La vue et les couleurs - article ; n°13 ; vol.4, pg 16-27
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Revue néo-scolastique - Année 1897 - Volume 4 - Numéro 13 - Pages 16-27
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Publié le 01 janvier 1897
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Langue Français

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H. Hallez
La vue et les couleurs
In: Revue néo-scolastique. 4° année, N°13, 1897. pp. 16-27.
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Hallez H. La vue et les couleurs. In: Revue néo-scolastique. 4° année, N°13, 1897. pp. 16-27.
doi : 10.3406/phlou.1897.1527
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/phlou_0776-5541_1897_num_4_13_1527IL
La vue et les couleurs.
Le mot vue a plusieurs significations. Outre ses signifi
cations secondaires, nous pouvons lui en assigner trois
principales. A proprement parler, ce terme désigne la puis
sance de voir, la faculté visuelle; mais il veut dire aussi
quelquefois, soit l'action de voir, soit même l'objet vu ou
visible. C'est dans ce dernier sens que l'on parle de la vue
dont on jouit du haut d'une tour, des vues d'un stéréoscope, etc.
Il importe au plus haut point dans les sciences et pour la
précision du langage, d'avoir un terme propre pour chaque
chose. Nous réserverons donc le mot vue à la faculté visuelle
et nous appellerons l'action de voir de son nom scientifique,
c'est-à-dire du nom de vision.
Voir, c'est percevoir une couleur.
La vision ou l'action de voir, c'est donc la perception d'une
couleur ; et la couleur, c'est ce dont la constitue
la vision.
Ces deux propositions n'ont nullement la prétention de
définir les choses ; elles montrent seulement qu'il existe une
relation très étroite entre la couleur et la vision ; car sans
pas' de vision. couleur,
Pour arriver à la connaissance de la vision, il est donc
indispensable d'analyser soigneusement les couleurs que nous
percevons.
C'est ce que nous allons faire en invoquant d'abord l'obser
vation vulgaire, et en nous aidant ensuite des données de
l'expérimentation scientifique. LA VUE ET LES COULEURS. 17
I.
Couleurs uniformes et couleurs variées. — Les couleurs simples.
— Comparaison entre elles. — Les couleurs composées binaires,
ternaires et quaternaires. — Principes qui règlent leur formation. —
Analyse quantitative des couleurs composées. — Synthèse géomét
rique des couleurs. — Systèmes des anciens.
Une première distinction s'impose et il y a lieu d'abord de
séparer les couleurs unes ou uniformes des couleurs multiples
ou variées.
Nous disons que la couleur est une ou uniforme, lorsque,
soit dans tous les lieux d'un espace déterminé, soit dans tous
les points d'un objet, il n'y a qu'une seule et même couleur.
Ainsi lorsqu'un mur présente sur toute sa surface une seule et
même couleur, par exemple : le blanc-jaunâtre, on dit que la
couleur de ce mur est une ou uniforme.
Au contraire, si l'espace ou l'objet considéré est de plusieurs
couleurs, nous disons que sa couleur est multiple ou variée.
Il en est ainsi, par exemple, d'un habit d'arlequin.
Un cas particulier qu'il importe de signaler, parce qu'il
peut donner lieu au doute, c'est celui du chatoiement ou des
couleurs chatoyantes. On sait que le consiste en
ce qu'un objet, sous une certaine incidence des rayons lumi
neux, paraît d'une autre couleur que lorsqu'il est sous une
incidence différente. On en trouve un exemple vulgaire dans
certaines plumes d'oiseau, dans celles de la queue du paon, du
col des pigeons, etc. Le même endroit de ces plumes change
de couleur suivant la manière dont elles sont tournées vers
la lumière et la position de l'œil.
On peut se demander si la couleur ainsi changeante est une
ou multiple. Or, il n'est pas douteux que ces couleurs cha
toyantes ne soient des couleurs multiples.
En effet le chatoiement est produit (ainsi qu'on peut s'en
assurer facilement à l'aide de la loupe) par des surfaces
REVUE NÉO-SCOLASTIQUE. . 2 18 H. HALLEZ.
inégales mais à inégalités régulières. Chacune de ces inégal
ités est de plusieurs couleurs juxtaposées, et ces couleurs
sont semblablement disposées sur toutes les inégalités semb
lables. Il arrive de là que tous les faisceaux lumineux de
normales parallèles entre elles tombent sur des surfaces
semblablement colorées pour le même faisceau, mais diver
sement colorées pour divers faisceaux. Il faut pour cela que
les inégalités de la surface soient lisses et brillantes, peu
importe qu'elles soient constituées par des raies alternative
ment en creux et en relief ou par un pointillé de points
enfoncés ou saillants.
