acknowledged. Therefore, what does this concept of « middle - sized city » really means ? What's hidden behind this
adjective ? Is this concept - with a somehow « pejorative » meaning - the result of particular cities which have definite goals and
duties, or is it - on the contrary - a label, a positive image in term of communication ?
Citer ce document / Cite this document :
Toinard Stéphane. La ville moyenne : mythe ou réalité ?. In: Norois. N°171, 1996. Villes moyennes dans l'Arc Atlantique. pp.
537-543.
doi : 10.3406/noroi.1996.6730
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/noroi_0029-182X_1996_num_171_1_67301996, Poitiers, t. 43, n° 171, p. 537-543. Norois,
La ville moyenne : mythe ou réalité ?
par Stéphane TOI WARD
Consultant chez STRATER
(Cabinet de conseil aux collectivités locales, Saint-Grégoire 35)
Doctorant à l'Université de Rennes II
(convention Cifre - Labo GROUP-URA 915)
RÉSUMÉ
La ville moyenne est redécouverte. Son rôle d'animateur de l'espace rural, de
moteur du développement au sein d'un « pays » lui est à nouveau reconnu. Alors
qu'en est-il de cette notion de ville moyenne ? Des villes particulières aux fonc
tions et devoirs bien précis se cachent-elles derrière cet adjectif pourtant peu flat
teur ou au contraire s'agit-il d'un label, d'une image porteuse en terme de commun
ication ?
ABSTRACT
The middle - sized city is being re-discovered. Its role as great animator in rural
space, as a driving power within a district is all over being acknowledged.
Therefore, what does this concept of « middle - sized city » really means ? What's
hidden behind this adjective ? Is this concept - with a somehow « pejorative »
meaning - the result of particular cities which have definite goals and duties, or is
it - on the contrary - a label, a positive image in term of communication ?
Depuis le VIe plan et, plus tard, la politique des contrats de villes moyennes, la
ville moyenne n'a jamais autant retenu l'attention des aménageurs qu'actuellement.
On a longtemps cru que seules les métropoles pouvaient entraîner, dynamiser
leur territoire et on constate aujourd'hui qu'elles portent bien souvent peu d'intérêt
pour leur environnement régional et se concurrencent sur un espace européen voire
mondial. On redécouvre alors la place des villes moyennes dans l'armature urbaine
française. On lui reconnaît son rôle d'animateur de l'espace rural et de moteur du
développement local voire régional.
Associés depuis 1988 au sein d'une fédération (FMVM) (1), les 190 maires de
villes moyennes représentant près de 7 millions d'habitants, soit plus de 1 1 millions
sur leur bassin de vie ou « pays », souhaitent alors afficher leurs spécificités et
revendiquent haut et fort « une participation active à un aménagement solidaire et
équilibré du territoire ». C'est d'ailleurs à l'occasion du récent débat sur l'aménage
ment du qu'ils ont souhaité être partie prenante de ce et proposer six
axes d'action : «favoriser le désenclavement, décentraliser l'enseignement supér
ieur, affirmer le rôle majeur de la culture, renforcer les ressources financières,
Mots-clés : Ville moyenne. « Pays ». Territoires. Fonctions.
Key words : Middle sized city. Distric. Territories. Goals.
(1) Fédération des Maires des Villes Moyennes. 538 STÉPHANE TOINARD
accroître la coopération intercommunale, recruter des cadres territoriaux de haut
niveau ».
Ces arguments ont reçu un écho relativement favorable puisqu'a été évoquée, à
travers la question des « pays » et des arrondissements, la situation des villes
moyennes.
C'est donc une notion qui suscite l'attention, en témoigne le regain d'intérêt
médiatique pour ces villes que l'on dit humaines. En témoignent également les dif
férents débats régionaux, nationaux et européens sur les questions d'armature
urbaine, de coopération intercommunale, de bassins de vie, de « pays », où
chaque espace tente de se situer, de se positionner par rapport aux autres, et de
mesurer sa zone d'attraction et d'action.
Mais, cette notion suscite également des craintes et des interrogations. Certains
redoutent en effet la terminologie comme si « moyenne » était synonyme de
« médiocre », ou encore redoutent l'émergence d'une classe moyenne des villes.
D'autres s'étonnent de voir derrière cette image confuse l'apparition d'une catégor
ie nouvelle de cité connaissant des conditions de développement spécifique. Alors
qu'en est-il de cette notion ? La ville moyenne est-elle un mythe ou une réalité ?
LE RANG INTERMÉDIAIRE DE L'ARMATURE URBAINE
La ville moyenne est une notion récente et donc très controversée. La diversité
des appellations révèle en effet autant d'hésitations de langage qui témoignent de
la difficulté que l'on a à les caractériser et traduit le foisonnement des missions et
des enjeux auxquels sont confrontées ces villes.
Si certains préfèrent en effet à « moyenne » les qualificatifs suivants : « interméd
iaire », « d'équilibre », voire « humaine », la plupart ne retiennent que son sens
étymologique « médiana » qui fait de la ville moyenne la ville de rang interméd
iaire dans la hiérarchie urbaine.
La notion de ville moyenne est en effet apparue au milieu des années 60 par
réaction aux métropoles d'équilibres, dans un contexte d'urbanisation accélérée.
Trois niveaux se distinguaient alors dans l'armature urbaine française et les recen
sements de 1962 et 1968 venaient confirmer la préférence de la population pour les
unités urbaines de dimensions modérées.
Plus tard, lors du VIe plan, une attention particulière fut portée au développe
ment des villes moyennes qui « ne connaissent pas les difficultés et les coûts sup
plémentaires qu'entraîne une concentration urbaine excessive et « constituent un
facteur important d'équilibre du point de vue de l'aménagement du territoire et du
cadre de vie ».
UNE CATÉGORIE NUMÉRIQUE
Dès lors, est posé le problème de la définition d'une ville moyenne qui puisse à
terme aboutir au recensement de celles-ci sur l'ensemble du territoire national.
Le volume de la population apparaît alors comme un premier élément important
dans l'identification des villes moyennes. La difficulté réside dans le fait de définir
ce qui est petit, moyen et grand et donc de déterminer un seuil minimum au dessous
duquel un centre urbain ne peut prétendre qu'au titre de petite ville ou bourg et un
seuil maximum au dessus duquel on trouve des villes de notoriété nationale ou euro
péenne assurant des fonctions supérieures. Une fourchette « facile », « commode », LA VILLE MOYENNE : MYTHE OU RÉALITÉ ? 539
notamment parce qu'elle correspond aux césures couramment utilisées par l'INSEE
est admise, comprenant toutes les unités urbaines de 20 à 100 000 habitants.
A peine cette fourchette est-elle adoptée qu'elle est remise en cause. Outre la
discussion autour des bornes numériques, c'est la notion même de ville qu'il est
tentant de revoir. M. Michel proposait de définir une « ville moyenne type (2) »
qui serait simplement une valeur de référence correspondant à la arithmé
tique des populations des agglomérations françaises, ce qui supposerait alors une
définition préalable précise de la ville (où commence-t-elle ? 2 000, 5 000, 10 000
habitants).
De même,

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