Le cas des sciences de la vie - article ; n°1 ; vol.12, pg 41-57
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le cas des sciences de la vie - article ; n°1 ; vol.12, pg 41-57

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie - Année 1992 - Volume 12 - Numéro 1 - Pages 41-57
Roselyne Rey: The case of the life sciences.
The metamorphoses in the field of the life sciences, from the Encyclopédie, via the Supplément to the Méthodique, are due as much to the change in authors and points of view as to advances in knowledge. A particular study of the articles anatomie and physiologie, shows that the Supplément, far from simply adding to previous knowledge, marks a break with the Encyclopédie. In the Méthodique, on the other hand, which claimed to be critical, we find paradoxically no unified body of knowledge and overlapping disciplines, a problem accentuated by the emergence of biology; it thus sometimes returns to the conceptual framework of the old Encyclopédie.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 40
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Roselyne Rey
Le cas des sciences de la vie
In: Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, numéro 12, 1992. pp. 41-57.
Abstract
Roselyne Rey: The case of the life sciences.
The metamorphoses in the field of the life sciences, from the Encyclopédie, via the Supplément to the Méthodique, are due as
much to the change in authors and points of view as to advances in knowledge. A particular study of the articles anatomie and
physiologie, shows that the Supplément, far from simply adding to previous knowledge, marks a break with the Encyclopédie. In
the Méthodique, on the other hand, which claimed to be critical, we find paradoxically no unified body of knowledge and
overlapping disciplines, a problem accentuated by the emergence of biology; it thus sometimes returns to the conceptual
framework of the old Encyclopédie.
Citer ce document / Cite this document :
Rey Roselyne. Le cas des sciences de la vie. In: Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, numéro 12, 1992. pp. 41-57.
doi : 10.3406/rde.1992.1158
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rde_0769-0886_1992_num_12_1_1158Roselyne REY
Le cas des sciences de la vie
celui-ci parcours sur à partir plus Les à métamorphoses de qui d'une Y Encyclopédie quarante conduit double du ans3; du Dictionnaire approche Méthodique projet paradigmatique encyclopédique : diachronique , Raisonné1 dont la ensuite publication au peuvent d'abord, Supplément2 parce être s'échelonne qu'il selon cernées et faut un de
nécessairement, pour évaluer les changements, déterminer un corpus
dont la définition par l'expression «sciences de la vie» est devenue
classique4 pour englober à la fois la médecine et les sciences de la
nature, à l'exclusion du règne minéral, mais dont l'extension est évidem
ment trop vaste pour être traitée autrement que par prélèvement
d'échantillons significatifs.
L'intérêt de ce choix réside dans les bouleversements considérables
que connaissent, entre 1780 et 1830, les sciences de la vie, liés à la
1. Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences des arts et des métiers, par une
société de gens de lettres, mis en ordre et publié par M. Diderot, et quant à la partie
mathématique par M. D'Alembert, Paris, Briasson, David [...]; puis Neufchâtel,
S. Faulche, 1751-1765, 17 vol.
2. Supplément à V Encyclopédie ou Dictionnaire Raisonné des Sciences, des arts et des
métiers, par une société de gens de lettres, mis en ordre et publié par M. ***, à Amsterdam,
M.M. Rey, 1776-1777, 4 vol.
3. Encyclopédie Méthodique, ou par ordre de matières, par une société de gens de
lettres, de savants et d'artistes ; précédée d'un Vocabulaire universel servant de Table pour
tout l'ouvrage, orné des Portraits de M.M. Diderot et D'Alembert, premiers éditeurs de
l'Encyclopédie, Panckoucke, puis Agasse, 1782-1831, 202 vol. Il existe une réimpression
photographique des Prospectus et Catalogues de la Méthodique (E.M., dans la suite des
notes), Librairie Paul Jammes, 1964, 2 vol., particulièrement précieuse puisqu'elle
contient l'annonce de chaque livraison. Voir Daniel Teysseire, «A propos de 1 Encyclopéd
ie Méthodique : le quadruple inventaire de la Bibliothèque Mazarine», Recherches sur
Diderot et l'Encyclopédie, n° 11, 1991, 142-149.
4. Jacques Roger, Les sciences de la vie dans la pensée française du xvuf siècle,
Armand Colin, 1971, 834 p.