Cette explication est si vraie qu'en réalisant les conditions
sus-énoncées, l'art est parvenu à fabriquer des tissus à couleurs
changeantes.
La couleur multiple ou variée n'est qu'une collection de
couleurs uniformes rassemblées par hasard dans le même
espace. Elle n'a donc aucune unité comme couleur et ne
mérite pas que nous nous y arrêtions davantage.
Nous avons donc surtout à étudier les couleurs uniformes
qui sont d'ailleurs les éléments des couleurs variées.
Les couleurs uniformes sont les unes simples 1), les autres
mixtes ou composées .
Les couleurs simples sont au nombre de six, ni plus ni
moins. Ce sont : le blanc, le noir, le rouge, le jaune, le vert
et le bleu.
Nous reconnaissons qu'elles sont simples en ce qu'elles ne
participent pas de plusieurs couleurs. Ainsi, on ne saurait
assigner plusieurs couleurs dont participerait le blanc, ou le
noir, ou le rouge, ou le jaune, ou le vert, ou le bleu.
Par contre, on ne saurait nommer aucune autre couleur
que les six précédentes qui ne participât au moins de deux
d'entre elles. Ainsi le gris participe du blanc et du noir ;
') II ne faut pas confondre les couleurs simples avec les rayons lumineux
simples ou homogènes, c'est-à-dire ne renfermant que des ondulations
isochrones. VUE ET LES COULEURS. 19* LA
l'orangé, du jaune et du rouge ; le violet et le pourpre, du
bleu et du rouge, l'un plus de celui-là, l'autre davantage de
celui-ci ; le rose participe du rouge, du blanc et du bleu ;
le brun, du noir, du rouge et du jaune; etc.
Les six couleurs simples que nous avons énumérées con
stituent autant d'espèces principales de couleurs. Chacune
d'elle présente au maximum un certain caractère indéfinissable
quoique parfaitement connu de tout homme qui jouit de la
vue et qui n'est pas atteint de dyschronatopsie (daltonisme).
Par leur mélange, ces six couleurs forment toutes les
variétés de couleur, toutes les nuances; et le cachet ou la
caractéristique de chaque variété de couleur, c'est ce qu'on
nomme le ton de la couleur. Mais il serait beaucoup plus
juste de l'appeler le timbre de la couleur, par analogie avec
le timbre du son.
Donnons ici quelques exemples aussi approchés que possible
de ces couleurs simples tout en restant dans les objets faciles
à observer.
Le blanc est la couleur de la neige, de la fleur de lis,
des pétales extérieures de la pâquerette. C'est la couleur de
la poudre d'une foule de produits chimiques dont les cristaux
sont incolores.
Le noir est la couleur du charbon ; il existe dans les fleurs
à l'état de taches, par exemple celles qui se trouvent à la base
des pétales du coquelicot.
Le rouge se trouve dans ces derniers, dans les fleurs de la
variété vulgaire du géranium zonale. L'iodure mercurique
nous présente un rouge presque pur (il a cependant une très
légère teinte jaunâtre).
Le jaune appartient aux fleurs de beaucoup de composées,
à commencer par le vulgaire pissenlit (fleurons périphériques).
Le bleu est la couleur de la fleur du bleuet et du bleu de
Prusse.
Enfin le vert se rencontre dans presque toutes les feuilles à
une certaine époque intermédiaire de leur végétation ; car au 20 H. HALLEZ.
■début, elles sont plutôt d'un vert pâle ou jaunâtre, et vers la
fin, elles deviennent, avant de mourir, d'un vert sombre ou
foncé.
Telles sont les couleurs simples.
Il est intéressant de les comparer entre elles. Cette compar
aison peut avoir lieu sous le double rapport de leur éclat et
de l'influence qu'elles peuvent exercer sur nos sentiments.
On appelle éclat la manière d'être de la couleur qui cor
respond à l'intensité de la lumière.
A ce point de vue on peut ranger les couleurs comme suit,
•d'après la décroissance de l'éclat : le blanc — le jaune — le
vert et le rouge à peu près sur la même ligne. — le bleu. —
le noir.
L'éclat du noir est nul : le maximum de l&

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