Recherches sur Diderot et sur V Encyclopédie, 12, avril 1992 42 ROSELYNE REY
difficile et lente constitution de la biologie5, c'est-à-dire à la prise de
conscience de l'unité du monde vivant, et à des progrès précis dans la
connaissance de fonctions comme la respiration, la digestion, la généra
tion etc. Il en résulte deux tendances contradictoires : l'unification d'un
champ propre qui pose avec une acuité supplémentaire le problème des
renvois et de la division en dictionnaires séparés dans la Méthodique, et
d'un autre côté la spécialisation accrue et l'augmentation foisonnante
des connaissances. De ce point de vue, qui est le plus élémentaire, les
métamorphoses procèdent d'abord d'une actualisation du savoir, d'une
complétion des lacunes et des oublis, voire d'une rectification : les
exemples en abondent, mais il n'est pas certain que même sur ce terrain,
les processus soient aussi simples : tout ajout, toute actualisation impli
quent simultanément une sélection et une appréciation sur l'intérêt de
ce qui est nouveau.
Dans la mesure où le projet encyclopédique ne se résume pas à un
état des lieux du savoir de son temps, mais procède à la construction
raisonnée d'un cheminement critique à travers les différentes régions du
savoir, dont la métaphore de la mappemonde rend compte, on peut
faire l'hypothèse que les métamorphoses d'une encyclopédie à l'autre ne
s'ordonnent pas selon une logique continuiste d'accumulation des
connaissances, mais articulent simultanément trois niveaux de change
ments : changement des auteurs d'articles ou des acteurs de l'entreprise,
renouvellement des contenus de savoir, modification des disciplines
entre elles, des instances d'énonciation, du plan général des articles au
système de références et de renvois. Cet ensemble définit une «rupture
épistémologique » entre Y Encyclopédie et la Méthodique6, due à l'aban
don du rêve de totalisation du savoir que l'explosion des disciplines
relevant des sciences de la vie rend plus sensible.
I — CHANGEMENTS D'ACTEURS
D'une encyclopédie à l'autre, il n'y a pas de reconduction des
équipes, même si l'on excepte quelques cas comme Venel, mort en
1777, qui fait quelques ajouts. Dans Y Encyclopédie, le discours concer
nant la médecine est polyphonique, non seulement à cause de la multitude
5. Sur la naissance de la biologie et ses incidences sur la classification des sciences,
voir la Journée d'études organisée au Centre A. Koyré par R. Rey et E. Coumet, actes à
paraître dans la Revue de Synthèse (1993). Cette question a été abordée par Giulio Barsanti,
«Le immagini délia natura : scale, mappe, alberi», Nuncius, 3, 1988, 1, 55-12.
6. Voir sur ce point Jean Ehrard, «De Diderot à Panckoucke : deux pratiques de
l'alphabet», dans L'Encyclopédisme (colloque de Caen, janvier 1987), Aux Amateurs de
Livres (Klincksieck), 1991, 243-252. LE CAS DES SCIENCES DE LA VIE 43
des collaborateurs (environ dix-huit)7, et de la coupure représentée
par la suspension entre les tomes 7 et 8, mais plus fondamentalement
encore parce que les différentes écoles médicales y sont représentées, en
particulier les iatro-mécaniciens et les vitalistes8. Sur des sujets comme
la méthode qu'il convient d'appliquer en médecine, le rôle de la nature
médicatrice, l'explication du mouvement des artères ou la définition de
la sensibilité, les positions sont exprimées clairement, parfois vigoureu
sement, mais le point de vue adverse est aussi présenté et chaque auteur
d'article vise à donner les arguments pour emporter l'adhésion du lecteur
à son opinion. On assiste ainsi à une sorte de pédagogie de la lecture
critique.
Dans le Supplément, la situation est toute différente, les articles de
médecine qui ne sont pas dus au grand physiologiste Albrecht von Haller,
se comptent presque sur les doigts d'une mains, bien qu'une brouille
soit intervenue entre Haller et Robinet9. Maret, de l'Académie de
Dijon en fait quelques uns, La Fosse, de Montpellier encore moins. Le
regard porté sur la discipline est évidemment beaucoup plus homogène,
mais il ne part pas des mêmes attendus.
Dans la Méthodique, pour le Dictionnaire de Médecine en 13
volumes10, on retrouve la multiplicité des collaborateurs, mais moins
de dissonances que dans V Encyclopédie. Les noms qui apparaissent, dix-
7. Sur les collaborateurs médicaux de Y Encyclopédie , outre des articles anciens et
î' parfois Encyclopédie inexacts » , Revue (Pierre d'Histoire Astruc, « des Les Sciences, sciences IV, médicales 3, 4, juillet-décembre et leurs représentants 1951, 359-361) dans
antérieurs à l'Inventaire de Schwab, voir Richard N. Schwab, Walter Rex, John Lough,
Diderot' s Encyclopedy, SVEC, 1970-72, 81, 83, 85, 91-93. Voir &#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents